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Série EVECOS Classe I

Les coquilles sont prélevées en plongée autonome par 25 à 30 m de fond sur le site de Roscanvel (Rade de Brest, 48°20'N, 4°30'W). Un échantillon est réalisé chaque année au cours de la période de croissance (Juillet-Août) afin de garantir notre aptitude à dater la reprise de croissance. Un second échantillon plus conséquent est réalisé lorsque l'arrêt de croissance hivernal est avéré (Janvier-Février). Les valves gauches sont lavées puis observées sous loupe binoculaire afin d'être mesurées.

Par ailleurs, nous mesurons de façon systématique la température de l'eau de mer en rade de Brest et la composition spécifique du phytoplancton est suivie dans le cadre de l'Observation du Domaine côtier.  Ces données de température sont associées aujourd'hui à celles de la série SOMLIT (Responsable : B. Sautour,).

EVECOS Classe I est une série temporelle acquis par la mesure de distances inter-stries. Ces mesures sont réalisées par analyse d'image chez un grand nombre de juveniles (N>30) entre le premier hiver et le second hiver (fig.1). Ce travail est aujourd'hui réalisé en routine et concerne les années 1987-2009.

Figure1

Figure 1 : La coquille Saint-Jacques dépose sur sa valve gauche, à un rythme journalier, des stries macroscopiques concentriques. Le dénombrement et la mesure de la longueur de ces incréments permet la détermination de la croissance journalière ainsi que la datation précise des dépôts de calcite constitutifs de la coquille. Les ralentissements de croissance sont imputés à l'excès ou à la toxicité du phytoplancton en rade de Brest.

Série EVECOS Classe III

Des individus de la classe III (n = 20 à 30) sont prélevés à la drague au moins une fois par mois (chaque quinzaine ou chaque semaine durant les périodes supposées critiques), sur une station de référence entre 1989 et 2003. En rade de Brest le point de prélèvement est le même que pour la série EVECOS classe I situé sur le banc de Roscanvel (profondeur comprise entre 25 et 30 mètres).

Au laboratoire, les coquilles sont disséquées dans le but d'isoler les différents organes (muscle, gonade, glande digestive et reste des tissus) ; une pesée de ces organes frais ainsi qu'une pesée après dessiccation pendant 48h à l'étuve à 100°C sont réalisées pour chacun des individus. Le poids sec d'un organe peut être utilisé directement comme indicateur de son niveau de développement, ou alors un indice, permettant de se libérer d'une variation sur la taille des individus, peut être calculé pour chacun des organes reconnus (Indice Gonadique, Indice Musculaire, Indice de la Glande Digestive et Indice du Reste). Il est égal au poids de l'organe sec divisé par le poids de la coquille séchée à l'air et multiplié par 100. Ce travail permet également de déterminer la teneur en eau de chacun des tissus.

Figure2

Figure 2 : Mesure de la hauteur de la coquille (en cm) faite sur 20 coquilles au mois une fois par mois

Les mesures effectuées sont donc (hauteur en cm, poids en g) :

  • Hauteur (H) et poids de la coquille (PCOQ)
  • Poids total de la chaire humide (PTH) et seche (PTS)
  • Poids total du Muscle Humide (PMUH) et Sec (PMUS)
  • Poids de la gonade femelle Humide (PGFH) et seche (PGFS)
  • Poids de la gonade Male Humide (PGMH) et seche (PGMS)
  • Poids de la gonade Humide (PGH) et Seche (PGS)
  • Poids Viscère Humide (PVH) et Sec (PVS)
  • Poids de la glande Digestive Humide (PGDH) et Sec (PGDS)
  • Stade de développement (ST).

 

La Saint-Jacquothèque

La Saint-Jacquothèque répertorie l'ensemble des coquilles Saint Jacques disponibles à l'Observatoire et collectées depuis les années 1990. Ces prélèvements ont été effectués en France ainsi que sur l'ensemble de la zone de distribution de la coquille Saint Jacques le long de la façade Atlantique allant du Maroc à la Norvège. Elle regroupe également des échantillons fossiles provenant de différents sites archéologiques de Bretagne.

Trois niveaux de cartes sont disponibles à l'échelle de la Bretagne, de la France et du Monde. Chaque site de prélèvement est caractérisé par :

  • ses coordonnées géographiques
  • la profondeur de prélèvement
  • la/les dates de prélèvement
  • le nombre d'individus ainsi que leurs âges.

Pour certains sites, il sera également indiqué si des données complémentaires sont disponibles telles que les lectures de croissance, les mesures chimiques/isotopiques faites sur les coquilles.

Enfin, il est également possible de connaître les détails relatifs à certaines campagnes avec l'objectif du projet, la carte des prélèvements et la quantité d'échantillons disponibles.

Exemples de Résultats : série EVECOS Classe I

EVECOS Classe I nous a ainsi permis montrer que la croissance de la coquille Saint-Jacques, est en l'absence de perturbations directes, une fois passée la phase de reprise de croissance coquillère, à l'équilibre avec la température. Mais le fait marquant de la série est qu'elle fait apparaître une dégradation de cette relation température/croissance.

Figure3

Figure 3 : Série montrant l'évolution de la croissance coquillière journalière chez les individus de classe I de 1987 à 2009. L'évolution de la température de l'eau de surface est également présentée sur la même période (Source : SOMLIT).

En d'autres termes, un écart de plus en plus important apparaît entre la croissance coquillière et la température. Cet écart semble être imputable au développement croissant de phytoplancton en période estivale . Ce résultat tend à confirmer nos premières hypothèses : la croissance coquillière de Pecten maximus n'est pas limitée par la disponibilité en phytoplancton et l'ensemble des anomalies de croissance sont imputables à des efflorescences phytoplanctoniques toxiques ou non toxiques. Dans le cas des ralentissements de croissance qui sont associés à la présence de diatomée (Cerataulina, Rhizosolenia …), nous avons émis l'hypothèse argumentée d'une sédimentation massive de ces cellules induisant une déplétion en oxygène à l'interface eau-sédiment lors de leur dégradation, qui se traduit par un ralentissement de croissance. Ainsi, par exemple, les années 2002 et 2003 se caractérisent par des succession de blooms phytoplanctoniques durant la période estivale, qui sont d'intensité comparable mais qui n'ont pas tous le même impact sur la faune.