PPP, point d’étape septembre 2022

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1/ Suivi de la contamination en zones côtières

Les campagnes d’échantillonnage des débris flottants se poursuivent dans la baie de Douarnenez et la rade de Brest, 2 des 7 zones pilotes du projet PPP. Cinq campagnes ont d’ores et déjà été réalisées et quatre campagnes ont été entièrement traitées et analysées au laboratoire et ont alimenté une base de données commune aux 7 sites pilotes. Tom Rainbow a été recruté en tant qu’assistant ingénieur pour 6 mois afin de réaliser les analyses des campagnes restantes conjointement avec Clémentine Labbé. Le LEMAR a également accueilli en juin et septembre 2022, Hippolyte Leroux en poste à la station Ifremer de Port-en-Bessin pour l’analyse des campagnes d’échantillonnage réalisées dans la zone pilote de la baie des Veys.

Enfin, le LEMAR soutient également les journées de science participative « Objectif Plancton ». Cette journée organisée par Océanopolis en rade de Brest 3 fois par an permet la collecte d’échantillons de plancton et microplastiques sur plusieurs points simultanés de la rade de Brest, constituant un jeu de données unique, tout en sensibilisant les plaisanciers aux enjeux de la pollution plastique et du réchauffement climatique. Cinq campagnes ont été réalisées entre juin 2021 et septembre 2022 : deux d’entre elles ont été analysées lors du stage de master 2 de Léopold Verdier. Les résultats seront présentés lors d’une soirée de restitution à Océanopolis le 25 novembre en présence des plaisanciers participants.

2/ Étude des impacts écologiques

Un article scientifique publié dans le Journal Marine Pollution Bulletin est disponible ici. Ce travail a consisté à évaluer les impacts écophysiologiques des molécules chimiques relarguées par des pneumatiques neufs et usagés sur de jeunes huîtres. Les résultats montrent que ces composés ont modifié le comportement écophysiologique de l’huître : une réduction de leur prise alimentaire de moitié et de leur respiration de 16 %. Le calcul d’un indice nommé « potentiel de croissance » qui renseigne sur l’état énergétique de l’animal, suggère une perturbation de plus de moitié de l’équilibre énergétique de l’animal par rapport à des huîtres témoins non exposées. De cet équilibre dépend l’énergie que l’animal peut investir dans ses fonctions de croissance et de reproduction ce qui demande des études des effets à long terme des produits chimiques libérés par les pneumatiques sur les huîtres, et en particulier sur leurs performances de croissance et de reproduction.

3/ Sobriété, tri et recyclage de plastiques

Après la mise en place d’îlots de tri multi-flux, du recyclage des mégots de cigarette et l’installation de fontaines à eau, les actions déployées par le CNRS au sein de l’IUEM et par l’Ifremer se portent à présent sur les déchets plastiques non-souillés générés par les activités de recherche des laboratoires (e.g. tubes à centrifuger, cônes, flacons…).

Fruit de la collaboration entre le CNRS et l’UBO Open Factory, le projet “Lab’Oucle : La seconde vie des plastiques de laboratoires” est testé depuis janvier 2022 au sein de l’IUEM. Cette expérimentation vise à créer et pérenniser une filière locale de recyclage des plastiques de laboratoire non-souillés et d’utiliser ces déchets plastiques afin de créer des objets utiles et durables pour le laboratoire. Ainsi, en 8 mois, plus de 110 kg de plastiques rigides non-contaminés ont été collectés au sein du BEEP, du Géo-Ocean et du LEMAR puis broyés et transformés grâce aux machines de l’UBO Open Factory en nouveaux objets utiles au laboratoire (e.g. portoirs pour tubes, mobilier). A terme, ce processus permettra de limiter l’achat d’items plastiques neufs dans les laboratoires et démontre une liberté d’actions dans la création. Prochaines étapes ? Consolider, simplifier et structurer le tri des plastiques au sein de laboratoire pour automatiser davantage la collecte.

De son coté l’Ifremer a entrepris une démarche similaire avec l’entreprise Rehab basée à Concarneau, qui réalise le broyage de nos plastiques collectés pour concevoir des plaques et en faire du mobilier. Durant le premier semestre 2022, 54 kg ont été ainsi traités via la collecte de deux laboratoires tests. Ceci devrait maintenant pouvoir être déployé à l’ensemble des laboratoires du centre Ifremer.

A l’occasion de la journée mondiale de l’océan, le 8 juin 2022, l’équipe du projet PPP a soutenu l’association étudiante Sea Ti Zen dans l’organisation d’un ramassage de déchets sur le Technopôle. L’appel lancé par Sea Ti Zen a mobilisé 26 personnes, étudiants et personnels du Technopôle. Après une heure de ramassage, ce sont 31 kg de déchets qui ont été collectés par les volontaires. Du plastique, du verre, une vingtaine de masques et près de 500 mégots de cigarette ont notamment été ramassés et catégorisés suivant le protocole européen OSPAR dans le but de contribuer à l’un des objectifs du projet PPP qui est de retirer 200 tonnes de plastiques du milieu naturel.

 

4/ Sciences et société

Deux évènements d’envergure nationale ont été organisés sur Brest en juin 2022 en lien notamment avec PPP.

La conférence scientifique Polymères et Océans s’est tenue à la salle de spectacle Brest-Arena les 27, 28 et 29 juin 2022, dont Ifremer et CNRS avaient la responsabilité de l’organisation. Elle a été un réel succès. Elle a rassemblé 169 participant.e.s. Même si l’évènement est national et les communications majoritairement en français, 5 pays autres que la France, étaient représentés, le Royaume-Uni, la Belgique, la Côte d’Ivoire, le Portugal, et la Nouvelle-Zélande. Au total, 64 communications orales et 45 communications affichées ont été dispensées autour de cinq thèmes principaux. Ces rencontres ont permis de réunir une très large part de la communauté scientifique française travaillant sur la thématique des plastiques en mer et le long du continuum terre-mer, afin de partager les nouvelles connaissances sur les enjeux et les impacts liés à cette pollution. Les communautés des environnements sol et air commencent également à nous rejoindre, indispensables pour la réalisation de bilans complets de la contamination environnementale. De très belles présentations ont été données, montrant des avancées scientifiques et méthodologiques significatives, par exemple autour de la mesure des nanoplastiques dans l’environnement, de caractérisations de flux de déchets plastiques de l’eau douce vers l’Océan, ou des études éco-toxicologiques comme l’impact des particules de pneus ou de fibres textiles sur les coquillages. Ces journées démontrent que la communauté nationale a atteint une maturité et que l’interdisciplinarité devient le fondement de nos approches.

Les journées opérationnelles « Plastiques, changement de cap ! » pour lesquelles le LEMAR était dans le comité de programmation (https://www.rencontres-plastiques.com/) qui ont rassemblées près de 550 personnes sur deux jours. avec pour objectif de se tourner vers l’avenir et les solutions pour endiguer ou limiter ce problème de surconsommation de plastiques et de mauvaise gestion de fin de vie qui contaminent les environnements.

Campagne océanographique WARMALIS 2

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Une campagne à la mer a actuellement lieu, à laquelle participe Anne Lebourges-Dhaussy de la plateforme acoustique.

La campagne WARMALIS 2, qui a lieu du 13 septembre au 8 octobre à bord du N/O ALIS (dont c’est la dernière mission), a pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement de l’écosystème océanique pélagique et déterminer son influence sur les ressources en thon dans la région du Pacifique occidental et central. En particulier, la campagne étudie les niveaux trophiques intermédiaires (zooplancton et micronecton) des grands écosystèmes pélagiques du Pacifique d’où proviennent plus de 50% des captures mondiales de thon.

WARMALIS2 est la deuxième d’une série de 3 campagnes (2021, 2022, 2023) faisant partie du projet MICROPAC (Micronecton dans le Pacifique, 2021-2023) qui fait suite au projet BIOPELAGOS. MICROPAC est porté par Christophe Menkès (IRD/UMR ENTROPIE) et Valérie Allain (CPS) avec pour unités partenaires : MIO, IMAGO, LEMAR, LOPS, LEGOS et CLS. Ce projet est la base de la thèse conjointe ENTROPIE/LEMAR de Laure Barbin (Sorbonne Université) qui effectue sa deuxième année de thèse à Nouméa pour poursuivre ses travaux sur les données de ces campagnes.

 

Décès d’Erwan Ar Gall

Erwan a débuté ses études à Brest en Licence de Biologie puis Maîtrise d’Océanographie. Très tôt passionné par l’étude des macroalgues, il a poursuivi avec le DEA d’algologie à Paris puis un doctorat à Roscoff intitulé “Production et culture de protoplastes de Chondrus crispus Stackhouse (Gigartinales, Gigartinacées). Application à l’étude du génome”. Il a poursuivi ses travaux sur les protoplastes d’algues rouges lors d’un post-doctorat à Taipei (Taïwan). Puis il est revenu en tant que chercheur contractuel et assistant temporaire d’enseignement et de recherche à Roscoff et à Lille sur des thématiques de Biochimie des parois des Rhodophytes, ainsi que de sélection génétique et métabolisme de l’iode chez les Laminariales.

Maître de Conférences à l’UBO, au LEBAM (puis LEBHAM) avant d’intégrer le LEMAR, il a d’abord travaillé sur les mécanismes de défense et de photoprotection dans les peuplements de macroalgues. Ses recherches actuelles portaient sur les suivis de communautés de macroalgues intertidales et leur évolution dans le contexte du changement global, notamment dans le cadre du REBENT/DCE/DCSMM. Erwan s’impliquait aussi dans des programmes de recherche sur la préservation des champs d’algues en Bretagne. Erwan a toujours transmis avec enthousiasme ses connaissances sur la biologie et l’écologie des macroalgues aux différents étudiants qu’il a encadrés et les a accompagnés avec passion sur l’estran.

Grand défenseur de la Bretagne et de la langue bretonne, il faisait entre autre partie de l’association Kreizenn ar Geriaouiñ, visant à développer la terminologie scientifique bretonne. Il s’amusait régulièrement à envoyer des documents en langue bretonne par mail, et distillait ici ou là des mots en breton dans ses cours, ses mails, ses échanges avec autrui. Il arborait également tout au long de l’année, les couleurs et sigles de la Bretagne avec toute une collection de T-shirt made in BZH. Erwan était un homme fondamentalement bienveillant et apprécié de tous, avec un humour bien à lui et des idées très engagées. Véritable pilier du LEBAM puis du LEMAR, il sera regretté et jamais oublié.

8ème Congrès Européen de Phycologie

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Après Zagreb en 2019, nous avons le plaisir de vous inviter à Brest (Bretagne, France) pour le 8ème Congrès Phycologique Européen “Opportunités scientifiques pour une révolution globale dans le domaine des Algues” au nom de la Fédération des Sociétés Européennes de Phycologie et de la Société Phycologique de France. La France a une longue et fière tradition de recherche phycologique et possède une flore algale très diversifiée. La Bretagne est un hotspot mondial pour la diversité des macroalgues avec environ 700 espèces et a historiquement développé une industrie florissante à partir des macroalgues qui maintient toujours son leadership en Europe. La région accueille également d’importants instituts de recherche dédiés à la recherche sur les microalgues et à l’océanographie.

La série des congrès phycologiques européens a débuté à Cologne (Allemagne) en 1996 et a depuis poursuivi la tradition de réunir, tous les quatre ans, des phycologues du monde entier. Son objectif principal est de fournir un forum de discussion sur les derniers développements scientifiques, technologiques et sociétaux de la recherche phycologique. L’EPC8 comprend des présentations plénières, une série de symposiums regroupés en 6 thèmes, des communications et des posters couvrant un large éventail de sujets tels que la diversité des algues, l’écologie, la génomique, la biologie cellulaire, la phycologie appliquée et la perception des algues par la société. Afin d’encourager les liens entre les communautés, chaque symposium abordera, dans la mesure du possible, les micro- et macroalgues des écosystèmes marins, d’eaux douces et terrestres. Nous sommes ravis de vous accueillir à Brest en Août 2023 pour l’EPC8!

Au nom des comités d’organisation, Solène Connan et Philippe Potin

Plus d’information sur la page de l’événement

 

Conférence : l’UBO dans son territoire – 23 juin 2022

Cette conférence-débat, sur la création de l’université et sur son avenir est gratuite et ouverte à tous les publics sans inscription. Elle se tiendra le 23 juin 2022 à 16h00, à l’UFR Lettres et Sciences humaines – faculté Victor Segalen.

Plus d’informations sur le site de l’UBO.

À l’issue des débats, vers 17h30, participants et public seront invités à se réunir autour d’un cocktail.