Nadège Quintin, assistante ingénieure UBO en microbiologie et virologie au LM2E

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?
J’ai obtenu un DUT de microbiologie à l’IUT de Brest en 2000 et ai réalisé mon stage de fin d’études à Ifremer au laboratoire environnement profond. J’ai ensuite travaillé dans un laboratoire d’analyses. Après cette expérience, j’ai été recrutée à Laennec, hôpital de Quimper, où je faisais des analyses de recherche sur la tuberculose et des pathogènes liés aux liquides céphalorachidiens et pulmonaires. Malgré mon travail en CDI à l’hôpital, je gardais toujours en tête le souhait de faire de la recherche en microbiologie.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?
Mon intégration à l’IUEM s’est faite par un véritable concours de circonstances. Je travaillais encore à l’hôpital de Quimper lorsqu’un jour, la directrice de l’IUT où j’ai étudié, m’a appelé dans le cadre d’une enquête sur le suivi des anciens étudiants. Elle m’a parlé d’un CDD à l’IUEM et m’a proposé de postuler à Ifremer. En 2001, j’ai donc quitté mon CDI pour un CDD renouvelable. Ce contrat avait pour objectif de structurer et mettre en place la Souchothèque de Bretagne, qui est maintenant l’UBO CC (UBO Culture Collection). Mon CDD a été reconduit pendant 8 ans sur différents projets de recherche, toujours en rapport avec la microbiologie. En 2018, j’ai passé mon concours de fonctionnaire et ai obtenu un CDI.

 

Que fais-tu à l’IUEM ?
J’ai deux mi-temps. D’une part, je suis responsable de la collection de microorganismes marins (bactéries et archées) au sein de l’UBO CC. Ce travail consiste à collecter des microorganismes et à répertorier et maintenir une base de données. Cette collection renferme un patrimoine inestimable résultant de nombreuses campagnes océanographiques et de travaux de recherche. Pour partager au mieux cette ressource, l’UBO CC s’apprête à passer un audit afin d’obtenir la norme ISO 9001 et ainsi pouvoir faire partie des réseaux de centres de ressources biologiques.

D’autre part, je participe aux travaux de recherche au sein du LM2E. Mon travail de recherche se concentre depuis quelques années sur les virus de bactéries et archées issus des environnements extrêmes. J’étudie des échantillons des sources hydrothermales profondes qui sont récoltés lors de campagnes océanographiques à l’aide du Nautile ou du ROV. Je travaille avec Claire Geslin que j’assiste dans ses recherches.

 

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?
En 2004, j’ai participé à la mission Biospeedo à bord de l’Atalante afin d’étudier le fonctionnement des communautés hydrothermales le long de la dorsale Sud Est Pacifique. J’ai passé 45 jours en mer et j’ai notamment eu la chance de plonger dans le Nautile à plus de 2800 mètres de profondeur. Cette expérience m’a aussi permis de confirmer que je n’ai absolument pas le pied marin.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?
Un de mes plus beaux souvenirs de boulot est la première fois où mon nom a figuré dans une publication scientifique. C’était un travail avec Olivier Nercessian sur la diversité des gènes fonctionnels des méthanogènes dans les environnements hydrothermaux des grands fonds.
Un autre beau souvenir est un jour de neige à l’IUEM. Peu de personnes avaient fait le trajet pour venir travailler car il y avait trop de neige. Pour passer le temps, nous avons fait de la luge à l’endroit où se trouve maintenant le nouveau parking.

 

Quelles sont tes centres d’intérêts ?
Je suis calcéologiste, c’est-à-dire que je suis collectionneuse de paires de chaussures. J’en possède beaucoup chez moi et j’en ai une grande variété qui sont originales.

J’apprécie aussi beaucoup mon travail, je fais un métier que je trouve passionnant et qui me permet d’évoluer et d’apprendre tous les jours. De plus, les techniques de recherche évoluent aussi très vite et c’est un aspect que j’affectionne beaucoup car il permet de rester dans l’air du temps.

 

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Geneviève Cohat

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Nadège Quintin

Retombées économiques de la gestion durable des terres au Sénégal et au Niger (Initiative ELD)

Ces ateliers de dissémination pour un dialogue science-politique sur les retombées économiques de la gestion durable des terres au Sénégal et au Niger (Initiative ELD, Economics of Land Degradation) se sont déroulés du 18 au 23 novembre à Dakar et du 25 au 30 novembre 2019 à Niamey.

L’équipe ELD d’AMURE (Emmanuelle Quillérou, Katia Frangoudes, et Laure Zakrewski) est de retour d’Afrique de l’ouest. Les 4 groupes au Sénégal et les 4 groupes au Niger ont à présent terminé leurs études, dont les résultats ont été présentés par les ambassadeurs ELD afin de servir de base à des échanges lors d’un atelier de dissémination et de dialogue science-politique.

Dans les deux pays, la plupart des options de gestion durable des terres (GDT) évaluées dans ces études de cas sont viables du point de vue financier (pour les producteurs) et de manière générale du point de vue économique (pour l‘ensemble de la société). L‘adoption à grande échelle des mesures de GDT ne semble donc pas être bloquée par des barrières financières ou économiques à l’adoption, de manière globale. Cependant, plusieurs barrières potentielles ont été identifiées afin de pouvoir servir de pistes d’investigations supplémentaires :

Les rapports finalisés des quatre groupes du Sénégal et du Niger, les 2 rapports de synthèse pour chaque pays, et les notes politiques associées seront très prochainement disponibles sur le site.

Les résultats scientifiques et pistes ont été discutés lors d’ateliers de disséminations dans les pays, organisés à l’interface science-politique. Ces ateliers clôturent le processus de développement des capacités à l’approche 6+1 de l’Initiative ELD au sein du cadre plus large du projet Regreening Africa. L’approche 6+1 est une méthodologie pour parvenir à une analyse coût-bénéfice (par exemple, déterminer si une pratique de gestion durable des terres est viable économiquement et/ou financièrement). Il y a 6 étapes pour arriver aux résultats de cette analyse, et le +1 correspond à l’action. Le Sénégal et le Niger sont les deux premiers pays à avoir finalisé ce processus, suivis de près par le Ghana. Le Sénégal et le Niger sont parmi les pays du projet qui ont établi le plus de cas d’études (4 par pays).

La suite des activités ELD menées depuis février 2018 au Sénégal et au Niger est à présent à l’initiative des groupes de travail ELD de ces pays. Souhaitons leurs des vents favorables !

#ReGreenAfrica #ReGreenNiger #ReGreenSenegal #ELDSolutions #SDG15 #ReGreeningAfrica #sciencepolicy

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Pirogue sur le Niger

Emmanuelle Quillérou

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Emmanuelle Quillérou

Katia Frangoudes

Laure Zakrewski

 

Atelier RESOMAR

Cette année, la thématique de l’atelier RESOMAR était la Turbidité. Organisé par Ifremer et l’IUEM, il s’est déroulé le 26 novembre sur le site d’Ifremer et le 27 Novembre 2019 à l’IUEM.Objectifs

  • Partager, au sein de la communauté COAST-HF voire au delà, les outils et protocoles mis en œuvre afin de mesurer à haute fréquence et sur le long terme la turbidité optique et la concentration en Matières en suspension (MES) en zone côtière
  • Libre échange autour des retours d’expérience associée à la mesure de turbidité

Au cours de cet atelier, différents thèmes ont été abordés : types de capteurs, métrologie, mise en œuvre, calibration, analyse, validation et qualité de la mesure, accessibilité.

Finalité

  • Warning sur la mesure de turbidité et son caractère non « universel/générique » : quelle conséquence à l’échelle du réseau ?
  • Peut-on aller vers une méthodologie partagée au sein du réseau ?
  • L’objectif est de produire un document de synthèse sur les pratiques actuelles et les pistes d’harmonisation possible, voire un article méthodologique issu des ateliers pratiques en fonction des résultats obtenus.

Agenda de l’atelier

Cet atelier se décompose en séances pratiques et en séances d’échanges. Les ateliers pratiques ont tourné autour de la mesure de turbidité, vis-à-vis de standards ou de suspensions naturelles, en inter-comparant un maximum de capteurs mis en œuvre dans le réseau.

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Sébastien Hervé / UBO

Peggy Rimmelin-Maury / CNRS

Retour sur les unités d’enseignements transversales

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Les unités d’enseignements (UE) transversales ont eu lieu cette année du mois de septembre à novembre. Les semaines passées ont fleuri aux quatre coins de l’Institut des affiches comme « La belle pêche », « OSS 118 Occupy Sea Space », ou « Maman j’ai raté la transition écologique » et bien d’autres encore. Ce n’était pas une journée d’intégration pour les étudiants mais la conclusion de 7 semaines de réflexion et de recherche sur l’interdisciplinarité du Master Sciences de la Mer et du Littoral.

Ces unités d’enseignements transversales ont lieu sur les deux années de Master. Lors de la première année, l’UE se nomme « Enjeux et Problématique ». Cet enseignement a pour objectif pédagogique de développer la coopération entre les pairs (étudiants à étudiants) tant par la transmission de leurs savoirs que par la découverte d’approches méthodologiques différentes de celles de leur spécialisation, en pluridisciplinarité.

Changement de formule cette année

Cette année, une nouvelle formule a débuté avec un fonctionnement par ateliers disciplinaires. Répartis dans des groupes de 12 à 20 étudiants de 5 spécialités du Master, les étudiants ont travaillé sur des problématiques centrées autour des risques côtiers (identification, gestion, prévention des risques liés aux changements climatiques), chacun apportant son regard méthodologique sur cette problématique commune. L’étudiant devait assister à quatre ateliers (dont trois extérieurs à sa discipline de formation), dans lesquels les enseignants donnaient la vision de leur champ d’expertise sur le sujet et la plus-value que pouvait apporter une collaboration interdisciplinaire dans leur contexte professionnel.

Cette transformation de l’UE a été une réussite autant pour les étudiants qui ont adhéré à cette formation, que pour les intervenants qui ont enrichi les échanges autour de ces sujets. Cet enseignement sera reconduit pour les années suivantes avec l’intégration potentielle de l’ensemble des mentions du Master SML.

Pour leur deuxième année de Master, l’UE se nomme « Sciences et Société ». De nombreux objectifs pédagogiques sont associés à cet enseignement : l’exploration de controverses socio-scientifiques, la problématisation d’un sujet, l’interdisciplinarité mais aussi des objectifs de pédagogie par projet.

Pour ce faire, les étudiants sont répartis en groupes de travail (toutes les disciplines des SML sont identifiées dans les groupes) suivants les sujets présentés par les doctorants. Deux mois d’exploration du sujet en équipes interdisciplinaires autonomes encadrée par le doctorant s’en suivent.

Cette année 6 équipes ont été constituées du côté de l’IUEM et 2 pour le parcours STPE-IGRECL (Vannes). Pour conclure, cette réflexion et ces deux mois d’interdisciplinarité, un après-midi de restitution sous forme d’ateliers d’1h30 a été organisé le 19 novembre dernier. Cette restitution organisée à destination des étudiants de M1 mais aussi des membres du jury (enseignants, chercheurs, scientifiques, responsables de communication, guides scientifiques…) était ouverte à tous les curieux de la pluridisciplinarité. Pour le plaisir des yeux, de nombreux décors ont été réalisés cette année afin d’illustrer leur travail de recherches, en voici quelques images.

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Riwalenn Ruault

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Riwalenn Ruault

L’océanographie au service du développement durable

L’European Marine Board (EMB) lance un 5ème document d’orientation « Naviguer vers l’avenir V (NFV : Navigating the Future V) ; Recommandations pour la Décennie des Nations-Unies pour l’océan », qui contient des propositions pour les sciences océaniques afin d’atteindre les objectifs de développement durable de la Décennie des Nations Unies. Ce Policy brief a été lancé le 19 novembre 2019 au Parlement européen à l’occasion d’une manifestation multipartite organisée conjointement par le European Marine Board (EMB) et le European Bureau for Conservation and Development (EBCD) sur le thème « Les principaux défis environnementaux et le rôle des objectifs du développement durable ».

La décennie des océans

L’année 2021 marque le début de la Décennie des océans qui donne l’occasion aux scientifiques, aux décideurs, à l’industrie et au public de se réunir pour faire en sorte que la société continue de bénéficier des ressources océaniques tout en améliorant la santé écologique du milieu marin et en assurant sa durabilité à long terme. Six résultats sociétaux ont été esquissés et le Policy brief de l’EMB présente les recommandations d’une synthèse, rédigée par d’éminents spécialistes européens, sur la science nécessaire pour atteindre ces objectifs. NFV recommande un programme de recherche marine holistique, axé sur les solutions et la durabilité, qui doit être conçu conjointement par toutes les parties prenantes.

Pour assurer la propreté des océans, il faut déterminer les effets cumulatifs et les interactions entre de multiples apports anthropiques, notamment le CO2 atmosphérique, le ruissellement agricole, les eaux usées non traitées, les espèces marines envahissantes et la pollution plastique. Un océan sûr exige que nous soyons capables de prévoir les risques océaniques tels que les ondes de tempête, les vagues de chaleur marines, les météotsunamis, les tremblements de terre sous-marins, les glissements de terrain et les éruptions volcaniques, ainsi que les tsunamis qui leur sont associés. Nous devons mieux comprendre les déclencheurs de ces risques et des impacts, y compris la façon dont ils sont influencés par le changement climatique.

Un océan sain pour une économie bleue

Un océan sain et résilient est indispensable pour soutenir une économie bleue durable. Une vue d’ensemble complète du fonctionnement de la biodiversité marine et de sa valeur socio-économique est nécessaire. NFV recommande la mise en place d’un programme de recherche interdisciplinaire sur la connectivité océanique axé sur les liens entre l’océan physique, chimique, biologique, géologique et l’humanité. La gouvernance des océans devrait être guidée par la structure et la fonction quadri-dimensionnelles des écosystèmes marins. Un océan exploité de façon durable est un océan dont les seuils de sécurité et de durabilité permettent aux industries océaniques de fonctionner, comme les pêches, l’aquaculture, les biotechnologies et l’énergie. Les stratégies de résilience, les compromis et l’éthique devraient être intégrés dans les protocoles d’aide à la décision.

La prévision océanique

Une prévision océanique conduira à une meilleure gestion des écosystèmes marins, à une exploitation durable des ressources, à des projections climatiques et à la prévision des risques océaniques. Il est nécessaire d’améliorer les observations et le partage des données océanographiques, ainsi que de développer l’Internet des objets océaniques, l’intelligence artificielle et l’informatique en nuage. Les données devraient être intégrées dans des modèles interdisciplinaires afin de créer des systèmes d’alerte rapide pour les multiples facteurs de stress, les points de basculement et les risques océaniques. Un océan limpide fournira des données et des informations océaniques à toutes les parties prenantes pour des prises de décision éclairées. NFV recommande le développement d’une plate-forme océanique en réalité virtuelle où les données seront disponibles et traitées en temps réel.

L’European Marine Board (EMB) est l’un des principaux groupes de réflexion européens sur la politique des sciences de la mer. L’EMB est un réseau de plus de 10 000 scientifiques des principaux instituts océanographiques et marins nationaux, d’organismes de financement de la recherche et de réseaux nationaux d’universités en Europe. Le Conseil de l’EMB offre une plate-forme à ses organisations membres pour développer des priorités communes, faire progresser la recherche marine et combler le fossé science-politique afin de relever les défis et de saisir les opportunités futures en sciences marines.

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European Marine Board

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Anne Marie Tréguier

Martial Caroff, Maître de conférences en pétrologie magmatique au LGO

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai fait ma thèse à Brest à l’UFR Sciences et l’ai soutenue en 1991. J’ai travaillé sur deux îles de Polynésie française, Mururoa et Eiao, en collaboration avec le CEA de Bruyères-le-Châtel. J’ai étudié des carottes de forage réalisées dans le substratum volcanique des deux îles en question. Il s’agissait de forage de petit diamètre, pouvant atteindre une profondeur de 1 000-1 200 mètres. Mon directeur de thèse était René Maury. Je ne suis allé qu’une fois en Polynésie à la fin de ma thèse ; en effet, l’examen et l’échantillonnage des carottes se faisaient en région parisienne, à Montlhéry, dans un hangar de stockage. J’ai continué ensuite à travailler sur la Polynésie durant une bonne dizaine d’années, en faisant cette fois plusieurs missions sur place. J’ai en particulier collaboré avec le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans le cadre d’une campagne de cartographie sur plusieurs îles, dont Huahine et Tahiti (Archipel de la Société), avec direction de thèse pour cette dernière. Dans la continuité de mon doctorat, j’ai été recruté sur un poste de maître de conférences au laboratoire de géologie de Brest.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Etant donné que le laboratoire a intégré l’IUEM en 1997, j’ai moi aussi rejoint l’Institut cette année-là, de manière naturelle.

Que fais-tu à l’IUEM ?

En ce qui concerne la recherche, après la Polynésie française, je me suis tourné vers les dorsales. J’ai fait beaucoup de modélisation géomathématique de chambres magmatiques et ai dirigé une thèse sur ce sujet. Il s’agissait de comprendre ce qui se passe dans les réservoirs crustaux. C’était de la recherche fondamentale à partir de données pétrologiques et géochimiques. J’y ai consacré une dizaine d’années. Je me suis associé avec un mathématicien pour approfondir ce sujet. Ensuite, j’ai travaillé, avec une étudiante de Master et en collaboration avec le BRGM, sur les roches volcaniques de Mayotte, à la suite de sa départementalisation en 2011. Mon principal thème d’étude est le magma mais je ne travaille pas sur une technique d’analyse particulière. J’ai actuellement une activité importante sur le Massif armoricain. Je collabore en particulier avec le Parc naturel régional d’Armorique (PNRA), qui porte, avec la réserve géologique de Crozon, un projet de Géoparc UNESCO. Il s’agit d’une structure permettant de communiquer sur la géologie à un niveau international. Il existe actuellement 7 Géoparcs en France, tous situés dans le sud. Je suis le correspondant scientifique dans le cadre de la mise en place de cette structure, qui devrait voir le jour d’ici un an ou deux.

Côté enseignement, j’enseigne de la Licence à l’UFR Sciences au Master SML mention géologie à l’IUEM.

Je fais aussi de la formation continue avec Ifremer pour les ingénieurs non géologues.

Je suis également directeur adjoint du Département des Sciences de la Terre et président de jury de L2 de géologie.

J’ai commencé à publier à titre personnel des romans et des nouvelles dans les années 2000, complètement en dehors de mon activité professionnelle. Cependant, peu à peu, mon travail d’écriture et ma fonction d’universitaire ont convergé dans le cadre de la vulgarisation scientifique. C’est mon éditeur principal (Gulf Stream Éditeur) qui le premier m’a conduit sur cette voie en me proposant l’écriture d’ouvrages documentaires pour la jeunesse (3 albums illustrés publiés à ce jour). J’ai ensuite été contacté par la maison d’Édition QUÆ, avec qui j’ai réalisé deux ouvrages de géologie grand public pour les adultes (Où le monde minéral choisit-il ses couleurs ? et Terres singulières). Je suis enfin co-auteur, avec mon collègue Bernard Le Gall, de 2 guides géologiques, l’un sur le Léon et l’autre sur les baies de Saint-Brieuc et du Mont-Saint-Michel.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Sur Tahiti, nous travaillions, un thésard et moi, sur la partie centrale de l’île et nous y allions en 4 x 4 tous les matins, soit environ 2h de trajet. Il y avait toujours un gros nuage qui nous attendait sur zone. Nous n’avions pas pris garde que les pneus étaient complètement lisses. Un soir, sur le retour, nous avons crevé et avons eu un mal fou à changer la roue. Nous avons donc dû franchir un gué où l’eau arrivait au niveau du capot alors qu’il faisait déjà nuit. Quand nous sommes allés voir le loueur le lendemain matin, un rien furieux, il nous a immédiatement échangé le véhicule contre un 4 x 4 flambant neuf.

Dans l’île de Huahine, lorsque nous faisions de la carte géologique, René Maury et moi-même, nous sommes tombés sur 3 personnes armées de machettes et aux visages peu avenants. Après de périlleuses négociations, nous avons dû leur laisser notre récolte d’échantillons du jour – pourtant dépourvus d’or ou autres métaux précieux – et sommes rentrés les sacs vides, mais avec tous nos membres.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

L’acceptation de certains articles, surtout les plus personnels. Après avoir bossé pendant des mois sur un sujet, l’aboutissement d’un travail dans lequel on s’est beaucoup impliqué est toujours une grande satisfaction.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Tout ce qui tourne autour des livres (lecture, écriture et rédaction). Je suis aussi bibliophile.

As-tu une devise ?

Pas vraiment de devise, mais j’aime beaucoup ce vers du poète Jodelle :

« Jamais l’opinion ne sera mon collier ».

 

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SGMB

Marie Thoraval

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Martial Caroff

La vague dans la matrice | Festival Ressac

Suite à une résidence d’artiste dont nous vous parlions dans un précédent article, le plasticien Gaëtan Robillard a inauguré son installation « la vague dans la matrice » à l’IUEM, le mercredi 20 novembre 2019, dans le cadre du festival Ressac. L’installation était accompagnée d’une performance sonore de Aude Rabillon. Ce fut l’occasion, devant un public nombreux, de nouer des liens entre les démarches de recherche scientifique et artistique.

La Vague dans la matrice est une installation qui s’intéresse à la manière dont la vague évolue à l’heure de la transition énergétique. Elle expose la simulation d’un champ d’ondes qui entraîne le calcul continu d’un très grand nombre d’opérations mathématiques rendues manifestes par des variations de lumière et de température. Accompagné d’une performance sonore de Aude Rabillon, ce projet artistique de Gaëtan Robillard interroge la manière dont les sciences du climat génèrent de nouveaux signes venant s’inscrire dans le monde.

L’installation est ouverte à la visite à l’IUEM jusqu’au vendredi 22 novembre 2019.

Ce projet a été réalisé à l’occasion des 80 ans du CNRS et dans le cadre de la résidence AIRLab organisée par la ComUE LNF. Produit par la ComUE LNF, co-produit par Tabouret Studio, avec le soutien financier de la Région Hauts-de-France, Valenciennes Métropole, la Métropole Européenne de Lille, l’Université de Lille et l’Université Polytechnique Hauts-de-France, le CNRS. En collaboration avec le LAMAV, le laboratoire Painlevé, l’IUEM et France Energies Marines. En partenariat avec le réseau 50°nord et le Fresnoy – Studio national des arts contemporains.

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Sébastien Hervé

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Christine Paillard

Emmanuelle Dilasser

MYCTOPHIDAE, voyage en eau profonde | Exposition Festival Ressac

Les océans ? Une immensité, une richesse et une des clés du fonctionnement de la vie sur notre planète. Et pourtant les mystères sont encore nombreux. Dans ce monde partiellement connu, les poissons lanternes ou myctophidae, sont très abondants de l’équateur jusqu’aux zones les plus froides, de la surface jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

Qui sont-ils, à quoi ressemblent-ils, que font-ils là ? Comment dévoiler l’énigme de ce milieu impossible à observer de nos yeux ?

Menés par Gildas Roudaut, des scientifiques (IRD, CNRS, MNHN, CPS) ont mené un dialogue avec une classe de terminale STD2A du Lycée Vauban de Brest.

De ces échanges, sont nés une exposition, MYCTOPHIDAE, mise en forme à l’IUEM, et une revue, La Lanterne, créées avec le soutien de l’UBO et de l’IRD dans le cadre du Festival Ressac.

L’exposition est à visiter à la Bibliothèque Universitaire du Bouguen (10, av. Victor le Gorgeu, Brest), du 18 Novembre 2019 au 6 Janvier 2020.

Elle est également consultable au format PDF (basse résolution), sur cette page.

La revue La Lanterne est, quant-à-elle, disponible au téléchargement, ici-même.

Crédits

Rédaction et relecture : Gildas Roudaut, Jérémie Habasque, Anne Lebourges-Dhaussy, Cindy Dupoux, Élodie Vourey, Anna Conchon, Cédric Cotté, Antoine Choplin, Yves Cherel, Sébastien Hervé
Graphisme et mise en page : Sébastien Hervé assisté de Fred Grunchec et Pauline Ferrec
Remerciements : La Mission culture scientifique et technologique de l’IRD, Christine Paillard et Emmanuelle Dilasser

Festival RESSAC du 16 au 22 novembre 2019 à Brest

La 1ère édition du Festival REchercheS en Sciences Arts et Création (RESSAC) gratuit et ouvert à tous se déroulera du 16 au 22 novembre 2019 au sein de différents lieux de Brest et de Plouzané.

Au terme d’une année de travail, les étudiants et enseignants de l’université, ainsi que des lycées et des écoles d’arts partenaires, se sont joints aux artistes, scientifiques et personnels associés pour proposer au public différentes œuvres (spectacles vivants, expositions, créations sonores, marches littéraires…)

Le mercredi 20 novembre 2019 se déroulera en partie à l’IUEM, au Pôle numérique Brest-Iroise et à la Bibliothèque La Pérouse (BLP). L’occasion sera offerte de découvrir Vincent Blouch et la compagnie UBO pour un spectacle de danse, d’assister au vernissage de l’exposition de Gaétan Robillard à 12h dans le hall de l’IUEM niveau 0, La Vague dans la matrice, réalisée avec des chercheurs du LOPS et l’équipe de France Energies Marines. Les visiteurs pourront également participer à une marche littéraire d’Antoine Choplin le matin même, ou encore être aux côtés de Marie-Michèle Lucas pour une étrange visite guidée de la BLP. Inscription à ressac@univ-brest.fr

Cet événement, labellisé 80 ans du CNRS est organisé par l’Université de Bretagne Occidentale. Il s’inscrit dans un ensemble de projets porté par la chargée de Mission UBO « Arts et Sciences » Christine Paillard du LEMAR avec le soutien du service culturel, du service communication et de Natalia Leclerc,  vice-présidente Culture et Développement durable.

Contribution de l’IUEM

L’exposition « Myctophidae : Voyage en eau profonde » a été rédigée avec la collaboration de Jérémie Habasque, Anne Lebourges-Dhaussy, Gildas Roudaut, Cindy Dupoux, Élodie Vourey, Anna Conchon, Cédric Cotté, Antoine Choplin, Yves Cherel, Sébastien Hervé et réalisée et mise en page par Sébastien Hervé assisté de Fred Grunchec et Pauline Ferrec. Elle sera présentée à la Bibliothèque universitaire du Bouguen du 18 novembre 2019 au 6 janvier 2020.

Le projet « Auris maris, une oreille de mer à l’écoute du changement climatique » réunit la plasticienne Anne Le Mée, le plasticien sonore Hughes Germain, l’anthropologue Fabien Riera, l’explorateur audiovisuel Philippe Arson et la biologiste Christine Paillard du LEMAR. Il sera présenté à Océanopolis les 16 et 17 novembre 2019 de 10h à 17h. Une rencontre déambulatoire avec les artistes et scientifiques Auris maris aura lieu le samedi 16 novembre à 14h30 à Océanopolis.

Le projet « Harmonic » sera présenté au Cedre du 4 novembre 2019 au 10 janvier 2020. Il est le fruit d’une collaboration avec Nathalie Babonneau et Pierre Sansjofre du LGO. Il associe également le compositeur Étienne Hendrickx ainsi que Tudual Rolland, Garlonn Petit et Typhenn Morvan, étudiants en Licence Arts. Porté par le Centre de Documentation de Recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des Eaux, le Projet Harmonic est présenté dans le cadre des 40 ans du Cedre.

En termes de création sonore, L’avant-première d’ « Avant la débâcle » le 20 novembre 2019 à 20h30 à Océanopolis se poursuivra par une discussion à 21h30 entre l’écrivain Jean-Manuel Warnet, l’ingénieur du son Victor Blanchard et Laurent Chauvaud, écologiste, chercheur au CNRS et directeur du LIA BeBEST.

« A l’écoute des profondeurs », sera présentée le 20 novembre de 18h à 19h à la galerie Antinoë. Puis, ce sera l’occasion d’écouter Youenn Jézéquel, biologiste marin au LEMAR passionné par le homard et son curieux bourdonnement.

Le spectacle « De la morue » par Frédéric Ferrer, le mardi 19 novembre 2019 à 20h30 à Océanopolis, sera suivi à 21h30 d’une rencontre avec Frédéric Ferrer et Marie Bonnin chercheuse en droit de l’environnement marin au LEMAR.

Toute la programmation est ici !

Pour en savoir plus sur le site des 80 ans du CNRS

Contacts

Christine Paillard

Emmanuelle Dilasser

Innovation technologique : le réchauffement climatique suivi jusque dans les profondeurs de l’océan

Grâce à la nouvelle génération de flotteurs autonomes profonds Deep-Arvor développés en France, le signal du changement climatique peut désormais être traqué jusque dans les profondeurs de l’océan, jusqu’à – 4 000 m. Les premières données acquises par ces instruments en Atlantique Nord apportent des informations inédites sur des masses d’eau profonde, leurs dynamiques de mélange et de déplacement. Autant de données essentielles pour comprendre comment le signal climatique se diffuse dans l’océan global. Obtenus par des scientifiques du Laboratoire d’océanographie physique et spatiale (LOPS), ces résultats sont publiés dans Journal of Geophysical Research.

En 50 ans, l’océan a absorbé plus de 90 % de l’excès de chaleur reçu par la Terre dû aux activités humaines, entraînant un réchauffement de l’océan global.
Grâce au réseau de 4 000 flotteurs autonomes Argo qui mesurent la température et la salinité entre 0 et 2 000 m de profondeur dans l’ensemble des océans, il a été estimé que cette tranche de la colonne d’eau est actuellement plus chaude d’environ 0.8°C par rapport à 1950. Or, d’autres mesures ponctuelles réalisées à partir des navires océanographiques ont montré que le réchauffement pénètre dans l’océan bien au-delà de 2 000 m de profondeur.

Pour mesurer ce signal profond, la France s’est lancée en 2011 dans le développement d’un flotteur Argo profond, le Deep-Arvor, capable de mesurer la température, la salinité et la concentration en oxygène dissous, jusqu’à 4 000 m. Obtenir de telles mesures à ces grandes profondeurs est un défi technologique qu’ont relevé avec succès les équipes impliquées dans le projet Equipex « Novel Argo Ocean observing System » (NAOS) initié par l’Agence nationale de la recherche (ANR), l’Ifremer et le CNRS.

                                                                  © Ifremer / O. DUGORNAY

Afin de comprendre comment l’excès de chaleur pénètre et voyage dans l’océan et comment il impacte son fonctionnement, les chercheurs du LOPS ont concentré leur effort de recherche dans l’Atlantique Nord, où les eaux chaudes venues du sud se refroidissent et plongent vers les profondeurs, contribuant ainsi à la pénétration des signaux climatiques dans l’océan profond. La redistribution de cette chaleur vers le reste de l’océan dépend de la circulation profonde qui est encore largement inconnue.

Ils ont ainsi déployé, entre 2015 et 2017, cinq flotteurs Deep-Arvor lors de la campagne RREX. Ils ont été mis à l’eau au sud de l’Islande dans une zone profonde de 3 600 m et truffée de reliefs sous-marins qui contraignent la trajectoire des masses d’eau profondes. Certaines, récemment en contact, avec l’atmosphère transportent ainsi la trace du climat récent.

Les flotteurs Deep-Arvor sont paramétrés pour plonger depuis la surface jusqu’à une profondeur de dérive d’environ 3 000 mètres à laquelle ils restent 10 jours. Ils plongent ensuite à 4 000 mètres avant de remonter à la surface pour transmettre par satellite les données enregistrées pendant leur immersion et leur remontée.

L’oxygène, une donnée-clé pour mieux comprendre la circulation profonde

Les flotteurs Deep-Arvor sont les seuls flotteurs Argo profonds à être équipés de capteurs mesurant la concentration d’oxygène dissous dans l’eau. De cette donnée, les scientifiques déduisent l’âge relatif d’une masse d’eau : plus elle est jeune et a donc eu un contact récent avec l’atmosphère, plus sa concentration en oxygène est élevée ; à l’inverse, plus elle est vieille, plus sa concentration en oxygène est faible.

« Grâce à ces mesures d’oxygène, nous avons observé comment une masse d’eau jeune récemment formée au voisinage de l’Islande et circulant à 2 750 m dans un chenal profond, se mélangeait avec une masse d’eau plus ancienne sous l’action des courants de surface particulièrement énergétiques à cet endroit, explique Virginie Thierry. En outre, aucun des flotteurs n’a suivi la trajectoire à laquelle on s’attendait au vu des courants dominants. L’un d’entre eux a même mis en évidence l’existence d’une nouvelle route profonde qui n’avait jamais été observée directement ».

Ces mesures permettent ainsi de suivre et de comprendre la propagation et la dilution des signaux climatiques dans l’océan. De telles informations sont cruciales pour améliorer les modèles de projections climatiques.

100 % du volume total de l’océan global couvert par les flotteurs profonds

A ce jour, sur les 4 000 flotteurs qui parcourent l’océan, seuls 96 plongent au-delà de 2 000 mètres. Parmi eux, 21 flotteurs Deep-Arvor sillonnent les eaux profondes de l’Atlantique Nord, de l’Atlantique équatorial et de l’océan Austral. En 2020, 16 nouveaux flotteurs Deep-Arvor seront mis à l’eau dans l’Atlantique nord. L’ambition du réseau international Argo est de maintenir en opération 1 200 flotteurs profonds dans l’océan d’ici 5 ans.

« Ce réseau dense de flotteurs profonds nous aidera à comprendre comment se répartit le signal climatique dans 100 % du volume de l’océan global, contre 50 % avec les flotteurs plongeant à 2 000 mètres, conclut Virginie Thierry. Ce mix de flotteurs nous permettra d’établir plus finement le bilan thermique de l’océan global car une partie de la chaleur reçue par l’océan demeure indétectée à ce jour ».   

Lire l’article complet publié dans Journal of Geophysical Research Oceans : ISOW spreading and mixing as revealed by Deep-Argo floats launched in the Charlie Gibbs Fracture Zone

Le réseau de flotteurs Euro-Argo

Lancé en 2000 par la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco (COI) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le programme international Argo est le premier réseau global d’observation in-situ des océans. Il permet d’observer, comprendre et prévoir le rôle de l’océan sur le climat de la planète. Grâce à Argo et aux observations de surface des satellites, les scientifiques ont déjà pu affiner considérablement les estimations du stockage de chaleur par les océans. Ce paramètre est un facteur déterminant pour estimer l’ampleur du réchauffement climatique et pour mieux comprendre les mécanismes de la hausse du niveau moyen des mers.

Euro-Argo est la contribution européenne au réseau international Argo, constitué de près de 4 000 flotteurs autonomes qui mesurent en temps réel la température et la salinité de l’océan. Ces flotteurs sont déployés à l’échelle de la planète, depuis la surface, jusqu’à 2 000 ou 4 000 mètres de profondeur (voire 6 000 mètres pour quelques-uns). Euro-Argo s’engage d’ores et déjà dans la transition vers un nouveau design « global, profond et multidisciplinaire ». Dans cette perspective, il opère la nouvelle phase d’Argo, avec une extension aux plus grandes profondeurs et aux régions d’intérêt spécifique pour l’Europe (couverture des zones polaires, mers marginales, zones côtières). Désormais, le réseau intègre aussi une composante biogéochimique : certains flotteurs sont équipés de capteurs de mesure de la concentration en oxygène, en Chlorophylle a, en nitrates et en particules en suspension mais aussi du pH, et de la pénétration de la lumière.

Créé en 2014, l’ERIC Euro-Argo est une structure européenne qui a pour objectif d’optimiser, de pérenniser et de renforcer la contribution de l’Europe au programme Argo. Elle assure ainsi un rôle de coordination et est en charge de l’achat et du suivi de flotteurs européens, avec l’ambition de maintenir ¼ du réseau global. L’infrastructure, dont le siège est situé au centre Ifremer de Brest, compte aujourd’hui 12 pays Membres (Allemagne, Bulgarie, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni).

L’Ifremer participe à ce grand programme notamment en maintenant 10 % du réseau, en hébergeant un des deux centres mondiaux d’analyse et de stockage des données Argo et l’ERIC Euro-Argo depuis sa création.

En savoir plus : Comment observe-t-on les océans ? Le réseau de surveillance Argo

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