Site national instrumenté (SNI)

OHASISBIO

Observatoire HydroAcoustique de la SISmicité et de la BIOdiversité

Site national instrumenté (SNI) OHASISBIO

La surveillance hydroacoustique des domaines océaniques vise à comprendre la dynamique de l’accrétion océanique à travers l’activité sismique et volcanique des dorsales océaniques. Cette activité intense, principalement de faible magnitude, n’est pas détectée par les réseaux sismologiques terrestres trop distants. En revanche, les propriétés acoustiques exceptionnelles de l’océan permettent de détecter et de localiser précisément cette activité à l’aide d’un réseau d’écoute de quelques hydrophones dans la colonne d’eau  autour des dorsales d’intérêt.

Depuis 2010, le Laboratoire Geo-Ocean met en oeuvre l’observatoire hydroacoustique OHASISBIO (Observatoire HydroAcoustique de la SISmicité et de la BIOdiversité) autour des trois dorsales de l’océan Indien. Son objectif premier porte sur le suivi dans le temps et dans l’espace de la sismicité et des éruptions volcaniques. Leur distribution renseigne notamment sur l’état mécanique et thermique des dorsales. L’analyse des essaims sismiques (plusieurs milliers d’événements en quelques semaines) révèle parfois la présence d’événements précurseurs à des séismes de forte magnitude ou d’évènements brefs et énergétiques, témoins d’éruptions sous-marines (chocs thermiques entre laves en fusion et l’eau de mer). Ces enregistrements continus à basse fréquence (0-120Hz; échantillonnage 250Hz) permettent aussi de détecter la présence de plusieurs espèces de grandes baleines et de suivre leur migration saisonnière entre latitudes australes et sub-subtropicales. Les hydrophones sont également sensibles au bruit de l’état de mer (effets de trains de houle). Enfin, une très grande quantité de craquements d’icebergs est détectée le long de la marge antarctique et aux latitudes australes pendant leur dérive estivale. Plus généralement, ces enregistrements continus permettent de suivre l’évolution du bruit océanique ambiant en milieu hauturier, notamment l’évolution du bruit d’origine anthropique (trafic maritime, exploration sismique).

Les hydrophones sont immergés entre 1000 et 1300m de profondeur, dans une couche d’eau à faible vitesse du son, dite “canal SOFAR”, qui se comporte comme un guide d’ondes dans lequel les ondes acoustiques peuvent se propager sur de très grandes distances (100 à 1000 km) avec une faible atténuation. Les hydrophones enregistrent en continu tous les sons basse-fréquence de l’océan, d’origine tellurique (séismes, éruptions volcaniques), cryogénique (icebergs), océanique (trains de houle), bioacoustique (grandes baleines) et anthropique (gros navires, exploration sismique).

Partenaires

Le parc d’hydrophones (10) a été acquis principalement avec le soutien du contrat de projet Etat-Région “Observation de l’océan” (CPER ODO) avec un complément de l’INSU/CNRS et de la Fondation Total.
Les missions océanographiques pour la maintenance du réseau (~1 fois par an) sont financées par la Flotte Océanographique Française (FOF).
Le fonctionnement et l’entretien du réseau est soutenu par l’INSU/CNRS, la FOF, l’OSU-IUEM, l’ENSTA-Bretagne et le laboratoire Geo-Ocean.

Répartition des hydrophones

Répartition des sites d’écoute de l’observatoire hydroacoutique de la sismicité et de la biodiversité dans l’océan Indien austral (OHASISBIO), sur fond bathymétrique.  Chaque site est équipé d’un hydrophone immergé entre 1000m et 1300m de profondeur et installé sur une ligne de mouillage ancrée sur le fond

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En images

Opérations de récupération et de mise à l’eau des hydrophones (instrument inséré dans la bouée)

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