https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2019/05/canada-saint-laurent-glace-e1557127209316.jpg
843
1500
cyven
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
cyven2019-05-06 10:00:322024-07-02 16:05:38Mesurer la glace ? pas de quoi en faire des vagues
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/12/Colloque-Ilico-2024-main.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-12-11 09:41:442024-12-11 09:46:19Colloque annuel de l’IR ILICO : Les 8 jours de l’Observation Littorale et Côtière
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/12/FFPOST2-Main.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-12-06 12:30:462024-12-06 12:30:46Troisième forum frontalier Chine-Europe sur les progrès des sciences et technologies océaniques
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/11/CNRS_Medailles_2024-main.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-11-22 11:04:332024-11-22 13:21:08Cérémonie Médailles CNRS 2024
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/11/Leaving-X-2-1.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-11-22 09:36:012024-11-22 09:42:05L’IUEM quitte le réseau social X
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/10/Silicamics4-main.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-10-23 13:44:242024-11-21 11:38:41Retour sur la conférence SILICAMICS 4
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/10/FDS2024-Main.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-10-02 17:23:222024-10-04 11:33:58l’IUEM à la Fête de la Science 2024
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/07/PHC_Maghreb-et-Toubkal-main.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-07-17 09:38:422024-11-22 09:20:12Réunions internationales des PHC Toubkal (Maroc) et Maghreb
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/07/portrait-mieszkin-sophie-1-1.jpg
421
1210
cyven
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
cyven2024-07-03 11:10:082024-11-22 09:20:29Sophie Mieszkin, Maître de conférences en écologie et physiologie microbienne au laboratoire BEEP
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/06/Podcast-ZABrI-main.jpg
423
1210
Sebastien Herve
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
Sebastien Herve2024-06-12 17:33:072024-06-21 11:58:22Podcast ZABrI : « Imaginer ensemble le futur du territoire »
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2024/02/portrait-bazin-sara-main-scaled.jpg
891
2560
cyven
https://www-iuem.univ-brest.fr/wp-content/uploads/2018/06/iuem-logo-header.png
cyven2024-05-02 14:44:382024-11-22 09:25:20Sara Bazin, Physicienne adjointe à Geo-Ocean et DA Observation à l’IUEM
Faire défiler vers le haut
Mesurer la glace ? pas de quoi en faire des vagues
Actualité archiveLa fonte inéluctable des glaces de mer rend nécessaire d’en estimer l’épaisseur. C’est possible, il suffit pour cela de mesurer les vagues…
La couverture de glace au niveau des pôles a beaucoup diminué depuis 1979, année des premières observations satellitaires, le réchauffement direct de notre atmosphère et les différents phénomènes physiques associés (modification des courants, intensification des événements climatiques extrêmes…) en sont les principaux responsables. Ainsi dans les régions polaires, les interactions entre les vagues et la glace sont de plus en plus importantes. En Arctique, l’étendue des glaces ayant considérablement diminué, la surface d’océan en eau libre a augmenté permettant aux vagues de se déployer. En Antarctique, les vagues ont un effet stabilisateur, elles viennent compresser la glace et lui opposent ainsi une résistance à l’éloignement vers l’équateur et des eaux plus chaudes où elle fondrait.
Quand les vagues arrivent à hauteur d’un objet flottant, il les réfléchit et/ou les amortit, tout comme la quantité de mouvement qu’elles transportent. Cela produit une force horizontale sur l’objet (ici la glace de mer) qui peut amener son déplacement ou sa déformation. La compression entraîne l’épaississement des couches de glace flottantes sous forme d’empilements verticaux des morceaux de glace présents dans la zone de transition entre l’océan et la banquise (cf. fig. 1), c’est la Zone Marginale de Glace (ZMG). Les morceaux de glace, formant initialement une seule couche morcelée à la surface de la mer, peuvent se retrouver compressés jusqu’à se soulever pour s’empiler sur d’autres. C’est le mouvement incessant des vagues qui favorise ce soulèvement en modifiant constamment les espacements et hauteurs des glaces flottantes. A partir d’un certain point, la force exercée par les vagues devient insuffisante pour compresser d’avantage la glace qui arrête alors d’épaissir.
L’étude présentée ici s’appuie sur la capacité de calculer la variation du mouvement de la glace à la surface de l’océan lorsqu’elle est soumise aux contraintes qui s’opposent à sa déformation : les contraintes externes sur la glace (les vagues, le vent, les courants) et la contrainte interne à la glace. Prenons l’exemple d’une boule de neige : la contrainte externe lui est imposée par nos mains qui tassent la neige tandis que la résistance de la neige au tassement, constitue la contrainte interne. L’opposition de ces deux contraintes, permet d’obtenir une boule de neige compacte, de taille constante pour une quantité de neige donnée.
Fig. 1 : Agrégation et compactage des morceaux de glace par les vagues (provenant de la gauche) vers la banquise (à droite)
Lorsque la glace ne bouge plus, on dit que le système glace-océan-atmosphère est à l’équilibre. Les contraintes externes et internes s’égalisent (la boule de neige est constituée et ne se tasse plus). Connaître la valeur de l’une des deux contraintes, c’est connaître la valeur de l’autre, on peut donc estimer les contraintes internes par des mesures extérieures (via un satellite par ex.), or comme on sait relier mathématiquement les contraintes internes à l’épaisseur de la glace, on peut alors déterminer celle-ci à partir de mesures océanographiques !
Des expériences ont ainsi été réalisées dans le parc national du Bic, véritable laboratoire naturel au long de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent (Canada). Durant l’hiver et malgré une couverture de glace presque totale, une partie du fleuve reste cependant libre de glace par l’apport en eaux plus chaudes, provenant de l’océan Atlantique. Lors d’épisodes venteux, des vagues s’y forment (ce serait impossible si toute la surface du fleuve était gelée) permettant ainsi l’étude d’une ZMG. Des mesures comparatives de courant, de vent et d’épaisseur de glace ont donc pu y être effectuées. Des bouées équipées de capteurs de mouvements et placées en différents points toujours plus éloignés du bord, ont permis d’effectuer des mesures de vagues (cf. fig. 2a) ; ce positionnement permet d’évaluer l’atténuation progressive des vagues par la glace. On observe ainsi (cf. fig. 2b) que l’énergie des vagues, mesurée pour chaque bouée, diminue à mesure qu’on s’éloigne de la zone d’eau à l’air libre, en suivant une loi de décroissance exponentielle.
En pratique, cette atténuation peut être ici associée à trois phénomènes : la réflexion des vagues sur la glace et vers le large, la dissipation de l’énergie des vagues par la turbulence (remous occasionnés par la rencontre entre les vagues et la glace) ou encore la friction entre morceaux de glace. Le premier phénomène reste négligeable car les morceaux de glaces sont de petites tailles vis-à-vis de la longueur des vagues (ce n’est pas toujours le cas). Le second n’a pas pu être mesuré durant les missions de terrain (mais compte tenu d’autres observations, il peut ne pas être négligeable). Ainsi, si l’atténuation examinée ici tient compte uniquement de la friction des glaces (troisième phénomène), il faut souligner que le résultat final est probablement sous-évalué, car l’effet de turbulence n’a pas été pris en considération.
Fig. 2a : Zone d’étude avec le parcours réalisé par les bouées lors d’une des séries de mesures. L’échelle de couleur indique le temps associé à la position de chaque bouée.
Fig. 2b : Atténuation de l’énergie E des vagues en fonction de la distance Xice au bord de glace. Plus la couleur est foncée, plus la bouée considérée se situe loin du bord.
Les mesures d’épaisseur ont été réalisées via des trous percés dans la glace, on y a introduit un bâton terminé d’un crochet afin de ne pas dépasser la surface inférieure du glaçon. Les mesures de vent et de courant ont montré que leur effet sur la glace reste négligeable comparé à celui des vagues. De ce fait, la mesure de l’atténuation des vagues permet directement d’estimer l’évolution de la contrainte externe des vagues sur la glace et celle de l’épaisseur de glace en fonction de la distance au bord de glace (cf. fig. 3). Cette épaisseur croît rapidement jusqu’à atteindre une valeur maximale constante, concomitante à la disparition totale des vagues. La modélisation de l’évolution d’épaisseur de la glace correspond bien aux mesures effectuées sur le terrain. La disparité des mesures individuelles est due à la forte variabilité de l’état de surface de la glace.
Fig. 3 : Evolution de l’épaisseur de glace ζ divisée par l’épaisseur de glace à l’équilibre ζeq en fonction de la distance au bord de glace χ. La ligne noire désigne le modèle mathématique, les ronds les mesures par bouée, les croix les mesures directes de l’épaisseur, les carrés et le losange jaunes les moyennes des croix.
Ces résultats sont encourageants pour la communauté scientifique. En effet contrairement aux mesures des vagues observées toujours plus précisément via les données satellitaires, les estimations d’épaisseur de glace restent très difficiles à réaliser dans des conditions identiques. Grâce à cette découverte, l’estimation par satellite de l’épaisseur des glaces à partir des mesures de vagues devient envisageable (au moins dans des conditions similaires à celles présentées dans cette étude).
Médiation scientifique:
Assurée par Luc Barast, doctorant de l‘École Doctorale des Sciences de la Mer et du Littoral (EDSML – Université Bretagne – Loire), en 1ère année de thèse dans l’équipe SIAM au sein du Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (LOPS) à l’Ifremer.
L’article
Marginal ice zone thickness and extent due to wave radiation stress.
https://doi.org/10.1175/JPO-D-17-0167.1
Les auteurs
Ce travail résulte d’une collaboration entre Peter Sutherland, (Ifremer, Univ. Brest, CNRS, IRD, Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale, IUEM, Brest, France) et Dany Dumont (Institut des Sciences de la Mer de Rimouski, Université du Québec à Rimouski, Rimouski, Quebec, Canada) autour du projet BicWin, à propos de l’étude des phénomènes physiques et océanographiques des ZMG à partir du laboratoire naturel que constitue le parc du Bic.
La revue
« Journal of Physical Oceanography » est une revue publiée par l’American Meteorological Society. Elle traite de la physique des océans et des processus ayant lieux à leurs frontières. Les articles qui y sont publiés sont tout aussi bien basés sur de la théorie, des mesures de terrain ou par satellite, ou encore sur des résultats numériques.
Pour en savoir plus
https://www.quebecscience.qc.ca/sciences/les-10-decouvertes-de-2018/mesurer-force-vagues-canot-a-glace/
Contacts
Auteurs : consulter l’annuaire de l’IUEM
Bibliothèque La Pérouse : Suivi éditorial, rédaction, corrections et mise en page : Fanny Barbier
Service Communication et médiation scientifique : communication.iuem@univ-brest.fr
Colloque annuel de l’IR ILICO : Les 8 jours de l’Observation Littorale et Côtière
actualité-a-la-une, actualitésILICO organise annuellement, autour de son Assemblée Générale, un Colloque dédié à des échanges et réflexions sur des questions scientifiques transversales relevant du domaine littoral et côtier. L’événement 2024 avait un format étendu sur 8 jours.
Le premier temps fort s’est déroulé à l’UBO Plouzané-Brest du 18 au 20 novembre avec les réunions d’instances et l’Assemblée Générale. Les membres des 10* services labellisés (Service National d’Observation (SNO) ou Code Communautaire (CC)) se sont retrouvées pour présenter les ‘success stories’ qui contribuent à structurer l’IR, le projet d’infrastructure européenne JERICO RI (candidat en 2025 à intégrer la feuille de route ESFRI) et d’échanger sur les 5 projets relevant du domaine littoral et côtier financés dans le cadre du PPR Océan et Climat. La réunion conjointe du Comités des Parties Prenantes et du Comité des Services Labellisés et l’instance du Conseil Scientifique de l’IR se sont également tenues lors de ces journées.
Le colloque scientifique EVOLECO 2024 s’est déroulé du 20 au 22 novembre. A l’origine de de cet évènement est une initiative lancée par les coordonnateurs de SNO de l’IR ILICO afin d’organiser un colloque éponyme et de fédérer les communautés des sciences marines côtières produisant ou exploitant des jeux de données (pluri-)décennaux. L’édition Brest-Plouzané a été plébiscitée, comme celles à Bordeaux (2017) et La Rochelle (2021), son succès témoignant en partie de la concentration d’acteurs impliqués dans l’Observation localement (IUEM, Ifremer, OFB …).
Ensemble, l’événement à Brest-Plouzané a réuni plus de 200 inscrits provenant de plus de 30 unités de recherche, des agences gestionnaires de l’environnement, du secteur privé et de l’associatif. Les 3 façades de l’hexagone et les différents bassins de l’outre mer ont été représentés.
Un bon nombre des participants de la semaine à Brest ont joué les prolongations à Paris Sorbonne Université le 26 novembre lors du 1er Symposium de l’IR ILICO dédié à l’Observation littorale et côtière en Outremer (70 présents et 25 en distanciel). Le symposium outremer en présentiel à Paris est une opération que l’IR ILICO souhaite organiser tous les 5 ans pour animer le réseau tout en limitant le bilan carbone de l’événement. Entre temps, divers ateliers s’effectueront en visio et/ou par bassins, selon les opportunités.
Les présentations et des synthèses des échanges (ateliers / tables rondes) seront mises à disposition progressivement sur le site web de l’IR.
Troisième forum frontalier Chine-Europe sur les progrès des sciences et technologies océaniques
actualité-a-la-une, actualitésLe troisième forum frontalier Chine-Europe sur les progrès des sciences et technologies océaniques (FFPOST2) s’est tenu à Shanghai et on-line les 18 et 19 novembre 2024. Il était organisé par Paul Tréguer (IUEM-UBO, European Academy of Sciences EurASc) et Jing Zhang (ECNU, Chinese Academy of Sciences), dans le cadre de la décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
Une cinquantaine de participants ont assisté à l’événement, avec des retransmissions en direct qui ont été suivies par environ 6 000 personnes. Vingt-quatre orateurs invités ont présenté des communications. Les progrès sont remarquables en ce qui concerne l’utilisabilité des océans jumeaux de Ditigal et de l’IA en physique et biogéochimie et en gestion côtière. Tous les déploiements de systèmes d’élimination du dioxyde de carbone (CDR) entraîneront un efflux compensatoire de CO2 ou une réduction de l’afflux à partir de tous les réservoirs naturels, ce qui souligne la nécessité de mettre en place des systèmes réalistes d’élimination du dioxyde de carbone sur terre, dans les océans et dans les eaux bleues. Les puits de carbone dus à la pêche sont en cours d’évaluation, et l’extension de la zone de minimum d’oxygène a été démontrée. Les impacts de l’élévation du niveau de la mer et des événements extrêmes tels que les vagues de chaleur sont des questions clés pour l’avenir proche. Les premiers coûts économiques de l’inondation des côtes sont désormais disponibles. Les progrès spectaculaires des outils et des réseaux d’observation de l’océan ont été mis en évidence.
Cérémonie Médailles CNRS 2024
actualité-a-la-une, actualitésCe mardi 19 novembre 2024 à eu lieu au Mabilay à Rennes la cérémonie de remise des médailles du CNRS de la délégation Bretagne et pays de la Loire. 5 Médailles et un cristal collectif ont été décernés « à celles et ceux qui, de par l’originalité, la qualité et l’importance de leurs travaux, font rayonner le territoire et contribuent, de manière exceptionnelle, au dynamisme et à la renommée de l’institution ». Parmi les lauréats figurent Damien Desbruyères chercheur Ifremer en Océanographie au LOPS ainsi que l’équipe « parc national instrumentation océanographique » de nos voisins de la Division Technique de l’INSU. Félicitations à eux ! Voici la liste des médaillés :
Médaille de bronze :
Médaille de cristal :
Médaille de cristal collectif : Equipe « Parc national instrumentation océanographique » (DT INSU) – CNRS Terre & Univers – Représentants : Emmanuel DE SAINT-LEGER et Arnaud LE RIDANT
Photos : Pierre Theiller/ CNRS Bretagne et Pays de la Loire
L’IUEM quitte le réseau social X
actualité-a-la-une, actualitésDepuis plusieurs années, l’IUEM utilisait Twitter pour communiquer vers un public aussi large possible. Cependant, depuis le rachat de la plateforme par Elon Musk en fin d’année 2022, le réseau social, devenu « X », a évolué dans un sens qui va à l’encontre de nos valeurs : relativisme, propagation massive de fausses informations, cyberharcèlement, absence de modération, matraquage publicitaire… L’IUEM et les laboratoires qu’il accueille ont donc décidé de quitter cette plateforme.
Nous restons fondamentalement engagés en faveur d’une science décloisonnée qui parle au plus grand nombre et vous invitons à rejoindre notre communauté sur LinkedIn.
Retour sur la conférence SILICAMICS 4
actualité-a-la-une, actualitésLa série de conférences interdisciplinaires SILICAMICS, lancée en 2015, a pour objectif de mieux comprendre la biosilicification et la nature et l’importance des organismes siliceux dans les océans passés, contemporains et futurs. Elle élabore une approche intégrative qui inclut la physique, la chimie, la biogéochimie, la biochimie, la physiologie, l’écologie et la génomique. La quatrième conférence, qui s’est tenue à Moulin Mer (Logonna-Daoulas, France), a rassemblé plus de 50 scientifiques d’Amérique, d’Asie, d’Océanie, du Moyen-Orient et d’Europe.
Cette conférence a révélé les progrès accomplis s’agissant des bases moléculaires de la silicification ainsi que quant au transfert de silice dissoute depuis l’environnement vers les organes intracellulaires grâce aux protéines-SIT. La planète Terre abonde en végétaux contenant de la silice. Elle intervient comme atténuateur de stress biotiques ou abiotiques. S’agissant des océans, pour le domaine pélagique, en sus du rôle clef joué par les diatomées dans les couches superficielles dont le développement est notamment favorisé par la naissance de structures physiques à petite échelle, celui des radiolaires dans les couches profondes a été souligné. Dans le domaine benthique, les éponges siliceuses, dominantes dans les temps anciens, sont répandues tout à la fois en zones côtières aux zones abyssales. Leur intervention dans les écosystèmes côtiers commencent à être mieux compris. Parmi les flux qui contribuent à alimenter le cycle biogéochimique du silicium dans les océans l’importance du lessivage inverse (reverse weathering) a été confirmé et celle de la dissolution des sables questionnée. Des preuves de l’impact direct du changement climatique sur les écosystèmes marins polaires ont été fournies, en particulier pour l’océan Arctique, où la diminution rapide de la couverture de glace de mer affecte le fonctionnement des écosystèmes pélagiques et benthiques, ainsi que celui du biome de la glace de mer.
l’IUEM à la Fête de la Science 2024
actualité-a-la-une, actualitésAprès la Nuit des Chercheurs vendredi dernier, c’est au tour de la Fête de la Science d’animer la rentrée scientifique du grand public, du 4 au 14 octobre 2024.
Les festivités finistériennes ont été comme chaque année concoctées par les formidables équipes d’Océanopolis.
L’IUEM sera évidement présent et bien représenté, notamment par Élodie Fleury (LEMAR) ambassadrice finistérienne de la Fête de la Science.
Evénements à Océanopolis
Le Vendredi 4 octobre, à 20h30, à Océanopolis, une série de 3 tables rondes ouvrira les festivités.
Gauthier Schaal (LEMAR) participera à la Table ronde #1 : Biodiversité marine, une richesse à préserver.
Camille Lique (LOPS) et Elodie Fleury animeront la Table ronde #2 : Océan et climat, des échanges pour la vie.
Mardi 8 octobre à 20h30, toujours à Océanopolis, Paul Tréguer donnera une conférence nommée « Jules Vernes : planète océan ».
Les 5, 6, 9 et 13 octobre, participez (sur inscription) aux visites guidées d’Océanolab et découvrez le projet Genormalg (LEMAR) sur les ormeaux face aux changements climatiques.
Speed searching avec les doctorant.e.s en sciences de la mer et du littoral
Le principe ? Autour d’un objet, échangez avec un jeune chercheur sur ses travaux, son quotidien… Après 7 minutes : changez de table pour rencontrer un autre scientifique et faire de nouvelles découvertes ! Répétez l’opération 5 fois pour faire connaissance avec la science. Rendez-vous le mercredi 9 octobre 2024 aux Enracinés ! (24 rue d’Aiguillon à Brest)
Deux créneaux sont proposés au cours de la soirée, chacun avec 5 jeunes chercheurs de disciplines différentes à rencontrer pour explorer l’océan tous tous ses angles : de 19h à 19h45 et de 19h45 à 20h30.
Le Village des Sciences
Du 10 au 13 octobre, le Village des Sciences sera installé au Quartz à Brest. Vous pourrez y trouver plusieurs stands animés par nos équipes :
« Les oméga 3 dans tous leurs états » (LEMAR /AMURE / IFREMER) : Les oméga 3 vous en avez entendu parler mais savez-vous vraiment à quoi ils servent ? Saviez-vous qu’il existe des oméga 3 terrestres & marins ? Savez-vous pourquoi les poissons bleus en contiennent autant ? Embarquez avec les scientifiques du projet ISblue OMEGA pour découvrir l’origine des oméga 3, leur importance pour la santé humaine & celle des écosystèmes marins. Parcourez le monde pour découvrir comment les scientifiques étudient ces oméga 3 marins sur le terrain & dans leurs laboratoires.
Evol’Iroise – En route vers le passé de la rade de Brest (Geo-Ocean / LETG / LEMAR) : Ce projet illustre le changement des paysages sous-marins de la Rade de Brest et du Pays d’Iroise depuis 10 000 ans, en lien avec la remontée du niveau marin et le réchauffement climatique Holocène. Cette histoire, reconstruite par l’étude des sédiments marins et littoraux, sera racontée à travers une maquette puzzle en bois en 3D, un poster numérique interactif, des carottes sédimentaires, et/ou différents échantillons-fossiles (pollens, foraminifères…). Durant le weekend, le stand sera complété par la VR mise au point par ImmerseaLab
« La pollution plastique, du bassin versant à l’océan » (LEMAR « /LABOCEA) : Nous allons aborder, autour d’une maquette, la notion de bassin versant et du cycle de l’eau, ainsi que les impacts de la pollution par le plastique depuis le bassin versant jusqu’à l’océan et la durée de vie des déchets. Ensuite, avec les valises zéro déchet, venez découvrir et discuter des alternatives au plastique pour réduire la pollution avec des exemples concrets.
Climarctic (LOPS / AMURE / LEMAR / Ifremer) : Le projet de recherche CLIMArcTIC invite à s’intéresser aux impacts globaux et régionaux du changement climatique en Arctique : réponses des conditions physiques et biogéochimiques de l’Arctique, intensification future du changement climatique, impacts associés sur les activités socio-économiques de la région, etc.
Abysses : qu’est-ce qui se passe au fond de la mer ? (Geo-Ocean) : Les océans couvrent 70% de la surface de notre planète, pourtant 95% des fonds marins demeurent inexplorés ! Étudier les abysses, c’est nous permettre d’en savoir davantage sur les éruptions sous-marines, les séismes sous-marins, et les tsunamis afin, un jour, de pouvoir les anticiper. C’est aussi étudier des milieux extrêmes marins afin de les préserver. Nous vous proposons un voyage dans les abysses à l’aide de cartes et d’outils, et de roches collectées lors de nos explorations sous-marines.
« Les super-pouvoirs de terres rares » (Geo-Ocean) : Les terres rares, que sont-elles exactement ? elles sont là, dans nos téléphones, nos LED, nos futures voitures ! Lutétium, Néodyme, Cérium, … Découvrez l’origine géologique des mystérieux minéraux qui les renferment ainsi que leur présence en Bretagne ! Depuis leur utilité pour reconstruire l’histoire des continents à travers les temps géologiques jusqu’à leur rôle essentiel pour une société du futur décarbonée, les terres rares sont au cœur de défis bien variés.
Un programme de mini-conférences viendra également ponctuer le weekend, vous y retrouverez là aussi plusieurs chercher.e.s de l’IUEM.
Les deux premières journées seront réservées aux scolaires, mais n’hésitez pas à aller rencontrer nos équipes durant le weekend !
Réunions internationales des PHC Toubkal (Maroc) et Maghreb
actualitésAccueil des délégations marocaines, tunisiennes et françaises à l’UBO à l’occasion des réunions internationales des PHC Toubkal (Maroc) et Maghreb
Du 21 juin au 25 juin, l’IUEM a accueilli les membres des comités des Partenariats Hubert Curien (PHC) « Toubkal » et « Maghreb » à l’occasion de la tenue de leurs sessions annuelles.
Les partenariats Hubert Curien (PHC) soutiennent les échanges scientifiques et technologiques internationaux du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE), avec le soutien du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR). Les sessions organisées à Brest permettent de procéder à la sélection de nouveaux projets de recherche concernant toutes les disciplines scientifiques et de faire le point sur ces Partenariats avec le Maroc, la Tunisie et la France.
La délégation du PHC « Maghreb » était constituée de la Directrice du CNRST au Maroc, Mme Jamila EL ALAMI, du Directeur Général de la Recherche Scientifique en Tunisie, M. Mourad BELLASSOUED, du coordinateur du PHC MAGHREB, Jacques DEVERCHERE, des co-présidents français des comités bilatéraux, des attachés scientifiques des Ambassades de France à Rabat et Tunis, et des représentants des Ministères impliqués des 3 pays. Près de 40 projets déposés sur le site de Campus France PHC MAGHREB ont été discutés entre les partenaires.
La délégation du PHC « Toubkal » était quant à elle constituée de la co-présidente marocaine du Comité, Directrice du CNRST au Maroc, Mme Jamila EL ALAMI, du co-président français du Comité, M. Valery BOTTON, de l’attaché scientifique de l’Ambassade de France à Rabat, des représentants des Ministères impliqués et de 14 experts scientifiques tunisiens et français chargés de l’évaluation de plus de 100 projets déposés sur le site PHC TOUBKAL de Campus France.
Les sessions se sont tenues à l’IUEM et au PNBI et se sont déroulées dans une ambiance très cordiale et constructive.
Sophie Mieszkin, Maître de conférences en écologie et physiologie microbienne au laboratoire BEEP
Actu de la lettre, actualitésQue faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?
Suite à ma Licence de Biologie, j’ai réalisé le master de sciences biologiques marines à l’IUEM car j’étais intéressée par le domaine marin. J’ai effectué mon stage de master 2 à l’Ifremer de Plouzané et j’ai eu ensuite l’opportunité de continuer en thèse afin de développer des marqueurs de PCR en temps réel (Polymerase Chain Reaction, technique moléculaire permettant d’obtenir d’importantes quantités d’un fragment d’ADN), ciblant des bactéries appartenant à l’ordre des Bacteroidales, afin de discriminer l’origine humaine ou animale des contaminations fécales dans l’environnement littoral. Suite à l’obtention de mon doctorat en 2010, je suis partie 20 mois en post-doctorat en Angleterre à l’université de Birmingham pour faire de l’écologie microbienne en étudiant les interactions entre les biofilms bactériens et le recrutement des micro- et spores de macro-algues dans le contexte du biofouling. De retour en France, j’ai travaillé comme ATER à l’ESIAB car je voulais développer des compétences en enseignement, puis j’ai eu le concours de Maître de conférences en 2014. J’ai obtenu un poste à l’université de Lorraine où je suis restée 4 ans pour faire de l’écologie microbienne en environnement forestier. Je suis revenue ici, au laboratoire BEEP, en 2018 par mutation pour revenir à de l’écologie microbienne marine.
Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?
Je connaissais déjà bien l’IUEM et savais ce qui se faisait dans les labos. Même si ma parenthèse écologie forestière était très intéressante, j’ai toujours été passionnée par les thématiques marines et j’avais gardé des contacts pour de potentielles opportunités.
Que fais-tu à l’IUEM ?
Dès mon arrivée, je suis intervenue dans des enseignements de microbiologie, de la licence au Master MFA (microbiologie fondamentale et appliquée) de l’UFR sciences que je codirige avec Mohamed Jebbar.
En recherche, j’ai développé un nouvel axe en écologie et physiologie microbienne au labo et je m’intéresse donc aux microorganismes (bactéries et archées) impliqués dans le cycle du fer au niveau des sources hydrothermales marines profondes. Fait marquant, j’ai décroché une ANR JCJC IRON2MI il y a deux ans, qui me permet de construire ma petite équipe autour de cette thématique et de le lancer réellement. Entre autre, nous essayons d’isoler de nouveaux microorganismes capables de réduire ou bien d’oxyder le fer pour mieux comprendre les voies métaboliques impliquées dans ces réactions d’oxydation-réduction. En complément, nous utilisons des approches de metabarcoding (technique d’identification moléculaire permettant la caractérisation génétique d’un ensemble d’individus présent dans un échantillon à partir d’une courte séquence d’ADN) pour l’étude des communautés microbiennes et de metagénomique afin de reconstruire des génomes et tout particulièrement d’organismes impliqués dans le cycle du fer. Dans le cadre de cette nouvelle thématique et de l’ANR LIFEDEEPER, j’ai eu l’opportunité en octobre 2023 de participer à la campagne océanographique BICOSE 3. J’ai collecté moi-même des échantillons au niveau du champs hydrothermal TAG situé sur la ride medio-atlantique et de faire une plongée dans le Nautile.
As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?
Allez, une en enseignement et une en recherche. Quelques semaines après être recrutée à l’université de Lorraine, j’ai donné des TP de mycologie. J’étais en blouse et les étudiants aussi. Une étudiante fait un malaise, j’appelle alors un régulateur de l’université pour que l’étudiante puisse aller à l’infirmerie. Quand la personne arrive dans la salle, elle demande l’enseignant et je lui dis donc que c’est moi, or elle ne me croit pas et pense que je suis une étudiante. J‘ai dû batailler pour qu’elle me croie, heureusement les étudiants étaient de mon côté… Aujourd’hui cela ne m’arrive plus !
Souvenir aussi d’un congrès à Seattle où je réalise en présentation orale le vendredi matin dès la début de la session. Je partage une chambre avec un amie qui elle, a continué la fête après le gala du jeudi soir. Elle rentre tard (ou tôt) et pas forcément en pleine forme. Bilan, je ne dors pas beaucoup de la nuit et je la vois encore bien se marrer derrière ses lunettes noires quand je suis sur l’estrade…
Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?
Évidemment ma plongée en Nautile à l’automne dernier avec des émotions variées : l’excitation, le stress, la joie et l’émerveillement. J’ai été très impressionnée par la technique et le savoir-faire des pilotes et au fond (quand on voit affiché -3650m), aucune peur (juste un peu de stress), que de l’émerveillement. Les 8h dans le Nautile passent trop vite !
Quels sont tes centres d’intérêt ?
J’ai fait beaucoup de plongée en mer d’Iroise dès la thèse puis aujourd’hui avec les enfants nous faisons du Kayak en famille. Je fais du vélo et de la randonnée. Toujours des sports de plein air. J’adore jardiner, observer l’évolution de mon jardin au fil des saisons et la résilience des plantes soumises aux tempêtes de la pointe du Finistère.
As-tu une devise ?
C’est dans nos différences que la beauté prend tout son sens (Zohra Aaffane).
Johanne Aubé /Ifremer
Eva Pouder / UBO
Sophie Mieszkin / UBO
Podcast ZABrI : « Imaginer ensemble le futur du territoire »
actualité-a-la-une, actualitésSara Bazin, Physicienne adjointe à Geo-Ocean et DA Observation à l’IUEM
Actu de la lettre, actualitésQue faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?
J’ai suivi une formation d’ingénieur à l’IST, qui a ensuite été rebaptisé Polytech Sorbonne. Mon domaine d’études portait sur la géophysique et la géotechnique, bien que j’ai rapidement identifié ma préférence pour la géophysique. C’est pourquoi j’ai décidé de faire mes stages d’études à Ifremer, où j’ai eu l’opportunité de travailler avec des experts tels que Bruno Marsset et Jacques Meunier.
Par la suite, j’ai effectué ma thèse à l’Institut océanographique Scripps à San Diego, axée sur l’étude des dorsales océaniques à l’aide de la sismologie marine. J’ai eu l’opportunité de travailler avec John Orcutt, pionnier dans le développement des sismomètres fond de mer (OBS). Il a conçu l’idée novatrice de déployer des OBS autour des dorsales et d’effectuer des tirs sismiques, afin d’évaluer les champs de vitesse pour en déduire la structure de la chambre magmatique de la dorsale ; c’est ce qu’on appelle la tomographie sismique. J’ai participé à la mise en œuvre de cet outil en mer et j’ai analysé les données pour obtenir des images du sous-sol. J’ai particulièrement axé mes recherches sur la dorsale du Pacifique, et j’ai soutenu ma thèse en 2000.
Lors mon post-doctorat Marie Curie à l’université de Cambridge, j’ai utilisé une autre façon de faire de la sismique. Nous avons tracté derrière le bateau une flûte sismique pour acquérir un cube en 3D, inspirée des méthodes d’exploration des compagnies pétrolières. Cela nous a permis d’imager de manière plus fine la chambre magmatique de la dorsale océanique. Cette méthode nous a aidé à illustrer les zones du toit de la chambre qui sont complètement liquides et que nous n’avions jamais pu voir auparavant.
Après un an de post-doctorat, j’ai été recrutée à l’IPGP (Institut de Physique du Globe de Paris) au sein du laboratoire Géosciences Marines. Mon rôle était de développer les géosciences marines dans les observatoires volcanologiques et sismologiques des Antilles. En 2003, j’ai été affectée à l’observatoire volcanologique et sismologique de Guadeloupe (OVSG). Sur place, j’ai participé à l’étude et à la gestion de la crise sismique des Saintes en 2004, qui demeure le séisme ayant causé le plus de dégâts en France au cours des dernières décennies. Mon approche impliquait le déploiement d’OBS autour de la zone de rupture.
En 2005, j’ai pris la direction de l’OVS de la Martinique, et au cours des 6 années aux Antilles, j’ai été témoin de petits tsunamis, ce qui m’a sensibilisée à ce risque. En 2009, j’ai obtenu le droit d’effectuer une année sabbatique pour me former à cette problématique, à Oslo, en Norvège. J’ai adoré la vie norvégienne et j’ai décidé d’y rester. L’institut qui m’accueillait m’a proposé un poste, que j’ai tout de suite saisi ; pour cela je me suis mise en disponibilité pour raison familiale afin d’y rester.
Mon séjour en Norvège s’est poursuivi jusqu’en 2019 quand j’ai souhaité réintégrer la recherche française, et c’est ainsi que j’ai rejoint l’IUEM.
Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?
Je connaissais le site depuis mes stages d’études en 1993 et 1994 à Ifremer. J’avais beaucoup plongé dans la rade de Brest et j’appréciais particulièrement la région. Je voulais définitivement travailler dans le domaine marin, et je ressentais une certaine frustration d’être à Paris. L’IUEM me semblait être l’endroit idéal pour reprendre mes recherches en géophysique marine. J’ai eu la chance, au moment où je souhaitais rentrer en France, de me rapprocher de Jean-Yves Royer, avec qui j’avais embarqué lors des campagnes SIRENA en 2002 et 2003. Jean-Yves m’a généreusement invité à intégrer son équipe et à utiliser son parc d’instrumentation. Je suis reconnaissante d’avoir eu cette opportunité de collaboration qui m’a permis de m’impliquer dans des projets intéressants dès mon arrivée à Brest en 2019.
Que fais-tu à l’IUEM ?
Le statut corps national des astronomes et physiciens (CNAP) octroie 3 fonctions : Enseignement, recherche et observation. J’enseigne essentiellement en Master SML et au département de physique à l’UBO. J’encadre également des stagiaires et 3 doctorants en ce moment.
Ma recherche consiste à utiliser des réseaux d’hydrophones immergés sur des mouillages pour enregistrer les sons qui se propagent en pleine eau. Il y a plein de sources différentes (bateaux, séismes, éruptions volcaniques, icebergs…). Jean-Yves a maintenu le réseau OHASISBIO pendant 13 années et j’ai remarqué des signaux particuliers que nous avons par la suite interprétés comme le bruit généré par des coulées de lave avec notre doctorant Vaibhav Ingale. En 2018, il y a eu une crise importante à Mayotte avec beaucoup de sismicité. Un volcan a poussé à 50 km au large de l’île et nous avons déployé 4 hydrophones autour de ce nouveau volcan sous-marin. Dans le cadre des campagnes MAYOBS, nous y retournons tous les ans pour remonter les mouillages, changer les piles, et récupérer les données. Grâce à cela, nous avons pu retracer comment l’éruption s’est déroulée, où se situaient les coulées de lave et quand elles se sont arrêtées. On enregistre également les sons générés par les mammifères marins et nous avons découvert 4 espèces différentes de baleines au large de Mayotte. Un doctorant, Richard Dréo étudie la saisonnalité de ces espèces. Nous avons pu donner leurs saisons de présence au Parc Naturel Marin, ces données sont importantes pour l’étude de la biodiversité de Mayotte.
Tous ces instruments génèrent des quantités importantes de données traitées à la main jusqu’à présent. Mon doctorant, Pierre-Yves Raumer, a commencé à développer des outils de traitement massif grâce à l’IA ; ainsi nous espérons gagner en rapidité et être plus efficace.
J’ai toujours été très impliquée dans les observations. En poste dans les observatoires volcanologiques, je me suis rendue compte de l’intérêt de croiser les observations de différentes disciplines. C’est souvent grâce à une approche interdisciplinaire que l’on arrive à comprendre certains processus. Et moi, je n’aime pas travailler seule dans mon coin, sur un sujet bien délimité, j’ai besoin de partager. L’IUEM est un outil formidable pour développer de l’interdisciplinarité et partager ce que l’on observe. Fred Jean m’a proposé de rejoindre l’équipe de direction. J’ai accepté pour l’assister dans son beau projet « de construire ensemble des communs ».
As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?
En Guadeloupe, la semaine dernière, j’ai retrouvé un collègue et nous nous sommes rappelés le séisme de 2004. Nous avions énormément de travail à l’observatoire pour suivre toute cette sismicité en cours. J’avais fait venir des OBS de Paris et je cherchais des volontaires pour m’aider à les mettre à l’eau. Je l’ai embarqué car il me disait ne pas avoir le mal de mer. Mais à peine monté, il est devenu vert et a vomi toute la mission. Il n’avait jamais navigué… La semaine dernière il m’a avoué qu’il ne m’en voulait pas, mais qu’il ne remontera plus jamais sur un bateau. C’est dommage pour un îlien.
Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?
Un souvenir mémorable de la campagne MAYOBS : elle a permis de découvrir un nouveau volcan et nous avons déployé une caméra tractée pour capturer des images des fonds marins. Lors de cette exploration, nous sommes passés au-dessus d’une coulée de lave, nous permettant ainsi de capturer des images rares de la lave chaude se déversant dans la mer.
Quels sont tes centres d’intérêt ?
J’aime plonger dans les différentes régions que je visite. Le bonheur ultime est de pouvoir plonger en famille. J’ai moins le temps maintenant mais j’essaie de passer du temps dans la mer, comme de faire de l’aquagym entre copines toutes les semaines, et été comme hiver.
As-tu une devise ?
C’est une expression créole « Tchimbé raid pa moli » qui signifie « Tiens bon, mollis pas ».
Pour dire ne lâche rien et tiens le coup !
Bernd Etzelmüller / Université d’Oslo
Louise Garin
Valérie Ballu / LIENSs
Sara Bazin / CNAP