Campagne océanographique SCOPES

Sous l’influence des vents alizés, l’océan côtier ouest-africain est une des zones les plus productives en organismes marins au monde. La richesse de la faune marine y est l’objet d’une exploitation multi-millénaires par les sociétés humaines, qui assure ainsi la sécurité alimentaire de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. La compréhension de son fonctionnement et de son évolution dans les années et décennies à venir est un enjeu de grande importance sociétale.

La campagne d’observation en mer SCOPES, coordonnée par Eric Machu (LOPS, IRD) et X. Capet (LOCEAN, CNRS) est dédiée à la compréhension de l’écosystème planctonique de l’océan côtier sud-sénégalais. Elle est l’aboutissement d’une collaboration longue de plus d’une décennie entre scientifiques français et sénégalais soutenue par l’IRD (laboratoire mixte international ÉCLAIRS). Cette campagne est inscrite dans le cadre du projet ANR SOLAB, mais également liée au projet OMEGA et a commencé mi-novembre 2023 pour durer jusqu’à fin janvier 2023.

Les opérations ont commencé au Sénégal par l’observation in situ de la frange littorale du plateau : collecte d’échantillons et installation de mouillages pour mesurer les courants sur la colonne d’eau, la température, la salinité et la concentration en oxygène dissous.

L’observation in situ de l’écosystème du plateau continental et ses liens avec le large sera assurée à bord du navire océanographique Thalassa, avec 23 scientifiques embarqués. Une large palette de capteurs et de méthodes d’analyse de pointe sera employée (imagerie, approche moléculaire, capteurs chimiques, analyses isotopiques …). Cette mission en mer, partie de Brest jeudi 8 décembre, durera jusqu’au 9 janvier. À son bord sont présents nos collègues Jérémie Habasque, Gildas Roudaut et Viviane David.

 

Pour en savoir plus sur la campagne, vous pouvez suivre le blog mis en ligne.

 

Déclaration de Lanzarote, les scientifiques alertent l’ONU sur la pollution plastique

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La conférence internationale MICRO  2022 organisée à Lanzarote s’est tenue en distanciel  du 14 au 18 novembre 2022 sous le patronage de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Elle a réuni plus de 2500 chercheurs qui ont partagé 500 présentations orales et affiches. Cette conférence a eu lieu dans un contexte de science ouverte, afin de partager les résultats de la recherche sur la pollution plastique, des macro aux nanoplastiques, avec un accent particulier sur les microplastiques. Les communications ont concerné :

  • la présence et le devenir des plastiques dans les environnements aériens, terrestres, aquatiques et surtout marins ;
  • les impacts de ces plastiques sur le vivant ;
  • Les solutions et alternatives pour endiguer la contamination plastique environnementale que cela soit en termes d’innovations, d’approche comportementale, de sciences humaines et sociales…

Lors de la dernière demie-journée, le comité d’organisation, avec l’aide d’orateurs entendus durant la semaine, a synthétisé les résultats majeurs puis exposé les perspectives en termes de priorités de recherche ainsi qu’en termes opérationnels sur des solutions liées à la problématiques des plastiques déchets dans l’environnement. Cette session finale a conduit à la rédaction et la communication d’une déclaration intitulée « Lanzarote Declaration, MICRO 2022 for the UN Treaty on Plastic Pollution » qui se veut suffisamment argumentée, et basée sur des preuves scientifiques, pour alimenter l’émergence du Traité mondial des Nations Unies sur la pollution plastique qui est une occasion inestimable de s’attaquer à la pollution plastique.

Deux scientifiques du Lemar, Ika PAUL-PONT et Arnaud HUVET sont impliqués dans le conseil scientifique et donc co-signataires de cette déclaration.

Séminaire CytoMERtrie

Mardi 15 novembre à l’IUEM (Plouzané) s’est tenu le séminaire CytoMERtrie organisé par les plateformes CYTOMER du LEMAR (Christophe Lambert & Nelly Le Goïc) et HYPERION du LBAI (Nadège Marec & Pierre Pochard). Grâce à la demi-douzaine de présentations d’intervenants brestois, roscovites ou nantais, la diversité et l’évolution des techniques d’analyse par cytométrie en flux en milieu marin ont été dessinées. Un focus particulier a été porté sur les techniques et les applications du tri cellulaire par cytométrie en flux.

Plus de 60 personnes ont pu assister au séminaire. Venues de Brest et sa région mais aussi de Quimper, Lorient, Vannes, Roscoff, Saint-Pol-de-Léon, elles représentaient entre autre l’UBO, l’UBS, le CNRS, l’ANSES, l’Ifremer ou le CHU de Brest. Le séminaire était également accessible en visio-conférence, ce qui a permis à des participants de Sète, Marseille, Monaco, Banyuls, Wimereux ou Lille de suivre les débats.

Cette demi-journée de séminaire aura permis de percevoir le potentiel évolutif de la cytométrie en flux pour l’étude des modèles et écosystèmes marins et de mieux connaître les forces en présence dans le Finistère en terme de technologies disponibles et d’expertises spécifiques.

Pas de doute que ce séminaire sera à l’origine de collaborations et de projets futurs au service des enjeux de la compréhension du fonctionnement des écosystèmes marins dans un environnement changeant et contraint.

Focus sur le LEMAR dans un reportage d’IRD le Mag’

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Nous avons eu la chance, il y a quelques semaines, d’accueillir dans notre laboratoire l’équipe d’IRD le Mag’, venue voir ce qu’il se passait d’intéressant à la pointe bretonne.

Ils ont pu rencontrer plusieurs de nos collègues « IRDiens », découvrir leurs projets de recherche aux quatre coins du globe et voir comment les analyses sont conduites au sein de nos plateformes techniques.

Au final, un long reportage vient d’être publié sur le site web IRD le Mag’. Intitulé LEMAR : révéler les richesses des mers et des océans, il mêle des textes et de nombreux films.

Au sommaire :

  • Isotopes stables et chaînes alimentaires
  • Phytoplancton, sardines et raréfaction des oméga-3
  • L’arche, un coquillage témoin du temps
  • Éponges, substances bioactives et médicaments de demain
  • Échographie de la colonne d’eau

Bonne lecture et bons films !

Le déclin global de la faune pélagique dans un océan plus chaud

Nos collègues de la plateforme acoustique active ont participé, avec des collègues de Marbec, d’Entropie, du LOPS du CESAB-FRB et de l’Instituto Humboldt de Investigación Marina y Acuícola (Lima, Peru)  a un article publié le 29 septembre 2022 dans Nature Climate Change, et qui met l’accent et précise le risque de déclin de la faune marine dû au réchauffement climatique.

Résumé

Selon les simulations d’écosystèmes, la faune pélagique devrait être affectée par le changement climatique. Cependant, la direction et l’ampleur de cet impact restent incertaines et ne sont toujours pas corroborées par des études statistiques basées sur l’observation. Ici, nous compilons une base de données mondiale de sonars sous-marins et 20 projections du climat océanique pour prédire la distribution future de la faune diffusant le son dans les océans du monde. Nous montrons que la faune pélagique mondiale sera sérieusement compromise d’ici la fin du XXIe siècle si nous continuons à suivre le scénario actuel d’émissions à effet de serre. Les latitudes basses et moyennes devraient perdre de 3 à 22 % de leur biomasse animale en raison de l’expansion des systèmes peu productifs, tandis que les latitudes plus élevées seraient peuplées par la faune tempérée actuelle, ce qui corrobore les résultats des simulations d’écosystèmes. Nous montrons en outre que des mesures d’atténuation énergiques visant à contenir le réchauffement planétaire en deçà de 2 °C permettraient de réduire ces impacts de moins de la moitié.

Echogramme enregistré à 38 kHz, fréquence la plus couramment utilisée pour étudier la faune mésopélagique (dominée par les petits crustacés, poissons, mollusques et une variété de gélatineux), montrant la densité des organismes marins dans la colonne d’eau entre la surface et 800m (en jaune-vert de fortes densités, en bleu-blanc de faibles densités).
Les organismes du micronecton (1 to 20 cm) sont majoritairement en surface la nuit et en profondeur le jour. Ils réalisent une migration verticale au lever et au coucher du soleil.
Cet enregistrement correspond à 24h de données collectées en Atlantique tropical en mars 2015 lors de la campagne PIRATA à bord du N/O Thalassa.

 

 

Le Mag IRD a consacré un article très complet à cette publication

Référence

Ariza, A., Lengaigne, M., Menkes, C. et al. Global decline of pelagic fauna in a warmer ocean. Nat. Clim. Chang. 12, 928–934 (2022).

https://doi.org/10.1038/s41558-022-01479-2

 

Retrouvez l’article sur Nature Climate Change.