Publication de l’essai Clim-éthique

Vous vous en souvenez, pendant le confinement au printemps dernier, Olivier Ragueneau avait ouvert un blog pour publier en ligne, tous les trois jours, un chapitre de son essai intitulé :

Changement clim-éthique. « Agir Global – Penser Local » et autres retournements jubilatoires

Cet essai est publié aujourd’hui chez Librinova et disponible en version numérique ou papier ici.

Pour ceux qui n’ont pas suivi cela au printemps :

Cet essai propose un autre récit fondé sur l’idée de transformation socio-écologique. S’adapter ne suffira pas. Penser global et agir local ne suffiront pas non plus pour réconcilier le sens et l’urgence. Plusieurs pistes sont donc proposées pour agir global et refonder les rapports Nord-Sud, à partir de l’idée de dette climatique. Pour penser (le) local également, à rebours de tous les actuels replis sur soi, en particulier nos rapports à l’autre et à la nature, à la technologie et au travail. Au temps aussi, et derrière le temps… Il ne s’agira rien de moins que de passer de la croissance à l’accroit-sens et nos unis-vers-cités auront un grand rôle à jouer dans cette perspective transformatrice.

Le sommaire est toujours accessible sur le blog, de même que les billets qui accompagnaient la sortie de chaque chapitre, faisant notamment le lien avec la période que nous traversons depuis. Vous pourrez également y laisser vos commentaires pour de riches discussions sûrement.

Bonne lecture à vous !

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Sébastien Hervé / UBO

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Olivier Ragueneau / CNRS

Les dinokystes : des capsules in-temporelles

Les Dinoflagellés sont des microorganismes unicellulaires qui se développent dans les 50 premiers mètres de la colonne d’eau océanique mais également au sein de nombreux écosystèmes aquatiques : lacs, rivières et estuaires. Si certaines espèces de ces microalgues ont quelquefois mauvaise réputation (Alexandrium minutum par ex., qui peut provoquer des intoxications alimentaires sévères), elles représentent cependant d’excellents modèles pour la reconstitution des environnements et climats passés.

Pour 10% des espèces connues (2000 sont actuellement répertoriées), le cycle de reproduction annuel aboutit à la formation d’un œuf (zygote) enveloppé d’une structure protectrice, le dinokyste, dont la morphologie est spécifique à chaque taxon. Ces kystes protègent temporairement la cellule de conditions environnementales hostiles, via un enfouissement dans les sédiments de surface. Au bout d’un certain temps, la cellule déchire le kyste (cf. fig.1) pour rejoindre la colonne d’eau, abandonnant derrière elle une coquille vide. Certains dinokystes sont si résistants qu’ils se fossilisent et traversent ainsi les différentes ères géologiques comme de véritables capsules temporelles.

De nombreux critères morphologiques permettent de classifier et de dater les kystes, comme la déchirure (archéopyle) provoquée par la libération de la cellule (cf. fig. 1). De même le processus de fossilisation des dinokystes, immuable depuis des millions d’années, nous renseigne sur les évènements naturels passés (modifications climatiques, extinction ou diversification des espèces) et ce à des échelles temporelles fines (de l’ordre du millénaire).

Figure 1 : Dinokyste (forme du milieu du Crétacée -145 à -66 Ma), à noter : la morphologie caractéristique du kyste et de l’archéopyle (triangle noir).

Par ailleurs, la répartition géographique des espèces de dinoflagellés (et donc de dinokystes) dans les eaux de surface répondant à différentes contraintes écologiques de température, salinité, concentration en nutriments… ces kystes représentent d’excellentes sources d’informations sur les conditions environnementales et climatiques (ère glaciaires, réchauffements climatiques) qui prévalaient là et au moment où s’est développée la cellule.

Si certaines espèces sont présentes dans toutes les mers du globe, d’autres sont cantonnées à des zones géographiques plus restreintes (l’Océan Arctique et ses eaux froides par ex., pour Islandium minutum). A partir de ce constat et via des outils statistiques, les chercheurs ont rapproché certains paramètres environnementaux, des populations de kystes estimées et quantifiées à partir des sédiments de surface. Ces différentes espèces sont ainsi utilisées comme marqueurs des conditions environnementales, antérieures (Islandium minutum véritable “paléo thermomètre”). Cette approche “actualiste” qui considère que les processus écologiques restent identiques au cours du temps, apporte une meilleure compréhension des fines variations climatiques du passé.

Plus concrètement, l’utilisation de kystes comme biomarqueurs a permis d’étudier l’évolution du climat en Atlantique nord pour la dernière période glaciaire (-70 000 à -15 000 ans). L’espèce Bitectatodinium tepikiense par ex. est connue pour sa particulière affinité avec les eaux de surface très froides ; sa présence dans les différentes strates d’une carotte sédimentaire prélevée au sud de la mer de Norvège (cf. fig. 2a), a permis aux chercheurs de mettre en évidence des pics d’abondances périodiques de l’espèce, dans cette zone géographique. Suivant cette même approche, il a également été possible de détecter (jusqu’au Sud du Portugal) de brèves alternances de réchauffements et refroidissements climatiques, concrétisées par l’effondrement des calottes en période glaciaire et le développement de dinoflagellés ayant des affinités pour les eaux relativement douces et froides (cf. fig. 2c).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 2 : En haut : évolution du pourcentage de certains taxons dinokystes sur les 4 carottes au cours des derniers 35 000 ans. Corrélation entre présence/absence de certains kystes (a, b, c, d) et certains paramètres environnementaux majeurs comme : a’ : température de surface en hiver et durée annuelle du couvert de glace de mer et b’ : concentration en kystes et salinité de l’eau de mer. En bas : trajectoire des courants en Atlantique Nord lors de la dernière période glaciaire avec position des 4 carottes sédimentaires étudiées.

Les dinokystes constituent par ailleurs d’excellents indicateurs d’eutrophisation du milieu (déséquilibre nutritif induit par un apport excessif d’azote et de phosphore). Des travaux récents s’intéressant à l’évolution des pratiques agricoles avant et après la 2nde guerre mondiale ont permis, par l’étude d’une carotte sédimentaire prélevée en baie de Daoulas (Finistère), de rapprocher les populations de kystes fossilisés, des données physico chimiques (climat, précipitations, nitrates, etc.) répertoriées localement durant plusieurs décennies (cf. fig. 3), les changements des pratiques agricoles au fil du temps ont ainsi pu être analysées. Ces études rétrospectives permettent de mieux appréhender l’impact des variations climatiques ou anthropiques (agriculture et utilisation intensive d’engrais par exemple, déforestation, pollution, etc.) sur l’évolution des écosystèmes côtiers et notamment à des échelles de temps où les séries sédimentaires pallient l’absence de relevés “modernes”.

Figure 3 : Suivi temporel des populations de 3 espèces de dinoflagellés et des paramètres physico-chimiques, en rade de Brest depuis 1870.

Enfin, il apparait que le développement excessif d’Alexandrium minutum en rade de Brest, semble effectivement corrélé au réchauffement du climat et aux apports excessifs en nitrates. Grace aux analyses par quantification d’ADN extracellulaire fossilisé dans les sédiments, les connaissances sur l’écologie de cette espèce s’affinent et vont permettre à terme, d’éclaircir l’ensemble des mécanismes inhérents à sa prolifération excessive, observée depuis ces dernières décennies (cf. fig. 3).

De la reconstitution des climats passés aux variations climatiques actuelles en passant par la surveillance des écosystèmes côtiers, les kystes de dinoflagellés constituent donc de formidables outils à disposition de nombreuses disciplines scientifiques. Ils nous amènent également à porter un regard différent sur un groupe de microorganismes dont la réputation sulfureuse est encore bien “enkystée”.

Médiation scientifique 

Assurée par Marc Cozannet, doctorant de l’Ecole Doctorale des Sciences de la Mer et du Littoral (EDSML – Université de Bretagne Occidentale), en 3ème année de thèse au Laboratoire de Microbiologie des Environnements Extrêmes (LM2E), à l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM).

L’article 

Penaud Aurélie, William Hardy, Clément Lambert, Fabienne Marret, Edwige Masure, Thomas Servais, Raffaele Siano, Mélanie Wary, et Kenneth Neil Mertens. « Dinoflagellate Fossils: Geological and Biological Applications ». Revue de Micropaléontologie, 60th Anniversary, 61, no 3 (1 décembre 2018): 235 54. https://doi.org/10.1016/j.revmic.2018.09.003.

Les auteurs 

Penaud Aurélie, William Hardy et Clément Lambert : UMR 6538 Géosciences Océan, IUEM, Université Brest, CNRS, 29280 Plouzané, France (https://www-iuem.univ-brest.fr/lgo/) ; Fabienne Marret : Department of Geography and Planning, School of Environmental Sciences, University of Liverpool, L69 7ZT Liverpool, UK  ; Edwige Masure : Centre de Recherche sur la Paléobiodiversité et les Paléoenvironnements, CR2P, UMR 7207, MNHN, CNRS, Sorbonne université, 4, place Jussieu, 75005 Paris, France ; Thomas Servais : CNRS UMR 8198 Evo-Eco-Paleo, Université Lille, 59000 Lille, France (http://eep.univ-lille.fr/) ; Raffaele Siano : Ifremer, Centre de Brest, DYNECO PELAGOS, 29280 Plouzané, France (https://wwz.ifremer.fr/dyneco/) ; Mélanie Wary : UMR 5805 EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux), Université Bordeaux, CNRS, EPHE, 33615 Pessac, France (https://www.epoc.u-bordeaux.fr/) et Institute of Environmental Science and Technology (ICTA), Universitat Autònoma de Barcelona, 08193 Bellaterra, Catalonia, Spain  ; Kenneth Neil Merten : Ifremer, LER BO, Station de Biologie Marine, place de la Croix, BP 40537, 29185 Concarneau cedex, France (https://wwz.ifremer.fr/lerbo).

La revue 

La « Revue de Micropaléontologie » (https://www.journals.elsevier.com/revue-de-micropaleontologie) est éditée par Elsevier. Elle publie des articles originaux d’intérêt international concernant tous les domaines de la micropaléontologie.

Contacts

Auteurs : consulter l’annuaire de l’IUEM

Bibliothèque La Pérouse : Suivi éditorial, rédaction, corrections et mise en page : Fanny Barbier

Service Communication et médiation scientifique : communication.iuem@univ-brest.fr

Brest, port d’explorateurs

L’ouvrage collectif Découvrir le Monde -Brest, port d’explorateurs sous la direction de l’Institut français de la mer (IFM) sera disponible en librairies à partir du 9 octobre 2020.

Le livre

L’esprit d’aventures, la soif de connaissances et l’expérience des explorateurs, gens de mer et concepteurs de navires a engendré à Brest une culture maritime d’exception qui se conjugue au passé comme au futur. Voyage en images dans 3 siècles d’innovations.

L’exploration océanique nourrit le mythe de la conquête de nouveaux espaces vierges et de la compréhension de la Nature. Cette soif de découvrir, d’entreprendre est particulièrement vivace à Brest, port d’explorateurs et siège depuis Louis XV de l’illustre Académie de Marine. De la Cité du Ponant se sont élancées tant d’expéditions majeures, ouvrant des voies de circulation, reculant les limites de l’inconnu par la cartographie, l’hydrographie, ou les sciences du vivant.
Ce livre présente un voyage en images dans 3 siècles d’innovations, en partenariat avec les principales structures de cette histoire ininterrompue : archives de la Marine, Ifremer, Institut Polaire, Shom… Depuis Kerguelen relevant les côtes des antipodes jusqu’aux modernes câbliers d’Orange assurant les communications de demain, l’inventivité et l’expérience des scientifiques, des gens de mer au sens large et des concepteurs de navires ont permis de générer et faire fructifier à Brest une culture maritime innovante d’exception qui se nourrit du passé, irrigue le présent et éclaire le futur.
25 spécialistes et plus de 350 images et cartes apportent un éclairage original sur des expéditions qui se déclinent aujourd’hui dans les 4 dimensions : terrestre, spatiale, maritime et sous-marine. Elles offrent des perspectives pour que l’Homme s’adapte aux grands défis environnementaux, économiques et culturels, à l’heure des changements climatiques et des bouleversements associés.

Les auteurs

Le collectif est constitué de plus de 25 auteurs spécialistes de sujets maritimes : Chloé Batissou, journaliste ; Éric Berthou, peintre navigateur ; Jean-Yves Besselièvre, Musée de la Marine de Brest ; Alain Boulaire, Olivier Corre et Jean-Jacques Grall, historiens ; Gilles Chatry, archiviste Ifremer ; Anne Choquet, juriste ; Roland Jourdain, navigateur ; Xavier Laubie, Service Historique de la Défense ; Hervé Moulinier, Pôle Mer ;

Côté IUEM, Laurent Chauvaud, Éric Deslandes et Yves-Marie Paulet y ont participé.

Cet ouvrage est soutenu par la Ville de Brest, l’ENSTA, le Pôle mer, Ifremer, le Musée de la Marine, l’IPEV, Brest métropole, l’Ecole navale, le Conseil Régional de Bretagne, l’Académie de la Marine, le Service Historique de la Défense, Océanopolis, CCIMBO, Orange, Thales, la Mairie de Plougastel, Cervval, la Brest Business school…

 

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Ifremer

Ipev

Patrice Pellerin

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Yves-Marie Paulet / UBO

Parution d’un nouvel ouvrage, Océans : évolution des concepts

Dans le cadre de la nouvelle encyclopédie des sciences, l’ouvrage “Océans -évolution des concepts” est publié par ISTE Editions, en français et en anglais. Paul Tréguer (UBO), fondateur de l’IUEM, est co-auteur de ce livre avec Guy Jacques (CNRS) et Herlé Mercier (CNRS – Ifremer)

Abondamment illustré, il s’adresse à un public averti et aux étudiants, et plus largement à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’océanographie et aux sciences de la mer. Il est original car, au delà de l’histoire de l’océanographie de sa création au 19ème siècle et jusqu’à nos jours, il s’intéresse à l’évolution des concepts qui sont la base des grands programmes internationaux.

Depuis l’expédition du HMS Challenger (1872-1876), notre vision de l’océan a totalement changé. L’Homme réalise qu’il joue un rôle clé dans la régulation du climat et de la biodiversité et qu’il est également, grâce à ses ressources biologiques et minières, un pourvoyeur de services pour l’humanité.

Océans s’appuie sur les données issues des nouveaux outils océanographiques et satellitaires, acquises lors de programmes internationaux interdisciplinaires. Il décrit les processus qui contrôlent le fonctionnement de l’océan aux différentes échelles spatiales et temporelles.

Après avoir considéré l’évolution des concepts en océanographie physique, chimique et biologique, cet ouvrage profile l’avenir d’un océan plus chaud, acidifié et moins oxygéné. Il montre comment une vision de l’océan à différentes échelles modifie sa compréhension. Enfin, il présente les défis auxquels est confronté l’océan en matière d’exploitation des ressources biologiques et minières dans le cadre d’un développement durable, et de régulation du changement climatique.

Pour en savoir plus

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Florence L’Hostis / CNRS

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Paul Tréguer

Un projet Erasmus + pour l’Alliance SEA-EU

Présentation de SEA-EU-DOC

SEA-EU-DOC est un projet de partenariat stratégique Erasmus + pour l’enseignement supérieur axé sur les études doctorales en sciences marines, maritimes et côtières. Porté par l’UBO, il associe les écoles doctorales des 6 universités partenaires de l’Alliance SEA-EU : Brest, Cadiz, Kiel, Split, Gdansk et Malta. Il est coordonné par l’Ecole Doctorale des Sciences de la Mer et du Littoral (EDSML).

Le projet débute en septembre 2020 pour une durée de 3 ans et vise à élargir les possibilités d’emploi des docteurs dans le contexte particulier des sciences marines. En effet, avec le déficit de contrats de travail permanents dans les universités européennes et la précarité croissante de l’emploi dans ce secteur, de plus en plus de titulaires de doctorats se tournent vers des emplois en dehors du milieu universitaire. Préparer les étudiants à un large éventail d’options de carrière correspondant à la réalité du marché du travail relève de la responsabilité des universités.

Il est prévu d’accroître l’employabilité des docteurs en :

– donnant une visibilité à la diversité des parcours professionnels

– identifiant les compétences précieuses acquises pendant le doctorat qui peuvent être transférées dans toutes sortes de contexte professionnel

– améliorant la qualité de la formation doctorale pour mieux répondre à la diversité des possibilités d’emploi

– renforçant les liens entre l’université et le secteur non académique par la création d’un réseau européen de docteurs, de doctorants et d’institutions dans le domaine des sciences marines.

Le projet SEA-EU DOC est basé sur les conclusions d’une enquête menée auprès de 621 diplômés afin d’évaluer les besoins, et le niveau de satisfaction/d’adéquation de leur formation doctorale au regard de leur carrière et leur entrée sur le marché du travail.

Le projet SEA-EU-DOC est structuré autour de 3 réalisations intellectuelles (IO) :

IO1 : Identification des débouchés non académiques pour les docteurs en sciences marines

Une série d’entretiens sera menée afin de sensibiliser à la diversité des possibilités d’emploi pour les docteurs avec une diffusion  en ligne sur la plateforme SEA-EU et les sites web de chaque organisation participante.

OI 2 : Le défi de l’adéquation des compétences

Une analyse comparative des compétences des docteurs et des besoins des employeurs sera réalisée dans le secteur maritime et marin en Europe au moyen d’enquêtes et de focus groups.

IO 3 : Construire la communauté bleue des de demain

Pour faciliter la collaboration en matière de développement de carrière, une communauté de docteurs européens en sciences marines sera créée après un inventaire des réseaux d’anciens étudiants dans les pays membres. Le réseau de la communauté sera mis en ligne.

4 évènements de formations intensives sont également programmés :

Formations 1-2 : Développement de carrière (Brest, mai 2021)

Pour aider les doctorants à passer des études au marché du travail, une formation sera organisée à Brest afin de leur fournir des outils d’auto-évaluation leur permettant de prendre des décisions rationnelles, éclairées et appropriées en matière de carrière. En outre, une formation destinée aux directeurs de thèse et aux responsables d’écoles doctorales aura lieu simultanément afin de les sensibiliser au développement de la carrière des doctorants.

Formation 3 : Compétences en matière de résolution de problèmes (Split, mai 2022)

Cette formation est , consacrée à la résolution de problèmes, qui est classée parmi les compétences professionnelles les plus demandées sur le marché du travail. Des représentants non universitaires présenteront les problèmes/attentes “réels” des entreprises et les étudiants appliqueront leurs compétences en matière de recherche à ces situations concrètes.

Formation 4 : Compétences en matière d’entrepreneuriat (Cadiz, avril 2023)

Ce dernier événement de formation sera consacré aux compétences en matière de création d’entreprise. Avoir un esprit d’entreprise est un atout pour la création de valeur dans tout cadre professionnel. Ces compétences peuvent être appliquées à la vie quotidienne et sont très demandées par les employeurs.

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Sébastien Hervé / UBO

Solenne Gaillard

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Catherine Meur-Ferec et Philippe Pondaven

 

 

 

 

 

 

 

 

Etienne Henry, ingénieur de recherche en biophysique au LM2E

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai fait un magistère matériaux et un master de physique à Rennes 1 que j’ai obtenus en 2004. J’ai ensuite effectué une thèse à l’institut de physique de Rennes (IPR) qui portait sur l’utilisation d’auto-assemblages bio-inspirés pour organiser en 3 dimensions des nanoparticules fluorescentes. La structuration en 3D est intéressante car elle peut mener à des propriétés optiques ou spectroscopiques originales. J’ai soutenu ma thèse en 2007 et ai commencé un CDD d’ingénieur de recherche à l’ENS de Cachan dans le laboratoire de biologie et de pharmacologie appliquée (LBPA). 2 ans après, j’ai été recruté sur un poste d’IR par concours externe au CNRS à l’ENS Cachan. J’étais responsable de la plateforme d’imagerie cellulaire et intervenais également au LBPA sur différents projets de recherche en bio-santé, portant sur des protéines de liaison à l’ADN : l’intégrase du VIH-1, impliquée dans l’intégration du virus du SIDA dans le génome humain, et en cancérologie sur l’étude de protéines de la maintenance génomique impliquées dans des maladies génétiques rares (syndrome de Bloom et Werner) induisant un vieillissement prématuré et donc des cancers.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

J’avais envie de revenir en Bretagne et parmi les postes, une opportunité s’est offerte à moi au LM2E.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Au LM2E, j’interviens en soutien des activités du labo concernant l’élucidation des mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans l’adaptation aux conditions extrêmes (température, pression…) sous l’angle de l’étude de la maintenance génomique (réplication, réparation, recombinaison de l’ADN) des Archaea extrêmophiles des sources hydrothermales océaniques profondes. Pour répondre à ces questions, je développe des méthodes biophysiques basées sur la microscopie et la spectroscopie de fluorescence. La microscopie de fluorescence et en particulier l’imagerie de la molécule unique permettent d’observer en temps-réel l’activité de molécules, d’enzymes ou de complexes macromoléculaires, mais aussi des mouvements internes ou des changements de conformation de protéines à une échelle très fine. Ces informations nous aident à mieux comprendre les mécanismes de maintien de l’intégrité génomique à haute température chez ces espèces modèles et en même temps nous apporte un éclairage nouveau sur ces processus clés que l’on retrouve chez les eucaryotes et donc chez l’homme.

Je suis également chargé de mission auprès de France Bio-Imaging, infrastructure nationale pour l’imagerie biologique.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

L’audition pour obtenir ma bourse de thèse s’est déroulée dans des conditions un peu particulières. Je faisais beaucoup de voile à cette époque, et mon futur directeur de thèse m’a appelé pour l’entretient alors que j’étais en pleine régate. Je me suis mis au fond du bateau avec mon portable pour essayer d’être au calme, et il a tout de même fallu que je lui explique pourquoi il entendait le bruit de la mer et du vent, mais que j’étais néanmoins le candidat idéal pour le sujet de thèse qu’il proposait !

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Avec mon premier jour au LM2E, où j’ai pris possession de ma paillasse avec vue panoramique sur le goulet de Brest, un autre beau souvenir de boulot est un week-end au synchrotron de l’ESRF à Grenoble. C’est un grand labo pluridisciplinaire, international, d’un kilomètre de diamètre dans lequel on se déplace à vélo. Les expériences tournent 24h/24. On fait des quarts la nuit, on dort et on mange sur place en totale immersion. Même si je n’ai encore jamais eu l’opportunité d’embarquer, j’imagine qu’une campagne en mer ressemble un peu à ça, avec l’air iodé en plus.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Le vélo que j’utilise tous les jours pour venir travailler quel que soit le temps et le paddle que je pratique uniquement quand il fait beau !

As-tu une devise ?

« Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours ». Gandhi.

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Claire Albaret

Audrey Bosse

Etienne Henry / CNRS

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Etienne Henry / CNRS

Ecole d’été « Mer et Journalisme 2020 » : changement de paradigmes…

METJ2020_main

La deuxième Ecole d’été « Mer et Journalisme », co-organisée par l’Ecole Universitaire de Recherche ISblue, le Centre de Formation des Journalistes CFJ et l’institut France Québec Maritime IFQM, s’est tenue les 25 et 26 août à l’IUEM, en présentiel et en distanciel. Les journalistes étaient originaires du Québec, du Grand Ouest (Bretagne, Vendée), et de Savoie, les médias représentés étant Radio-Canada, France 3, Ouest-France, Le Télégramme, Radio-évasion, Radio-U et des free-lances, soient au total 28 participants.

Parrainée par Jean-Louis Etienne et Catherine Chabaud, cette formation, ouverte aux journalistes généralistes de la francophonie, avait pour thème général « l’océan : perturbations humaines et développement durable ».

A l’issue des conférences et des ateliers, il apparaît qu’aux prémices de la décennie de l’ONU sur les sciences de l’océan (elle s’ouvre le 1er janvier 2021), nos paradigmes, nos représentations du monde, sont en train de changer rapidement. Il est de plus en plus évident que la planète dite « Terre », archipel de continents, est la planète « Océan ». Notre monde, interconnecté, est d’abord un monde maritime. Sous la pression combinée de l’urgence climatique, des réactions pour la sauvegarde des écosystèmes, et des impacts de la pandémie de covid-19, des évolutions sociétales, technologiques et économiques majeures, qui semblaient utopiques il y a quelques années, se situent désormais dans le champ du possible, voire comme absolument nécessaires, à court terme. Les limites de ce que l’on sait faire, par exemple en matière de production d’énergie marine renouvelable, sont chaque jour de plus en plus repoussées, avec à la clef une spectaculaire baisse des coûts économiques. Les chercheurs deviennent de plus en plus des trouveurs de solutions, pour résoudre des questions sociétales cruciales d’aujourd’hui.

Stefan Lalonde (IUEM), dans une conférence dé-contextualisante, a expliqué comment les archives sédimentaires montrent l’évolution de l’environnement inhospitalier de la planète Terre vers le milieu clément qu’a rencontré notre espèce Homo sapiens. Le thème intitulé «Biotechnologies et développement durable », coordonné par Vianney Pichereau (IUEM), a illustré la contribution, spectaculairement croissante, des ressources marines à notre futur, tant dans le domaine de la santé (médical et paramédical), que dans celui de la cosmétique, de la chimie, et de la nutrition. Trois mots-clefs caractérisent le thème « Transports maritimes, changement climatique et développement durable », coordonné par Eric Foulquier (IUEM) : le temps (réduction de la vitesse des transports pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre), le sens (la nécessaire écologisation des activités maritimes et portuaires), et la culture (réduire la part de la seule navigation mécanique pour développer la navigation vélique). Ika Paul-Pont (IUEM), après avoir rappelé l’impact des plastiques à l’échelle planétaire et à tous niveaux de la chaîne trophique, a montré qu’une puissante action internationale peut réduire de 80% en 20 ans le flux de matières plastiques déversé dans l’environnement, en particulier aquatique. Le thème « Energies marines et développement durable », coordonné par Yann-Hervé de Roeck (France énergies marines), a démontré les potentialités à court terme de la filière éolienne marine, notamment flottante, et exploré les premières avancées des hydroliennes. Enfin, le thème « Les communautés littorales face à la montée des eaux et à l’érosion côtière », coordonné par Pauline Letortu (IUEM), a posé la question des politiques publiques à mener face aux impacts du changement climatique en zones côtières, donnant en particulier lieu à d’intéressants échanges sur les différences intrinsèques entre la France et le Québec.

Les pdf des conférences de Stefan Lalonde (IUEM), de Philippe Goulletquer (Ifremer), d’Eric Foulquier (IUEM), d’Ika Paul-Pont (IUEM), d’Antoine Rabain (Geckosphere), et de Gonéri Le Cozannet (BRGM), ainsi que des éléments utilisés lors des ateliers sont disponibles ici. Le programme de l’Ecole d’été et la présentation détaillée des intervenants sont accessibles sur cette page web.

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Sébastien Hervé / UBO

Légende : Anne-Marie Tréguier présente l’Ecole Universitaire de recherche ISblue à l’Ecole d’été « Mer et Journalisme 2020» animée par Emmanuel Ostian, grand reporter (à l’arrière-plan).

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Paul Tréguer / UBO

 

17ème rentrée du Master des sciences de la mer et du littoral (SML) à l’IUEM

Mardi 1er septembre, les étudiants de 1ère année de master admis au Master SML seront accueillis à l’IUEM par le directeur de l’Institut, Frédéric Jean, qui abordera les missions de l’IUEM, son cadre ainsi que son histoire et son évolution. Le responsable du Master, Guillaume Roullet, présentera la formation sous un angle général. Durant cette journée, les étudiants échangeront avec différents intervenants qui leur apporteront de nombreuses informations sur le déroulement et l’organisation de ces deux années d’études. La rentrée des M2 aura lieu le mercredi 2 septembre.

Histoire du Master

Les sciences de l’environnement ne peuvent s’appréhender que selon une démarche transversale et pluridisciplinaire. Cette approche se justifie d’autant plus pour les espaces marins et littoraux qui sont aujourd’hui au coeur d’enjeux fondamentaux pour l’humanité : le changement climatique, la gestion et la protection des ressources vivantes et minérales des océans, les énergies marines renouvelables, le développement des transports internationaux, ou la gestion des risques naturels et technologiques. Les questions soulevées nécessitent un travail commun entre enseignants et chercheurs des sciences expérimentales (écologues, géochimistes, biologistes, physiciens et géologues) et des sciences de l’homme et de la société (géographes, juristes, économistes). La mer et le littoral font aussi l’objet d’une intense actualité politique et institutionnelle.
Cette démarche transversale a conduit à la création en 2004 par le Ministère de l’Enseignement Supérieur d’un domaine de formation « Sciences de la Mer et du Littoral », unique en France, au sein duquel s’est développé un Master pluri- et trans-disciplinaire. Après 16 années d’existence, ce Master, qui est implanté au coeur d’un pôle scientifique en sciences marines de dimension internationale, a déjà montré son puissant effet structurant et son attractivité. Il permet de réunir les conditions pédagogiques du développement d’une expertise française dans le domaine des sciences de l’environnement marin et côtier.

Organisation et objectifs

Le Master SML regroupe sous un même domaine 8 mentions parmi lesquelles 13 parcours : biologie des organismes marins, écosystèmes marins, sciences halieutiques et aquacoles (co accrédité avec l’Agrocampus Ouest de Rennes) / master international en biotechnologies marines (co accrédité avec l’UBS Lorient) / chimie de l’environnement marin / droit, mer et environnement / agriculture, mer et environnement (co accrédité avec l’Agrocampus Ouest de Rennes) / expertise et gestion de l’environnement littoral / géophysique marine, hydrodynamique navale (co accrédité avec l’ENSTA Bretagne), physique de l’océan et climat / géosciences océan, ingénierie et gestion des ressources côtières et littorales (co accrédité avec l’UBS Vannes).
Les parcours en sciences humaines privilégient une approche fondée sur les interactions avec l’homme au niveau marin et côtier, tandis que les sciences biologiques, chimiques, géologiques et physiques visent plutôt la compréhension du «système mer» dans tous ses aspects. Les parcours en physique et biotechnologies sont internationaux et l’enseignement se fait en langue anglaise.
Un grand nombre d’unités d’enseignement (UE) sont communes à au moins 2 mentions du Master, et certaines sont suivies par les étudiants du master international IMBRSea de l’université de Gand. Dans ce cas, les cours sont également dispensés en anglais. Cette formation a pour objectif de former des chercheurs et des cadres capables d’appréhender les problématiques scientifiques actuelles et d’apporter des réponses adaptées aux problèmes posés en relation avec le domaine marin, océanique et les littoraux.
Les actions de formation en Master sont également au coeur du projet de l’Ecole Universitaire de Recherche (EUR) ISblue. Cette dernière a pour objectif de mieux intégrer et coordonner la stratégie d’enseignement et de recherche des partenaires, de rendre l’offre de formation plus attractive au niveau international, de renforcer l’interdisciplinarité, l’innovation pédagogique et l’approche pédagogique par compétences, ainsi que de développer les synergies entre le monde académique et le secteur socio-économique. A cet effet, beaucoup d’étudiants partent en stage à l’étranger, avec le soutien financier, notamment, du volet formation de cette École Universitaire de Recherche.

La vie associative est très développée au sein du master puisque 4 associations d’étudiants sont recensées : Patel (Protection et aménagement du territoire et de l’environnement littoral) rattachée à la mention expertise et gestion de l’environnement littoral, Sea-ti-Zen historiquement pour la biologie mais désormais pour toutes les mentions, Tethys pour les géosciences et Sea-lex pour les juristes.

Rentrée 2020 : Quelques chiffres

Environ 270 étudiants sont inscrits pour cette année universitaire marquant une augmentation de près de 10 % des effectifs, qui oscillaient entre 175 et 200 étudiants depuis la création du master SML en 2004.

Le rayonnement du master au niveau national et international est important. Ainsi, chaque année, environ 10 % des étudiants inscrits sont internationaux et la plupart des mentions reçoivent des étudiants européens ERASMUS.

Cette année, ils proviennent de 17 pays différents. Parmi les étudiants français, entre 30 et 50 % selon les années, proviennent d’établissements extérieurs à l’UBO. Le suivi professionnel des étudiants du master montre une insertion professionnelle supérieure à 75 % dans les 2 années qui suivent l’obtention du diplôme et un pourcentage important de diplômés (50 % environ) en poursuite d’étude (doctorat) pour les 4 mentions en sciences biologiques, chimiques, géologiques et physiques marines.

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Sébastien Hervé / UBO

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Soutenances des Master 1 et 2 EGEL du 2 au 4 septembre

C’est maintenant un rendez-vous annuel,  début septembre à la rentrée universitaire, se tiennent les soutenances des Masters 1 et 2 du Parcours EGEL « Expertise et Gestion de l’Environnement Littoral –du Master SML. Cette année, nos étudiants ont réalisé leur stage dans des conditions toutes particulières (en télétravail la plupart du temps). Ils ont néanmoins su conserver leur motivation jusqu’au bout et la qualité du travail rendu semble au rendez-vous… verdict dans quelques jours.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le programme des soutenances et/ou venir écouter (masqué) la restitution orale du rapport de stage au Télé-Amphithéâtre du Pôle Numérique Brest-Iroise (Technopôle Brest-Iroise à Plouzané).

Un grand merci aux organismes d’accueil, aux maîtres de stage et aux tuteurs qui ont dû assurer un encadrement à distance dans un contexte d’incertitudes et d’adaptations profondes au sein de leurs structures professionnelles.

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Ingrid Peuziat / UBO

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Ingrid Peuziat / UBO

Dites au revoir aux baleines – Le changement climatique fait bouger la mégafaune marine

Les scientifiques du WWF se sont associés à d’autres chercheurs et aux anciens des tribus pour révéler comment le changement climatique va redistribuer la mégafaune de l’océan mondial. Dans un nouvel article intitulé “Climate Change Will Re-draw the Map for Marine Megafauna and the People Who Depend on Them”, qui spublié dans Frontiers in Marine Science, ils donnent un aperçu des gagnants et des perdants, parmi les espèces elles-mêmes et les personnes qui dépendent d’elles.

En s’appuyant sur les données présentées dans le très récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’océan et la cryosphère, les chercheurs Susan Grose, Linwood Pendleton et leurs collègues illustrent les effets du changement climatique par trois parcours et fournissent six études de cas mettant en évidence la manière dont cela se produit aujourd’hui.

Le changement climatique fera en sorte que certains de leurs lieux de vie ne seront plus hospitaliers, ce qui obligera la mégafaune à trouver de nouveaux endroits où vivre. L’augmentation des températures de l’eau et de l’air va modifier la démographie : moins de descendants survivront, le rapport des sexes sera faussé et les épidémies de maladies réduiront la durée de vie. Enfin, à mesure que les espèces prédatrices s’adapteront au changement climatique et se déplaceront vers de nouvelles zones, la mégafaune qui s’en nourrit s’adaptera elle aussi… si elle le peut.

De nombreux obstacles limitent les déplacements des géants de l’océan. Certains sont d’origine humaine, tels que les voies de navigation, les moulins à marée et les filets dans les zones de pêche. D’autres sont naturels, comme les courants océaniques et la température de l’eau. Les rivages propices à la reproduction et à la nidification peuvent également être peu nombreux et éloignés. Amanda Leathers nous rappelle que pour les espèces tempérées de l’hémisphère sud, “il n’y a pas de nouvelles aires d’alimentation au sud… seulement une vaste étendue d’océan jusqu’à l’Antarctique”. Une chose est sûre, comme la mégafaune se déplaçe sur la Terre, les personnes qui en dépendent vont souffrir. Les gens dépendent de la mégafaune marine pour leur nutrition, leurs revenus et leur bien-être spirituel. Au fur et à mesure que les espèces s’éloignent ou disparaissent, l’accès à la viande qu’elles fournissent et les dollars des touristes qu’elles rapportent augmenteront.

Le peuple Ngāti Kuri d’Aotearoa-Nouvelle-Zélande en est un exemple notable. Ils dépendent des migrations annuelles des baleines à bosses par les îles Kermadec comme faisant partie de leur identité spirituelle. Un aspect de leur histoire est présenté dans l’article ; si les baleines disparaissent ou se déplacent, Sheridan Waitai, un ancien de Ngāti Kuri déclare sans ambages que “[ce] sera une tragédie collective” pour eux et “un signe que… tous ceux qui vivent sur terre… ont dépassé le point de non-retour… signalant [une] crise à l’échelle mondiale”.

Il y a de l’espoir. Les auteurs concluent en suggérant des moyens pour les gestionnaires et les décideurs de travailler ensemble à tous les niveaux administratifs, depuis la base jusqu’aux accords internationaux, afin d’aider à prévenir certains déplacements de populations, de créer des solutions pour empêcher l’extinction et, dans les cas où les déplacements de populations sont inévitables, de travailler avec les acteurs locaux pour faciliter la transition.

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Gregory O’Brien

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