La campagne océanographique Warmalis 3 est en cours !

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Campagne océanographique Warmalis 3 : comprendre le fonctionnement de l’écosystème océanique pélagique et déterminer in fine son influence sur les ressources en thon dans la région du Pacifique occidental et central

La campagne WARMALIS 3, qui a lieu du 25 septembre au 8 novembre à bord du N/O ANTEA, a pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement de l’écosystème océanique pélagique et déterminer son influence sur les ressources en thon dans la région du Pacifique occidental et central d’où proviennent plus de 50% des captures mondiales. En particulier, la campagne étudie les niveaux trophiques intermédiaires (zooplancton et micronecton) qui constituent la nourriture principale de tous les grands pélagiques du Pacifique. Pour ce faire, des données biologiques (chalut micronecton, filets à zooplancton, sondeurs EK80 et profileurs acoustiques), physiques et chimiques sont collectées.

 


Exemple de capture de micronecton, avec des organismes gélatineux, des petits poissons et des crevettes communément consommés par les thons et autres prédateurs supérieurs (Photo : V. Allain, SPC-IRD).

 

WARMALIS 3 est la dernière d’une série de 3 campagnes (2021, 2022, 2023) faisant partie du projet MICROPAC (Micronecton dans le Pacifique, 2021-2023) porté par Christophe Menkès (IRD/UMR ENTROPIE) et Valérie Allain (CPS) avec pour unités partenaires : MIO, IMAGO, LEMAR, LOPS, LEGOS et CLS. Après avoir exploré le Pacifique ouest et central du sud vers le nord, l’équipage réalise cette année une traversée de 45 jours d’est en ouest le long de l’équateur.
Quatre collègues du LEMAR sont embarqués : Laure Barbin, Jérémie Habasque, Anne Lebourges et Anaïs Médieu.

 


Plan de campagne pour Warmalis 3.

 

Vous pouvez suivre le journal de bord sur le blog de la mission.

Claire Hellio, lauréate de la médaille de l’innovation du CNRS

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Félicitations à notre collègue Claire HELLIO à qui a été décernée la médaille 2023 de l’innovation du CNRS !

Claire, Professeure des Universités à l’UBO, est responsable de la plateforme BIODIMAR . Celle-ci est dédiée à la recherche en biotechnologie, et développe des solutions pour produire des produits plus respectueux de l’environnement, principalement à partir de molécules d’origine marine.

 

Extrait du communiqué du CNRS :

Claire Hellio, s’inspirer de molécules naturelles pour des produits respectueux de l’environnement

Claire Hellio développe des solutions innovantes bioinspirées à partir de molécules actives produites par les algues et les microorganismes. Mené au Laboratoire des sciences de l’environnement marin, ce travail de valorisation, à l’interface entre la chimie, la biologie, la biochimie et l’écologie, est notamment réalisé via la plateforme de bioprospection Biodimar, que cette professeur dirige.

Son équipe répond aux problématiques et besoins en R&D des industriels, en développant des biotests spécifiques et des solutions biotechnologiques innovantes à partir de substances naturelles d’origines marines. Les applications visent principalement les domaines des cosmétiques (antioxydants et conservateurs) et des revêtements antifouling (protection des coques des bateaux contre la colonisation). Ces solutions sont rendues les plus respectueuses possibles de l’environnement. Cette collaboration avec les entreprises a par exemple pris la forme d’un laboratoire commun appelé BiotechALg en partenariat avec Green Sea, leader européen de la production de microalgues.

Retour sur le congrès EPC à Brest

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Le 8ème congrès européen de Phycologie (EPC8) co-organisé par Philippe Potin (Station Biologique de Roscoff – SBR) et Solène Connan (LEMAR-IUEM-UBO) sous l’autorité de la Fédération des Sociétés Européennes de Phycologie (FEPS) et de la Société Phycologique de France (SPF) a eu lieu du 20 au 26 août dernier à Brest Arena. Bénéficiant du soutien de la Région Bretagne, du Conseil Départemental du Finistère et de Brest Métropole mais aussi de l’Université de Bretagne Occidentale et d’ISblue, ce congrès a rassemblé près de 600 chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et étudiants en Master provenant de 42 pays et dont la thématique de recherche porte sur les algues, qu’il s’agisse de micro- ou macroalgues vivant en eau douce ou milieu marin.

Des présentations plénières ont eu lieu chaque jour, portant sur la reproduction des macroalgues rouges, la diversité et l’adaptation du phytoplancton, les diatomées et la lumière et les forêts de kelps (Laminariales). Les présentations orales et posters étaient regroupés en 20 symposia dans 6 sessions allant de la taxonomie, phylogénomique à la biotechnologie en passant par la production primaire, le rôle des algues dans les écosystèmes et les algues et le grand public. Plusieurs doctorants, étudiants en Master et permanents du LEMAR mais aussi d’AMURE ont présentés leurs travaux lors de ces différents symposia. Le mercredi, des excursions (Molène, Crozon, Roscoff, Plouguerneau) ou des workshops leur ont été proposés. Une vingtaine d’entreprises notamment locales de valorisation des algues ainsi que la Chambre Syndicale des Algues et Végétaux Marines et le Cluster Algues-Bretagne étaient représentées et ont sponsorisées ce congrès.
Les participants ont également pu admirer une exposition « Immersion au cœur des algues » à l’interface « Arts et Sciences » en lien avec le monde fascinant des algues, qu’elles soient planctoniques et microscopiques ou forment de vastes forêts sous-marines au large de nos côtes. Cette exposition immersive a été l’occasion de présenter des œuvres originales d’artistes inspiré.e.s par les algues marines, comme l’œuvre IGLOO OPUS II de Caroline Desnoëttes, dans lequel étaient diffusés les sons enregistrés au sein des forêts de laminaires par Lucia Di Iorio, de magnifiques photographies de macro- et microalgues (photographes: Erwan Amice, Wilfried Thomas, Sébastien Colin & Marie Walde) et le dôme « Planctonarium » réalisé dans le cadre du projet Plancton Planète.

De plus, le lundi 21 août, une soirée grand public sur le thème « Algues Intrigantes : cuisiner, cultiver, comprendre » animée par Vincent Doumeizel (UN Global Seaweed Coalition) a rassemblé près de 300 personnes venues découvrir l’exposition mais aussi écouter les présentations de Line Le Gall (MNHN) sur les algues, Hugo Morel (Bord à Bord) sur la cuisine aux algues et qui a également proposé une dégustation de tartares et chips d’algues, Martial Laurans (Ifremer) sur la récolte et culture des algues et Marine Landa (SBR) sur leur microbiome.
Les participants au congrès sont repartis enchantés de l’organisation (un grand merci aux bénévoles étudiants !) et du programme scientifique de la conférence concocté par Inka Bartsch (AWI, Bremerhaven, Allemagne) et Wiebe Kooistra (Stazione Zoologica Anton Dohrn, Naples, Italie), de l’exposition , du lieu (Brest-Arena), des repas servis lors du congrès (avec de nombreux plats locaux), des excursions ou workshops et de la soirée de gala organisée aux Capucins au cours de laquelle ils ont pu danser sur des musiques bretonnes !

Et maintenant, place à l’organisation de l’EPC9 à Cracovie en Pologne en 2027 !

1ére édition du colloque OSTREA, le 8 septembre à Océanopolis

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L’huître plate, Ostrea edulis, la seule huître native des côtes européennes, était autrefois dominante sur la plupart des côtes françaises. Convoitée depuis l’Antiquité, l’espèce et son habitat récifal ont fait l’objet d’une surexploitation intense à partir du 18ème siècle. Si l’ostréiculture a permis de freiner son déclin au 20ème siècle, l’espèce est désormais menacée de disparition à l’aube du 21ème. Cependant, depuis une dizaine d’années, elle fait l’objet d’une attention particulière qui ouvre la voie de sa restauration écologique.

Dans ce contexte, le 8 septembre 2023 se tient à Océanopolis la 1ère édition d’Ostrea. Ce colloque est consacré exclusivement à l’huître plate et dédié à un public assez large : professionnels, gestionnaires, scientifiques et collectivités. Au cours de cette journée, des mini-conférences scientifiques, des témoignages d’ostréiculteurs et de pêcheurs, des tables-rondes permettront aux participants de découvrir l’histoire maritime de cette espèce, les enjeux pour la filière conchylicole, les avancées récentes sur sa biologie et les chantiers de restauration écologique en cours de mise en place en France et en Europe. Aussi, si vous ne l’avez pas encore fait, réservez votre journée du 8 septembre 2023 et inscrivez-vous avant le 29 août sur ce lien.

A noter également que le lendemain, le samedi 9 septembre, se tiendra le concours régional des écaillers de Bretagne-Nord. Il aura lieu à La Pam à Brest (56 Rue d’Aiguillon, 29200 Brest). Venez également nombreux assister à cette compétition originale qui donnera lieu à des dégustations d’huîtres et des animations.

L’évènement Ostrea 2023 est organisé par le CRC Bretagne-Nord, l’Ifremer et Océanopolis. Ce colloque bénéficie du soutien financier du Comité National de la Conchyliculture, du Comité Régional de la Conchyliculture Bretagne-Nord, d’Océanopolis, du programme Européen Life Marha conduit par l’OFB, de l’Ifremer et de la Banque Populaire Grand Ouest. Le contact à l’Ifremer et au LEMAR est Stéphane POUVREAU.

 

Retour sur la campagne « bas carbone » DRASTIC

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Une campagne océanographique «  bas carbone » à bord d’un vieux gréement sur les côtes Norvégiennes.

Au cercle polaire, où les eaux de l’Atlantique Nord et de l’Arctique se rencontrent, les scientifiques du LEMAR à l’Institut Européen de la MER à Brest (IUEM) étudient le silicium, un nutriment essentiel pour les micro-organismes marins tels que les diatomées et les radiolaires. Ces derniers sont à la base de la chaîne alimentaire marine. Ils jouent également un rôle clé dans la production de l’oxygène que nous respirons et dans la séquestration du carbone atmosphérique.

Le projet vise à mieux comprendre les changements environnementaux marins aux hautes latitudes et leurs conséquences sur le devenir des organismes siliceux planctoniques.

Les scientifiques ont été les premiers à alerter sur le changement climatique et veulent maintenant montrer les voies de l’atténuation et de la réduction des émissions de carbone. Les recherches ont donc été menées à partir d’un voilier. L’équipement du bateau était également exempt de carbone : le treuil principal permettant d’envoyer le matériel scientifique à 1 000 mètres de profondeur n’était alimenté que par l’énergie humaine, les scientifiques étant transformés en cyclistes ! Ce « vélotreuil » low tech, a démontré son efficacité et permis aux scientifiques de faire un peu de sport. Par rapport aux navires océanographiques conventionnels, l’empreinte carbone de la campagne a été réduite de 70 tonnes de CO2 (émissions annuelles de 11 Norvégiens). Le coût de la campagne étant également moins élevé, cela signifie que la réduction des émissions de carbone a permis d’économiser de l’argent. En effet, le coût d’abattement du CO2 pour la mission est estimé à environ 1000 € par tonne. Le voilier de 20 mètres était le LUN II, un superbe bateau en bois construit en Norvège (autour d’Alesund) en 1914. Il est principalement utilisé comme cargo à voile, sous la direction de son capitaine Ulysse Buquen, et a permis l’installation de laboratoires pour la filtration de l’eau et les observations microscopiques.

L’équipe scientifique etait intergénérationnelle (de 29 à 58 ans), internationale (chercheurs de Brest, d’universités britanniques et américaines), paritaire et dirigée par des femmes. Elle était constituée de 9 personnes dont plusieurs membres ou ex-membres du LEMAR (liens vers leur portrait) : Aude Leynaert, Lucie Cassarino, Matthieu Civel-Mazens, Natalia Llopis-Monferrer, Nicolas Djeghri, Jean Luc Baradat, Oscar Chuberre (photographe), Ulysse Buquen (le capitaine) & Magnus Brask Nordfonn (matelot).

Au cours de leur périple, ils ont donné des conférences dans les universités de Tromsøe, Bodø et Bergen et ont rencontré des scientifiques norvégiens afin de promouvoir la collaboration future et l’échange d’étudiants.

L’expédition a été financée principalement par le secteur public français : l’École Universitaire de Recherche Isblue, l’ANR (Agence Nationale pour la Recherche), le CNRS, la région Bretagne et le laboratoire LEMAR de l’IUEM.