L’exposition « Pêcheurs d’Iroise » est actuellement à l’IUEM

« Pêcheurs d’Iroise » est exposé au sein de nos locaux jusqu’au mardi 9 juillet.

Cette vaste installation contemporaine de 600m² est une mise en espace du regard photographique de Nedjma Berder associé à la parole recueillie par le Parc naturel marin d’Iroise et plus précisément Marie Hascoët. Elle vous invite à une immersion sensible et intime dans l’univers des travailleurs de la mer. Le visiteur découvre à travers une multiplicité de regards sur le quotidien des pêcheurs de la mer d’Iroise une fresque humaine saisissante. Elle est composée de diptyques où le portrait fait écho à une scène de vie et à la voix, recueillie par les agents du parc marin.

Genèse de l’expo

Du sud de la chaussée de Sein au nord de l’île d’Ouessant, s’étend sur 3500 km² le Parc naturel marin d’Iroise, une aire marine protégée riche d’une biodiversité exceptionnelle et d’une activité humaine ancestrale, dont la pêche professionnelle. Cette zone est largement fréquentée par des marins pêcheurs. En effet, cette profession est fortement ancrée dans le patrimoine culturel maritime finistérien, voire breton de manière générale. Si fortement ancrée, que l’on pense bien la connaître et qu’on en cultive même quelques à priori et certains clichés. Dès lors, l’idée de définir ce qu’est un marin pêcheur en mer d’Iroise a germé.

De ce fait, opérateur et photographe Nedjma Berder est pendant plus d’un an allé à la rencontre des hommes et des femmes qui pêchent, ou ont pêché, dans le périmètre du parc marin pour capter un regard, un environnement, une vie… Ainsi, fut conçu le livre qui a débouché sur la création de l’exposition.

Le livre

« Pêcheurs d’Iroise » c’est d’abord un livre co-réalisé par le Parc naturel marin d’Iroise et Nedjma Berder, en partenariat avec le Comité départemental des pêches du Finistère. Depuis 2015, le Parc naturel marin d’Iroise recueille les témoignages de pêcheurs professionnels à partir d’entrevues réalisées par les agents du parc et le Comité départemental des pêches du Finistère. C’est ainsi qu’une combinaison avec le reportage photographique réalisé par Nedjma Berder a été possible. Ces paroles de pêcheurs et de sublimes photographies sont dès lors, réunies dans l’ouvrage « Pêcheurs d’Iroise », paru aux éditions Ouest France.

Venez nombreux découvrir l’exposition.

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Cécile Nassalang/CNRS

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Marie Hascoët

 

Deuxième édition du colloque International « IMBER Future Oceans »

La deuxième édition du colloque international IMBER open science (Programme Intégré sur la Biosphère Marine) se tiendra du 17 au 21 juin au quartz de Brest. Des scientifiques du monde entier y convergeront afin de présenter leurs travaux qui s’articulent autour du thème suivant : « durabilité des océans au profit de la société : compréhension, défis et solutions ».

Le contexte

Le changement climatique et la surexploitation des ressources conduisent à une perte de biodiversité. C’est dans cette perspective que les océans sont sujets à de nombreuses pressions inhérentes aux activités humaines. Dès lors, il est important de savoir d’une part si les ressources de l’océan pourront résister à ces pressions et d’autre part si un développement durable et responsable pourrait garantir la sauvegarde de la biodiversité.

Les thèmes

C’est conscient de cette situation que les trois thèmes qui suivent ont été choisis afin d’animer les débats :

  • Compréhension et quantification de l’état et de la variabilité des écosystèmes marins.
  • Amélioration des scénarios, des prévisions et des projections autour des futurs systèmes océan-homme à plusieurs échelles.
  • Amélioration et atteinte d’une gouvernance durable des océans.

Sessions et ateliers

Les sessions se feront en forme d’allocutions, d’ateliers, de contributions ainsi que d’autres formats très novateurs. D’ailleurs, il sera possible d’avoir jusqu’à 10 ateliers simultanément. L’originalité de l’édition de cette année réside dans le fait qu’elle traitera non seulement des mutations en cours dans les écosystèmes des océans du large et de ses mers côtières. Mais également elle permettra l’évaluation des impacts socio-économiques ainsi que la proposition de stratégies d’adaptation.

En outre, les ateliers intéressent directement les politiques, les collectivités, les acteurs socio-économiques tous secteurs d’activité confondus et plus largement donc, toute citoyenne et tout citoyen. Il s’agira donc d’apporter des réponses aux questions suivantes:

  • Comment vont évoluer les pêches et les activités littorales ?
  • Faut-il modifier la gestion des ressources biologiques à l’échelle européenne ?
  • De nouveaux évènements extrêmes qui augmenteront directement l’érosion du littoral sont-ils à attendre?
  • Quelles sont les interfaces à manager entre science et entreprises pour résoudre de concert les principaux problèmes environnementaux ?
  • Quels seraient les impacts d’une modification du Gulf Stream sur le climat du grand ouest et sur la vie quotidienne des habitants de la presqu’ile armoricaine ?

Les participants 

367 étudiants ainsi que 385 chercheurs participeront à cet évènement. Parmi ces derniers, 6 membres du comité local seront au rendez-vous. Il s’agit de Laurent Bopp, Marie Bonnin, Nadia Ameziane, Olivier Thébaud  , Géraldine Sarthou, et Paul Tréguer qui est également membre du conseil scientifique.

Interview de Paul Tréguer réalisée par Brigitte Bornemann

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IMBER

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Paul Tréguer

Marie Lang, Ingénieure de recherche en biotechnologies au LBCM (Vannes)

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Après l’obtention de mon baccalauréat à Strasbourg, je suis restée dans cette région pour faire une licence en biologie cellulaire et physiologie. Ensuite, après la L3, j’ai poursuivi mes études par un master en valorisation des ressources végétales. J’ai réalisé mon stage de fin d’études de 6 mois au LBCM dans le cadre d’un projet sur l’utilisation de mélanges d’huiles essentielles en santé animale, en collaboration avec l’entreprise bretonne Bio-Armor. Étant donné que cette association avait bien fonctionné, l’entreprise et le laboratoire ont pris la décision de continuer à travailler ensemble. Le temps de la mise en place de mon contrat de doctorat, mon activité s’est centrée sur les polysaccharides d’algues, au LBCM. Il s’agissait d’extraire et de purifier ces dernières à partir d’algues vertes, en vue d’une utilisation antibiofilm. Après cette expérience, j’ai fait ma thèse au LBCM toujours en collaboration avec Bio-Armor sur le projet EVHELCAP (Évaluation des Huiles Essentielles en Complémentation Animale Préventive) ; je l’ai soutenue en juillet 2018.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Pour moi, le fait que ma thèse se déroule en collaboration entre le LBCM et Bio-Armor avait 2 intérêts principaux : l’étude d’extraits naturels et la santé animale. La Bretagne me plaisait aussi beaucoup. Ainsi, intégrer le LBCM était naturellement une continuité de mon projet professionnel. Je travaille d’ailleurs toujours en partenariat avec la même entreprise et suis actuellement en CDD depuis le mois d’octobre 2018.

Que fais-tu à l’IUEM ?

En recherche, je développe un modèle des infections et des interactions hôtes-pathogènes. L’hôte principal sur lequel je travaille est un petit ver de 1 mm de long sans danger pour l’homme, Caenorhadbitis elegans. Ce petit ver est particulièrement intéressant car il est sensible à certaines bactéries pathogènes qui peuvent également présenter un danger pour l’homme ou l’animal. Après infection, il présente des symptômes souvent mortels, ce qui permet d’évaluer de nouveaux produits à visée antibiotique.  Cette thématique est très en vogue aujourd’hui, étant donné qu’il est parfois complexe de venir à bout de bactéries devenues résistantes.

Au LBCM, nous avons 2 principaux axes de recherche :

  • Biofilms et microbiomes, il s’agit de l’étude des différents acteurs du biofilm (bactéries, microalgues) et le microbiome, l’étude des paramètres physiques de l’adhésion, et des communications chimiques entre les organismes.
  • Biotechnologies bleues : extractions de molécules d’intérêt à partir d’algues ou d’autres organismes marins (valorisation des ressources par des procédés éco-responsables), bioremédiation (préservation de la qualité des eaux de mer) et développement de probiotiques destinés à l’aquaculture ou de revêtements antifouling.

Mon travail se trouve à l’interface de ces deux axes, puisqu’il permet d’une part d’étudier les interactions entre l’hôte et son pathogène, et qu’il sert d’autre part à évaluer et valoriser de nouvelles molécules d’intérêt.

Côté enseignement, je forme des étudiants de L2 et L3 en biologie végétale, virologie et chimie à l’UBS de Vannes.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Au cours de ma thèse, j’ai utilisé un grand nombre d’huiles essentielles atypiques, et notamment l’huile essentielle d’ail. Un jour, un flacon a malencontreusement été renversé. L’odeur d’ail s’est très vite répandue dans l’ensemble du bâtiment, ce qui a intrigué beaucoup de collègues !

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Le jour de ma soutenance de thèse.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Tout ce qui touche à la nature et aux animaux (anciennement bénévole à la SPA) et plus récemment, l’éducation canine.

As-tu une devise ?

« La vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ». Albert Einstein.

 

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Marie Lang/UBS

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Marie Lang

 

 

4ème conférence nationale sur les microalgues toxiques

Une centaine de personnes, membres du Groupement de recherche (GdR) PHYCOTOX, se sont réunies à l’IUEM les 15 et 16 mai 2019 pour la 4ème Conférence nationale sur les microalgues toxiques.

Le GdR PHYCOTOX : Des micro-algues aux risques pour l’Homme et l’écosystème rassemble depuis 2013 tous les acteurs de la communauté scientifique française spécialistes des micro-algues toxiques et nuisibles et de leurs impacts sur la santé humaine et environnementale. Ce GdR CNRS-Ifremer a été renouvelé en 2018 pour 5 ans afin de poursuivre le travail collaboratif engagé, dans le but de répondre à quelques enjeux sociétaux fondamentaux qui à terme pourront aider les secteurs touchés par ces phénomènes (aquaculture, pêche, tourisme etc.) ainsi que les évaluateurs et les gestionnaires du risque :

  • Mieux comprendre le déterminisme des efflorescences de micro-algues toxiques et nuisibles et les impacts potentiels des phycotoxines pour la santé humaine
  • Mieux comprendre l’impact des HAB sur le fonctionnement des écosystèmes et ses composantes
  • Identifier les enjeux socio-économiques sous-jacents

Le GdR est structuré en 5 axes thématiques :

  • Diversité des micro-algues toxiques/nuisibles, synthèse et transformation de toxines et métabolites, défis analytiques
  • Ecologie des micro-algues toxiques et nuisibles et leurs interactions avec d’autres micro-organismes (virus, bactéries, micromycètes, parasites, prédateurs)
  • Impacts des micro-algues toxiques et nuisibles et transfert des phycotoxines dans les écosystèmes marins
  • Toxicologie humaine : Effets des toxines algales et leurs dérivés sur l’Homme par les diverses voies d’exposition: consommation d’organismes marins, exposition par inhalation ou contact
  • Effets des micro-algues toxiques et nuisibles sur les secteurs professionnels et la société au sens large (économie, droit, socio-psychologie).

Pour en savoir plus

 

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Sébastien Hervé / UBO

 

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Hélène Hegaret

 

 

La 4ème révolution industrielle au service de la conservation des océans

Dans un nouvel article, intitulé Disrupting Data Sharing for a Healthier Ocean, publié fin avril dans le Journal des sciences marines du Conseil International pour l’Exploration de le Mer (CIEM), des spécialistes de la conservation marine et des professionnels des données d’IBM révèlent de nouvelles façons dont la technologie et les réseaux sociaux pourraient perturber le partage des données océaniques pour transformer les méthodes de gestion de l’océan. Linwood Pendleton, Professeur à l’UBO au laboratoire AMURE de l’IUEM et responsable mondial des sciences océaniques au World Wild Foundation, est le principal auteur de cette étude.

«Vous ne géreriez pas une entreprise sans disposer de votre inventaire en temps réel, mais c’est exactement ainsi que nous essayons de gérer une grande partie de notre océan», déclare Linwood Pendleton. «La grande majorité des données océanographiques restent enfermées dans des carnets, sur des ordinateurs portables et stockées sur des sites Web. Les gestionnaires des océans et des côtes ne peuvent pas utiliser des données qu’ils ne peuvent pas trouver.»

Heureusement, les progrès en matière de partage et de gestion des données, et même de marketing social, déjà largement utilisés dans les affaires, les finances et même les soins de santé, pourraient débloquer ces trésors de données océanographiques.

Atelier de brainstorming en août 2018

Pendant tout ce mois, sept professionnels des données d’IBM se sont joints à des scientifiques de la conservation des océans du WWF, de l’Université du Queensland et de l’Institut Australien des sciences marines pour un intense atelier de brainstorming visant à identifier les moyens susceptibles de débloquer, organiser et rendre accessibles les données océaniques dont les conservateurs et gestionnaires ont besoin pour assurer la survie des écosystèmes marins dans un monde où le changement climatique et la croissance économique mettent en péril les écosystèmes. Bien que l’équipe se soit d’abord concentrée sur la conservation des récifs coralliens, il est devenu évident que les défis et les solutions auxquels étaient confrontés les gestionnaires de récifs coralliens s’appliquaient à tous les écosystèmes marins.

Lyndon Llewellyn de l’institut Australien des sciences marines, scientifique de renom, a déclaré que la Grande Barrière de corail était l’un des écosystèmes les mieux étudiés au monde. «La gestion de toutes les données produites par ces études est époustouflante et le flux de données ne fait que s’accroître, s’accélérer et se diversifier à mesure que de plus en plus de scientifiques, d’organisations et de citoyens s’efforcent de les comprendre et de les protéger».

Grâce aux progrès récents de la technologie de collecte de données, nous disposons de plus de données océanographiques que jamais. Mais le principal défi reste de les stocker et de les rendre accessibles.

«Sortir les données du domaine scientifique et les mettre entre les mains des professionnels de l’océan n’est pas si différent que d’acheminer les produits des artisans aux consommateurs», selon Guillermo Olmedo, un cadre supérieur d’IBM Argentine en Amérique latine.

«En utilisant des méthodes avancées de collecte et de partage des données, la communauté océanographique pourrait ouvrir la voie à un nouveau paradigme de collaboration mondiale et la technologie peut également aider les gens à mettre leurs données sur le marché virtuel des idées», ajoute Rahul Jain, un consultant d’IBM Inde.

Contenu de l’article

Le document comprend des propositions sur les facteurs d’impact des données, les interfaces Web qui utilisent l’intelligence artificielle pour automatiser le téléchargement des données, et même la création d’une «machine combinatoire» qui fournirait un guichet unique et un réseau social aux producteurs et utilisateurs de données.

«Débloquer les données, c’est d’abord amener les gens à partager leurs données, ce qui exige un changement de culture. La création d’écosystèmes qui donneront du crédit et de la reconnaissance aux scientifiques qui partagent des données est un moyen d’encourager cela», note Lynette Seow, une consultante d’IBM Singapour.

Ove HoeghGuldberg, l’un des co-auteurs de l’article, réfléchit sur les résultats. «Nous espérons que ce document fournira une feuille de route afin de trouver des moyens de transformer la façon dont nous utilisons la science pour gérer nos océans. Les Nations Unies ont proclamé les dix prochaines années Décennie des sciences océaniques au service du développement durable et c’est notre première contribution à cette grande entreprise.»

Crédit photo : Jibril Firman Sofia / WWF indonésie

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Linwood Pendleton

Mesurer la glace ? pas de quoi en faire des vagues

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La fonte inéluctable des glaces de mer rend nécessaire d’en estimer l’épaisseur. C’est possible, il suffit pour cela de mesurer les vagues…

La couverture de glace au niveau des pôles a beaucoup diminué depuis 1979, année des premières observations satellitaires, le réchauffement direct de notre atmosphère et les différents phénomènes physiques associés (modification des courants, intensification des événements climatiques extrêmes…) en sont les principaux responsables. Ainsi dans les régions polaires, les interactions entre les vagues et la glace sont de plus en plus importantes. En Arctique, l’étendue des glaces ayant considérablement diminué, la surface d’océan en eau libre a augmenté permettant aux vagues de se déployer. En Antarctique, les vagues ont un effet stabilisateur, elles viennent compresser la glace et lui opposent ainsi  une résistance à l’éloignement vers l’équateur et des eaux plus chaudes où elle fondrait.

Quand les vagues arrivent à hauteur d’un objet flottant, il les réfléchit et/ou les amortit, tout comme la quantité de mouvement qu’elles transportent. Cela produit une force horizontale sur l’objet (ici la glace de mer) qui peut amener son déplacement ou sa déformation. La compression entraîne l’épaississement des couches de glace flottantes sous forme d’empilements verticaux des morceaux de glace présents dans la zone de transition entre l’océan et la banquise (cf. fig. 1), c’est la Zone Marginale de Glace (ZMG). Les morceaux de glace, formant initialement une seule couche morcelée à la surface de la mer, peuvent se retrouver compressés jusqu’à se soulever pour s’empiler sur d’autres.  C’est le mouvement incessant des vagues qui favorise ce soulèvement en modifiant constamment les espacements et hauteurs des glaces flottantes. A partir d’un certain point, la force exercée par les vagues devient insuffisante pour compresser d’avantage la glace qui arrête alors d’épaissir.

L’étude présentée ici s’appuie sur la capacité de calculer la variation du mouvement de la glace à la surface de l’océan lorsqu’elle est soumise aux contraintes qui s’opposent à sa déformation : les contraintes externes sur la glace (les vagues, le vent, les courants) et la contrainte interne à la glace. Prenons l’exemple d’une boule de neige : la contrainte externe lui est imposée par nos mains qui tassent la neige tandis que la résistance de la neige au tassement, constitue la contrainte interne. L’opposition de ces deux contraintes, permet d’obtenir une boule de neige compacte, de taille constante pour une quantité de neige donnée.

Fig. 1 : Agrégation et compactage des morceaux de glace par les vagues (provenant de la gauche) vers la banquise (à droite)

Lorsque la glace ne bouge plus, on dit que le système glace-océan-atmosphère est à l’équilibre. Les contraintes externes et internes s’égalisent (la boule de neige est constituée et ne se tasse plus). Connaître la valeur de l’une des deux contraintes, c’est connaître la valeur de l’autre, on peut donc estimer les contraintes internes par des mesures extérieures (via un satellite par ex.), or comme on sait relier mathématiquement les contraintes internes à l’épaisseur de la glace, on peut alors déterminer celle-ci à partir de mesures océanographiques !

Des expériences ont ainsi été réalisées dans le parc national du Bic, véritable laboratoire naturel au long de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent (Canada). Durant l’hiver et malgré une couverture de glace presque totale, une partie du fleuve reste cependant libre de glace  par l’apport en eaux plus chaudes, provenant de l’océan Atlantique. Lors d’épisodes venteux, des vagues s’y forment (ce serait impossible si toute la surface du fleuve était gelée) permettant ainsi l’étude d’une ZMG. Des mesures comparatives de courant, de vent et d’épaisseur de glace ont donc pu y être effectuées. Des bouées équipées de capteurs de mouvements et placées en différents points toujours plus éloignés du bord, ont permis d’effectuer des mesures de vagues (cf. fig. 2a) ; ce positionnement permet d’évaluer l’atténuation progressive des vagues par la glace. On observe ainsi (cf. fig. 2b) que l’énergie des vagues, mesurée pour chaque bouée, diminue à mesure qu’on s’éloigne de la zone d’eau à l’air libre, en suivant une loi de décroissance exponentielle.

En pratique, cette atténuation peut être ici associée à trois phénomènes : la réflexion des vagues sur la glace et vers le large, la dissipation de l’énergie des vagues par la turbulence (remous occasionnés par la rencontre entre les vagues et la glace) ou encore la friction entre morceaux de glace. Le premier phénomène reste négligeable car les morceaux de glaces sont de petites tailles vis-à-vis de la longueur des vagues (ce n’est pas toujours le cas). Le second n’a pas pu être mesuré durant les missions de terrain (mais compte tenu d’autres observations, il peut ne pas être négligeable). Ainsi, si l’atténuation examinée ici tient compte uniquement de la friction des glaces (troisième phénomène), il faut souligner que le résultat final est probablement sous-évalué, car l’effet de turbulence n’a pas été pris en considération.

Fig. 2a : Zone d’étude avec le parcours réalisé par les bouées lors d’une des séries de mesures. L’échelle de couleur indique le temps associé à la position de chaque bouée.

Fig. 2b : Atténuation de l’énergie E des vagues en fonction de la distance Xice au bord de glace. Plus la couleur est foncée, plus la bouée considérée se situe loin du bord.

Les mesures d’épaisseur ont été réalisées via des trous percés dans la glace, on y a introduit un bâton terminé d’un crochet afin de ne pas dépasser la surface inférieure du glaçon. Les mesures de vent et de courant ont montré que leur effet sur la glace reste négligeable comparé à celui des vagues. De ce fait, la mesure de l’atténuation des vagues permet directement d’estimer l’évolution de la contrainte externe des vagues sur la glace et celle de l’épaisseur de glace en fonction de la distance au bord de glace (cf. fig. 3).  Cette épaisseur croît rapidement jusqu’à atteindre une valeur maximale constante, concomitante à la disparition totale des vagues. La modélisation de l’évolution d’épaisseur de la glace correspond bien aux mesures effectuées sur le terrain. La disparité des mesures individuelles est due à la forte variabilité de l’état de surface de la glace.

Fig. 3 : Evolution de l’épaisseur de glace ζ divisée par l’épaisseur de glace à l’équilibre ζeq en fonction de la distance au bord de glace χ. La ligne noire désigne le modèle mathématique, les ronds  les mesures par bouée, les croix les mesures directes de l’épaisseur, les carrés et le losange jaunes les moyennes des croix.

Ces résultats sont encourageants pour la communauté scientifique. En effet contrairement aux mesures des vagues observées toujours plus précisément via les données satellitaires, les estimations d’épaisseur de glace restent très difficiles à réaliser dans des conditions identiques. Grâce à cette découverte, l’estimation par satellite de l’épaisseur des glaces à partir des mesures de vagues devient envisageable (au moins dans des conditions similaires à celles présentées dans cette étude).

Médiation scientifique:

Assurée par Luc Barast, doctorant de lÉcole Doctorale des Sciences de la Mer et du Littoral (EDSML – Université Bretagne – Loire), en 1ère année de thèse dans l’équipe SIAM au sein du Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (LOPS) à l’Ifremer.

L’article

Marginal ice zone thickness and extent due to wave radiation stress.

https://doi.org/10.1175/JPO-D-17-0167.1

Les auteurs

Ce travail résulte d’une collaboration entre Peter Sutherland, (Ifremer, Univ. Brest, CNRS, IRD, Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale, IUEM, Brest, France) et Dany Dumont (Institut des Sciences de la Mer de Rimouski, Université du Québec à Rimouski, Rimouski, Quebec, Canada) autour du projet BicWin, à propos de l’étude des phénomènes physiques et océanographiques des ZMG à partir du laboratoire naturel que constitue le parc du Bic.

La revue

« Journal of Physical Oceanography » est une revue publiée par l’American Meteorological Society. Elle traite de la physique des océans et des processus ayant lieux à leurs frontières. Les articles qui y sont publiés sont tout aussi bien basés sur de la théorie, des mesures de terrain ou par satellite, ou encore sur des résultats numériques.

Pour en savoir plus
https://www.quebecscience.qc.ca/sciences/les-10-decouvertes-de-2018/mesurer-force-vagues-canot-a-glace/

Contacts

Auteurs : consulter l’annuaire de l’IUEM

Bibliothèque La Pérouse : Suivi éditorial, rédaction, corrections et mise en page : Fanny Barbier

Service Communication et médiation scientifique : communication.iuem@univ-brest.fr

Anne Marie Tréguier médaillée de l’EGU 2019

Anne Marie Tréguier, directrice de recherche CNRS au Laboratoire d’océanographie physique et spatiale (LOPS) de l’IUEM a reçu la médaille Fridtjof Nansen de la division Sciences marines de l’European geosciences union (EGU) lors de son assemblée générale qui s’est déroulée du 7 au 12 avril 2019 à Vienne en Autriche. Elle est honorée pour son importante contribution dans les sciences marines.

Parcours d’Anne Marie Tréguier

Elle a été coordinatrice du LabexMER, directrice de l’IUEM de 2014 à 2018 et est actuellement directrice de l’Ecole universitaire de recherche (EUR) ISblue.

Les thèmes de recherche d’Anne Marie Tréguier sont les suivants :  Modélisation numérique de l’océan à l’échelle mondiale et régionale ; Influence des tourbillons mésoéchelle sur la circulation océanique et sur les transports de chaleur et d’eau douce à grande échelle ; Influence de la topographie du fond sur la circulation océanique.

Elle s’intéresse aux régions suivantes : Atlantique nord et Atlantique tropical, Atlantique sud et courant circumpolaire Antarctique mais aussi océan Arctique et participe à de nombreux projets de recherche.
Elle est aussi éditrice du journal « Ocean Modelling » (Elsevier) depuis 2007.

Les distinctions et médailles de l’EGU

Chaque année, l’EGU récompense d’éminents scientifiques pour leur contribution exceptionnelle à la recherche en sciences de la Terre, planétaires et spatiales.

Le programme de prix et médailles de l’EGU comprend des médailles de l’Union, les prix les plus prestigieux, pour des réalisations de toute une vie ou des contributions exceptionnelles à la science, ainsi que des prix de l’Union, comme le prix Arne Richter pour des scientifiques en début de carrière exceptionnels. Au niveau de la division, l’EGU décerne diverses médailles aux scientifiques actifs, ainsi que le Prix des scientifiques en début de carrière exceptionnels de la division.

Dans le cadre de ses Assemblées générales, l’Union décerne un certain nombre de prix spéciaux, tels que le Prix de l’affiche étudiante exceptionnelle et le Prix PICO (OSPP), afin d’améliorer encore la qualité globale des présentations par affiches et PICO. Plus important encore, ces prix visent à susciter l’enthousiasme des chercheurs en début de carrière à l’idée de présenter leurs travaux sous la forme d’une affiche ou d’un PICO.

Les gagnants de médailles ou de prix de l’EGU peuvent être nommés ambassadeurs de l’EGU. Dans ce rôle, ils sont délégués pour assister à des réunions organisées par d’autres organisations, et pour offrir des présentations et des conférences spéciales étiquetées comme contributions de l’EGU.

Le Comité des prix de l’EGU a reçu 177 nominations pour les prix 2019, dont 31,1% de femmes scientifiques (environ 35,6% des lauréats de cette année sont des femmes). Ces chiffres représentent une augmentation significative par rapport à l’an dernier, alors que 21,1 % des nominations et 18,4 % des prix EGU étaient attribués à des femmes scientifiques.

Qui est Fridtjof Nansen ?

Il dirige la première traversée de l’intérieur du Groenland en 1888 et acquiert une renommée internationale après avoir atteint un record de latitude nord de 86°13′ lors de son expédition au au pôle nord de 1893 à 1896. Bien qu’il prenne sa retraite de l’exploration après son retour en Norvège, ses techniques et ses innovations dans la locomotion, l’équipement et les vêtements adaptés au milieu polaire ont influencé toute une série d’explorations ultérieures de l’Arctique et de l’Antarctique.

Nansen étudie la zoologie à l’université de Christiana d’Oslo et travaille ensuite en tant que conservateur au musée de Bergen où ses travaux sur le système nerveux des animaux marins lui valent un doctorat. Après 1896, son principal sujet d’étude devient l’océanographie et dans le cadre de ses recherches, il fait de nombreuses expéditions scientifiques, principalement dans l’océan atlantique nord, et contribue au développement d’équipements océanographiques modernes. En 1922, il reçoit le prix nobel de la paix pour son travail au nom des victimes déplacées de la première guerre mondiale et des conflits liés. Il est à l’initiative du « passeport Nansen » pour les apatrides, un certificat reconnu par plus de cinquante pays. Il travaille pour le compte des réfugiés jusqu’à sa mort soudaine en 1930. Nansen est honoré par de nombreuses nations et par de nombreux toponymes, en particulier dans les régions polaires.

Crédit photos : EGU/Foto Pfluegl

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Anne Marie Tréguier

Conférence sur les risques côtiers à Rabat

Cette conférence s’est tenue les 23 et 24 avril 2019 à l’Université Mohammed V de Rabat dans le cadre du projet Erasmus+ (Capacity Building) ScolaMAR. Elle a impliqué près de 80 chercheurs, étudiants, experts et parties prenantes de la gestion intégrée des zones côtières. Le principal objectif était de donner un aperçu des divers facteurs de risques côtiers au Maroc et en Europe sans oublier leurs impacts sur la stabilité et la gestion durable des côtes. Catherine Meur Férec et Alain Hénaff du laboratoire LETG ont dans cette perspective fait une communication.

Suite à cela, les partenaires se sont réunis le 25 avril dans le cadre du comité de pilotage annuel du projet. ScolaMAR prenant fin en octobre 2019, cette réunion de consortium a permis de faire le bilan des activités menées au cours des trois dernières années et de discuter sur la suite qui sera donnée dans l’optique de la future mise en place du programme de Master au sein des 4 universités marocaines (Tanger, Rabat, El Jadida, Kénitra).

Le programme de formation, basé sur l’expérience de développement de formation en sciences de la mer des universités européennes partenaires (Brest, Cadix, Algarve, Venise), a été soumis pour accréditation en mars 2019 auprès du Ministère marocain de l’Education Nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Selon le retour du Ministère, le master intitulé « Sciences du Littoral : Approche Pluridisciplinaire » pourrait débuter à la rentrée 2020.

Crédit photo : Justine Roddier / UBO

Pour plus de renseignement sur le projet et l’organisation de cette formation visitez  ScolaMAR.

Colloque « Territoires et durabilité de l’exploitation des ressources maritimes »

Cet événement coorganisé  par deux composantes de  l’Université de Bretagne occidentale (UBO), l’IUEM et l’Institut brestois des sciences de l’homme et  de la société (IBSHS),  se tiendra les 16 et 17 mai 2019 au pôle numérique Brest-Iroise à Plouzané. Le colloque s’appuie également sur des collaborations initiées dans le cadre du programme Alma Mare financé par le LabexMER. L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et le Campus mondial de la mer (CMM) y participeront. Plusieurs scientifiques de 3 laboratoires de l’Institut (AMURE, LEMAR et LETG Brest) y participeront.

Une approche transversale

L’Histoire des communautés humaines vivant de la mer est jalonnée depuis les temps les plus anciens d’une intrication complexe entre dynamiques naturelles, liées à la variabilité fonctionnelle de l’écosystème marin pourvoyeur de ressources, et dynamiques humaines et sociétales dépendant en partie des précédentes.
L’élucidation de ces processus mêlés, nécessite une démarche de recherche profondément interdisciplinaires au croisement des sciences de la nature et des sciences de l’homme et de la société.

Ce colloque marque la naissance de nouvelles transversalités scientifiques et institutionnelles autour de l’UBO. Les Océans et les Littoraux dont les enjeux de Recherche, de Formation et d’Innovation sont portés par l’IUEM (Institut Universitaire Européen de la Mer), débordent aujourd’hui cette composante-phare de l’UBO, et amènent les autres champs disciplinaires à embarquer à ses côtés dans une extension interdisciplinaire dans laquelle Sciences de l’Homme et de la Société, et Sciences Médicales, ont une large place à prendre. L’UBO, avec l’Ifremer et l’UBS, et entraînant avec elle la communauté du GIS “Histoire et Sciences de la Mer”, s’engage à travers ce colloque dans une interdisciplinarité ambitieuse, seule à même de proposer des pistes aux défis nouveaux qu’affrontent les sociétés humaines.

Thèmes et ateliers

Durant ces deux journées, une vingtaine de scientifiques vont présenter et partager entre eux et avec la centaine de participants inscrits, leurs visions et leurs avancées. La diversité thématique des intervenants et des auditeurs, allant de spécialistes des peuples maritimes atlantiques d’il y a des milliers d’années, jusqu’à ceux travaillant sur les pêcheries d’aujourd’hui confrontés à la surexploitation de la ressource et au nécessaire renouvellement des modalités de la gestion, intégrant les changements planétaires et l’altération profonde des écosystèmes marins déjà visible. Ethnographie, linguistique, écologie, archéologie, économie,… se donnent donc rendez-vous à Brest pour ensemble à la fois regarder derrière, comprendre le présent et se projeter dans le futur du couple homme-poisson.

C’est dans cette perspective que trois thèmes seront abordés par le biais d’ateliers :

  • L’Océan, témoin du changement

Dynamiques des territoires halieutiques

Dynamiques contemporaines du couple Homme-Ressources

  • Préhistoire atlantique : Vivre, bouger, mourir sur les littoraux ?

Utilisation des ressources maritimes sur le temps long en zone Manche – Atlantique

  • Les pêcheries de harengs en mer Baltique

Crise de production, crise des territoires ?

Pour clôturer, Yves-Marie Paulet, Vice-président mer à l’UBO fera l’allocution finale.

Pour s’inscrire.

Tout le programme est disponible ici.

Crédit photo : Séverine Julien / UBO

Mer et Journalisme2019

Face aux besoins de formation exprimés depuis de nombreuses années par les journalistes sur les sciences et technologies marines, l’Ecole Universitaire de Recherche ISblue propose une école d’été de 2 jours à Brest, au sein de l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM). Cette formation destinée aux journalistes francophones des différents médias apporte un éclairage sur plusieurs « points chauds » dans le domaine de la climatologie, l’océanographie, l’économie, le droit et les technologies des sciences marines.

L’école d’été Mer et Journalisme est coordonnée par Paul Tréguer et Pauline Letortu.

Pour vous inscrire : https://merjournalisme.sciencesconf.org

Sous le parrainage de

Avec la participation de

Intervenants

Laurent Chauvaud (LEMAR | IUEM)
Jean-Pierre Gattuso (LOV | Villefranche-sur-Mer)
Guillaume Roullet (LOPS | IUEM)
Pascale Lherminier (LOPS | IUEM)
Gaël Durand (IGE Grenoble)
Jean Boncoeur (AMURE | IUEM)

Annie Cudennec (AMURE | IUEM)
Gilles Bœuf (MNHN Paris)
Nicolas Kolodziejczyk (LOPS | IUEM)
Jean Tournadre (LOPS | IUEM)
Pierre-Marie Sarradin (EEP | Ifremer)
Catherine Meur-Férec (LETG | IUEM)

Animateurs

Guillaume Roullet (LOPS | IUEM)
Olivier Thébaud (AMURE | IUEM)
Jean-Louis Le Corvoisier
Patrick Poupon (Pôle Mer Bretagne Atlantique)

Conférences


Laurent Chauvaud


La planète Terre est unique dans notre système solaire. Elle est, dans sa grande majorité, recouverte d’une enveloppe aqueuse : l’océan. L’océan joue un rôle crucial dans les équilibres climatiques et écologiques, mais aussi au niveau économique. Au cours du XXe siècle, pour répondre aux grandes questions sociétales, les sciences et  technologiques marines se sont progressivement structurées en pôles pluridisciplinaires. Après avoir rappelé les principales étapes de la construction d’un pôle mer à vocation européenne et mondiale dans l’ouest de la France, nous illustrerons quelques idées nouvelles qui fleurissent pour orienter les recherches au XXIe siècle.


Jean-Pierre Gattuso


Réchauffement, acidification, désoxygénation, élévation du niveau de la mer : à quoi ressemblera l’océan de l’Anthropocène ? En quoi sera-t-il différent de l’océan du passé géologique de notre planète ? Nous rendra-t-il des services tels que la sécurité alimentaire, la protection des rivages et le tourisme, similaires à ceux qu’il fournit  aujourd’hui ? Quelles solutions peuvent être mises en oeuvre ? Ces questions majeures seront traitées au cours d’un large tour d’horizon qui abordera également les négociations internationales.


Gilles Bœuf


L’océan abrite aujourd’hui un peu moins de 300 000 espèces d’êtres vivants connus, tous groupes confondus, décrits et déposés dans les Musées. Mais on sait bien que l’on est loin du compte, le seul projet «Tara Océans» a ramené 600 000 autres putatifs. Aujourd’hui l’humain tire de l’océan des ressources vivantes, par la pêche et l’aquaculture, mais aussi pour extraire des molécules de haute valeur ajoutée, pour la pharmacologie et la cosmétique. Mais pourrons-nous poursuivre durablement ces activités, car les milieux sont dégradés et pollués, le littoral détruit, le transfert d’espèces invasives généralisé, et la surexploitation banalisée ? Et le climat change trop vite. Alors quelles sont les mesures à prendre pour garder un océan «en bonne santé», garant de notre sécurité future ?

Enjeux thématiques

Les chercheurs qui animent cette formation apportent leur expertise sur des questions scientifiques d’actualité dont les enjeux sociétaux sont majeurs.  L’école d’été est organisée autour de conférences, de tables-rondes et d’ateliers permettant d’échanger entre journalistes et scientifiques.


Enjeux climatiques


Par Pascale Lherminier (LOPS)

L’océan modère fortement les changements climatiques par sa capacité à emmagasiner la chaleur et le CO2. En Atlantique nord, la circulation océanique et les tempêtes favorisent les échanges entre les eaux de surface et les eaux profondes et permettent ainsi l’enfouissement des signaux climatiques en profondeur. Cependant, les modèles climatiques montrent que cette circulation est susceptible de ralentir substantiellement dans le siècle à venir. Pourquoi ? Observe-t-on déjà ce phénomène ? Quelles  seraient les conséquences ?

Par Gaël Durand (IGE7 Grenoble)

Au cours des 20 dernières années, les calottes polaires du Groenland et de l’Antarctique n’ont cessé de perdre de la masse. Elles contribuent maintenant de manière
significative à l’élévation du niveau de la mer et cela se poursuivra très certainement dans un avenir proche. Cependant, l’amplitude de leur contribution future reste incertaine. En particulier, l’Antarctique et Groenland peuvent présenter des processus d’instabilité qui pourraient être déclenchés lorsque les perturbations océaniques ou atmosphériques dépassent un seuil donné. Une fois engagée dans de telles instabilités, la perte de masse s’auto-entretient et de grandes régions pourraient alors s’effondrer. Cette présentation décrira les processus essentiels à l’origine du déséquilibre observé aujourd’hui, nos connaissances actuelles sur les points de bascules potentiels et mettra en évidence les principales raisons des incertitudes sur la projection de la contribution des calottes polaires à l’élévation future du niveau de la mer.


Enjeux économiques et juridiques


Par Jean Boncoeur (AMURE)
Les ressources halieutiques de la planète sont, globalement, de plus en plus surexploitées(FAO, 2018). Les mécanismes endogènes qui expliquent cette situation sont aggravés par des facteurs exogènes, parmi lesquels des politiques publiques inadaptées. La question de la régulation de l’accès est au coeur du problème de l’aménagement des pêcheries. Elle sera illustrée, à titre principal, par des références issues de la politique commune de la pêche et ses déclinaisons nationales.

Par Annie Cudennec (AMURE)

Le rapport IPBES 2019 est particulièrement alarmant : 1 million d’espèces sont menacées d’extinction. Cette menace est particulièrement grave en haute mer et dans les grands marins, car dans ces zones dites internationales, la plupart de la biodiversité ne bénéficie d’aucun statut juridique et peut donc être pillée, dégradée en toute liberté, en toute légalité. Mon exposé aura pour objet, d’une part de présenter les problèmes posés par ce vide juridique et, d’autre part de montrer comment, afin de lutter contre cette situation, des négociations internationales se tiennent actuellement au sein des Nations Unies. Ces négociations devraient aboutir en 2020 à l’adoption d’un accord
international majeur garantissant la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité dans les zones hors juridiction nationale.


Enjeux technologiques


Par Nicolas Kolodziejczyk (LOPS)

Depuis le tournant des années 2000, l’observation océanographique connaît une révolution sans précédent. Les nouveaux systèmes d’observation autonomes de l’océan, dont le réseau Argo est l’avatar le plus marquant, permettent pour la première fois d’observer la colonne d’eau de l’océan en temps quasi réel. Cependant l’observation soutenue de l’océan, l’exploration des océans profonds, la pluridisciplinarité des observations (physique, biologique, chimique…), et la masse de données produite par ces nouveaux réseaux restent des défis majeurs pour les océanographes et des enjeux scientifiques essentiels pour comprendre et surveiller l’océan global.

Par Jean Tournadre (LOPS)

La mesure in situ de l’océan est difficile, coûteuse en temps et en matériel et ne peut couvrir que des très petites zones de l’océan. Depuis les années 1980, l’observation
de l’océan repose donc en grande partie sur les mesures par satellite. Celles-ci ne peuvent être que des mesures indirectes des paramètres géophysiques de l’océan et ne concernent que la surface (ou les quelques premiers mètres). Bien que nous ayons une expérience de plusieurs dizaines d’années, certains problèmes de physique de la mesure ne sont toujours pas complètement résolus, en particulier pour la mesure radar de l’océan. En parallèle, l’amélioration des capacités techniques et de traitement informatique fait croître de manière exponentielle la quantité de mesures disponibles et la résolution spatiale des données. Pour les années à venir, une des questions principales sera notre capacité à gérer et à analyser des données de résolution toujours plus élevée dans des bandes de fréquence plus nombreuses et en quantité de plus en plus grande.

Ateliers interactifs

En complément de la formation sur les grands enjeux thématiques, trois ateliers au choix sont proposés :

  • deux ateliers interactifs aborderont d’autres questions d’intérêt sociétal (risques côtiers, deep-sea mining) et prendront la forme d’un exercice de co-construction (scientifiques/journalistes) d’un communiqué de presse ;
  • un troisième atelier concernera l’établissement d’un pré-projet d’e-master « sciences et technologies de la mer » en formation continue pour journalistes. Cet atelier vise à recueillir les besoins de professionnels de l’information.


Deep-sea mining


Risques côtiers


Préprojet d’e-master en formation continue

Frais d’inscription


500 € logement compris ou 300 € sans logement


Financements


L’action de formation est éligible à la formation continue :

  • En tant que salarié, vous pouvez compléter une demande de financement auprès de votre employeur. Il est également possible de solliciter l’AFDAS (opérateurs de compétences dont relève la presse écrite et les agences de presse).
  • Enfin, si vous faites le choix de déduire les frais réels, les dépenses de formation professionnelle engagées ont le caractère de frais professionnels.

Pour votre information,  cette formation ne peut pas être prise en charge par le Compte Personnel de Formation (CPF).

N’hésitez pas à contacter Anaëlle LE ROUX pour toutes demandes de renseignements : fc-mer@univ-brest.fr

En savoir plus


Plus d’informations et inscriptions sur scienceconf.org

 


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