CEPA7 à Brest : l’écophysiologie animale au cœur des enjeux environnementaux

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Le 7ᵉ Congrès d’Écophysiologie Animale (CEPA7) s’est tenu à l’IUEM du 28 au 30 octobre 2025, rassemblant près d’une centaine de scientifiques, ingénieurs, enseignants-chercheurs et étudiants venus de neuf pays. Tous ont échangé autour d’une même question : comment les organismes font-ils face aux changements globaux ?

Pendant trois jours, le congrès a offert un véritable panorama de l’écophysiologie moderne, mêlant approches expérimentales, de terrain, et de modélisation, explorant une grande diversité d’espèces modèles : des huîtres, moules, ormeaux, et palourdes aux poissons, amphibiens, reptiles, insectes, oiseaux et mammifères. Cette richesse témoigne d’une communauté dynamique, intergénérationnelle et collaborative, attentive à relier mécanismes fondamentaux et enjeux appliqués pour la gestion et la conservation des espèces.

Les discussions ont mis en lumière la plasticité des réponses physiologiques face à la température, à l’hypoxie, aux polluants ou aux agents infectieux, mais aussi la complexité des effets intergénérationnels et des stress multiples qui façonnent l’adaptation des organismes. Plusieurs communications ont illustré l’apport des nouvelles technologies , tels que des capteurs, de la respirométrie embarquée, de la transcriptomique, ou encore de l’imagerie, permettant aujourd’hui de suivre les réponses animales du niveau cellulaire jusqu’au comportement in situ.

Au-delà des présentations, CEPA7 a surtout été un moment de partage, d’apprentissage et de transmission, avec une forte implication des étudiants et jeunes chercheurs, confirmant la vitalité et la cohésion d’une communauté en pleine expansion. Tous sont repartis avec la même conviction : l’écophysiologie est un levier essentiel pour comprendre, anticiper et accompagner les transformations des milieux naturels et anthropisés.

 

« Le changement climatique en Bretagne et ses impacts » une conférence animée par S. Roussel et A.M. Tréguier

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Mercredi 12 novembre 2025, Anne-Marie Tréguier et Sabine Roussel, chercheures à l’UBO et membres du Haut Conseil Breton pour le Climat, donneront une conférence sur le changement climatique en Bretagne et ses impacts. Elles présenteront l’état des lieux du changement climatique dans notre région en s’appuyant sur les travaux de l’observatoire Bretagne Environnement, les impacts sur le littoral et sur l’agriculture synthétisés par le Haut Conseil Breton pour le Climat dans ses bulletins annuels, et les implications pour les politiques régionales d’atténuation et d’adaptation.

Le Haut Conseil Breton pour le Climat

Créé en 2022 à l’initiative de la région Bretagne, le Haut conseil breton pour le climat est l’instance scientifique dédiée au changement climatique en Bretagne, avec un rôle de conseil auprès des élus. Le HCBC réunit 20 membres, experts dans leurs disciplines scientifiques et issus des universités et établissements d’enseignements supérieurs bretons.

 

Ouverte à toutes et à tous, cette conférence se tiendra le 12 novembre, de 18 heures à 19 heures à la Faculté des Sciences et Techniques de l’UBO, amphi E.

Campagne Océanographique CROSSROAD2

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Le 18 septembre 2025, 19 scientifiques de 2 Unités Mixtes de Recherche  LOPS et Geo-ocean, de l’Ifremer, du CNRS et de l’Université de Bretagne Occidentale embarquent à bord de L’Atalante, navire hauturier de la Flotte océanographique française, pour étudier une zone très turbulente au large de Terre-Neuve, là où se rencontrent les eaux froides subpolaires et les eaux chaudes subtropicales. Cette campagne, nommée CROSSROAD2, vise à mieux comprendre la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC), un phénomène océanique encore mal connu mais essentiel à la régulation du climat de l’hémisphère Nord.

Une série de vidéos hebdomadaires, interviews, journaux de bord et témoignages pour suivre l’aventure des 19 scientifiques de l’Ifremer, du CNRS et de l’Université de Bretagne Occidentale embarqués à bord de L’Atalante pour la campagne CROSSROAD2, au large de Terre-Neuve.

 

Les sources hydrothermales peuvent désormais servir à anticiper des éruptions sous-marines

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Notre collègue Thibaut Barreyre, géophysicien au laboratoire Geo-Ocean, est co-auteur d’une étude qui vient d’être publiée dans la prestigieuse revue PNAS. Celle-ci illustre deux des grandes thématiques de Geo-Ocean : l’hydrothermalisme et les grands fonds marins (équipe CYBER) ; les aléas marins, avec la dimension monitoring et prédiction d’éruptions sous-marines (équipe ALMA)

Une hausse de la température des fluides émis par les sources hydrothermales sous-marines signale l’inflation de la chambre magmatique sous le fond marin et peut annoncer une éruption. C’est ce que révèle une étude menée par des scientifiques du CNRS du laboratoire Geo-Ocean (CNRS/Univ Brest/Ifremer), de Géologie de l’ENS et de l’IPGP, et leurs collègues américains, suite à l’analyse de 35 ans de données sur les sources hydrothermales de la dorsale Est-Pacifique, près de l’équateur – un des segments les plus dynamiques et les mieux étudiées de la dorsale médio-océanique. Ce résultat est paru le 13 octobre 2025 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

De telles augmentations sont aussi observées avant les éruptions de 1991–1992 et de 2005–2006, et la récente hausse enregistrée a permis de prédire celle d’avril 2025. Ces résultats montrent qu’il est désormais possible de suivre l’activité magmatique des dorsales médio-océaniques à travers les fluctuations de leurs sources hydrothermales et d’anticiper leurs éruptions. Ils offrent une meilleure compréhension du fonctionnement profond de la planète et ouvrent la voie à une surveillance plus fine des volcans sous-marins.

Référence de l’article :

Hydrothermal vent temperatures track magmatic inflation and forecast eruptions at the East Pacific Rise, 9°50’N. Thibaut Barreyre, Jean-Arthur Olive, Daniel J. Fornari, Jill M. McDermott, Ross Parnell-Turner, Kim Moutard, Jyun-Nai Wu and Milena Marjanović. Proceedings of the National Academy of Sciences, 13 octobre 2025
Lien vers l’article

 

© Woods Hole Oceanographic Institution, 2024

Le projet européen AGEO remporte deux prix aux REGIOSTARS Awards 2025

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Le projet européen AGEO, financé par le programme Interreg Atlantique du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et auquel a participé l’UBO à travers l’Observatoire intégré des risques côtiers OSIRISC et le partenariat Litto’Risques (Département du Finistère, UBO, Cerema), a remporté, le mercredi 15 octobre 2025, deux prix aux prestigieux REGIOSTARS Awards 2025 : le prix « Green Europe » et le prix du public.

AGEO rassemble des scientifiques, des communautés locales et des décideurs politiques dans une plateforme permettant d’émettre des alertes, de recevoir des informations sur les événements et des contenus éducatifs sur les risques géologiques dans les régions atlantiques, et contribue à protéger les citoyens européens contre des scénarios à risque tels que les glissements de terrain, l’activité sismique, les inondations et l’érosion côtière. Au cœur de ce projet, l’observatoire OSIRISC-Litto’Risques en Finistère, a joué un rôle majeur comme pilote pour les risques côtiers d’érosion et de submersion marine.

« C’est une belle récompense pour le partenariat Litto’Risques et pour l’observatoire OSIRISC, pour tout le travail que l’on réalise ensemble, chercheurs et acteurs de la gestion des risques côtiers (techniciens, élus, services de l’Etat), sur le développement des capacités d’observation sur le long terme, le partage d’expertise et la sensibilisation. Et ça montre le réel intérêt, au-delà des frontières bretonnes, pour l’approche collaborative originale mise en œuvre dans ce projet pour répondre aux défis de l’adaptation aux changements globaux à l’échelle des territoires. Toute l’équipe est très fière de cette reconnaissance. »

En savoir plus : https://www-iuem.univ-brest.fr/ageo-finaliste-des-regiostars-awards-2025-soutenez-osirisc-et-votez/

 

Séminaire CytoMERtrie 2 : les inscriptions sont ouvertes !

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Les plateformes CYTOMER (LEMAR – IUEM: C.Lambert, N. Quéré-Le Goïc) et HYPERION (LBAI – hôpital Morvan Brest: N. Marec, P. Pochard) ont le plaisir de vous convier au séminaire « CytoMERtrie 2 » le 14 octobre 2025 de 13h30 à 17h30, Télé-Amphithéâtre du PNBI à Plouzané (29).

Venez écouter et échanger sur les technologies et l’apport de la cytométrie en flux, du tri cellulaire (y compris de grosses cellules jusqu’à 1mm) dans le domaine des sciences de l’environnement marin (programme complet ci-dessous).

Nous aurons le plaisir d’accueillir, en visioconférence, Gérald Grégori du MIO, spécialiste reconnu de l’analyse des micro-organismes marins par cytométrie en flux. Il viendra nous parler de : « La valse du plancton dans un océan turbulent révélée par la cytométrie en flux »

Le séminaire est gratuit, ouvert à tous, mais l’inscription est obligatoire (en présentiel ou en distanciel), en cliquant sur ce lien Evento

 

Le satellite SWOT révèle les propriétés des plus grandes vagues

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Les plus hautes vagues se forment au cœur de tempêtes particulières : celles où la région où le vent est le plus fort se déplace à la même vitesse que les vagues et accompagne leur croissance en hauteur et en longueur. Ce concentré d’énergie ne dure que quelques heures, avant de se disperser sous forme de houle dans tout l’océan. Tandis que les prévisions météo donnent des hauteurs jusqu’à 23 m au large, les 15 satellites qui se sont se sont succédé pour mesurer la hauteur des vagues depuis 1992 n’ont pas dépassé 18,5 m car ils couvrent une petite partie de l’océan et passent à côté des plus hautes vagues.

Le dernier de ces satellite, SWOT, lancé en décembre 2022 mesure non seulement la hauteur des vagues, mais il fait aussi une cartographie très fine du niveau de la mer qui permet de « voir » les vagues et de mesurer leur hauteur, longueur et direction. Ainsi, même s’il ne passe pas au-dessus du cœur de la tempête, SWOT échantillonne la houle qui s’en échappe, ce qui permet de remonter aux propriétés des vagues au cœur de la tempête et mieux comprendre leur formation. SWOT a aussi eu la chance de passer très près du cœur de la tempête « Eddie » le 21 décembre 2024, avec un nouveau record de hauteur à 19.7 m, et des houles de longueur 400 à 1600 m observées depuis le Pacifique Nord, jusqu’à l’Atlantique tropical.

Les hauteurs des houles mesurées par SWOT confirment la théorie des interactions vague-vague formulée par Klaus Hasselmann en 1962 : les vagues qui ont le plus d’énergie en donnent aux vagues un peu plus longues, ce qui permet d’atteindre des hauteurs phénoménales. C’est la première preuve de cette « cascade d’énergie » pour des vagues aussi longues. Ces observations vont servir à améliorer les modèles de prévision météo et la connaissance du des vagues extrêmes qui est importante pour les constructions en mer et à la côte : les houles ont fait plusieurs victimes et de nombreux dégâts du Canada au Pérou, à des milliers de kilomètres de la tempête Eddie.

Contact : Fabrice Ardhuin, ardhuin@ifremer.fr , 06 52 86 64 41

« Cahier ANR N°20 Océans »

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A l’occasion de la 3e conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3) et du One Ocean Science Congress (OOSC) qui ont eu lieu en juin dernier à Nice, l’ANR a publié un « Cahier Océan » et 19 fiches de synthèse qui reviennent sur 20 ans de recherche pour une gouvernance durable de l’océan :

« Récifs coralliens, grands fonds marins, pêcheries, pollution plastique ou encore autres contaminants : où en est la recherche sur ces thématiques ? Quels ont été les apports des projets soutenus par l’ANR sur la recherche française en sciences marines ? Quels en sont les résultats et les avancées majeurs ? Que reste-t-il à découvrir ? 19 groupes d’experts et expertes de leur domaine ont synthétisé une sélection de projets ANR et France 2030 pour en livrer leur analyse, identifier les résultats majeurs et sonder des pistes de recherche, prioritaires, à renforcer et à investir dans les prochaines années. »

Plusieurs chercheurs et chercheuses de l’IUEM et de ses laboratoires ont participé à la rédaction de ces fiches :

 

Télécharger le Cahier ANR n°20 Océan

Accéder au dossier en ligne « 20 ans et mille projets sur les mers » et aux fiches de synthèse.

l’aire marine éducative de Bréhat

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Podcast : l’aire marine éducative de Bréhat



L’île de Bréhat, dans les Côtes-d’Armor en Bretagne, est un petit archipel de 90 îlots, dont l’île principale s’étire sur trois kilomètres et demi. Environ 450 personnes vivent ici à l’année ce qui permet à la commune de maintenir une petite école publique.

Les élèves de primaire, guidés par leur maîtresse Maud Galand, se sont lancés dans un projet d’Aire Marine Éducative, ou AME. Accompagnés de deux biologistes du LEMAR– Luis TITO DE MORAIS, ancien directeur du laboratoire, et Gauthier SCHAAL, maître de conférences – ils se sont initiés à l’observation de la faune et de la flore de l’estran, cet espace entre terre et mer qui se découvre à marée basse.

Afin de valoriser leurs découvertes, les enfants ont choisi d’éditer un petit livret sur la biodiversité de l’île et de réaliser un podcast avec l’aide de Sébastien HERVÉ du service graphisme et production multimedia de l’IUEM.

Au fil de ce podcast, vous entendrez leurs voix, leurs découvertes, leur regard curieux et engagé sur ce petit morceau de littoral qu’ils apprennent à connaître et à protéger.

Bonne écoute !



Ce podcast a été imaginé par les enfants de la classe de primaire de l’école de Bréhat en juin 2015 et leur maitresse Maud Galand. Ils ont été assistés par Luis Tito de Morais, Gauthier Schaal et Sébastien Hervé. Récit de Claire Tito de Morais.


Vous pouvez également retrouver ce podcast sur les principales plateformes de streaming.

Marion JAUD récompensée par la médaille de cristal du CNRS 2025

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Excellente nouvelle pour l’IUEM ! Marion Jaud, ingénieure de recherche au laboratoire Geo-Ocean et à l’Unité d’Appui et de Recherche (UAR) de l’IUEM , vient de recevoir la prestigieuse médaille de cristal du CNRS 2025. Cette distinction honore les personnels d’appui à la recherche qui, par leur créativité, leur expertise technique et leur innovation, contribuent à l’excellence scientifique française.

Son parcours, marqué par une passion précoce pour la cartographie marine, l’a menée de l’ENSTA Bretagne à une thèse en géophysique marine à l’IUEM, avant d’intégrer l’institut en 2018. Elle accompagne aujourd’hui chercheurs et chercheuses en concevant des dispositifs adaptés, tout en participant à des groupes d’expertise nationaux du CNRS et en formant la nouvelle génération de scientifiques.

Une belle reconnaissance pour notre collègue spécialisée en télédétection littorale !

Spécialiste de la télédétection appliquée au littoral, Marion conçoit des méthodes innovantes pour observer l’évolution des côtes, des plages ou des lagons, en s’appuyant sur des images satellites, des drones ou encore des relevés terrestres. De la Bretagne à la Réunion, son travail permet de mieux comprendre des phénomènes essentiels comme l’érosion du trait de côte ou l’état des habitats marins.

Une approche accessible et durable

Coordinatrice du Pôle Image et Instrumentation (P2I) et directrice technique de l’IUEM, Marion Jaud prône une recherche plus « frugale » et accessible. Elle développe des méthodes simples, robustes et « low-tech », favorisant l’ouverture vers les sciences citoyennes et participatives.

« Cette médaille est une belle reconnaissance non seulement de mon travail mais aussi de celui des personnes avec qui je collabore au quotidien.» confie la lauréate, qui voit dans cette distinction un encouragement à poursuivre ses missions de recherche et de transmission.

Pour plus d’information, retrouvez l’article consacré à Marion sur le site web du CNRS