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Damien Desbruyères, Chercheur Ifremer en océanographie physique au LOPS : Médaillé de bronze CNRS 2024

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai un parcours purement universitaire. J’ai commencé mon parcours scientifique en étudiant la physique à l’UBO. Ensuite, je me suis orienté vers un master en physique de l’océan et de l’atmosphère. Pour la première année de cette formation, je suis parti au National Oceanography Centre (NOC) à l’université de Southampton. Ce cursus était très différent de celui proposé à Brest. J’ai pu faire de l’océanographie multidisciplinaire ; je me suis tout de même spécialisé en physique mais j’ai aussi étudié la biologie, la chimie et la géologie, ce qui m’a permis de commencer mon master avec une vue d’ensemble des sciences marines. Cette expérience à l’étranger m’a offert la possibilité de découvrir ce qui se faisait ailleurs, avec cette couleur pluridisciplinaire dans un institut très dynamique. Je suis ensuite revenu à Brest pour mon M2 et mon doctorat.

J’ai fait ma thèse à l’Ifremer (Laboratoire de Physique des Océans, à l’époque) avec Virginie Thierry et Hervé Mercier. Elle s’inscrivait dans le cadre du projet OVIDE qui comporte notamment la réalisation d’une campagne à la mer tous les 2 ans (j’y ai participé en 2010 et en 2021). J’ai étudié pendant ma thèse la variabilité de la circulation à très grande échelle dans l’océan Atlantique Nord au cours des 50 dernières années. Pour cela, j’ai principalement utilisé des modèles numériques dits « réalistes » qui permettent d’avoir une reproduction tri-dimensionnelle de la circulation océanique et d’analyser les mécanismes qui dominent la variabilité simulée.

Mon travail reposait plus particulièrement sur l’AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation), un système de courants océaniques qui joue un rôle fondamental dans la redistribution de la chaleur dans l’océan, des tropiques vers les pôles. Elle est souvent schématisée (un peu trompeusement) sous la forme d’un grand tapis roulant qui transporte des eaux chaudes en surface vers le nord et des eaux froides en profondeur vers le sud. Son ralentissement, prédit par de nombreux modèles, aurait des conséquences très importantes pour le climat.

Après ma thèse, j’ai fait 4 ans de post doc à Southampton. Je me suis intéressé aux grandes tendances en température de l’océan global entre la surface et les abysses, en utilisant les données des flotteurs et des données issues des campagnes en mer. Ces études sur le réchauffement océanique global et sa distribution par bassins et par couches de profondeur m’ont ouvert beaucoup de portes et notamment celle de l’Ifremer que j’ai intégré en 2017. Un poste de dynamicien des océans profonds était à pourvoir et cela correspondait à ce que je faisais depuis quelques années.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Je connaissais déjà bien le milieu et ma première expérience m’avait plu. J’ai candidaté sur ce poste parce que le LOPS est un laboratoire qui me permettait de continuer à faire la science que j’aime. L’IUEM est aussi réputé pour les observations hauturières et l’étude de la dynamique et de la variabilité de l’océan Atlantique Nord. Plus généralement, le haut niveau international de la science marine produite (et enseignée) a l’IUEM, ainsi que la pluridisciplinarité que l’on y trouve sont très motivants et enrichissants. Enfin, trouver un boulot de chercheur à la maison était aussi une chance pour moi. Je suis Brestois et l’idée de revenir « chez moi » me plaisait bien.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je suis dans l’équipe Océan et Climat du LOPS. Mes activités sont axées sur l’étude de la dynamique plutôt grande échelle en Atlantique nord et son impact sur l’évolution des températures. J’étudie cette dynamique en combinant diverses sources d’observations (e.g. Argo, les satellites, les données hydrographiques issues des campagnes) et des modèles numériques de manière plus ponctuelle. Par ailleurs, je contribue au développement de la composante Argo Profond au sein du LOPS. Nous menons également des expériences plus ciblées pour comprendre les processus dynamiques à l’œuvre dans des zones clés de l’océan Atlantique nord. Depuis 2 ans, je porte le projet ANR « Jeune Chercheur » CROSSROAD et je participe au projet Horizon-Europe EPOC qui visent tous deux une meilleure compréhension du fonctionnement de l’AMOC et de sa connectivité entre bassins subpolaires et subtropicaux. Nous avons déployé en septembre dernier des mouillages dans la zone de Terre-Neuve pour mesurer sur deux années le transport profond d’eau froide qui connecte (supposément) ces bassins. Nous prévoyons d’effectuer d’autres observations à hautes résolution spatiale pour comprendre comment les masses d’eau se mélangent entre elles dans cette région si particulière. Ces projets et ces campagnes vont générer une petite équipe autour de moi avec le recrutement d’un doctorant et d’un post doc. C’est très motivant.

De plus, je suis membre de la commission nationale de la flotte hauturière qui évalue les demandes de campagnes hauturières en mer. C’est très enrichissant car on y étudie des dossiers de disciplines variées (océanographie, biologie, géosciences…), tout en cherchant les meilleures solutions pour optimiser le déroulement des campagnes. Enfin, j’essaye de faire un peu de médiation scientifique, en participant notamment au programme « Adopt a float » avec les scolaires de la maternelle au lycée. L’idée est d’accompagner une classe dans l’adoption d’un flotteur Argo qu’ils peuvent suivre grâce à différents outils et d’intervenir auprès des élèves pour parler d’Argo, de science, de climat… Ce programme a beaucoup de succès, et je l’apprécie vraiment. On est toujours agréablement surpris de la façon dont les enfants comprennent l’océan et la thématique « climat ».

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

On m’a remis le prix Christian Le Provost à l’Académie des sciences en novembre dernier mais j’ai malencontreusement fait tomber la médaille qui a dégringolé sur le tapis de velours rouge devant tous les académiciens et le public. Une gêne qui s’est heureusement dissipée quand d’autres lauréats ont été victimes du même accident !

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Lors d’une campagne hydrographique GO-SHIP quand j’étais en post-doc, nous nous sommes rendus dans le passage de Drake qui sépare le Cap Horn et la péninsule Antarctique. La particularité de cette campagne est que le bateau anglais a également pour fonction de ravitailler les bases sur le continent Antarctique. Cela nous a donc permis de visiter plusieurs petites bases isolées et poser le pied à terre pendant quelques jours sur la base de Rothera qui se situe sur la pointe de la péninsule. Les paysages à couper le souffle et l’ambiance rencontrée m’ont beaucoup marqué. Nous avons eu l’occasion de passer un nouvel an mémorable là-bas (même des concerts !). Super souvenir.

Quels sont tes centres d’intérêt ? 

J’aime la nature, je suis un amateur de trail et j’adore courir sur les sentiers bretons. La musique occupe également une grande partie de ma vie : j’aime en écouter, aller à des concerts, et en jouer quand je trouve le temps ! Et puis, passer du temps en famille et entre amis, bien sûr.

As-tu une devise ? 

Pas vraiment ! J’aime bien ce bout de citation d’Albert Einstein : « L’imagination est plus importante que la connaissance, car la connaissance est limitée tandis que l’imagination englobe le monde entier ».

Voici un autre portrait de Damien sur le site de l’Ifremer

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LOPS

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Damien Desbruyères / LOPS

 

 

 

 

 

 

 

APERO : Une campagne sous canicule

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Objectifs de la campagne

APERO s’est déroulée sur le Pourquoi Pas ? et le Thalassa du 3 juin au 15 Juillet 2023 dans l’Atlantique Nord Est, au Sud-Ouest de l’Irlande (65 embarquants au total). Le projet a pour objectif de mieux comprendre les processus qui contraignent l’export de carbone et son stockage dans l’océan profond (Pompe Biologique de Carbone), ceci aux petites échelles frontales et tourbillonnaires. Ce projet entre dans le cadre international d’un programme soutenu par l’ONU (Décennie des Océans), JETZON (Joint Exploration of the Twilight Zone Ocean Network)). Bien que relativement ancien, le questionnement scientifique (devenir du carbone dans la colonne d’eau) n’a jamais été réellement abordé d’une manière approfondie avant les années 2010. En effet, ce n’est que tout récemment que les moyens d’observation permettent d’échantillonner cette zone obscure (twilight zone) de l’océan. Au-delà de l’apparition de plateformes autonomes (flotteurs Argo, gliders), le développement de nouveaux capteurs optiques, acoustiques, en imagerie, souvent miniaturisés, d’une instrumentation toujours plus ciblée, ainsi que le coût de plus en plus abordable de la biologie moléculaire, ouvrent de nouvelles voies dans la description et la compréhension du cycle du carbone océanique et du fonctionnement de l’écosystème méso pélagique (200-1000m).

Et après ?

S’appuyant sur une collaboration internationale importante (USA, GB, Allemagne, Australie, Espagne), élaborée sur la base d’une interdisciplinarité incontournable (de la physique à l’échelle des fronts à la biologie moléculaire, en passant par la biogéochimie, la physiologie, l’écologie), un des legs principaux d’APERO sera l’existence d’une base de données complète et cohérente, d’une richesse exceptionnelle. En synergie étroite avec les campagnes américaines et anglaises sur la même thématique, dans des régimes océaniques différents, un autre apport du programme devrait être concrétisé à terme par une amélioration des modèles de climat, type GIEC, avec une représentation plus précise de la biodégradation du carbone exporté vers l’océan profond (processus qui régule les échelles de temps de stockage du carbone par l’océan).

Bonne pêche avec le chalut THA !! Un myctophidé

Trajectoire modifiée en raison des fortes chaleurs

À noter que le changement climatique a eu un impact très profond, non anticipé, sur la campagne. Alors que l’Atlantique Nord Est est une région peu impactée par les vagues de chaleur, il s’est avéré que, pour la première fois, une vague de chaleur marine s’est déroulée juste au moment de la campagne (température de la surface de l’océan supérieure de 3°C par rapport à la moyenne climatique – 6°C pour l’atmosphère). La date de la campagne avait été choisie pour se retrouver au moment de l’export maximal de carbone vers l’océan profond (après la floraison/bloom printanier). De fait, ces conditions exceptionnelles ont induit une stratification de l’océan nettement supérieure à ce que l’on pouvait attendre, ce qui fait que nous nous trouvions en plein milieu d’un désert. Par l’intermédiaire d’analyses de données satellitaires, effectuées en temps réel à terre, les navires ont été « déportés » plus au nord, où l’activité biologique semblait encore être importante. Ceci a permis entre autres aux navigants de vivre deux tempêtes intenses de 3/4 jours, ce qui n’a pas simplifié la vie sur les navires, ni la stratégie d’échantillonnage. Ceci dit, toutes les mesures prévues ont bien été faites in fine (à cet égard, les marins de la flotte doivent sincèrement être remerciés, leur implication ayant été totale). Le contexte spécifique de la campagne demandera certainement une interprétation globale des données plus ouverte, et certainement tout autant, sinon plus, intéressante.

Anomalie de température au 22 Juin 2023 (base : 1971-2000). Carré jaune : zone APERO

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Simon Rondeau

Université du Maine

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Laurent Memery / CNRS

20ème rentrée des Masters des sciences de la mer et du littoral (SML)

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Vendredi 1er septembre, les étudiants de 1ère année de master admis dans les Masters SML seront accueillis à l’IUEM par le directeur de l’Institut, Frédéric Jean, qui abordera les missions de l’IUEM, son cadre ainsi que son histoire et son évolution. Le responsable des Masters, Guillaume Roullet, présentera la formation sous un angle général. Durant cette journée, les étudiants échangeront avec différents intervenants qui leur apporteront de nombreuses informations sur le déroulement et l’organisation de ces deux années d’études.

Histoire du Master

Les sciences de l’environnement ne peuvent s’appréhender que selon une démarche transversale et pluridisciplinaire. Cette approche se justifie d’autant plus pour les espaces marins et littoraux qui sont aujourd’hui au coeur d’enjeux fondamentaux pour l’humanité : le changement climatique, la gestion et la protection des ressources vivantes et minérales des océans, les énergies marines renouvelables, le développement des transports internationaux ou la gestion des risques naturels et technologiques.

Les questions soulevées nécessitent un travail commun entre enseignants et chercheurs des sciences expérimentales (écologues, géochimistes, biologistes, physiciens et géologues) et des sciences de l’homme et de la société (géographes, juristes, économistes). La mer et le littoral font aussi l’objet d’une intense actualité politique et institutionnelle. Cette démarche transversale a conduit à la création en 2004 par le Ministère de l’Enseignement Supérieur d’un domaine de formation « Sciences de la Mer et du Littoral », unique en France, au sein duquel s’est développé un Master pluri- et trans-disciplinaire. Après 19 années d’existence, ce Master, qui est implanté au coeur d’un pôle scientifique en sciences marines de dimension internationale, a déjà montré son puissant effet structurant et son attractivité. Il permet de réunir les conditions pédagogiques du développement d’une expertise française dans le domaine des sciences de l’environnement marin et côtier.

Organisation et objectifs

Les 8 Masters SML regroupent sous un même domaine 14 parcours : sciences biologiques marines, sciences halieutiques et aquacoles (co accrédité avec l’Institut Agro Rennes-Angers) / International Master of science in Marine Biological Ressources (IMBRSea), master international en biotechnologies marines (co accrédité avec l’UBS Lorient) / chimie de l’environnement marin / droit, mer et littoral / agriculture, mer, environnement (co accrédité avec l’Institut Agro Rennes-Angers) / expertise et gestion de l’environnement littoral / géophysique marine, hydrodynamique navale (co accrédité avec l’ENSTA Bretagne), physique de l’océan et climat, sciences des données océaniques / géosciences océan, ingénierie et gestion des ressources côtières et littorales (co accrédité avec l’UBS Vannes).
Les parcours en sciences humaines privilégient une approche fondée sur les interactions avec l’homme au niveau marin et côtier, tandis que les sciences biologiques, chimiques, géologiques et physiques visent plutôt la compréhension du «système mer» dans tous ses aspects. Les parcours en physique et biotechnologies sont internationaux et l’enseignement se fait en langue anglaise.

Un grand nombre d’unités d’enseignement (UE) sont communes à au moins 2 Masters et certaines sont suivies par les étudiants du master international IMBRSea de l’université de Gand. Les cours y sont également dispensés en anglais. Cet enseignement a pour objectif de former des chercheurs et des cadres capables d’appréhender les problématiques scientifiques actuelles et d’apporter des réponses adaptées aux problèmes posés en relation avec le domaine marin, océanique et les littoraux.

Les actions de formation en Master sont également au coeur du projet de l’École Universitaire de Recherche (EUR) ISblue. Cette dernière a pour objectif de mieux intégrer et coordonner la stratégie d’enseignement et de recherche des partenaires, de rendre l’offre de formation plus attractive au niveau international, de renforcer l’interdisciplinarité, l’innovation pédagogique et l’approche pédagogique par compétences, ainsi que de développer les synergies entre le monde académique et le secteur socio-économique. À cet effet, beaucoup d’étudiants partent en stage à l’étranger, avec le soutien financier, notamment, du volet formation de cette École Universitaire de Recherche.

La vie associative est très développée au sein des masters puisque 4 associations d’étudiants sont recensées : Patel (Protection et aménagement du territoire et de l’environnement littoral) rattachée à la mention expertise et gestion de l’environnement littoral, Sea-ti-Zen historiquement pour la biologie mais désormais pour toutes les mentions, Tethys pour les géosciences et Sea-lex pour les juristes.

Rentrée 2023 : Quelques chiffres

Environ 270 étudiants sont inscrits pour cette année universitaire marquant une augmentation de près de 10 % des effectifs, qui oscillaient entre 175 et 200 étudiants depuis la création du master SML en 2004.

Le rayonnement des masters au niveau national et international est important. Ainsi, chaque année, environ 10 % des étudiants inscrits sont internationaux et la plupart des Masters reçoivent des étudiants européens ERASMUS.

Cette année, ils proviennent de 17 pays différents. Parmi les étudiants français, entre 30 et 50 % selon les années, proviennent d’établissements extérieurs à l’UBO. Le suivi professionnel des étudiants montre une insertion professionnelle supérieure à 75 % dans les 2 années qui suivent l’obtention du diplôme et un pourcentage important de diplômés (50 % environ) en poursuite d’études (doctorat) pour les 4 Masters en biologie, chimie, géologie et physique.

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Sébastien Hervé / UBO

Contacts

Cécile Nassalang / CNRS

Guillaume Roullet / UBO

Bruno Blanke, Océanographe physicien au LOPS

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Je suis un ancien élève de l’École polytechnique. En dernière année, je me suis tourné vers l’environnement et ai choisi le corps de la météorologie. J’ai donc étudié 3 ans à Toulouse à l’École nationale de la météorologie. Puis, dans le cadre d’une formation par la recherche, j’ai fait une thèse en océanographie physique, au LODYC à Jussieu (Sorbonne Université), de 1989 à 1992, sous la direction de Pascale Delecluse. Ma thèse portait sur la modélisation de la couche de mélange, dans l’Océan atlantique tropical. Il s’agissait de mieux représenter la couche de surface de l’océan et plus généralement la dynamique océanique, en réponse aux interactions air-mer. J’ai ainsi participé à l’amélioration du modèle communautaire OPA Nemo. Vu que Météo-France ne me destinait pas à un métier d’océanographe, je me suis présenté au concours de chargé de recherche du CNRS en 1992, que j’ai réussi. Je suis donc passé du statut d’ingénieur de la météorologie à celui de chargé de recherche, d’abord en détachement, puis par intégration définitive au CNRS. J’ai été recruté au LODYC, qui plus tard est devenu le LOCEAN (laboratoire d’océanographie et du climat : Expérimentations et approches numériques). En même temps, je négociais un postdoctorat aux USA à l’Université de Californie à Los Angeles. J’y ai travaillé 2 ans avec J. David Neelin sur la modélisation d’El Niño. En septembre 1994, je suis revenu au LODYC pour une prise de fonction effective au CNRS. En septembre 1995, avec mon épouse et notre petite fille, nous sommes arrivés à Brest, et j’ai été affecté au LOPS (anciennement LPO) sur le site de la Faculté de sciences et techniques au Bouguen jusqu’en 2016.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

En fait, c’est l’IUEM qui est venu à moi puisque j’étais déjà à Brest quand le LPO a intégré l’IUEM ! Sabrina et moi avions choisi le LPO pour des raisons familiales, et aussi pour la qualité des recherches menées au sein de ce laboratoire.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je suis un chercheur et mon activité s’organise autour de la description lagrangienne de la circulation océanique. L’idée est d’utiliser les sorties des modèles d’océan, plus particulièrement les courants, et d’y faire voyager des particules numériques. J’ai conçu un outil, Ariane, qui se retrouve à la base d’environ 80% de ma recherche et de mes publications. L’outil est particulièrement adapté pour suivre les masses d’eau dans l’océan, étudier d’où elles viennent et comment elles se transforment. Les applications les plus récentes concernent les déplacements des microplastiques dans l’océan. Sous l’impulsion de Nicolas Grima, l’ingénieur qui développe Ariane avec moi, nous avons récemment achevé une formation vidéo avec le SIAME, et le résultat sera disponible prochainement sur le site d’ISblue.

De 2008 à 2013, j’ai été Directeur adjoint du LPO auprès de Claude Roy. De 2016 (l’année ou le LPO a rejoint physiquement l’IUEM) à 2020, j’ai été Directeur adjoint scientifique (DAS) du domaine Océan-Atmosphère de l’INSU. Cette dernière responsabilité ne m’a pas permis d’être trop en contact avec mon labo, mais l’outil Ariane est resté le fil conducteur de ma recherche. Cette période fut très enrichissante : j’ai appris énormément sur l’organisation du CNRS, le fonctionnement des labos, les recrutements…

À ma demande, en 2021, j’ai conservé des missions au service du collectif sur Paris, avec la mise en œuvre de la politique de site du CNRS avec Sorbonne Université. L’idée est pour le CNRS de créer de la confiance et de coconstruire une stratégie de recherche avec ses partenaires universitaires, par exemple autour des grands appels à projets du PIA, surtout quand ceux-ci ne sont ouverts qu’aux universités. Je suis ainsi Adjoint au directeur scientifique référent (ADSR) pour Sorbonne Université, plus particulièrement pour sa Faculté des sciences et ingénierie (ex-Paris 6). Dans le cadre de mes fonctions, je me rends donc souvent à Jussieu, pour consolider les liens entre le CNRS et l’université.

Depuis l’été dernier, je suis membre du Conseil scientifique interne de l’IUEM, et la direction de l’Institut m’a proposé d’en prendre la présidence en septembre 2022. Une de mes premières actions a été de rencontrer chaque membre du CS, pour mieux comprendre et m’approprier les différentes facettes scientifiques de l’IUEM. Les missions du CS sont de répondre aux demandes que nous transmet la direction, de préparer et d’instruire plusieurs appels à projets, d’impulser des actions d’animation et de travailler sur la prospective de l’IUEM.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

J’ai participé au documentaire Voyage au centre de la mer sur Arte réalisé par Marc Jampolsky et coproduit avec Radio Canada. Sa trame était le voyage d’une particule à travers les océans, avec des interviews de scientifiques aux points clefs de sa trajectoire, par exemple les systèmes d’upwelling de bord Est, la glace de mer en Arctique, la circulation de l’Océan austral, les tourbillons océaniques… Mes interventions constituaient le fil rouge du documentaire, et l’équipe du tournage voulait me filmer dans mon bureau. Mais le site du Bouguen ne les satisfaisait pas : ils souhaitaient une vue sur mer… Nous sommes donc allés sur la partie Ifremer du laboratoire. Mais, comme le LPO occupait le rez-de-chaussée du bâtiment Freycinet, il n’y avait pas non plus la vue souhaitée… Finalement, Pierre-Marie Sarradin m’a gentiment prêté son bureau (situé à l’étage d’un autre laboratoire Ifremer) le temps du tournage. Nous avons donc vraiment fait du cinéma, et j’ai tenu un rôle d’acteur dans un décor monté de toutes pièces…

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

J’ai eu la chance, en tant que DAS, de faire des visites de labos à Takuvik au Québec, sur l’île de la Réunion ou encore à Buenos Aires en Argentine. Lors de ces visites, j’ai pu apprécier l’implication de tous les agents qui, malgré les distances géographiques qui les séparent de la métropole, avaient toujours à cœur de présenter le meilleur de leurs activités et de souligner l’intérêt du partenariat avec le CNRS.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La randonnée ; c’est ce qui me passionne ici dans le Finistère et occupe une grande partie de mon temps libre.

As-tu une devise ?

Et vogue la galère !

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Sabrina Speich

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Bruno Blanke / CNRS

Journée portes ouvertes UBO 2022

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L’IUEM participe à la journée portes ouvertes de L’UBO le samedi 5 mars 2022 de 9h à 17h.
Cet événement est l’occasion de découvrir les différentes formations de masters enseignées à l’Institut.

Les scientifiques qui seront présents sur un stand IUEM à l’UFR Sciences répondront aux questions des futurs étudiants potentiels sur les formations suivantes :

L’Institut n’aura pas de stand à  l’UFR Droit ni Lettres mais les intervenants des stands de licence pourront répondre aux interrogations sur les :

Les visiteurs pourront échanger sur les débouchés, les spécificités de chaque parcours, les unités de formation… avec les enseignants-chercheurs, ingénieurs, doctorants, étudiants présents.

Les intervenants se relaieront sur des créneaux de 2 heures pour répondre aux questions posées ainsi que pour partager leur passion pour le monde de la recherche marine.

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Cécile Nassalang / CNRS

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Cécile Nassalang / CNRS

Ayoub Barghaze / UBO

 

 

Éric Machu, Chercheur IRD au LOPS sur les liens Environnement et ressources marines

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai fait des études de physique et ai obtenu ma thèse en 2000 à l’Université Paul Sabatier à Toulouse avant de m’orienter vers la thématique couplée physique-biologie. J’ai travaillé sur les premières données issues du capteur de couleur de l’eau (chrophylle a) SeaWiFS dans la région du Courant des Aiguilles, qui se situe au niveau de l’océan Indien et qui tire son nom du cap sud-africain des Aiguilles. J’ai étudié le couplage physique-biogéochimie, le lien entre la dynamique et la production de phytoplancton en Afrique du Sud. J’ai aussi analysé les processus physiques responsables de l’enrichissement des eaux de surface à partir de la télédétection et de la modélisation.

Après la thèse, j’ai fait un postdoc au Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS) à Toulouse pendant 2 ans. J’ai travaillé sur l’assimilation de données dans un cadre de prévision climatique saisonnière, l’assimilation permettant de contraindre la trajectoire des simulations numériques à rester proche des observations. Ensuite, je suis parti faire un postdoc en Afrique du Sud dans l’équipe Éco-Up, unité de recherche IRD qui avait pour thématique de recherche les écosystèmes d’upwelling. En 2004, j’ai intégré cette unité basée à Sète en tant que chargé de recherche IRD après avoir réussi le concours externe. Mon projet était d’étudier la variabilité de l’environnement sur les stocks de petits poissons pélagiques (sardine, anchois notamment). Cette unité avait un projet d’étude comparée des principaux systèmes d’upwelling et j’ai été affecté à l’Institut National de Recherche Halieutique au Maroc.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

En 2008, l’unité a été restructurée en raison de la création des Unités mixtes de recherche (UMR). J’ai été affecté au LPO, ancien LOPS, car les physiciens avaient choisi de venir à Brest. Vu que mon amie était en Norvège, je suis parti en disponibilité à l’Université d’Oslo pendant 2 ans.  Après, j’ai acheté un bateau puis ai navigué pendant 8 mois. J’ai même vécu sur mon bateau pendant 2 ans à Brest. Je suis arrivé à l’IUEM en 2010 et n’avais pas pleinement conscience de l’importance de l’Institut quant à la qualité des recherches qui y sont menées.

Que fais-tu à l’IUEM ?

En 2010, je suis venu donner un 1er cours de physique à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal. Je travaillais dans le cadre du laboratoire mixte international ÉCLAIRS 1 sur l’Étude du climat en Afrique de l’Ouest » créé en 2012 en partenariat entre des laboratoires français et sénégalais. Je passais environ 6 mois de l’année entre le Maroc, le Sénégal et l’Afrique du Sud.

En 2014, je suis parti pendant 6 ans au Sénégal. J’étais le seul océanographe affecté sur place et j’ai donc animé la thématique océan du LMI ECLAIRS, formé des étudiants de niveau Master, des thésards et j’ai monté des projets de recherche. L’objectif de nos implications au Sénégal est notamment de pérenniser les capacités d’observation de leur environnement marin. Il y a aussi une forte demande de formations professionnalisantes. Ainsi, je réserve mon énergie aux étudiants du Sud. Il est très gratifiant d’amener des étudiants jusqu’à la thèse.

Ma thématique de recherche est toujours la même, à savoir comment l’environnement impacte la ressource, mais c’est l’outil qui a changé puisque l’observation est venue remplacer la modélisation. Au début, faute de financement, les premières mesures ont été réalisées en instrumentant mon voilier avec lequel j’ai fait la traversée Brest-Dakar. Je coordonne afin de donner un nouvel éclairage sur la zone et de dynamiser la recherche de partenariat.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Lors d’un vol, j’ai voulu faire passer une malle avec de l’instrumentation pour une valeur de plus de 50 000 euros et suis resté bloqué 3 heures à l’aéroport.

Sur le terrain, accompagné de Yoann Thomas, nous avons demandé de cuisiner une partie des arches (coques) collectées. En mangeant mon assiette, je suis tombé sur une perle parfaitement ronde que j’ai fait monter sur une bague pour un cadeau …

Le laboratoire dans lequel je suis à Dakar est contributeur du prix Nobel du GIEC. Le directeur a souhaité venir en France pour une soutenance mais son visa lui a été refusé. Furieux, j’ai publié un article de blog sur Mediapart et l’ambassade de France l’a contacté pour lui demander qui avait écrit cet article qui était remonté au travers de média sénégalais. Il n’a rien dit et m’a couvert.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Probablement des instants fugaces lors de missions d’observation en mer. Je suis resté marqué par ma première campagne vers les îles du Prince Edouard au Sud de l’Afrique du Sud. La région du Siné Saloum au Sénégal est également source de grandes contemplations. J’avoue aussi que les soutenances des étudiants sont vraiment des moments très émouvants pour moi.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La mer sous toutes ses formes, la confrontation des cultures.

As-tu une devise ?

Petit à petit l’oiseau fait son nid en wolof ?

Danke danke moy niakh golo ci niaye ?

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IRD

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Éric Machu / IRD

18ème rentrée des Masters des sciences de la mer et du littoral (SML) à l’IUEM

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Mercredi 1er septembre, les étudiants de 1ère année de master admis dans les Masters SML seront accueillis à l’IUEM par le directeur de l’Institut, Frédéric Jean, qui abordera les missions de l’IUEM, son cadre ainsi que son histoire et son évolution. Le responsable des Masters, Guillaume Roullet, présentera la formation sous un angle général. Durant cette journée, les étudiants échangeront avec différents intervenants qui leur apporteront de nombreuses informations sur le déroulement et l’organisation de ces deux années d’études.

Histoire des Masters

Les sciences de l’environnement ne peuvent s’appréhender que selon une démarche transversale et pluridisciplinaire. Cette approche se justifie d’autant plus pour les espaces marins et littoraux qui sont aujourd’hui au coeur d’enjeux fondamentaux pour l’humanité : le changement climatique, la gestion et la protection des ressources vivantes et minérales des océans, les énergies marines renouvelables, le développement des transports internationaux ou la gestion des risques naturels et technologiques. Les questions soulevées nécessitent un travail commun entre enseignants et chercheurs des sciences expérimentales (écologues, géochimistes, biologistes, physiciens et géologues) et des sciences de l’homme et de la société (géographes, juristes, économistes). La mer et le littoral font aussi l’objet d’une intense actualité politique et institutionnelle.
Cette démarche transversale a conduit à la création en 2004 par le Ministère de l’Enseignement Supérieur d’un domaine de formation « Sciences de la Mer et du Littoral », unique en France, au sein duquel s’est développé un Master pluri- et trans-disciplinaire. Après 17 années d’existence, ces Masters, qui sont implantés au coeur d’un pôle scientifique en sciences marines de dimension internationale, ont déjà montré leur puissant effet structurant et leur attractivité. Ils permettent de réunir les conditions pédagogiques du développement d’une expertise française dans le domaine des sciences de l’environnement marin et côtier.

Organisation et objectifs

Les Masters SML regroupent sous un même domaine 8 mentions parmi lesquelles 13 parcours : biologie des organismes marins, écosystèmes marins, sciences halieutiques et aquacoles (co accrédité avec l’Agrocampus Ouest de Rennes) / master international en biotechnologies marines (co accrédité avec l’UBS Lorient) / chimie de l’environnement marin / droit, mer et environnement / agriculture, mer et environnement (co accrédité avec l’Agrocampus Ouest de Rennes) / expertise et gestion de l’environnement littoral / géophysique marine, hydrodynamique navale (co accrédité avec l’ENSTA Bretagne), physique de l’océan et climat / géosciences océan, ingénierie et gestion des ressources côtières et littorales (co accrédité avec l’UBS Vannes).
Les parcours en sciences humaines privilégient une approche fondée sur les interactions avec l’homme au niveau marin et côtier, tandis que les sciences biologiques, chimiques, géologiques et physiques visent plutôt la compréhension du «système mer» dans tous ses aspects. Les parcours en physique et biotechnologies sont internationaux et l’enseignement se fait en langue anglaise.
Un grand nombre d’unités d’enseignement (UE) sont communes à au moins 2 mentions des Masters, et certaines sont suivies par les étudiants du master international IMBRSea de l’université de Gand. Dans ce cas, les cours sont également dispensés en anglais. Cette formation a pour objectif de former des chercheurs et des cadres capables d’appréhender les problématiques scientifiques actuelles et d’apporter des réponses adaptées aux problèmes posés en relation avec le domaine marin, océanique et les littoraux.
Les actions de formation en Master sont également au coeur du projet de l’Ecole Universitaire de Recherche (EUR) ISblue. Cette dernière a pour objectif de mieux intégrer et coordonner la stratégie d’enseignement et de recherche des partenaires, de rendre l’offre de formation plus attractive au niveau international, de renforcer l’interdisciplinarité, l’innovation pédagogique et l’approche pédagogique par compétences, ainsi que de développer les synergies entre le monde académique et le secteur socio-économique. A cet effet, beaucoup d’étudiants partent en stage à l’étranger, avec le soutien financier, notamment, du volet formation de cette École Universitaire de Recherche.

La vie associative est très développée au sein des masters puisque 4 associations d’étudiants sont recensées : Patel (Protection et aménagement du territoire et de l’environnement littoral) rattachée à la mention expertise et gestion de l’environnement littoral, Sea-ti-Zen historiquement pour la biologie mais désormais pour toutes les mentions, Tethys pour les géosciences et Sea-lex pour les juristes.

Rentrée 2021 : Quelques chiffres

Environ 270 étudiants sont inscrits pour cette année universitaire marquant une augmentation de près de 10 % des effectifs, qui oscillaient entre 175 et 200 étudiants depuis la création des masters SML en 2004.

Le rayonnement du master au niveau national et international est important. Ainsi, chaque année, environ 10 % des étudiants inscrits sont internationaux et la plupart des mentions reçoivent des étudiants européens ERASMUS.

Cette année, ils proviennent de 17 pays différents. Parmi les étudiants français, entre 30 et 50 % selon les années, proviennent d’établissements extérieurs à l’UBO. Le suivi professionnel des étudiants des masters montre une insertion professionnelle supérieure à 75 % dans les 2 années qui suivent l’obtention du diplôme et un pourcentage important de diplômés (50 % environ) en poursuite d’étude (doctorat) pour les 4 mentions en sciences biologiques, chimiques, géologiques et physiques marines.

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Sébastien Hervé / UBO

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Guillaume Roullet / UBO

 

Participation du LOPS à #CNRSInsolite

Le vendredi 2 octobre 2020, le LOPS a participé à une opération mise en place au niveau national par le CNRS dans le cadre de la fête de la science : #CNRSInsolite. Le principe consistait à réaliser un questionnaire sur les thématiques du laboratoire destiné au grand public. 10 personnes étaient ensuite sélectionnées parmi celles ayant bien répondu à l’enquête et étaient invitées à venir visiter l’unité de recherche pendant 3 heures à une date déterminée. La thématique retenue par Pascale Lherminier qui a organisé et animé la visite était « Observer l’océan : le défi de la la prochaine décennie ».

7 personnes, pour la plupart passionnées de sciences, étaient au rendez-vous.

Après une présentation du laboratoire et de ses 4 thématiques de recherche, Pascale a proposé une manip sur la circulation thermohaline (système chauffant, colorants et glaçons) qui montre que tout ce qui est refroidi va au fonds et permet d’expliquer la circulation océanique mondiale. C’est l’océan qui assure la répartition de la chaleur sur la Terre.

Le premier objet mystère était une bouteille Niskin. Elle est utilisée pour faire des prélèvements d’eau dont les données sont exploitées pendant deux ans. Il s’agit d’un cylindre, ouvert aux deux extrémités et muni de systèmes de fermeture, qui est descendu à la profondeur désirée et fermé par un moteur de rosette contrôlé à distance.

Thierry Reynaud a ensuite évoqué la salinité. Il a précisé que la quantité de sel dans l’eau de mer est en moyenne de 34 à 35 g/l et est principalement constituée de chlore et de sodium. L’eau est moins salée près des pôles et s’allège quand la salinité diminue. il a aussi cité les instruments installés sur des bateaux, tels que des voiliers, notamment pour le Vendée globe.

Puis Jade Burdallet a proposé une manip à base de lait, de colorants et de liquide vaisselle pour illustrer la turbulence océanique.

Elle a aussi suggéré la fabrication d’un ludion pour illustrer le principe d’Archimède : c’est le poids relatif de l’objet dans l’eau qui détermine sa flottabilité. Le ludion était construit avec une paille, du scotch, des trombones et une bouteille d’eau très remplie. Un ludion est une figurine creuse, ouverte à sa partie inférieure et lestée de façon à couler ou à émerger dans un liquide où elle est plongée lorsque la pression à la surface libre du liquide varie. Les variations de pression sont généralement produites en appuyant sur une membrane fermant le récipient.

Le 2ème objet mystère était un flotteur Argo qui mesure la salinité, la température et l’oxygène. Il y en a 4000 dans l’océan, environ tous les 200 kms. Une application sur téléphone permet même de suivre un flotteur.

Ensuite était proposée une manip sur les sons pour savoir comment communiquer dans l’océan. Seules les ondes acoustiques se propagent loin dans l’océan.

Le dernier objet mystère était l’ADCP (Acoustic doppler current profiler) que l’on trouve sous les mouillages, les bateaux, sur les rosettes… Un profileur de courant par effet Doppler est similaire à un sonar ; il est utilisé pour mesurer les vitesses du courant d’eau sur une plage de profondeur en utilisant l’effet Doppler d’ondes sonores réfléchies par les particules de la colonne d’eau.

Ensuite, une discussion à bâtons rompus a eu lieu entre les participants et Pascale Lherminier.

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Cécile Nassalang / CNRS

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Pascale Lherminier / Ifremer

Plongée dans l’Université d’été « Mer et Journalisme »

L’organisation de l’école d’été ISblue « Mer et Journalisme » est une première en France. Elle s’est déroulée à l’IUEM les 27 et 28 août 2019. 27 personnes, dont 24 journalistes des media nationaux, régionaux et locaux y ont participé, de même que 2 représentants d’une fondation et une avocate du Barreau de Paris. Cette formation avait pour objectif principal d’apporter un éclairage sur plusieurs « points chauds » dans le domaine de l’océanographie, les impacts du changement climatique, l’économie, le droit et les technologies des sciences marines. Elle s’est organisée autour de conférences, d’ateliers et de tables rondes pour aboutir à la convergence des scientifiques et des journalistes pour l’élaboration de communiqués de presse satisfaisant les exigences des deux professions.

Plus de 15 scientifiques d’ISblue ont apporté leur expertise, ayant tous à cœur de participer au transfert et à la médiatisation de leurs connaissances afin de sensibiliser le grand public aux défis socio-environnementaux liés à l’océan.

Pendant ces 2 journées, plus d’une soixantaine de personnes était présente en continu lors des plénières en amphi.

Le 27 août matin, après une allocution du président de l’UBO, Matthieu Gallou, le directeur, Fred Jean, a présenté l’IUEM. L’école a été introduite par Jean-Louis Etienne et Catherine Chabaud, parrain et marraine de l’événement. Paul Tréguer, coorganisateur, a rappelé la démarche visionnaire qui en 20 ans a abouti à la création de l’IUEM, de l’Europôle Mer, du Labex-Mer et d’ISblue, à forte visibilité internationale et montré que l’océan est aujourd’hui au cœur des questions sociétales majeures. Il a également précisé la composition d’ISblue. Pauline Letortu, coorganisatrice, a présenté le programme des 2 journées comprenant des conférences générales, des tables rondes et des ateliers.

Conférences générales

Laurent Chauvaud du LEMAR dans son intervention intitulé « Un océan d’idées nouvelles » a illustré comment l’étude des pectinidés, limité au départ au niveau local, l’a conduit à acquérir progressivement une vision mondiale de l’océan, de l’Arctique à l’Antarctique, en donnant désormais une dimension artistique à la recherche marine.

Jean-Pierre Gattuso du LOV, représentant du GIEC, a présenté « L’Océan de l’Anthropocène » en rappelant la sortie fin septembre du rapport du GIEC. Dans ce dernier, le rôle central de l’océan dans la régulation du climat et les risques engendrés par un changement climatique rapide sur le cycle du carbone et sur les écosystèmes marins est souligné.

Gilles Boeuf du MNHN a captivé son auditoire en traitant du sujet « Dans l’océan, une crise de la biodiversité ? » resituant le développement des organismes marins dans le schéma général de l’évolution et posant les éléments qui argumentent dans le sens d’une crise aigüe de la diversité dans l’océan sous les impacts anthropiques.

Les tables rondes 

La table ronde « Enjeux climatiques » était  animée par Guillaume Roullet du LOPS et Jean-Louis Le Corvoisier, animateur professionnel, avec la contribution par visioconférence de Gaël Durand de l’IGE Grenoble sur le thème «  Les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique sont-elles en train de fondre ? Quel est l’impact sur le niveau de la mer ? » et en présentiel de Pascale Lherminier du LOPS pour répondre à la question « Quels sont le rôle et l’évolution des courants océaniques en Atlantique nord dans le contexte du changement climatique ? »

La table ronde Enjeux climatiques animée par Olivier Thébaud d’AMURE et Jean-Louis Le Corvoisier a d’abord entendu Jean Boncoeur d’AMURE présentant « La soutenabilité des ressources biologiques exploitables : quel est l’effet des régulations à différents niveaux ? » puis Annie Cudennec d’AMURE sur la question « Au delà des zones de juridiction nationale, peut-on protéger la biodiversité ? »

La table ronde Enjeux technologiques animée par Patrick Poupon du PMBA et Jean-Louis Le Corvoisier a successivement entendu Nicolas Kolodziejczyk puis Jean Tournadre, tous deux du LOPS, répondre successivement aux questions « Quels nouveaux enjeux pour l’observation des océans ? » et « Quels défis pour l’océanographie satellitaire ? »

Les ateliers 

L’atelier risques côtiers a été animé par Catherine Meur-Férec du LETG-Brest et Jean-Louis Le Corvoisier. Après une présentation factuelle d’un événement où se croisent aléas et enjeux côtiers par Catherine Meur-Férec, le débat s’est engagé, avec et entre journalistes, sur la meilleure façon de traduire pour le grand public ce phénomène complexe.

L’atelier deep-sea mining animé par Pierre-Marie Sarradin, Ewan Pelleter et Arthur de Pas d’Ifremer a permis de pouvoir interagir avec des scientifiques sur un sujet complexe mais à fort potentiel économique.

L’atelier Formation avait pour objet de réfléchir à l’élaboration d’un préprojet d’emaster de formation continue sur le thème « Mer et Journalisme » en collaboration avec le Centre de Formation des Journalistes (Paris), représenté par sa directrice Julie Joly. Il a permis d’identifier les convergences de formation entre universitaires et les journalistes.

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Sébastien Hervé / UBO

Cécile Nassalang / CNRS

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Paul Tréguer

Pauline Letortu