Laboratoire LEMAR – 2018
La région ouest-africaine, et en particulier la côte sud Sénégalaise, est l’une des pêcheries les plus productives dans le monde, du fait des conditions hydro-climatiques favorables, soutenues notamment par un upwelling qui enrichit les eaux côtières. Ces conditions favorisent en particulier la pêche artisanale de petits poissons pélagiques (e.g. Sardinelles). La Petite-Côte, située entre le sud de Dakar et l’estuaire de la Gambie, est ainsi une zone de pêche importante, à la fois pour l’activité des artisans sénégalais et pour la sécurité alimentaire du pays. Conjointement, l’activité de pêche des coquillages (arche, huître de palétuvier, etc.) dans les écosystèmes côtiers d’Afrique de l’Ouest joue un rôle primordial pour les communautés humaines, pour leur subsistance et comme apport de protéines. Dans le delta du Sine-Saloum, au Sénégal, cette activité est multimillénaire et fait partie intégrante de la culture et des traditions des populations locales, notamment porté par les communautés de femmes. Cependant, face à une pression de pêche croissante, à la dégradation des forêts de mangroves et aux perturbations liées aux changements climatiques (baisse des précipitations), il existe une nette dégradation des écosystèmes du Delta du Saloum, qui impacte de façon notable les populations d’espèces exploitées et ainsi la durabilité des activités de pêche.
C’est dans ce contexte que le LEMAR développe depuis de nombreuses années des projets de recherches visant à caractériser l’interaction entre variabilité environnementale et dynamique des ressources halieutiques côtières et littorales. L’objectif de ces recherches est d’améliorer nos connaissances du fonctionnement des écosystèmes et des interactions environnement-ressources afin de pouvoir soutenir la mise en œuvre de mesures de gestions appropriées, dans le cadre d’une approche écosystémique de la gestion du milieu marin et pour répondre au besoin d’un développement durable des activités de pêche. Cette nécessité apparait renforcée dans le cadre du changement global, qui soumet le milieu marin a diverses sources de stress d’origine naturelle ou anthropique.
Le projet d’ANR SOLAB vise ainsi à étudier, en couplant l’observation et la modélisation, la dynamique du système d’upwelling sud Sénégalais et les conséquences pour les ressources halieutiques (i.e. petits pélagiques et ressource benthique). En parallèle, l’action de recherche collaborative UPWELLING s’attache à étudier les interactions entre les upwellings et les espèces de bivalves exploitées dans les baies côtières (en Afrique de l’Ouest, au Pérou et au Mexique), par la mise en œuvre d’observations, d’expérimentation en écophysiologie et de modélisation. L’arche (Senilia senilis) est l’espèce cible au Sénégal.
Le Sénégal et le Cap Vert sont également les hôtes du programme d’échanges de recherche H2020 (Research and Innovation Staff Exchange – RISE) PADDLE.