Conférence finale du projet PADDLE

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Débuté en 2017, le programme Européen Paddle, projet interdiciplinaire sur la planification marine spatiale et coordonné par Marie Bonnin (LEMAR), tient du 15 au 17 mars sa conférence finale à Brest (IUEM / PNBI).

Pendant ces trois jours, des participants de plusieurs nationalités abordent différents thèmes liés à la planification de l’espace marin dans les tropiques, allant de la pêche artisanale aux dimensions sociales et culturelles en passant par divers sujets tels que les outils d’aide à la décision ou les aires marines protégées.

La présence de chercheurs de différents pays et disciplines est l’occasion de passer en revue les projets de développement de l’aménagement de l’espace marin le long des côtes de l’Atlantique tropical. De plus, certains acteurs de la planification spatiale marine tels que le Partenariat Régional Côtier et Marin (PRCM) et la Convention d’Abidjan sont associés à cet événement et représentés lors de la conférence. Les différentes sessions permettent aux participants d’avoir un aperçu des différents secteurs d’activité et types de recherche concernés par ce thème en pleine expansion.

Cette conférence est également l’occasion pour tous les partenaires de faire le bilan de leurs échanges après un projet de 6 ans, riche en rencontres scientifiques et humaines. Une exposition des photographies et vidéos réalisées durant le projet est également proposée aux participants.

 

Maéva GESSON Lauréate d’une bourse de la Fondation de la Mer

La Fondation de la Mer a été créée en 2015 afin de soutenir différents acteurs dans la protection de l’Océan. Elle mène des programmes de protection de la biodiversité marine et de lutte contre les pollutions en mer, elle encourage la recherche et l’innovation, et vise à informer et sensibiliser le grand public. La bourse de la Fondation de la Mer soutient notamment chaque année des doctorants inscrits dans une école doctorale francophone en leur apportant une aide matérielle de 5000€, et cette année, elle a été décernée à Maéva GESSON, doctorante au LEMAR.

Maéva fait partie de l’équipe Chibido au LEMAR, encadrée par Brivaëla Moriceau et Frédéric Le Moigne. Sa thèse a été financée par les Fonds France Canada pour la Recherche et s’intitule « Mécanismes de fragmentation de la neige marine dans la zone mésopélagique de l’océan : implication sur la séquestration de CO2 par la pompe biologique de carbone ».

En pratique, la neige marine se forme naturellement à la surface des océans par l’agrégation de particules riches en carbone organique issues principalement du phytoplancton. Ces agrégats coulent dans la colonne d’eau et créent alors un flux de carbone vers les profondeurs, apportant source de nourriture aux organismes profonds et piégeant le carbone pour des milliers voire millions d’années au niveau du plancher océanique. Cependant il n’y a que quelques pourcents de cette neige marine qui atteignent finalement les abysses, et ceci s’expliquerait pour moitié par la fragmentation des agrégats entre 100 et 1000m de profondeur. Le travail de thèse de Maéva vise à estimer si des phénomènes de fragmentation induits par des turbulences océaniques ou issues du mouvement du zooplancton pourrait être responsables de cette fragmentation, et si oui dans quelles proportions. Elle s’intéresse plus particulièrement à des molécules adhésives contenues dans les agrégats afin d’évaluer si celles-ci déterminent la fragilité de la neige marine.

L’argent de la bourse sera utilisé pour financer partiellement la conception de nouvelles tables roulantes, outils nécessaires à la formation et à l’étude de la neige marine en laboratoire. Conçues et produites par l’UBO Open Factory, celles-ci permettront de réaliser un suivi temporel du nombre, de la morphologie et de la vitesse de chute des agrégats par imagerie. Elles seront également adaptées aux missions en mer, comme la campagne APERO à laquelle Maéva participera cet été. Les plans et notice de montage seront distribués à l’ensemble de la communauté en open access à l’issue de la réalisation.

Campagne océanographique SCOPES

Sous l’influence des vents alizés, l’océan côtier ouest-africain est une des zones les plus productives en organismes marins au monde. La richesse de la faune marine y est l’objet d’une exploitation multi-millénaires par les sociétés humaines, qui assure ainsi la sécurité alimentaire de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. La compréhension de son fonctionnement et de son évolution dans les années et décennies à venir est un enjeu de grande importance sociétale.

La campagne d’observation en mer SCOPES, coordonnée par Eric Machu (LOPS, IRD) et X. Capet (LOCEAN, CNRS) est dédiée à la compréhension de l’écosystème planctonique de l’océan côtier sud-sénégalais. Elle est l’aboutissement d’une collaboration longue de plus d’une décennie entre scientifiques français et sénégalais soutenue par l’IRD (laboratoire mixte international ÉCLAIRS). Cette campagne est inscrite dans le cadre du projet ANR SOLAB, mais également liée au projet OMEGA et a commencé mi-novembre 2023 pour durer jusqu’à fin janvier 2023.

Les opérations ont commencé au Sénégal par l’observation in situ de la frange littorale du plateau : collecte d’échantillons et installation de mouillages pour mesurer les courants sur la colonne d’eau, la température, la salinité et la concentration en oxygène dissous.

L’observation in situ de l’écosystème du plateau continental et ses liens avec le large sera assurée à bord du navire océanographique Thalassa, avec 23 scientifiques embarqués. Une large palette de capteurs et de méthodes d’analyse de pointe sera employée (imagerie, approche moléculaire, capteurs chimiques, analyses isotopiques …). Cette mission en mer, partie de Brest jeudi 8 décembre, durera jusqu’au 9 janvier. À son bord sont présents nos collègues Jérémie Habasque, Gildas Roudaut et Viviane David.

 

Pour en savoir plus sur la campagne, vous pouvez suivre le blog mis en ligne.

 

Déclaration de Lanzarote, les scientifiques alertent l’ONU sur la pollution plastique

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La conférence internationale MICRO  2022 organisée à Lanzarote s’est tenue en distanciel  du 14 au 18 novembre 2022 sous le patronage de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Elle a réuni plus de 2500 chercheurs qui ont partagé 500 présentations orales et affiches. Cette conférence a eu lieu dans un contexte de science ouverte, afin de partager les résultats de la recherche sur la pollution plastique, des macro aux nanoplastiques, avec un accent particulier sur les microplastiques. Les communications ont concerné :

  • la présence et le devenir des plastiques dans les environnements aériens, terrestres, aquatiques et surtout marins ;
  • les impacts de ces plastiques sur le vivant ;
  • Les solutions et alternatives pour endiguer la contamination plastique environnementale que cela soit en termes d’innovations, d’approche comportementale, de sciences humaines et sociales…

Lors de la dernière demie-journée, le comité d’organisation, avec l’aide d’orateurs entendus durant la semaine, a synthétisé les résultats majeurs puis exposé les perspectives en termes de priorités de recherche ainsi qu’en termes opérationnels sur des solutions liées à la problématiques des plastiques déchets dans l’environnement. Cette session finale a conduit à la rédaction et la communication d’une déclaration intitulée “Lanzarote Declaration, MICRO 2022 for the UN Treaty on Plastic Pollution” qui se veut suffisamment argumentée, et basée sur des preuves scientifiques, pour alimenter l’émergence du Traité mondial des Nations Unies sur la pollution plastique qui est une occasion inestimable de s’attaquer à la pollution plastique.

Deux scientifiques du Lemar, Ika PAUL-PONT et Arnaud HUVET sont impliqués dans le conseil scientifique et donc co-signataires de cette déclaration.

Séminaire CytoMERtrie

Mardi 15 novembre à l’IUEM (Plouzané) s’est tenu le séminaire CytoMERtrie organisé par les plateformes CYTOMER du LEMAR (Christophe Lambert & Nelly Le Goïc) et HYPERION du LBAI (Nadège Marec & Pierre Pochard). Grâce à la demi-douzaine de présentations d’intervenants brestois, roscovites ou nantais, la diversité et l’évolution des techniques d’analyse par cytométrie en flux en milieu marin ont été dessinées. Un focus particulier a été porté sur les techniques et les applications du tri cellulaire par cytométrie en flux.

Plus de 60 personnes ont pu assister au séminaire. Venues de Brest et sa région mais aussi de Quimper, Lorient, Vannes, Roscoff, Saint-Pol-de-Léon, elles représentaient entre autre l’UBO, l’UBS, le CNRS, l’ANSES, l’Ifremer ou le CHU de Brest. Le séminaire était également accessible en visio-conférence, ce qui a permis à des participants de Sète, Marseille, Monaco, Banyuls, Wimereux ou Lille de suivre les débats.

Cette demi-journée de séminaire aura permis de percevoir le potentiel évolutif de la cytométrie en flux pour l’étude des modèles et écosystèmes marins et de mieux connaître les forces en présence dans le Finistère en terme de technologies disponibles et d’expertises spécifiques.

Pas de doute que ce séminaire sera à l’origine de collaborations et de projets futurs au service des enjeux de la compréhension du fonctionnement des écosystèmes marins dans un environnement changeant et contraint.