Archive d’étiquettes pour : changement climatique

Élodie Fleury, Chercheur Ifremer en écophysiologie au LEMAR

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Je suis diplômée d’une école d’ingénieurs, l’INSA de Lyon, spécialité bioinformatique et modélisation. J’ai réalisé mon stage de fin d’études à l’Ifremer de Tahiti pour caractériser l’expression et la fonction de gènes impliqués dans la formation de la structure de la nacre chez l’huître perlière, ce qui m’a donné envie de poursuivre en thèse. J’ai donc fait un doctorat à l’Ifremer de Brest sur l’exploration fonctionnelle de gènes différentiellement exprimés entre les souches d’huîtres creuses résistantes et sensibles à la mortalité estivale avec Arnaud Huvet à l’issue de ce stage. Ce travail a contribué au développement d’outils de génomique spécifiques à l’huître Crassostrea gigas. Plus précisément, un séquençage a été réalisé, permettant l’obtention d’environ 30 000 gènes assemblées dans une base de données et 10 000 d’entre eux ont été utilisées pour produire la première puce à ADN spécifique de C. Gigas, permettant la comparaison transcriptomique des lignées d’huîtres Résistantes et Sensibles à la mortalité estivale. Après cette thèse, j’ai fait un contrat postdoctoral de 8 mois au LEMAR pour savoir si la reproduction engendre un stress oxydatif et énergétique chez l’huître, via l’étude de plusieurs marqueurs dédiés durant un cycle complet de reproduction. Puis j’ai fait un autre post doc à l’Université de Laval au Québec pour caractériser les bases génétiques de la variation phénotypique observée chez deux populations divergentes du grand corégone (Coregonus clupeaformis), l’écotype limnétique (nain) ainsi que l’écotype benthique (normal). Ce post doc a été écourté car j’ai été recrutée en CDI à l’Ifremer de la Trinité-sur-Mer en mars 2011.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Pour anticiper la fermeture du site de la Trinité-sur-Mer ou j’ai passé 5 ans, j’ai candidaté et obtenu le poste de responsable du laboratoire de physiologie des invertébrés, l’unité même où j’avais fait ma thèse. J’ai ainsi pu intégrer le LEMAR pour ma plus grande joie et rejoindre une équipe beaucoup plus complète et nombreuse, avec un énorme panel de compétences disponibles. Une sorte de retour aux sources pour l’étudiante que j’étais, avec un peu plus de rides et d’expérience.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je coordonne à l’Ifremer un réseau national, ECOSCOPA, qui étudie l’influence de l’environnement sur le cycle de vie de l’huître creuse, via 8 sites positionnés du Nord au Sud de la France. J’interviens dans des projets de recherche qui ont tous un point commun : étudier les interactions entre les bivalves et leur environnement en conditions naturelles ou dans un contexte d’élevage aquacole. Ces travaux contribuent à comprendre l’impact du changement climatique et des pollutions anthropiques sur les mollusques. Par exemple, je vais prochainement travailler sur l’impact de la pollution lumineuse, afin de savoir si elle peut perturber le rythme biologique des organismes marins vivant dans les environnements côtiers et les conséquences éventuelles sur la physiologie, les défenses immunitaires des huîtres.

J’ai également des missions d’encadrement de doctorants, de stagiaires et d’enseignement à l’Institut Agro Rennes-Angers par exemple.

Enfin, je participe à la médiation scientifique qui m’amène à me déplacer dans des établissements scolaires afin de sensibiliser les élèves du primaire au lycée et de participer à des manifestations nationales telles que la Fête de la science et la Nuit européenne des chercheurs. Cette année, Océanopolis m’a proposé d’être ambassadrice pour la fête de la science en Finistère. Ce qui m’a permis d’inaugurer la fête de la science à Brest sur le thème Science et sport.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Il y en a deux qui m’ont particulièrement marquées.

La première, je suis en thèse, je dois donner mon premier cours à des étudiants en fac de médecine qui ont quasiment le même âge que moi, et je suis donc assez stressée. J’ai imprimé des publications que je dois distribuer afin qu’on les analyse ensemble, tout est prêt, bien ordonné et soigneusement agrafé. J’arrive à la fac, il pleut des cordes (fait rarissime), je sors de ma voiture avec mes publis sous le bras, et je cours pour me mettre à l’abri dans le bâtiment. Mais là… je glisse, je fais un énorme vol plané sur le parking, pour finir étalée de tout mon long. Je suis donc arrivée pour donner mon premier cours en étant trempée, pantalon déchiré, et les publis à distribuer pleines de pluie et de sang :-/ Heureusement, les étudiants m’ont apporté des compresses et des serviettes !

La seconde, je pars en congrès aux États-Unis, à Jacksonville Floride pour être exacte. J’arrive quelques jours avant pour m’imprégner de la langue, et surtout de l’accent américain, qui chez moi, n’a jamais été très bon. J’écoute la radio, je discute avec des collègues, je regarde des émissions à la TV américaine. Arrive le jour de ma conférence, que j’avais bien répétée, et je dois parler de différents lots d’huîtres, que l’on suit pour comparer les évolutions de poids. Ce qui en anglais fait : « …different batches of oysters, which are monitored to compare weight trends ». Sauf que mon super accent m’a fait prononcer trois fois de suite « bitches » au lieu de « batch » : ce sont les yeux tout ronds de l’assemblée qui m’ont fait prendre conscience de mon erreur. Je me suis excusée en expliquant que les bitches n’étaient pas le sujet d’aujourd’hui et tout le monde a explosé de rire ! Des années plus tard, les personnes présentes au congrès me disent encore « hello bitch » !

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Lors d’une expérimentation, où l’on devait faire des prélèvements toutes les deux heures, nuits comprises. Au début, le côté atypique de la situation fait sourire et dynamise l’équipe, mais sur la fin, lorsque le réveil sonne à 4h30 et que l’on doit se remettre en marche pour faire les prélèmevents, ça devient un peu plus compliqué. C’est comme cela que j’ai renversé 500 ml de larves sur la tête de mon collègue qui tenait le bécher en bas. Rien de bien grave, ni pour lui, ni pour la manip, mais le fou rire qui a suivi m’a fait prendre conscience que j’étais vraiment à ma place. Que c’était ces moments atypiques et intenses, avec des gens assez passionnés pour se réveiller toutes les 30 minutes pour prélever des huîtres que je voulais vivre, encore et encore.

Et un autre souvenir plus récent, ce sont les 50 ans de l’Institut Agro Rennes-Angers. Je suis conviée à Rennes pour participer à une table ronde sur les enjeux de l’ostréiculture face au changement climatique, dans un amphi assez rempli. Les séances d’échanges se terminent, je rejoins l’ensemble des personnes présentes pour faire la pause café, et là, je me retrouve à côté d’Isabelle Autissier, présente dans l’assemblée car ancienne élève de l’Agro. Et là, d’imaginer que cette personne dont j’ai lu tous les livres, suivi tous les exploits (c’est la première femme française à avoir accompli un tour du monde en solitaire à la voile) était en train de m’écouter, j’ai ressenti une grande part de fierté et d’humilité à la fois.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Quand j’étais jeune, c’était la danse classique (j’ai fait le conservatoire de Paris), je voulais en faire ma vie mais comme vous voyez, ce n’est pas le cas…

Mais la passion qui m’est restée depuis toujours, c’est la voile. Naviguer sur un bateau, seule, à plusieurs, loin, ou près des côtes, dans la pétole ou dans le vent fort, c’est là que je me sens le mieux. Mon rêve serait de partir plusieurs mois en mer, pour une transatlantique, voir plus… !

As-tu une devise ?

« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez donc l’ignorance » Abraham Lincoln.

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Jocelyne Fleury

Sebastien Hervé

Aude Jolivel

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Élodie Fleury / Ifremer

Mini-conférences et débat sur l’observation de l’océan à Brest le mercredi 15 novembre 2023

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La soirée « L’observation de l’océan à Brest, au service de demain » aura lieu à 18h à Brest à la fac de lettres, salle Yves Moraud.

Tout à la fois victime et modulateur du changement climatique, l’océan est au cœur des recherches actuelles des scientifiques brestois du CNRS-INSU et de l’UBO. Son observation s’avère donc cruciale. Meilleure compréhension de sa dynamique et des impacts de son réchauffement, anticipation des risques côtiers : des chercheurs de l’IUEM livreront les clés de leur domaine d’études, à travers 3 interventions courtes et grand public, suivies d’une séance d’échanges avec la salle.

  1. La dynamique de l’océan au cœur de la recherche actuelle sur le changement climatique en coursFlorian Sevellec, chercheur CNRS au LOPS

L’activité humaine induit des changements climatiques, dont le réchauffement est une conséquence emblématique. Néanmoins ces changements ne se font et ne se feront pas de façon monotone, mais comme une tendance de fond modulée par des événements la renforçant ou la ralentissant. En tant que composante « lente » du climat, l’océan est un acteur clef de ces modulations. Ainsi, comprendre la dynamique de l’océan et ses conséquences est au cœur de la recherche actuelle sur le climat et son devenir.

  1. Le programme Argo : quadriller l’océan pour observer, comprendre et prévoir le rôle de l’océan sur le climat Nicolas Kolodziejczyk, enseignant-chercheur UBO au LOPS

Le programme Argo est un réseau d’observation international et global, composé de près de 4 000 flotteurs profileurs robotisés et autonomes, mesurant chacun la température et la salinité de l’océan depuis plus de 20 ans. Argo a révolutionné l’océanographie physique en fournissant des données permettant de nombreuses découvertes scientifiques, l’amélioration des prévisions météo et océaniques ainsi que les projections climatiques.

  1. L’observatoire intégré des risques côtiers OSIRSIC : un dispositif co-construit entre gestionnaires et scientifiques Nicolas Le Dantec, enseignant-chercheur UBO à Geo-Ocean

« La gestion des risques côtiers est un sujet qui préoccupe de plus en plus les acteurs des territoires littoraux. OSIRISC aborde cette question avec une approche systémique, en intégrant les facteurs naturels et ceux liés aux activités humaines pour mieux comprendre leurs conséquences en termes de vulnérabilité. Parallèlement à l’intérêt de mettre en place des séries d’observation à long terme répondant à des problématiques de recherche, OSIRISC s’applique à co-construire un dispositif d’observation collaborative. Il met également à disposition des gestionnaires praticiens des risques côtiers un outil d’aide à la décision, en mesure d’orienter les stratégies de gestion des risques vers une meilleure résilience. Alliant observation, formation et recherche dans un cadre interdisciplinaire, OSIRSIC s’appuie sur l’ensemble des dimensions de l’OSU-IUEM pour répondre à la fois à des questions scientifiques et à des enjeux de société.

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Christoffer Engström

Sébastien Hervé / UBO

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Cécile Nassalang / CNRS

 

 

 

 

 

 

 

2ème édition d’ISblue COP : une réussite pour la simulation d’une Conférence pour le climat

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Dans le cadre de la COP27 (Conférence des Parties n°27) et de l’AAP Formation ISblue, Quentin Millière, Riwalenn Ruault, Pauline Letortu et Adélie Pomade, ont organisé le 15 novembre une simulation de négociations et de conférence de presse pour un accord sur le climat, avec les étudiant.e.s de Licence et de Master de l’UBO : « ISblue COP » à l’IUEM. Pour la seconde année consécutive, cet évènement a réuni 122 étudiant.e.s de l’UE Sciences & Société, 71 étudiant.e.s d’Inter SML, les 27 étudiant.e.s de Licence 3 et les 50 élèves du lycée de l’Harteloire autour des enjeux du changement climatique.

La pluridisciplinarité et le multiniveau en lien avec les grands enjeux sociétaux face au changement climatique et avec les objectifs du développement durable ont façonné les semaines de travaux préparatoires et la journée de restitution qui a été marquée par :

  • La restitution des étudiant.e.s de Master 1 (responsables : Frédérique Alban, Grégory Charrier, Olivier Gauthier et Riwalenn Ruault) de l’IUEM qui ont travaillé autour de la problématique : « la vulnérabilité des socioécosystèmes face au changement climatique »,
  • La simulation des négociations réalisée par les étudiant.e.s de Master 2 de l’IUEM,
  • La conférence de presse, où les « journalistes », incarnés par les étudiant.e.s de Licence 3 Géographie (responsable : Pauline Letortu), ont pu interagir avec les étudiant.e.s de Master 2 autour des thématiques abordées.

Un événement bien préparé

Des problématiques comme les contraintes, les critères et les compensations de la mise en place d’aires marines protégées, la réduction de la pollution du secteur de la pêche ou encore la gestion du sol et de l’énergie le long du continuum terre-mer ont été approfondies par les étudiant.e.s de licence et de Master.

Dans l’UE Sciences & Société (responsable : Adélie Pomade), les étudiant.e.s de Master 2 encadrés par des doctorants ont incarné différents rôles de négociateurs tel que des États de l’Alliance SEA-EU, des ONG, des entreprises multinationales, des minorités et des citoyens des États représentés. Pendant huit semaines, ils ont préparé leurs travaux qui ont servi d’arguments concrets lors des négociations autour des points clés des objectifs du développement durable (ODD). La finalité des négociations était d’aboutir à un accord commun en respectant les cibles des ODD émergeant des explorations des différentes problématiques.

Dans l’UE « Terrain » (responsable : Pauline Letortu), les étudiant.e.s de Licence 3 de géographie ont endossé le rôle de médias aux lignes éditoriales variées (scientifique, généralistes ou engagé entre autres) et avaient comme objectif de produire des questions, de les poser aux étudiant.e.s de Master 2 et de se servir de leurs réponses pour créer un rendu journalistique de format libre (article, vidéo, podcast…) en accord avec la ligne éditoriale choisie.

Dans le détail de la journée de restitution, la matinée du 15 novembre était consacrée à la simulation des négociations. En fin de matinée, un document comprenant les points d’accords, de divergence et les commentaires additionnels de ce temps d’échange a été rédigé. Le lancement de la simulation de conférence de presse de l’après-midi a été marqué par le retour d’expérience de deux étudiantes de Master 2 sur la COP27, en direct depuis Charm el-Cheikh en Égypte. Ensuite, chaque groupe d’étudiant.e.s a présenté les résultats des négociations de la matinée en fonction de leur problématique et de leur ODD. Un temps d’échange était ensuite prévu pour que les étudiant.e.s de licence puissent poser leurs questions.

Une rencontre entre étudiants et lycéens

Cet évènement, relayé dans l’agenda COP de Brest Métropole, était également ouvert au public l’après-midi lors de la simulation de la conférence de presse. De ce fait, 50 lycéen.ne.s accompagné.e.s de leur enseignante, Mme Stervinou, ont pu assister à la restitution des négociations, aux interactions entre étudiant.e.s et échanger directement avec eux de manière informelle. Cette rencontre a permis de renforcer le lien lycée-université.

En parallèle, l’entièreté du programme de l’après-midi a été retransmise en direct à l’espace COP Glaz. Des associations locales portées sur l’environnement, le développement durable et la transition énergétique sont venues présenter leurs actions au public.

Cette seconde édition d’ISblue COP et de cette version de l’UE Sciences & Société fut très enrichissante et stimulante pour nous tous, la troisième édition aura lieu au mois de novembre 2023, en parallèle de la COP28.

Un grand merci à l’équipe organisatrice de l’évènement (Q. Millière, R. Ruault, A. Pomade, P. Letortu), à l’ensemble des membres du jury pour l’évaluation des étudiant.e.s (A. Pomade, A. Choquet-Sauvin, A. Penaud, C. de Boyer Montégut, F. Alban, G. Charrier, G. Roullet, G. Martin-Bailly, I. Peuziat, J. Deverchère, N. Le Corre et P. Letortu), à Anne-Marie Tréguier pour son retour d’expérience en tant que coauteure d’un rapport du GIEC, à Apolline Jesiolowski et Izia Colineaux pour leur témoignage et aux étudiant.e.s pour leur bel investissement.

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Sébastien Hervé / UBO

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Quentin Millière / UBO

Riwalenn Ruault / UBO

Pauline Letortu / UBO

Adélie Pomade /  UBO

Sally Close, Enseignante-chercheuse en océanographie physique au LOPS

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai fait ma thèse sur la variabilité des masses d’eau dans l’océan Austral à partir des observations des données Argo et des capteurs sur les éléphants de mer au National Oceanography Centre (NOC) à Southampton. J’ai étudié les impacts du changement climatique dans cette région. J’ai eu l’occasion de participer à une campagne en Antarctique pendant ma thèse. Ensuite, j’ai réalisé un postdoc en Belgique à l’Université catholique de Louvain pendant deux ans. Je travaillais sur la glace de mer en Antarctique pour comprendre sa variabilité décennale : Quelles sont les sensibilités à long terme de la glace de mer. Mon 2ème postdoc, de trois ans ½, s’est déroulé à Paris  au LOCEAN à l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) à Sorbonne Université (anciennement UPMC). J’ai examiné les glaces de mer en Arctique à l’aide d’observations. Il s’agissait de décrire l’impact de l’atmosphère sur la variabilité récente de la glace de mer. Ensuite, j’ai effectué un 3ème postdoc à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) de Grenoble dans l’équipe MEOM au cours duquel j’ai un peu changé de sujet de recherche. Nous analysions un ensemble de 50 simulations, en changeant uniquement les conditions initiales du modèle, ce qui permet une meilleure vision des états possibles depuis les 50 dernières années. Ainsi, ces modèles permettent de mieux interpréter les observations pour comprendre les impacts du changement climatique, par exemple.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Suite à un concours de maître de conférences, j’ai intégré le LOPS, et donc naturellement l’IUEM.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Côté enseignement, je participe à la formation des M1 et M2 en océanographie physique au sein du Master Marine Sciences sur une variété de sujets : analyse des données jusqu’à la circulation générale de l’océan. En M2, j’interviens aussi en particulier sur le parcours de sciences de données océaniques, il s’agit d’une coopération entre l’UBO, l’IMT Atlantique et l’ENSTA Bretagne.

J’enseigne aussi en licence, surtout en L1, dans le département de physique de l’UBO.

Côté recherche, je suis dans la continuité de ce que je faisais à Grenoble. Je participe actuellement à un projet qui s’appelle IMHOTEP dont le but est de mieux comprendre les impacts de la variabilité interannuelle des débits fluviaux et de la fonte du Groenland sur la circulation océanique. Je travaille sur des estimations statistiques qui devraient nous permettre de mieux interpréter les simulations qui ont été produites dans le cadre du projet. Une partie de la variabilité océanique est aléatoire : mon objectif est de mieux décrire puis d’atténuer l’amplitude de cette partie pour pouvoir mieux détecter l’influence des changements d’eau douce dans ces simulations.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

La campagne à laquelle j’ai participé pendant ma thèse était dans le passage de Drake. C’est une région où il y a souvent des tempêtes, parfois assez violentes. Un jour, on a appris qu’il y avait une dépression atmosphérique impressionnante à l’approche. Finalement, quand elle est arrivée, la pression a tellement chuté que l’enregistreur de pression n’a pas pu le supporter : le stylo a sauté en arrivant au fond du tambour. Mais la tempête n’a pas été particulièrement remarquable finalement !

Quel ton plus beau souvenir de boulot ?

Mes premières expériences d’enseignement. Je me souviens que dans le cadre d’un TD en 2ème ou 3ème année de thèse, j’ai été ravie de me sentir utile.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La randonnée.

As-tu une devise ?

« What’s for you won’t go by you », Dicton du nord de l’Angleterre.

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Gurvan Cloarec

Sally Close / UBO

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Sally Close / UBO

 

 

 

Le recul du littoral breton, une problématique importante face aux changements climatiques

La problématique actuelle de l’érosion côtière, bien visible sur le territoire breton, conduit les scientifiques à améliorer leurs connaissances sur l’évolution des littoraux. De nombreuses études ont montré que les processus qui gouvernent les évolutions des côtes d’accumulation (les avant-plages, les plages de sables et de galets, et les dunes qui les prolongent sur le continent) sont largement dépendants des échelles spatio-temporelles des observations effectuées. Dans les années 1980, 5 échelles d’observations temporelles ont été définies. Le long terme est utilisé pour décrire les évolutions à l’échelle pluridécennale, tandis que les méso et moyen termes sont employés pour caractériser les échelles décennale et pluriannuelle. Le court terme définit l’échelle saisonnière et le terme événementiel est associé aux événements de tempête qui ne durent que quelques heures. Plusieurs problématiques concernent ces échelles temporelles. Premièrement, il est difficile de décrire les changements morphologiques d’une zone littorale lorsque celle-ci est soumise à des processus opérant à plusieurs échelles de temps. Deuxièmement, les événements de courte durée et, généralement, de forte intensité peuvent avoir un impact conséquent et parfois discordant par rapport aux variations enregistrées sur le long terme.

En dépit des difficultés rencontrées dans l’utilisation des échelles spatio-temporelles, leur prise en compte est importante. En effet, la compréhension des processus observés et associés à chaque échelle est devenue essentielle pour prédire l’évolution morpho-sédimentaire du domaine côtier afin d’améliorer la gestion des littoraux. C’est pourquoi ces travaux visent à caractériser la dynamique des accumulations côtières bretonnes, et plus particulièrement celles des systèmes plages/dunes, des plages de sables et de galets et des cordons de galets.

La Bretagne, située à l’extrémité occidentale de la France métropolitaine, compte 2 470 km de côtes répartis sur 3 façades maritimes, nord, ouest et sud. Cette côte est accidentée et présente une alternance de rivages rocheux et de baies constituées de sables et/ou de galets. On y dénombre de nombreuses cellules littorales avec une diversité d’environnements lithologiques et morphologiques, d’hydrodynamisme et de nature des fonds.

Figure 1 : Localisation et granulométrie des côtes d’accumulation le long de la Bretagne. La longueur du littoral couverte par chaque classe granulométrique et les pourcentages correspondants sont donnés pour chacun des départements bretons (Stéphan et al., 2019).

Ces côtes se composent à 71 % de plages sableuses (principalement composées de dunes situées dans le Finistère et le Morbihan), 16 % de plages de galets (Côte d’Armor : 37,5 % et Finistère : 22,5 %) et 13 % de plages mixtes composées de sables et de galets (Figure 1). L’influence des agents hydrodynamiques comme la marée et la houle y est prédominante. La marée, de type méso à macrotidale, présente des variations importantes entre le nord-est et l’ouest. Le marnage maximal atteint 14 m lors des marées de vive-eau dans la baie du Mont-Saint-Michel. Il diminue progressivement vers l’ouest et le sud pour atteindre une valeur minimale de 3,3 m dans le golfe du Morbihan. La houle y est de forte énergie avec des variations saisonnières importantes à l’Ouest. Les houles hivernales d’ouest-nord-ouest dépassent régulièrement 5 m de hauteur. Depuis le XVIIIe siècle, les activités humaines n’ont cessé d’impacter l’hydrodynamisme et les transferts de sédiments littoraux par la construction d’infrastructures de défense (digues, épis…) mais aussi par l’exploitation des ressources en sable et galets disponibles dans la zone côtière.

Figure 2 : Méthodologie d’analyse des changements du trait de côte à long, moyen et court terme (Stéphan et al., 2019).

Afin de caractériser les évolutions morphodynamiques des côtes d’accumulations bretonnes, un suivi du trait de côte de différentes plages, a été réalisé à plusieurs échelles de temps. Le suivi à long terme a été réalisé sur 652 plages à partir de la comparaison de photographies aériennes provenant de la base de données IGN (Institut Géographique National), BDORTHO® Historique de 1948 ou de 1952, et de BD ORTHO®2010 de 2006 ou 2009. Le suivi à moyen terme a été mené sur 5 plages représentatives de l’ensemble des côtes bretonnes, sur lesquelles l’évolution du trait de côte a été retracé par comparaison de photographies aériennes (IGN) prises tous les 5 ans sur une période de 60 ans (1948-2013). Le suivi à court terme a été effectué sur 11 sites d’études à partir de mesures topo-morphologiques réalisées à hautes fréquences, au tachéomètre ou au DGPS (Differential Global Positioning System), sur une période allant de 1998 à 2017 (Figure 2). L’identification du trait de côte, pour le suivi de l’évolution littorale, peut s’avérer complexe, car celui-ci peut apparaitre sous plusieurs formes (dunes, plages, falaises). Afin de faciliter sa détermination, il est généralement classé en 3 grandes catégories suivant des limites morphologiques, biologiques et hydrologiques. Dans le cas présent, les limites ont été définies à partir de la morphologie du terrain correspondant à la ligne de végétation (la plus proche de la mer ou supratidale), les escarpements d’érosion ou encore la ligne de crête des cordons de galets.

Cette étude est la première à référencer les variations du trait de côte sur les 60 dernières années à l’échelle des plages de la Bretagne. Plusieurs tendances ont été identifiées lors de l’analyse morpho-dynamique du trait de côte aux différentes échelles de temps. L’analyse à long terme (Figure 3) a permis de mettre en évidence que 35 % des plages de sables et de galets sont en érosion, 38 % sont stables et 27 % en accrétion. Les phénomènes d’érosion les plus marqués sont identifiés au niveau des cordons de galets, probablement en raison d’un manque d’apport sédimentaire au niveau de la région Bretagne. Les changements à long terme des plages sableuses sont plus contrastés et tout indique que la présence de stocks sableux au large permettrait leur rechargement en sédiment. Les impacts anthropiques ont localement aggravé l’érosion ou, au contraire, favorisé l’accrétion des plages sans pour autant que l’on soit capable de les quantifier à l’échelle régionale.

Figure 3 : Évolution à long terme du trait de côte (1949-1952 et 2006-2009) de 652 plages bretonnes. Les lettres, de A à U, correspondent aux plages présentant des changements significatifs (Stéphan et al., 2019).

Les analyses à moyen terme (Figure 4) montrent que les plages ont connu un recul important du trait de côte. Il est quasi-régulier pour certaines, ou interrompu par des périodes de stabilité pour d’autres. Quelques-unes des plages étudiées montrent des changements plus complexes, caractérisés par la succession de périodes de retraits et d’avancées significatives reflétant l’alternance de courtes périodes d’érosion puis d’accumulation des systèmes plage/dune. Six périodes d’érosion majeures ont été identifiées de 1962 à 2014 (1962-1968, 1977-1978, 1980-1985, 1987-1990, 1993-1997, et 2013-2014), en lien avec l’augmentation de la fréquence des niveaux d’eau extrêmes. Cela démontre que les changements du trait de côte à moyen terme sont intimement liés aux variations météo-océaniques.

Figure 4 : Changements à moyen terme du littoral le long de la côte bretonne. (a) Variabilité temporelle au cours des dernières décennies pour cinq plages représentatives. (b) périodes dominées par l’accrétion/stabilité et périodes dominées par l’érosion pour les cinq plages étudiées. (c) Fréquence annuelle (moyenne mobile sur trois ans) des niveaux d’eau dépassant les quantiles suivant, Q 99% (1% des niveaux d’eau les plus hauts), Q 99,5% (0,5 % des niveaux d’eau les plus hauts) et Q 99,9% (0,1% des niveaux d’eau les plus hauts) entre 1948 et 2016 dans le nord-ouest de la Bretagne (Stéphan et al., 2019).

L’analyse à court terme renforce ces résultats en montrant également le lien étroit entre les périodes d’érosion et les événements tempétueux. Les périodes d’accrétion ou de stabilité sont, quant à elles, associées à des périodes plus calmes. Depuis 1998, cinq événements tempétueux majeurs et très érosifs ont été identifiés. Les tempêtes de l’hiver 2013-2014 apparaissent comme les plus morphogènes.

Ainsi les principales périodes d’érosion côtière en Bretagne au cours des 60 dernières années sont associées avec une augmentation de la fréquence des niveaux marins extrêmes et la raréfaction des apports en matériel sédimentaire ; à moyen terme, l’évolution des accumulations littorales est contrôlée par la variabilité météo-océanique ; enfin, à court terme elle est liée aux événements tempétueux significatifs. L’identification des processus, qui jouent un rôle dans les variations de la position du littoral, est une clé de compréhension pour une meilleure gestion des évolutions des accumulations littorales bretonnes. Cette connaissance devient particulièrement importante dans un contexte de changement climatique associé à l’élévation du niveau de la mer et à l’augmentation des événements tempétueux morphogènes.

Médiation scientifique

Assurée par Belleney Déborah, doctorante de l’École Doctorale des Sciences de la Mer et du Littoral (EDSML – Université de Bretagne Occidentale), en 3ème année de thèse en Géographie au sein du laboratoire Littoral, Environnement, Géomatique, Télédétection (LETG), à l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM).

L’article 

Stéphan, P., Blaise, E., Suanez, S. S., Fichaut, B., Autret, R., Floc’H, F., Madec Cuq, V., Le Dantec, N., Ammann, J., David, L., Jaud, M., & Delacourt, C. (2019). Long, medium, and short-term shoreline dynamics of the Brittany coast (Western France). Journal of Coastal Research, Special Issue No. 88, 89‑109.

Les auteurs 

L’article présenté est le travail de Pierre Stéphan (LETG – Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique), Emmanuel Blaise (LIENSs – LIttoral ENvironnement et Sociétés – UMRi 7266 ), Serge Suanez (LETG – Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique), Bernard Fichaut (LETG – Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique), Ronan Autret (LETG – Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique), France Floc’h (LGO – Laboratoire Géosciences Océan ), Véronique Madec Cuq (LETG – Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique), Nicolas Le Dantec (LGO – Laboratoire Géosciences Océan et Cerema – Centre d’Etudes et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement), Jérôme Ammann (LGO – Laboratoire Géosciences Océan ),  Laurence David (LETG – Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique), Marion Jaud (IUEM – Institut Universitaire Européen de la Mer ), Christophe Delacourt (LGO – Laboratoire Géosciences Océan).

La revue 

« Journal of Coastal Research » ou JCR est une revue scientifique internationale consacrée à la recherche sur les études côtières et est publiée par la Coastal Education and Research Foundation (CERF). Le JCR englobe tous les sujets relatifs aux environnements naturels et aménagés (eau douce, saumâtre ou marine) et à la protection/gestion de leurs ressources à proximité des côtes.

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Adeline Maulpoix / CNRS

Contacts

Déborah Belleney / UBO

Les auteurs (voir annuaire de l’IUEM)

 

 

 

ISblue COP et Formation ISblue

Dans le cadre de la COP26 (Conférence des Parties n°26) et de l’Appel à projets (AAP) Formation ISblue, Quentin Millière, Riwalenn Ruault, Pauline Letortu et Adélie Pomade, ont organisé le 16 novembre une simulation de négociations et de conférence de presse pour un accord sur le climat, avec les étudiants de licence et de master de l’UBO : « ISblue COP ». Cet événement autour de l’enjeu du changement climatique a réuni 278 étudiants, dont les 135 étudiants de l’Unité d’Enseignement (UE) Sciences et Sociétés, les 97 étudiants d’Inter Sciences de la mer et du littoral (SML) et les 46 étudiants de Licence 2.

Cette journée était basée sur la transdisciplinarité et le multiniveau en lien avec les grands enjeux sociétaux face au changement climatique et avec les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Elle a été marquée par :

  • la restitution des étudiants de Master 1 (responsables : Frédérique Alban, Grégory Charrier et Olivier Gauthier) de l’IUEM qui ont travaillé autour de la thématique : « la vulnérabilité des socio-écosystèmes face au changement climatique »,
  • la simulation des négociations réalisée par les étudiants de Master 2
  • la conférence de presse, pour laquelle les « journalistes », représentés par des étudiants de L2 géographie, avaient aussi travaillé sur cette thématique.

Des problématiques comme la durabilité d’une ville côtière (ODD 11), la labellisation des systèmes alimentaires (ODD 12) ou encore la question du recours à la géo-ingénierie dans un contexte de changement climatique (ODD 13) ont été approfondies par les étudiants de licence et de master.

Dans l’UE Sciences & Sociétés (responsable : Adélie Pomade), les étudiants de Master 2, encadrés par des doctorants, ont incarné différents rôles de négociateurs tels que des États, des ONG et des entreprises multinationales. Ils ont préparé en conséquence leurs travaux qui ont servi d’arguments concrets autours des points clés des objectifs du développement durable. La finalité de ces négociations était d’aboutir à un accord commun et compatible avec les ODD, émergeant des explorations des différents problématiques. Or la négociation n’est pas une tâche aisée !

Dans l’UE Climatologie (responsable : Pauline Letortu), les étudiants de licence 2 de géographie jouaient le rôle de médias spécifiques (médias traditionnels, scientifiques, modernes ou engagés) et avaient comme objectif de produire des questions qui nourriraient un article ou une vidéo en accord avec les codes du média choisi.

Dans le détail, la matinée du 16 novembre était consacrée à la simulation des négociations. En fin de matinée, un document comprenant les points d’accords, de désaccords et les commentaires additionnels de ce temps d’échange a été rédigé. L’après-midi, durant la conférence de presse, chaque groupe d’étudiants a présenté les résultats des négociations en fonction de leur ODD et de leur problématique. Ils ont pu ensuite répondre aux questions des journalistes incarnés par les étudiants de Licence 2. Cette journée fut stimulante et enrichissante pour nous tous, une version COP27 est donc à l’étude pour aller encore plus loin !

Un grand merci à l’équipe organisatrice de l’évènement (Q. Millière, R. Ruault, A. Pomade, P. Letortu), à l’ensemble des membres du jury pour l’évaluation des étudiants (A. Pomade, F. Alban, E. Leproust, G. Charrier, G. Martin-Bailly, J. Deverchère, L. De Montbron, M. Kernec, O. Gauthier et P. Letortu), à Frédéric Jean et à Yves-Marie Paulet pour leurs discours et aux étudiants pour leur investissement.

 

Pour en savoir plus : Article Ouest-France « Près de Brest, des étudiants du Technopôle rejouent la Cop26 ».

 

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Riwalenn Ruault / UBO

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Quentin Millière / UBO

Riwalenn Ruault / UBO

Pauline Letortu / UBO

Adélie Pomade / UBO

 

Dans le cadre de la COP 26 : L’AGORA GLAZ au sein de l’IUEM !

La 26ème COP sur le climat s’est déroulée du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow, sous présidence britannique. L’Agora Glaz, installée dans le hall d’entrée de l’IUEM, a permis de faire vivre en direct les événements majeurs en lien avec l’océan qui se sont déroulés au cours de cette COP26, et d’initier des discussions informelles avec des experts locaux (Denis Bailly (AMURE), Céline Liret (Océanopolis), Camille Richon (LOPS), Anne-Marie Tréguier (LOPS), Olivier Ragueneau (LEMAR), Pierre Tandeo (IMT Atlantique),Yves-Marie Paulet (UBO), Fanny Châles (AMURE) et Bleuenn Guilloux (AMURE) et la communauté du Technopôle.

L’objectif de l’Agora Glaz était de favoriser le dialogue au sein de la communauté locale sur cet événement à fort enjeu international et d’en décrypter les coulisses notamment grâce aux envoyés spéciaux de l’UBO (Yves-Marie Paulet, Fanny Châles et Bleuenn Guilloux).

Vous pouvez retrouver tout le programme, les replays et des liens vers les décisions majeures ici.

Voici, en quelques lignes, les décisions majeures en lien avec l’océan :

• Le Pacte climatique de Glasgow, adopté lors de la COP26, reconnaît désormais l’océan dans le cadre de la CCNUCC (Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), avec une invitation à tous les axes de travail et organes constitués à réfléchir à la manière d’intégrer et de renforcer l’action fondée sur l’océan.

• Dans son préambule, le pacte souligne « l’importance d’assurer l’intégrité de tous les écosystèmes, y compris dans les forêts, l’océan et la cryosphère, et la protection de la biodiversité… lors de la prise de mesures pour lutter contre le changement climatique ».

• Plus important encore, le pacte appelle à un dialogue annuel pour renforcer l’action fondée sur les océans, qui aura lieu chaque année en mai/juin à partir de 2022, avant de faire le rapport à la COP vers la fin de l’année.

• Les écologistes marins ont salué une « victoire importante et âprement disputée » car l’océan a été incorporé dans le régime des Nations Unies sur les changements climatiques. Cependant, ils avertissent que tout progrès pourrait être annulé par le manque d’action vérifiable à court terme pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

• « La pression sur l’océan continuera d’augmenter », a déclaré One Ocean Flotilla, un collectif d’organisations marines qui a souligné le besoin urgent d’une action océanique, y compris « un traité sur la haute mer robuste, la protection d’au moins 30% de l’océan mondial d’ici 2030, une réduction des autres facteurs de stress océaniques actuels, notamment la surpêche, et des menaces futures telles que l’exploitation minière en haute mer. »

Le prochain événement aura lieu ici même à Brest du 10 au 12 février 2022STAY TUNED !

 

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Joëlle Richard / UBO

Contacts

Charline Guillou / UBO

Joëlle Richard / UBO

Ce travail a été soutenu par le projet ISblue « Interdisciplinary graduate school for the blue planet » co-financé par une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme « Investissements d’avenir » intégré à France 2030, portant la référence ANR-17-EURE-0015.

Keep Calm and COP On!

Venez vivre et recréer la COP Climat à Plouzané ! Dans le cadre de la COP26 qui se tiendra à Glasgow, diverses actions vous sont proposées du 2 au 16 novembre 2021. Au programme : l’Agora Glaz dans le hall de l’IUEM du 2 au 10 novembre et  “ISblue COP” le 16 novembre au PNBI. Lire la suite

Virginie Thierry, Océanographe physicienne Ifremer au LOPS

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Je suis diplômée de l’Ecole nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique (ENSMA) en mécanique des fluides. J’ai obtenu ma thèse à Ifremer en 2000 sur l’étude de la propagation d’ondes équatoriales dans l’Atlantique à partir d’observation. Les ondes permettent de propager sur de grandes distances l’énergie apportée à l’océan par des forçages extérieurs. Pendant ma thèse, j’ai étudié comment des ondes forcées en surface par le vent se propagent en profondeur et mettent en mouvement l’océan au-delà de 2000m de profondeur.

Ensuite, j’ai fait un Postdoc à la SCRIPPS Institution of Oceanography. Je travaillais toujours sur la dynamique des ondes équatoriales mais dans le Pacifique. Cette fois, mon étude était basée sur un  modèle numérique représentatif de l’état de l’océan.

Observer, comprendre et modéliser, a toujours été au cœur de mon activité de recherche. C’est ce que j’ai fait pendant ma thèse et  mon post-doc et que j’ai poursuivi à Ifremer après mon recrutement en 2002 en tant que cadre de recherche. Cette approche est indispensable à l’heure actuelle pour évaluer et anticiper la réponse de l’océan au changement climatique.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

J’ai choisi le LPO (LOPS) car je voulais devenir océanographe et continuer mon activité de recherche sur la physique des océans ; ce qui correspondait à mon expérience, à mes études et à mes souhaits en terme de carrière. L’environnement de travail était aussi très favorable car l’IUEM est l’un des meilleurs centres français d’océanographie. Le LPO offrait aussi une opportunité d’être une océanographe aux pieds mouillés comme je rêvais d’être et donc de participer, voire même de monter des campagnes en mer et faire des observations sur le terrain.

La proximité de la mer est aussi un élément déterminant.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je suis chercheure en océanographie physique et travaille sur la dynamique du  gyre subpolaire de l’Océan Atlantique Nord. Mon activité est essentiellement basée sur l’analyse de données in situ, issues de campagnes océanographiques notamment. J’ai été chef de mission en 2015 et 2017 de deux campagnes du projet RREX pour étudier l’impact de la ride de Reykjanes (une montagne sous-marine au sud de l’Islande), sur les courants marins entre la surface et le fond.

Je travaille aussi à partir des flotteurs ARGO et suis fortement impliquée dans la contribution française à ce programme au niveau européen et international. Argo est un réseau de 4000 instruments autonomes qui mesurent la température et la salinité jusqu’à 2000 m de profondeur. Je contribue à l’extension de ce réseau vers des mesures de l’oxygène dissous et vers des mesures au-delà de 2000 m. Je suis d’ailleurs responsable du projet Argo-2030 retenu suite à l’Appel d’Offre pour les Equipements Structurants pour la Recherche (ESR/Equipex+) dont un des objectifs est de mener une expérience pilote avec des flotteurs Argo pouvant descendre jusqu’à 6000 m. Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’Equipex Naos.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Les campagnes en mer sont assez rudes, notamment les campagnes RREX au sud de l’Islande au cours desquelles nous ne voyions ni bateau ni côte pendant 1 mois. En 2015,  nous étions dans un brouillard permanent avec une température de 6°C dans l’eau et dans l’air. Quand nous nous sommes rapprochés des côtes d’Islande, nous nous sommes accordés une partie de pêche à la morue que nous avons mangée sur le bateau. C’était un petit moment de grâce apprécié par tous.

J’étais au village des sciences pendant les fêtes maritimes de Brest 2016 et j’ai vu François Hollande y faire un bain de foule. J’ai même une photo avec lui. Merci le village des sciences ! Ce n’est pas tous les jours qu’on est photographié avec un Président de la République.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Ce sont les campagnes en mer. C’est dur mais il y a une intensité professionnelle et humaine très forte que l’on ne retrouve pas ailleurs. Et puis c’est le cœur de notre métier.  Les trois campagnes pour lesquelles j’étais chef de mission, pour des raisons différentes, font partie de mes plus beaux souvenirs de boulot.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La mer fait partie de mon ADN. J’aime les activités en lien avec la mer : surf et voile.

J’aime aussi les randonnées en montagne, la force de la nature.

 

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Stéphane Lesbats / Ifremer

Ifremer – Campagne RREX

 

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Virginie Thierry / Ifremer

 

Publication de l’essai Clim-éthique

Vous vous en souvenez, pendant le confinement au printemps dernier, Olivier Ragueneau avait ouvert un blog pour publier en ligne, tous les trois jours, un chapitre de son essai intitulé :

Changement clim-éthique. « Agir Global – Penser Local » et autres retournements jubilatoires

Cet essai est publié aujourd’hui chez Librinova et disponible en version numérique ou papier ici.

Pour ceux qui n’ont pas suivi cela au printemps :

Cet essai propose un autre récit fondé sur l’idée de transformation socio-écologique. S’adapter ne suffira pas. Penser global et agir local ne suffiront pas non plus pour réconcilier le sens et l’urgence. Plusieurs pistes sont donc proposées pour agir global et refonder les rapports Nord-Sud, à partir de l’idée de dette climatique. Pour penser (le) local également, à rebours de tous les actuels replis sur soi, en particulier nos rapports à l’autre et à la nature, à la technologie et au travail. Au temps aussi, et derrière le temps… Il ne s’agira rien de moins que de passer de la croissance à l’accroit-sens et nos unis-vers-cités auront un grand rôle à jouer dans cette perspective transformatrice.

Le sommaire est toujours accessible sur le blog, de même que les billets qui accompagnaient la sortie de chaque chapitre, faisant notamment le lien avec la période que nous traversons depuis. Vous pourrez également y laisser vos commentaires pour de riches discussions sûrement.

Bonne lecture à vous !

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Sébastien Hervé / UBO

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Olivier Ragueneau / CNRS