Echosen

Etude de la structuration pélagique du sud CCLME par une approche acoustique halieutique

Coordination

Patrice BREHMER

Type de projet

International

Financement

  • Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
  • Organization for Women in Science for the Developing World (OWSD)
  • Campus FRANCE

Durée du projet

Début du projet

01/03/2017

Fin du projet

01/12/2020

Liens

Le zooplancton et le micronecton jouent un rôle primordial dans les écosystèmes pélagiques mondiaux. Ces organismes sont les deux premiers échelons animaux du réseau trophique marin. Ces organismes forment les proies de prédateurs marins comme les thons, dont les populations sont fortement exploitées par les pêcheries, ou encore les oiseaux et les mammifères marins. Compte tenu de leur répartition dans tous les océans et de la quantité de biomasse qu’ils représentent, ces organismes, surtout le micronecton constituent de nouvelles ressources potentielles pour les pêcheries. Bien que de tailles très différentes (200μm à 2 mm pour le zooplancton, 2 à 20 cm pour le micronecton), ces deux groupes d’espèces variées partagent un comportement singulier : les migrations nycthémérales. En effet, la majorité des organismes du zooplancton et micronecton parcourent verticalement des centaines de mètres, migrant du domaine mésopélagique où ils résident durant le jour à la zone épipélagique où ils passent la nuit. Ces ressources sont par conséquent des acteurs majeurs de l’exportation et de la séquestration du carbone en raison de ces migrations verticales nycthémérales qu’ils effectuent toutes les 24 heures. Ce transport actif d’organismes sur la verticale et l’activité métabolique qui y est associée (alimentation en surface de nuit et métabolisation en profondeur de jour) a des conséquences importantes pour le cycle du carbone (Bianchi et al., 2013). Cependant, malgré leur importance, les compartiments zooplanctoniques et micronectoniques restent assez mal connus dans leur composition spécifique, leur biomasse et leurs distribution spatiale et temporelle. Pourtant ces organismes sont enregistrés en routine avec les écho-traces de poisson et se présentent sous la forme de couches diffusantes sur l’échogramme d’un sondeur scientifique. Dans le contexte lié au changement global et à la diminution des ressources halieutiques, il est nécessaire pour une meilleure compréhension du fonctionnement des écosystèmes, d’étudier la distribution, l’abondance et la dynamique de ces organismes en relation avec leur environnement. La zone d’étude, le CCLME (Canary Curent Large Marin Ecosystem) est un écosystème d’upwelling de bord Est, et parmi l’un des plus productif au monde. Sa productivité est liée à des conditions hydro climatiques favorables dues à la présence de l’upwelling côtier qui s’étend du Maroc au Sénégal. Cette forte productivité fait de cette zone, une région halieutique majeure sur le plan mondial.

Ainsi, la connaissance sur les compartiments zooplanctoniques et micronectoniques dans cette zone, et leur interaction avec l’environnement pélagique, en particulier avec les petits pélagiques et la production primaire permettront d’améliorer la gestion durable et rationnelle des pêcheries dans le cadre de l’approche écosystémique des pêcheries. L’acoustique active est un outil adapté pour comprendre ces dynamiques spatio-temporelles du micronecton. C’est une technique d’échantillonnage non-invasive de l’océan qui permet d’échantillonner la colonne d’eau à haute fréquence spatio-temporelle (Simmonds & MacLennan, 2005 ; Brehmer 2006).

L’objectif est de contribuer à l’étude de la structure et du fonctionnement de l’écosystème d’upwelling du sud CCLME. Plus précisément il s’agira d’étudier la structuration spatiale et temporelle des couches diffusantes de macrozooplancton et de micronecton en relation avec les paramètres physico-chimiques (notions de biogeochimie) de l’écosystème, la production primaire et les poissons pélagiques.

  • Etudier la distribution spatiale, et la dynamique des organismes zooplanctoniques et micronectoniques formant les couches diffusantes;
  • Étudier les processus environnementaux (ecologique, physique et biogeochimique) qui déterminent la structuration de ces organismes détectés par acoustique ;
  • Caractériser les couches diffusantes par acoustique et estimer la biomasse de zooplancton (principalement les copépodes) ;
  • Donner des perspectives d’évaluation de la dynamique des ressources pélagiques et leurs proies dans le contexte du changement climatique.

L'équipe

Collaborateurs

  • ISRA-CRODT (Institut Sénégalais de Recherche Agricole – Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye), Sénégal : Dr Abdoulaye Sarré (encadrement de thèse).
  • INRH (Institut National de la Recherche Halieutique), Maroc : Salahedine El Ayoubi
  • CSRP (Commission Sous-Régionale des Pêches) : Dr Mika Diop
  • IMR (Institute of Marine Research), Norvège
  • IMROP (Institut mauritanien de recherche océanographique et des pêches), Mauritanie
  • FD (Fisheries Department), Gambie
  • CIPA (Centre d’investigation et d’application de la pêche), Guinée Bissau