Patrick Le Chevalier, Maître de conférences en biochimie au LBCM-UBO Quimper

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai obtenu mon DEA de chimie marine en 1988. S’ensuit une pause sous les drapeaux, puis j’ai continué en thèse pour devenir docteur en 1994. J’ai travaillé sur l’étude d’enzymes digestives chez des invertébrés marins d’intérêt aquacole (crevettes et coquilles St Jacques). Ma thèse a été conduite au laboratoire de Biologie Marine du collège de France à Concarneau sous la houlette d’Alain Van Wormhoudt et Daniel Sellos. Durant ma thèse, j’ai fait un séjour  de 6 mois au Japon dans une école entièrement dédiée à l’aquaculture et aux biotechnologies aquacoles, école située à 200 km au nord de Sendai , School of Marine Biosciences, Kitasato University, Sanriku, Iwate 022-0101, Japan. C’est en septembre 1995 que j’ai été nommé MCF à l’IUT de Quimper après y avoir été ATER de 1994 à 1995 où j’ai enseigné la biochimie et ai mis en place des TP de biologie moléculaire. Les années 90 signaient le début du déclin de la pêche et donc la nécessité de développer l’aquaculture (cf FAO). La maîtrise du cycle de vie des animaux susceptibles d’être en élevage s’avérait une priorité dans de futurs enjeux économiques : la nutrition constitue un point clé en aquaculture. J’ai participé à un vaste projet diligenté par l’Ifremer ayant pour objet l’amélioration des performances de croissance d’animaux marins d’intérêt aquacole. Ainsi, afin de mieux comprendre les processus de digestion, j’ai isolé et caractérisé des enzymes et ai déterminé certains paramètres biochimiques et cinétiques. Puis j’ai déterminé la séquences de ces enzymes à partir de leurs ADNc respectifs. J’ai ainsi pu montrer que 50 % des messagers de l’hépatopancréas de crevette codait la chymotrypsine.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

J’ai fréquenté  4 laboratoires sur le site de Quimper : le Laboratoire Universitaire de Recherche en Agro-alimentaire de Quimper (LURAQ), le Laboratoire Universitaire de Microbiologie en Agro-alimentaire de Quimper (LUMAQ), le Laboratoire Universitaire de Biodiversité et Écologie Microbiennes ( LUBEM) et enfin le  Laboratoire de Biotechnologie et Chimie marines ( LBCM). Ce n’est que depuis 2015 que je suis officiellement à l’IUEM. Toutefois, de 1998 à 2010, j’ai travaillé avec une chercheuse de l’IUEM, Christine Paillard, sur la maladie de l’anneau brun (MAB). Les objectifs de nos recherches ciblaient d’une part l’identification de facteurs de virulence et d’autre part l’isolement de vibrions sur des espèces de palourdes pêchées dans l’archipel des Glénan, et notamment « la rose des Glénan ». Ainsi nous avons montré que la pathogénicité de la bactérie, Vibrio tapetis, responsable de la MAB impliquait un système complexe de sécrétion « type VI », et par ailleurs, nous avons isolé deux nouvelles souches de vibrion, l’une à partir de la « rose des Glénan », alias Tapes rhomboides et l’autre à la partir de la palourde « d’ivrogne »( appellation par les pêcheurs dragueurs), la dosine, Dosinia exoleta. Par ailleurs, cette dernière souche de vibrion fait l’objet d’un dépôt de brevet avec les collègues de l’IUEM.

Certes depuis 2015, je suis officiellement membre de l’IUEM, et outre ma collaboration avec Christine, j’ai également fait partie du staff encadrant plongée, action coordonnée par Gérard Thouzeau pour assurer la formation de plongeur scientifique du CNRS de 1996 à 2012.

Fort de tout cela, force est de constater que mon intégration à l’IUEM était une destinée inéluctable !!!

Que fais-tu à l’IUEM ?

J’assure l’enseignement de biochimie et de biologie moléculaire en BUT à l’IUT de Quimper pour les parcours BMB (biochimie médicale et biotechs) et SAB (sciences des aliments et biotechnologies). Par ailleurs, je suis directeur des études en BUT 1ère année. De 2012 à 2017, j’ai créé et géré le fonctionnement d’une licence professionnelle « Aquaculture et valorisation de produits aquacoles alias Aquaval » et bon nombre d’intervenants était des collègues de l’IUEM.

Mes activités de recherches actuelles visent à comprendre les relations « bénéfiques » hôte-microbiote (bactériote), dans le cadre de l’holobionte. Je travaille sur un groupe animalier fort singulier que sont les échinodermes. Mais le modèle d’étude phare reste l’holothurie, concombre de mer. Dernièrement, en décembre 2021, a été soutenue une thèse par Hélène Laguerre au LBCM-UBO : Microbiote des échinodermes : Spécificité et Plasticité des microbiotes chez l’holothurie. Ainsi, ses travaux de thèse ont mis en exergue la spécificité et la plasticité des microbiotes chez l’hôte H. forskali, mais également l’existence d’un core microbiote résidentiel composé de genres bactériens marins ubiquistes, jouant très probablement un rôle essentiel dans l’homéostasie. En parallèle de ses travaux réalisés en métagénomique, le microbiote cultivable a été « suivi » et des souches ont été isolées afin de constituer une souchothèque d’intérêt pour l’aquaculture. Parmi ces souches, 142 souches à activités antibactériennes ont été identifiées sur la base de leur ADNr 16S. Hélène a bénéficié d’un soutien de l’ED-SML via un contrat doctoral.

Et donc, l’un des objectifs de recherche du LBCM-UBO concerne l’utilisation de certaines bactéries autochtones en tant que futures probiotiques en aquaculture. Ainsi, nous avons au laboratoire plusieurs bactéries qui sont en phase de « preuve de concept » pour être utilisées en tant que futurs probiotiques en aquaculture.

Le dispositif SEA-EU va me permettre non seulement d’accueillir un master II européen en début de semestre 2024 sur le thème mentionné ci-dessus mais également de réaliser un projet exploratoire de recherche avec la Nord University de Bodø. En fait, j’ai renoué contact avec un collègue avec qui nous avions travaillé Christine paillard et moi dans le passé : Kjetil Kornes. Mon projet financé par Projects 2024 – SEA-EU-search@9 s’inscrit dans une logique d’utilisation de probiotiques en aquaculture et s’intitule “Probiotic treatment to enhance growth and gut health in Atlantic salmon ». Les expérimentations zootechniques seront conduites dans «  Aquaculture Division » à Nord University en 2024.

Par ailleurs, je suis membre du collège B au Conseil de l’IUEM depuis cette année.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Les dessous du Marion Dufresne

Marc Le Romancer, un collègue responsable du programme HOTVIR m’a sollicité en tant que plongeur scientifique pour effectuer des échantillonnages de sédiments, de gaz sur des sources hydrothermales à faible profondeur en terres et mers australes (TAAF) lors de deux campagnes de prélèvement (2009 et 2011). La rotation des iles sub-australes pour déposer matériels et personnels se fait avec le navire Marion Dufresne. Le périmètre d’action de chacun est défini par la mission pour laquelle il est recruté et uniquement pour cela. Décembre 2011 au large de l’Ile Amsterdam, panique à bord, le pacha du « Marduf » souhaite en urgence une inspection des arbres d’hélice du bateau avec une caméra. Et me voilà sur un fond de 4000m mais en immersion à 6 mètres à scruter les dessous du navire.

ADP !

Lors d’un colloque international, c’est le moment idoine pour demander aux congressistes étrangers d’apporter leur spécialité du pays : et donc pour la Norvège, du saumon ! Mais cela était sans compter un mouvement social de ADP alias Aéroport de Paris. Ainsi, nos camarades norvégiens se sont retrouvés démunis de leurs bagages et donc sans habit mais leurs valises pleines de saumon, valises encalminées dans un quelconque aéroport. Ce fut donc une opération shopping in Brest qui fut organisée en début de colloque. Les bagages odorants de nos camarades nordiques ne sont jamais arrivés à bon port (Brest) et ils les ont récupérés seulement quelques jours après leur retour en Norvège. Mais pas de souci, les assurances voyagistes nordiques sont très généreuses…

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Janvier 2018, en compagnie de mon collègue et binôme plongeur Camille Jégou, nous effectuons une collecte d’holothuries à la pointe de Brézellec : temps gris maussade, beaucoup de particules en suspension, très légère houle, bref du purin mais qu’à cela ne tienne une visibilité de 50 cm est suffisante pour collecter nos animaux benthiques. Durant l’immersion, je sens la présence massive et protectrice de mon camarade, parfois même nos palmes s’entrechoquent. Bref après 30 minutes de ballotage à 15 m, je refais surface, récolte de concombre mer assurée, et vois mon camarade déséquipé sur les rochers de la falaise les yeux ébahis. A mes côtés, un Tursiops truncatus (dauphin), « a real big one » m’avait accompagné durant toute la plongée à mon insu…

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La plongée loisir, la profonde (deep diver).

As-tu une devise ?

Keep it super simple (KISS).

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Fanch Le Doze

Dominique Paul

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Patrick Le Chevalier / UBO

Émilie Bruand, Chargée de recherche CNRS en pétrologie-géochimie à Geo-Ocean

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai fait ma thèse en Autriche à l’Université Karl-Franzen de Graz (Autriche) sur l’étude de roche du massif montagneux du Chugach et Saint Elie (Alaska). Il s’agissait de reconstruire l’histoire de cette chaîne de montagnes exceptionnelle qui s’est formée dans une zone de subduction. Cette région a été choisie pour la nature des roches qu’on y trouve et le caractère unique du relief. En effet, elle forme la plus haute chaîne de montagnes côtières de la planète. Ensuite, je suis partie faire un Postdoc en Angleterre à l’université de Portsmouth pendant 4 ans puis moins d’un an à l’université d’Oxford. Lorsque je suis arrivée en Angleterre, j’ai travaillé sur un projet intitulé « When on Earth did plate tectonics begin? ». Durant ces années, j’ai étudié des minéraux pas plus grand qu’une épingle d’aiguille à coudre, qui sont des petites capsules de temps (datation) capables d’incorporer un nombre d’éléments chimiques important. J’ai pu, grâce à ces minéraux, étudier l’histoire de la croûte océanique et continentale à travers les temps géologiques. L’analyse de ces minéraux se fait à de très petites échelles (1-50 microns) grâce à des instruments de pointe tels que ceux présents sur le site du technopôle (Laser couplé à des spectromètres de masses, microsonde, microscope électronique à balayage).

Après ces postdocs, j’ai obtenu un fellowship à l’Université Clermont-Auvergne. En 2017, j’ai réussi le concours de chargé de recherche au laboratoire de géologie de Clermont-Ferrand où je suis restée 5 ans. Je travaillais sur la formation des premiers continents de la Terre (2,5 à 4,5 milliards d’années) et le développement de nouvelles analyses chimiques et isotopiques à l’échelle du microns. J’ai intégré Geo-Ocean en 2022.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

La plateforme analytique du Pôle spectrométrie Océan (PSO) et de la microsonde Ouest font de l’IUEM un endroit idéal pour développer de nouveaux axes dans mes recherches. Mon travail s’intègre pleinement dans 2 des équipes actuelles de Geo-Ocean (GIPS et CYBER) qui étudient les croûtes océanique et continentale ainsi que la géodynamique terrestre. Je souhaiterais également commencer des collaborations avec l’équipe ASTRE (sédimentologie). En particulier, j’aimerais appliquer mes outils géochimiques aux sédiments, qui sont le résultat de l’érosion des continents, afin de reconstituer les pièces manquantes de l’histoire de la Terre, en particulier son histoire ancienne. La géologie bretonne variée et riche m’intéresse également et j’ai déjà commencé àtravailler avec des collègues de Geo-Ocean (Lorraine Tual et Christine Authemayou) sur les océans « disparus » de la chaîne hercynienne bretonne. Ce sont toutes ces raisons qui m’ont amenées à intégrer l’IUEM et qui en font un endroit privilégié pour ma recherche.

Que fais-tu à l’IUEM ?

J’ai un projet ANR JCJC qui a commencé en 2021 avec un thésard, Théo Biget, et qui occupe une bonne partie de mon temps. Il s’appelle Amnesia car je travaille sur la Terre ancienne et en particulier la croûte continentale qui est « un peu » amnésique sous l’effet des différents processus géologiques qu’elle a subis au cours du temps. L’idée est de développer des outils en étudiant les minéraux et leurs chimies, résistants à ces processus secondaires afin de retrouver les indices de l’histoire des premiers continents disparus. Théo travaille sur une section de croûte continentale en Calabre (Italie) et l’autre partie du projet concerne l’étude de deux terrains anciens en Afrique du Sud et en Australie que j’ai échantillonnés entre 2018 et 2019.

Le principal de mon travail de laboratoire se déroule sur microscope (optique ou électronique), sur microsonde et spectromètre de masse. Depuis mon arrivée à Geo-Ocean, j’encadre des stagiaires de M1 et M2 du Master Géosciences et je suis en charge des séminaires du laboratoire (en binôme avec Natalia Vazquez) et du volet communication (en binôme avec Anne Briais). Je suis également associate éditeur de GSA bulletin et membre de la société française de minéralogie et cristallographie.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

En géologie, les missions de terrain génèrent souvent des situations cocasses… Durant ma première mission de terrain en Alaska, mon superviseur de thèse et le pilote de l’avion, qui devaient nous déposer sur un site inaccessible par voie terrestre, nous ont laissé moi et ma collègue thésarde toutes seules au pied d’un glacier. Ils devaient aller repérer le site d’atterrissage et la faisabilité de la manœuvre. En nous laissant dans cet endroit loin de tout (2h d’avion de la première ville), ils nous ont lancé deux sacs de couchage, une boîte d’allumettes et un pepper spray. Ils nous ont dit qu’ils partaient en repérage et que si l’avion se crashait, nous en aurions besoin en cas de non retour de leurs part. Nous les avons attendus durant 2h interminables sur la plage. Finalement, ils avaient réussi à trouver un endroit où atterrir prêt du lieu qui nous intéressait. Happy end ! À noter que la plage en question était traversée par des empreintes fraîches d’ours bruns…

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Les paysages désertiques d’Australie dans la région de Pilbara. Nous dormions à la belle étoile sur des lits de camps. Je m’endormais tous les soirs avec la croix du sud. C’était magique !

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Le vélo, la randonnée, la natation, le sport en général et le fromage.

As-tu une devise ?

« Shoot for the moon, even if you miss it, you’ll land among the stars » Oscar Wilde.

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Émilie Bruand / CNRS

Jean-Daniel Champagnac

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Émilie Bruand / CNRS

L’IUEM 1er de Cordée “AMBITION MER”

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Le 31 mai dernier, l’IUEM via l’ImmerSea LAB d’ISblue, a accueilli, pour la première édition, la cordée de la réussite :  “AMBITION MER”. Une cordée de la réussite est un dispositif favorisant le continuum lycée-université afin de sensibiliser des collégien·nes et lycéen·nes à la démarche scientifique et de promouvoir l’accessibilité des études supérieures à un public qui n’y aurait pas pensé ou qui a peu de connaissances sur sa poursuite d’études.

Mise en place entre l’UBO par le service Cap’ Avenir et les établissements secondaires maritimes, cette cordée s’inscrit dans un programme national de lutte contre l’autocensure et le besoin de susciter des vocations pour le domaine mer et littoral. En totale adéquation avec les objectifs de médiation de l’ImmerSea LAB, ce sont Maxime Kernec, Quentin Millière et Riwalenn Ruault qui constituent l’équipe pédagogique pour cette cordée “AMBITION MER”.

Dans le cadre de cette première édition, 11 élèves du lycée et BTS maritime du Guilvinec ont été accueillis au sein de l’IUEM pour une journée de visite ludique et de découverte des différents métiers grâce à la mobilisation d’une dizaine d’intervenant·es. L’originalité du format proposé a permis à ces élèves de réaliser une plongée en réalité virtuelle autour des coraux d’eau froide de méditerranée et de discuter avec des plongeurs d’Ifremer : Olivier Dugornay, Aurélien Tancray et Amélia Curd, qui ont transmis leur passion pour leur métier. La suite s’est déroulée sous la forme d’un jeu de piste au cours duquel les lycéens ont pu aller interroger des ingénieurs, chercheurs ou techniciens sur leur métier et leur rapport à la mer. Nous remercions tous les intervenant·es : Frédérique Alban (AMURE), Maeva Gesson (LEMAR), Aurélie Penaud (Geo-Ocean), Nicolas Kolodziejczyk (LOPS), Marion Maguer (UAR 3113) et Gauthier Schaal (LEMAR) d’avoir participé à cette édition pour nous montrer la richesse des métiers en sciences de la mer et du littoral.

Dès la rentrée 2023, nous modifions le format pour faire participer en mode projet les cordistes d’AMBITION MER autour de la thématique des Énergies Marines Renouvelables. Ce sujet permettra d’élargir les projets et le thème aux partenaires d’ISblue et de montrer les possibles aux collégien·nes et lycéen·nes sous un format de pédagogie active, et qui sait, peut-être quelques futur·es étudiant·es font partie de cette cordée ?!

Si vous êtes intéressé.e par cette action ou cette thématique, n’hésitez pas à nous contacter.

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Riwalenn Ruault / UBO

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Maxime Kernec / UBO

Quentin Millière / UBO

Riwalenn Ruault / UBO

20ème rentrée des Masters des sciences de la mer et du littoral (SML)

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Vendredi 1er septembre, les étudiants de 1ère année de master admis dans les Masters SML seront accueillis à l’IUEM par le directeur de l’Institut, Frédéric Jean, qui abordera les missions de l’IUEM, son cadre ainsi que son histoire et son évolution. Le responsable des Masters, Guillaume Roullet, présentera la formation sous un angle général. Durant cette journée, les étudiants échangeront avec différents intervenants qui leur apporteront de nombreuses informations sur le déroulement et l’organisation de ces deux années d’études.

Histoire du Master

Les sciences de l’environnement ne peuvent s’appréhender que selon une démarche transversale et pluridisciplinaire. Cette approche se justifie d’autant plus pour les espaces marins et littoraux qui sont aujourd’hui au coeur d’enjeux fondamentaux pour l’humanité : le changement climatique, la gestion et la protection des ressources vivantes et minérales des océans, les énergies marines renouvelables, le développement des transports internationaux ou la gestion des risques naturels et technologiques.

Les questions soulevées nécessitent un travail commun entre enseignants et chercheurs des sciences expérimentales (écologues, géochimistes, biologistes, physiciens et géologues) et des sciences de l’homme et de la société (géographes, juristes, économistes). La mer et le littoral font aussi l’objet d’une intense actualité politique et institutionnelle. Cette démarche transversale a conduit à la création en 2004 par le Ministère de l’Enseignement Supérieur d’un domaine de formation « Sciences de la Mer et du Littoral », unique en France, au sein duquel s’est développé un Master pluri- et trans-disciplinaire. Après 19 années d’existence, ce Master, qui est implanté au coeur d’un pôle scientifique en sciences marines de dimension internationale, a déjà montré son puissant effet structurant et son attractivité. Il permet de réunir les conditions pédagogiques du développement d’une expertise française dans le domaine des sciences de l’environnement marin et côtier.

Organisation et objectifs

Les 8 Masters SML regroupent sous un même domaine 14 parcours : sciences biologiques marines, sciences halieutiques et aquacoles (co accrédité avec l’Institut Agro Rennes-Angers) / International Master of science in Marine Biological Ressources (IMBRSea), master international en biotechnologies marines (co accrédité avec l’UBS Lorient) / chimie de l’environnement marin / droit, mer et littoral / agriculture, mer, environnement (co accrédité avec l’Institut Agro Rennes-Angers) / expertise et gestion de l’environnement littoral / géophysique marine, hydrodynamique navale (co accrédité avec l’ENSTA Bretagne), physique de l’océan et climat, sciences des données océaniques / géosciences océan, ingénierie et gestion des ressources côtières et littorales (co accrédité avec l’UBS Vannes).
Les parcours en sciences humaines privilégient une approche fondée sur les interactions avec l’homme au niveau marin et côtier, tandis que les sciences biologiques, chimiques, géologiques et physiques visent plutôt la compréhension du «système mer» dans tous ses aspects. Les parcours en physique et biotechnologies sont internationaux et l’enseignement se fait en langue anglaise.

Un grand nombre d’unités d’enseignement (UE) sont communes à au moins 2 Masters et certaines sont suivies par les étudiants du master international IMBRSea de l’université de Gand. Les cours y sont également dispensés en anglais. Cet enseignement a pour objectif de former des chercheurs et des cadres capables d’appréhender les problématiques scientifiques actuelles et d’apporter des réponses adaptées aux problèmes posés en relation avec le domaine marin, océanique et les littoraux.

Les actions de formation en Master sont également au coeur du projet de l’École Universitaire de Recherche (EUR) ISblue. Cette dernière a pour objectif de mieux intégrer et coordonner la stratégie d’enseignement et de recherche des partenaires, de rendre l’offre de formation plus attractive au niveau international, de renforcer l’interdisciplinarité, l’innovation pédagogique et l’approche pédagogique par compétences, ainsi que de développer les synergies entre le monde académique et le secteur socio-économique. À cet effet, beaucoup d’étudiants partent en stage à l’étranger, avec le soutien financier, notamment, du volet formation de cette École Universitaire de Recherche.

La vie associative est très développée au sein des masters puisque 4 associations d’étudiants sont recensées : Patel (Protection et aménagement du territoire et de l’environnement littoral) rattachée à la mention expertise et gestion de l’environnement littoral, Sea-ti-Zen historiquement pour la biologie mais désormais pour toutes les mentions, Tethys pour les géosciences et Sea-lex pour les juristes.

Rentrée 2023 : Quelques chiffres

Environ 270 étudiants sont inscrits pour cette année universitaire marquant une augmentation de près de 10 % des effectifs, qui oscillaient entre 175 et 200 étudiants depuis la création du master SML en 2004.

Le rayonnement des masters au niveau national et international est important. Ainsi, chaque année, environ 10 % des étudiants inscrits sont internationaux et la plupart des Masters reçoivent des étudiants européens ERASMUS.

Cette année, ils proviennent de 17 pays différents. Parmi les étudiants français, entre 30 et 50 % selon les années, proviennent d’établissements extérieurs à l’UBO. Le suivi professionnel des étudiants montre une insertion professionnelle supérieure à 75 % dans les 2 années qui suivent l’obtention du diplôme et un pourcentage important de diplômés (50 % environ) en poursuite d’études (doctorat) pour les 4 Masters en biologie, chimie, géologie et physique.

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Sébastien Hervé / UBO

Contacts

Cécile Nassalang / CNRS

Guillaume Roullet / UBO

Tour de France : La géologie à la rencontre du cyclisme

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Le Grand Départ a eu lieu le 1er juillet, mais les préparatifs du Tour de France de cette année ont commencé il y a plus de 400 millions d’années, lorsque les roches du Massif central et des Vosges se sont formées. Derrière chaque montée, descente ou étape plate se cache une raison géologique, et l’équipe de Geo-Sports.org explique la géologie qui a créé le parcours de la course. En plus des blogs habituels, l’équipe utilisera cette année de courtes vidéos enregistrées sur place. Le site Geo-Sports.org décrira le décor naturel de chaque étape du Tour de France : les différents paysages et les trésors qui se trouvent sous la surface, tant pour les hommes que pour les femmes. Cette année, lors du Tour de France Femmes, l’équipe portera une attention particulière aux femmes pionnières dans le développement des sciences de la Terre.

« Bien plus que d’autres sports, une course cycliste est un événement où l’on peut profiter de l’environnement », déclare le géologue Douwe van Hinsbergen, professeur à l’Université d’Utrecht et grand amateur de cyclisme. « J’ai donc décidé de partager nos connaissances et les trésors géologiques sous-jacents avec le public, d’une manière amusante et accessible, en collaboration avec mes collègues spécialistes des sciences de la terre des Pays-Bas et de l’étranger.”

Geo-Ocean soutient le Tour de France

Le Geo-Sports.org réunit chaque année un groupe de chercheurs internationaux pour rédiger des blogs de vulgarisation sur l’histoire géologique de chacune des étapes et Lorraine Tual de Geo-Ocean en est l’une des auteures ; elle interviendra le mardi 25 juillet 2023 ! Dans son article, elle montre comment Yvonne Brière, une courageuse doctorante de la fin des années 1910, a parcouru la France à la recherche de roches (très) dures appelées éclogites. Yvonne a fait d’importantes découvertes qui ont permis de comprendre comment les roches océaniques se transforment lorsqu’elles sont coincées entre deux continents en collision… Tout cela avant le concept de tectonique des plaques !

Fromage suisse et linge propre

Cette année, le Tour de France traversera à nouveau les paysages variés de la France, mais aussi du nord de l’Espagne. Pour n’en citer que quelques-uns : le fromage suisse des collines du Pays basque, un volcan qui fut le plus grand d’Europe en Auvergne, des rochers pliés comme une pile de linge propre dans les Alpes, et une série de traces de dinosaures dans le Jura. Si vous êtes curieux de savoir comment ces phénomènes ont été créés, comment vous pouvez les reconnaître et comment ils affectent notre vie aujourd’hui, jetez un coup d’œil à Geo-Sports.org et aux médias sociaux qui y sont liés.

Blogs et vidéos

Sous la houlette de la commentatrice cycliste José Been, l’équipe de Geo-Sports.org a élargi le projet pilote de l’année dernière en y ajoutant des blogs, des informations et des vidéos explicatives, dont l’utilisation est gratuite pour les médias. Marjolein Naudé, géologue à l’université d’Utrecht, hébergera trois vidéos pour le Tour de France Femmes, et son collègue Douwe van Hinsbergen fera de même pour le Tour masculin, soit un total de neuf vidéos. Ils coanimeront également une vidéo ensemble. Les vidéos seront utilisées par les chaînes de télévision lors de leurs reportages en direct et, à la fin de l’étape concernée, elles seront publiées sur YouTube et sur les médias sociaux de Geo-Sports.org.

Envoyer des photos

« Le public peut également partager des photos et poser des questions sur Twitter et Instagram via l’hashtag #GeoTdF », ajoute Van Hinsbergen. « Et pendant le Tour, nous fournirons des commentaires quotidiens via notre compte Twitter« . Les fans peuvent également suivre Geo-Sports via d’autres canaux de médias sociaux.

12 pays, 4 continents

Geo-Sports.org est une initiative de l’université d’Utrecht et du centre de biodiversité Naturalis, tous deux situés aux Pays-Bas. Trente chercheurs de 25 instituts différents dans 12 pays sur 4 continents ont participé au projet. Le site web est disponible en anglais, français, allemand, néerlandais, espagnol, italien et plusieurs autres langues.

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Geo Sports

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Lorraine Tual / UBO

Hugo Doré, Postdoc ISblue en écologie microbienne au laboratoire BEEP

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai fait mon Master à l’École normale supérieure de Lyon, pendant lequel je me suis rapidement intéressé à l’écologie microbienne. J’ai obtenu mon master en 2014 puis j’ai réalisé ma thèse à la Station biologique de Roscoff au laboratoire Adaptation et diversité en milieu marin (AD2M) sur la diversité et l’écologie des picocyanobactéries marines (bactéries de très petite taille capables de faire de la photosynthèse). Ces cyanobactéries se trouvent dans tous les océans, sont particulièrement abondantes et présentent une grande diversité génétique. J’ai utilisé des analyses bioinformatiques pour étudier leur répartition géographique et des approches de cultures en laboratoire pour mesurer leur réponse à des stress physiologiques. L’idée était de voir comment les groupes se répartissent à la surface du globe, et ce qui a permis leur adaptation à des conditions très différentes. Comme ces bactéries fixent du carbone, elles ont un impact important sur le climat et ces résultats pourraient permettre de mieux calibrer les modèles biogéochimiques de l’Océan. Ensuite, je suis parti à l’Université de Californie à Santa Barbara pour un postdoc de 3 ans. J’ai travaillé sur la dynamique évolutive de populations bactériennes qui forment des biofilms à la surface des sédiments dans des marais salés. Après ces 3 ans, j’ai choisi de rentrer en France pour la suite de ma carrière.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Vu que j’avais fait ma thèse à Roscoff, j’avais bien envie de revenir dans le Finistère. Je connaissais Loïs Maignien qui faisait d’ailleurs partie de mon jury de thèse ; je l’ai contacté pour que nous montions un projet ensemble et j’ai postulé à l’appel d’offre des bourses postdoctorales ISblue avec le projet MOBIDiC. J’ai commencé mon postdoc en avril 2022.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je travaille sur les données de la série temporelle MicroBrest. Elle a été mise en place par Loïs Maignien et Christine Paillard en 2014 et consiste à échantillonner tous les 15 jours les bactéries présentes à la surface au niveau du ponton de Sainte Anne du Portzic. L’eau de mer est prélevée par Morgan Perennou qui la filtre pour récupérer les bactéries puis extrait leur ADN. Sur les 8 années, nous avons 100 métagénomes (ensemble de l’ADN des bactéries présentes dans un échantillon d’eau de mer) disponibles. Mon rôle est d’utiliser ces données pour suivre l’évolution de ces bactéries par des approches de bioinformatique. Plus précisément, pour un certain nombre d’espèces de bactéries, je cherche à quantifier leur diversité génétique et à identifier les mutations présentes le long de leur génome. MicroBrest constitue une base de données exceptionnelle qui permet de suivre la dynamique de ces mutations génétiques au cours du temps pour mieux comprendre l’évolution des populations bactériennes dans leur milieu naturel. L’objectif est de comprendre comment elles s’adaptent aux variations de l’environnement à une échelle de temps assez courte, qu’elles soient saisonnières ou à plus long terme, y compris le changement global.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Lors de mon recrutement pour mon postdoc en Californie, la chercheuse avec qui je devais travailler m’a fait venir sur place pour un entretien. Elle a sorti le grand jeu ! Comme cela se fait aux États-Unis, elle avait coordonné plusieurs rendez-vous avec quelques chercheurs du département. Mais elle avait aussi organisé une après-midi de team-building avec tout son labo, où nous sommes allés nous initier au baseball avant de nous inviter pour un barbecue chez elle. Ça a fonctionné puisque j’ai rejoint son labo… et 3 ans plus tard, j’ai demandé le même traitement pour fêter mon départ !

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

C’est difficile de choisir mais comme je n’ai pas eu beaucoup l’occasion d’en faire, j’ai envie d’évoquer des souvenirs de « terrain ». En master, j’ai eu la chance de pouvoir embarquer sur une campagne aux Bermudes. Une fois le mal de mer passé, j’ai pu en profiter à fond ! Plus récemment en postdoc, j’ai effectué plusieurs semaines d’échantillonnages à Woods Hole sur la côte Est des tats-Unis. De très bons moments pour la cohésion d’équipe, que ce soit à patauger dans la vase ou en se réconfortant au bar…

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Globalement, les activités de plein air (quand le temps le permet…) ! Je me suis mis au surf en Californie et je profite d’être dans le Finistère pour (essayer de) progresser. Je pratique aussi le Kung-Fu à l’Ecole Wushu Brest.

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Clarisse Lemonnier

Lizzy Wilbanks

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Hugo Doré / Ifremer

 

One Ocean Summit

Brest accueillera du 9 au 11 février 2022 le premier “One Ocean Summit”, sommet international consacré à la préservation de l’océan.

Il réunira les scientifiques, les acteurs économiques, les acteurs régionaux et les Nations Unies en vue de prendre des engagements pour renforcer la gouvernance internationale de l’océan. Le sommet officiel se tiendra aux Ateliers des Capucins et plusieurs autre lieux seront accessibles au grand public pour offrir un décryptage des enjeux du sommet.

PROGRAMME OFFICIEL

« Organisés les 9 et 10 février, en amont du segment politique du Sommet prévu le 11 février, les ateliers, forums, et événements constituent un symposium créatif pour amplifier les plans d’action pour l’océan, renouer avec l’espoir et l’ambition en mobilisant tous les principaux acteurs : scientifiques, praticiens, acteurs multilatéraux, responsables gouvernementaux, commissaires européens, gouvernements locaux, en veillant à la parité, à la diversité géographique et à l’inclusion des jeunes.

Ce grand débat international sur l’Océan permet de partager les connaissances et de croiser les approches, notamment en intégrant le changement climatique, afin de mieux anticiper les crises océaniques ainsi que les transformations technologiques, scientifiques et environnementales. Chaque atelier propose, sous la forme d’un « Call for action », des solutions pour agir concrètement face aux grands défis maritimes.

Les ateliers et les forums se tiennent simultanément en anglais et en français et sont organisés dans un format hybride (en présentiel et vidéo). Ils sont co-présidés par un président international et un président du pays hôte. Un modérateur facilite le dialogue entre les intervenants et avec le public. Un rapporteur prépare un bref compte rendu ou lit une recommandation à destination des leaders qui s’engagent au One Ocean Summit. D’une durée d’une heure trente, les ateliers et les forums sont accessibles, après inscription en ligne. »

Inscriptions sur le site officiel

ANIMATIONS GRAND PUBLIC

De nombreuses organisations brestoises se mobilisent pour offrir à tous les citoyens des animations et des décryptages autour des thématiques abordées au sommet et accessibles au plus grand nombre.

  • Dans les locaux de l’UBO
  • Le Pavillon du One One Summit par Océanopolis 
    • Dans le pavillon événementiel et l’auditorium : des mini-conférences, projections, décryptages…
    • Dans les jardins : une exposition autour des photos des étudiants des universités marines françaises et québécoises de l’Institut France Québéc maritime.
  • Une exposition intitulée “Amer”, proposée par le collectif Argos dévoile huit reportages effectués au Gabon, au Sénégal ou encore en Alaska, qui révèlent les ravages causés par l’homme sur les océans. A retrouver Promenade du Moulin Blanc.
  • Des visites à bord du bâtiment La Garonne, amarré à l’éperon 3 du port de commerce, et des rencontres avec des scientifiques et des marins, pour l’événement One ocean : Invisible life.
  • Des visites théâtralisées au musée national de la Marine : (les 8 et 10 février, à 18 h 30) autour d’événements qui ont fait l’histoire maritime de Brest, et toujours “400 ans d’histoire maritime à Brest”, l’exposition permanente de l’établissement.
  • S-100 : un nouveau standard pour la sécurité de la navigation et la protection des océans. Ateliers organisés en amont du segment politique du sommet One Ocean Summit du 11 février, ils visent à mobiliser la communauté maritime pour relever les défis de la protection des océans grâce à des transformations technologiques, scientifiques et environnementales.

Événements à venir

Conférence participative sur la haute mer

[En présentiel et en live sur YouTube] "La gouvernance de la haute mer et la protection de sa biodiversité : rendez-vous à New-York" est une conférence participative sous forme de débats mis en scène. Conférence participative et rencontre…

One Ocean Summit University

La ville de Brest a été choisie pour recevoir, du 9 au 11 février 2022, un sommet international dédié à la protection de l’océan : One Ocean Summit. Cet évènement, organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union…

Le One Ocean Summit Archipel

Au sein des Ateliers des Capucins, le 9 et le 10 février, l’Etat, Brest métropole et le Campus mondial de la mer mettent en place le One Ocean Archipel. Cet espace, situé au cœur de l’événement One Ocean Summit, permettra notamment…

Le pavillon du One Ocean Summit

Ensemble, Océanopolis et 70.8 by Océanopolis, Centre national de culture scientifique dédié à l’Océan, s’engagent au quotidien pour expliquer le rôle fondamental de l’océan à la vie sur terre et sensibiliser aux enjeux et solutions…

Les journées des jeunes géomorphologues organisées par le LETG

Du 23 au 25 juin 2021, le laboratoire Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique a organisé les  journées des jeunes géomorphologues (JJG 2021 – Brest) qui se sont tenues à l’IUEM. Cette manifestation a été organisée sous l’égide de l’association 1901 du Groupe français de géomorphologie (GFG), dont l’organe de publication est la revue Géomorphologie : relief, processus, environnement. Le GFG représente la France au sein de l’IAG (International Association of Geomorphologist), organe international de la géomorphologie dans le monde qui regroupe une soixantaine de pays. Cette manifestation était soutenue par le LETG, le laboratoire LETG-Brest, le CNRS, l’UBO, l’EUR ISblue, et la chaire ArMeRIE de l’UBO.

Objectifs et organisation de ces journées

Les journées des jeunes géomorphologues s’adressent à tous les jeunes chercheurs français et internationaux intéressés par la géomorphologie, les géosciences de l’environnement et les risques associés. Les doctorants (ou docteurs depuis moins de 2 ans), étaient invités à proposer une communication (orale ou poster) sur l’ensemble des thèmes intéressant la géomorphologie. Cette manifestation donnera lieu à un numéro spécial de la revue Géomorphologie : relief, processus, environnement, dans lequel les communicants sont invités à proposer un article.

L’organisation de ces journées a été assurée par Serge Suanez, Pierre Stéphan, Pauline Letortu, et Alain Hénaff du laboratoire LETG. La journée de communication a eu lieu le mercredi 23 juin dans l’amphi A de l’IUEM ; elle était suivie de deux jours d’excursion les 24 et 25 juin dans le nord Finistère et les Côtes d’Armor.

Durant la première  journée de sortie de terrain (24 juin), les problématiques de conservation du milieu naturel (Natura 2000), des aléas (érosion / submersion) et de suivis morphologiques et hydrodynamiques ont été abordées. Sur le site de Plouescat, la gestion et la conservation de la baie de Goulven, ainsi que la géo-archéologie côtière de l’allée couverte de Kernic ont, entre autres, été étudiées. Le vendredi 25, la sortie de terrain s’est effectuée sur le sillon de Talbert (Pleubian, Côte d’Armor).

Crédits photos

Erwan Le Cornec / GEOS AEL

Dominique Halleux / Conservatoire du Littoral

Denis Mercier / GFG

Contact

Serge Suanez / UBO

 

Le CNRS intensifie son engagement pour la sauvegarde de l’océan

En janvier dernier, lors d’un colloque de la Task Force Océan du CNRS, quatre groupes de travail rassemblant plus de 100 chercheurs CNRS ont fait ressortir la nécessité de caractériser, d’anticiper et d’accompagner les changements auxquels l’océan est aujourd’hui confronté. C’est dans cette optique d’interdisciplinarité propre aux différents instituts du CNRS que le Groupement De Recherche Océan et MERs a été créée. Lancé pour une durée de 5 ans, le GdR Omer devrait mobiliser en tout, 4 à 5 000 chercheurs, dont 1 000 dès le mois de septembre.

Mené par Laurent Chauvaud, directeur du GdR et chargé de missions Océans auprès de la Direction générale déléguée à la science du CNRS, le groupe de travail entend faire émerger des recherches interdisciplinaires, et aborder l’océan par le prisme des sciences dites « dures » ainsi que par celui de la philosophie, la sociologie, la biodiversité et bien d’autres encore. Alix Levain et Marie Bonnin font partie du Comité Scientifique du GdR. Marie est également membre du bureau.

Structuré en quatre axes et centré sur l’océan et les mers, il évoluera autour de cinq missions principales :

  • l’animation de la communauté scientifique française
  • la coordination des activités de recherche autour de l’objet « Océan »
  • la veille scientifique
  • la formation des professions pour le développement de la recherche
  • la valorisation et la diffusion des travaux sur les mers et l’océan.

Le premier axe thématique concerne les perceptions et représentations de l’océan, allant de son potentiel d’inspiration et d’innovation jusqu’à sa valeur patrimoniale. Il vise à renforcer les liens qui unissent les sciences de la mer à la société. Le second se concentre sur la caractérisation et le diagnostic des systèmes marins. Il vise à explorer de nouveaux outils et approches capable d’améliorer la quantification et la caractérisation de l’état actuel de l’océan. Le troisième s’appuie sur la modélisation locale et globale de l’océan et de son évolution. La modélisation océanique étant aujourd’hui en plein essor, elle reste cependant limitée par les connaissances actuelles, les méthodes numériques… Enfin, le quatrième et dernier axe tournera autour de la conservation, de la préservation et de la gestion durable des socio-écosystèmes marins. Il s’agira notamment de proposer des actions centrées sur les aires marine protégées (AMP), l’économie bleue ou encore les changements d’usage.

 

Crédit photos

Marie Bonnin / IRD

Contacts

Laurent Chauvaud / CNRS

Marie Bonnin / IRD

Claire Geslin, enseignant chercheur en microbiologie au LM2E

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Avant d’intégrer l’IUEM j’ai obtenu mon Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en microbiologie en 1998 à la Station Biologique de Roscoff. C’était un diplôme cohabilité avec Brest, Caen et Rennes. Le stage, encadré par Christian Jeanthon, s’est déroulé au laboratoire de bactériologie marine, dirigé par Daniel Prieur. Le sujet de recherche portait sur l’étude de bactéries isolées de sources hydrothermales océaniques et sur leurs interactions avec les métaux. En 1999, le laboratoire a migré de Roscoff vers Brest et intégré l’IUEM. Nous formions une équipe de microbiologie au LEMAR. Cette même année, j’ai débuté une thèse financée par l’UBO et un industriel. L’objectif de ma thèse était de rechercher des virus d’archées hyperthermophiles des environnements hydrothermaux océaniques profonds ; cela n’avait jamais été documenté auparavant.

En 2003, mon expérience post-doctorale en Pennsylvanie, à l’Université de Pittsburgh chez le Pr Roger Hendrix, m’a permis de travailler sur un projet portant sur l’analyse structurale de bactériophages isolés d’E. coli. C’est un modèle moins exotique que les micro-organismes extrémophiles mais pour lequel de nombreux outils de travail étaient disponibles.

Cette même année, j’ai décroché le concours de maître de conférences. Pour la petite anecdote, je passais le concours pour le poste de maître de conférence un jeudi, et le lendemain je m’envolais vers les États-Unis pour mon post doc. Je devais partir pendant deux ans de l’autre côté de l’Atlantique mais je suis revenue à Brest, 5 mois après, pour assurer la rentrée en septembre 2003.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Au départ, j’ai suivi le laboratoire de microbiologie dirigé par Daniel Prieur pour ma thèse et c’est comme cela que je suis arrivée à l’IUEM. J’y suis restée grâce à l’obtention de mon poste de maître de conférences et pour poursuivre, au LM2E, ma thématique de recherche sur les virus hydrothermaux marins. Ce sont des virus qui vont infecter des micro-organismes marins (bactéries et archées) qui se développent à de très hautes températures (70-90°C), sans oxygène et sous forte pression hydrostatique. Ces virus sont confrontés à des conditions extrêmes. Le but premier de ma thèse était de savoir s’il existait de tels virus. Il s’avère qu’au bout d’un an et demi de thèse, j’ai trouvé un virus : le premier isolé du système hydrothermal océanique : Pyrococcus Abyssi Virus n°1 (PAV1). Cette découverte, m’a permis d’être lauréate du Prix Bretagne Jeune Chercheur en 2005 (section Sciences de la vie et de l’environnement). Cette reconnaissance de mon travail de recherche par la région Bretagne a fait un peu connaître cette thématique de recherche auprès du grand public.

© Ifremer – Campagne BIG – 2010

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je continue à travailler sur cette thématique, sur cet environnement : les sources hydrothermales océaniques profondes où j’y étudie la diversité virale. A ce jour, seulement 11 virus hydrothermaux marins sont caractérisés dans le monde. Au LM2E, par le travail que je mène avec les étudiants, nous en avons caractérisé 6 sur les 11 (3 virus de bactéries et 3 virus d’archées). Nous pouvons même dire que nous sommes les seuls à avoir isolé et caractérisé des virus d’archées hyperthermophiles marines.
C’est une thématique très spécifique. Grâce à notre labo (UBO, CNRS et Ifremer) nous avons accès aux campagnes océanographiques et aux précieux échantillons hydrothermaux, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

En 2020, nous avons publié un travail sur un virus de méthanogène. Les archées méthanogènes jouent un rôle primordial dans le cycle global du carbone en produisant du méthane.
Ce virus présente une morphologie « tête-queue », démontrant sans équivoque, pour la première fois, que ce morphotype classiquement retrouvé dans le monde viral bactérien peut se propager dans des conditions extrêmes à des températures de plus de 90°C. En effet, avant cette étude, aucun virus tête-queue (caudovirus) n’avait été isolé de micro-organismes hyperthermophiles, soulevant des questions sur la thermostabilité de ce morphotype (Thèse Sarah Thiroux 2019). C’est un des exemples de résultats majeurs obtenus ces dernières années dans le cadre de thèse que j’ai encadrées.

Une autre activité importante dans mon emploi du temps est l’enseignement.
Depuis 2003, en tant que maître de conférences, j’enseigne en Licence (L2 et L3) et en Master (M1 et M2 ; principalement dans le Master de microbiologie fondamentale et appliquée (MFA) et un peu dans les Masters des Sciences de la Mer et du Littoral (SML), formations dispensées à l’UBO, IUEM et intégrées à l’Ecole doctorale des Sciences de la Mer et du littoral (EDSML).
Mes enseignements portent principalement sur la physiologie microbienne, la génétique microbienne, l’écologie et biologie des extrêmophiles, et aussi bien évidemment la virologie.
J’encadre également des étudiants en master et en thèse sur mes thématiques de recherche.

© LM2E

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Avec mon sujet de thèse, j’ai été parachutée sur un sujet de virologie, on ne travaillait pas sur cette thématique au laboratoire. Daniel Prieur et Patrick Forterre (Professeur à l’Université d’Orsay avec lequel notre laboratoire collabore) m’ont envoyée pendant 1 mois au Max Planck Institute à Martinsried en  Allemagne pour me former à la virologie aux côtés de Wolfram Zillig, un chercheur qui dans les années 80 a été l’un des premiers à travailler sur le troisième domaine du vivant : Archaea. Wolfram Zillig a également fait un séjour dans notre labo à Brest, c ‘était vraiment enrichissant pour moi. D’ailleurs, les couloirs de l’IUEM doivent encore se rappeler de son tonitruant « Clear » come, quand il m’appelait !

J’ai été embauchée en 2003 donc finalement assez vite après ma thèse. Et puis, à l’époque je devais faire un peu jeunette. J’arrive pour mon premier cours en amphi, un quart d’heure avant le début du cours pour bien me préparer. J’étais assez stressée, alors pour me rassurer j’avais apporté quelques livres de microbiologie. Je les pose sur le bureau sur l’estrade, et deux étudiants arrivent et me disent « Oh super chouette tes bouquins ! », et commencent à les feuilleter. On discute un petit peu et le cours allant commencer, ils vont s’installer dans l’amphi. J’ai vu à leurs têtes qu’ils n’avaient pas compris que j’étais la prof et qu’ils pensaient que j’étais une étudiante comme eux.  Et bien, ils ont été très très attentifs pendant les deux heures de cours. Ça ne m’arrive plus maintenant, on m’appelle Madame Geslin (rires).

Enfin une autre fois, lors d’un pot organisé au labo, il fallait faire un gâteau. Je ne suis pas très bonne cuisinière. J’ai donc acheté une préparation toute faite. Je l’ai faite cuire, mais pas assez. J’ai quand même apporté le gâteau au citron et l’ai mis au milieu des autres ni vu ni connu, parce qu’il était trop tard pour que je recommence. Au final tout le monde l’a adoré, et quand certains se sont enquis du nom du cuisinier, quelqu’un a dit que c’était moi. Plusieurs collègues m’ont demandé la recette de ce fameux gâteau au citron…. J’ai fini par leur donner mon secret : l’ouverture d’un sachet.

© Ifremer – Campagne BIG – 2010

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Je pense que le plus beau restera le moment où l’on m’a annoncé que c’était moi qui avais eu le concours pour le poste de maître de conférences. C’était vraiment un sentiment unique.

Autrement c’est lors des campagnes océanographiques. En 1999, j’ai eu l’opportunité de participer à la campagne océanographique AMISTAD, avec le navire l’Atalante et le sous-marin le Nautile. 21 plongées sont prévues avec le Nautile : 21 chercheurs et de la place pour les étudiants. Tout est réglé comme du papier à musique, s’il y a un problème technique qui empêche une plongée, tu peux perdre ton tour ! Le jour de ma plongée, il y a eu un problème électronique sur le Nautile, qui finalement a été résolu un peu plus tard. Alors vient le moment d’enfiler la combinaison jaune, et de partir pour 8 heures à 2300 m de profondeur. J’étais émerveillée par ce que je voyais ! Dans ce genre de plongée, on est enregistré pour pouvoir revenir sur ce qu’on a vu après. Et sur mon enregistrement on entendait uniquement des : « ohlala que c’est beau ! Vous avez vu ??? ».

J’ai eu une autre expérience de plongée en Atlantique cette fois, pendant la campagne EXOMAR, à 2000 m de profondeur en 2005. J’ai eu une chance dingue de pouvoir voir de près l’environnement sur lequel je travaille.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

J’adore lire un bon roman en buvant une tasse de thé. De bons repas entre amis c’est essentiel. Les voyages, les voyages forcément. Et j’aime la mer aussi, bien évidemment.

As-tu une devise ?

Je n’ai pas de devise. Mais en ce moment je lis Pas Mieux ! d’Arnaud Le Guilcher et on y trouve cette citation de Jean-Luc Godart :

« Van Gogh a cherché un peu de jaune

quand le soleil a disparu… Faut chercher mon vieux. Faut chercher… »

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