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Sortie Biodiversité en rade avec la participation des étudiants IMBRESea

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Lors du weekend des 15 et 16 octobre 2022, des plongées d’inventaires de poissons de la rade ont été mises en place dans le cadre du plan biodiversité et atlas de Brest métropole.

Mise en place du projet APECS/SUAPS

Ce projet trouve sa source dans l’intérêt, la qualité et le caractère exceptionnel de la rade brestoise. Brest Métropole a missionné l’association pour l’étude et la conservation des sélaciens (APECS) pour la mise en œuvre de cette opération. Cette association très connue sur la place brestoise trouve ses origines à l’UBO. Il y a 25 ans, un collectif d’ étudiants de l’UFR sciences et techniques avait lancé les 1ères observations de requin pélerin. L’APECS a sollicité le SUAPS pour ce projet de sciences participatives. Il a semblé très légitime de voir des étudiants de l’UBO, inscrits au SUAPS dans les activités subaquatiques, d’être sollicités pour intervenir et trouver un sens supplémentaire pour leur intérêt en biologie marine. Ces opérations de plongées étaient aussi proposées aux clubs subaquatiques de la Cité du Ponant.

Appel à candidature d’étudiants

Très vite, les 2 enseignants d’Éducation physique et sportive du SUAPS ont été sollicités par plusieurs étudiants très investis dans ce type de protocole dans leurs études. Ils avaient déjà mené des modèles d’opérations de recensement et l’opportunité de compléter leur parcours de formation universitaire par 2 plongées dites biologie marine en mer d’Iroise les ont beaucoup stimulé. Pour expliquer ces candidatures spontanées, les étudiants du master IMBRSea avaient remarqué qu’il était possible de faire de la plongée au SUAPS et ont désiré poursuivre leurs apprentissages techniques dans cette discipline. Suite à l’appel à candidature et au volontariat, ils ont tout de suite proposé de participer à ce projet. Le SUAPS disposant des personnes ressources, d’expérience ainsi que de logistique pour ce type d’événement, la mise en place fut très facile et rapide.

Le site retenu fut celui des 4 pompes, à la fois très riche en espèces de poissons, mais également facile d’accès et à proximité de BM et du campus.

Dimension internationale

En plus de cette expérience scientifique est venue s’ajouter la dimension internationale du collectif étudiants présents : Stefany Mayer (Canada), Nora-Sophie Klasen (Allemagne) et Carla Mischell Brito (Equateur). Ces 3 étudiantes suivent le master IMBRSea à l’ IUEM et ont relevé les espèces présentes en suivant le protocole proposé par l’ APECS.

La mise en valeur de l’ ouverture vers la mer que l’ UBO désire confirmer très régulièrement de façon légitime se révèle au travers de ce type de projet, facilitant l’inclusion de la communauté internationale par le SUAPS et mettant en avant le savoir-faire du service commun de l’UBO en matière d’activités hyperbares pour les étudiants. Ce service commun offre des séances de formation à la plongée et animent celles-ci par des appuis en biologie marine comme sur aussi des apports en archéologie subaquatique pour satisfaire la curiosité des étudiants.

Ce moment de partage permet, outre le dynamisme du campus, des liens forts avec BM. Cela permet aussi des échanges sur les techniques d’immersion, l’ouverture à une véritable inclusion et aux échanges universitaires.

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Christophe Lebranchu / UBO

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Christophe Lebranchu / UBO

 

L’équipe du projet de recherche SARGADOM à la conférence Océan de Lisbonne

La conférence océan des Nations Unies

La Conférence des Nations Unies sur l’océan a eu lieu à Lisbonne, au Portugal, du 27 juin au 1er juillet 2022. Elle a réuni la communauté internationale océan des décideurs, des chercheurs, des praticiens et des parties prenantes pour mener une réflexion sur la nécessité d’intensifier l’action en faveur de la protection de l’océan.

Le thème de la conférence était précisément ” Renforcer l’action en faveur de l’océan basée sur la science et l’innovation pour la mise en œuvre de l’objectif 14 : bilan, partenariats et solutions ” (‘Scaling up Ocean Action Based on Science and Innovation for the Implementation of Goal 14: Stocktaking, Partnerships and Solutions‘).

Organisée conjointement par les gouvernements du Portugal et du Kenya, la conférence s’est déroulée dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030), qui vise à promouvoir la compréhension de l’océan et l’investissement dans la science pour la gestion durable des ressources marines.

Le projet SARGADOM présente un grand intérêt pour la cible 14.c de l’Objectif de développement durable 14 – Améliorer la conservation et l’utilisation durable des océans et de leurs ressources en appliquant le droit international tel que reflété dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer-, qui fournit le cadre juridique pour la conservation et l’utilisation durable des océans et de leurs ressources.

Des représentants de l’ONG costaricienne MarViva, de la Commission de la mer des Sargasses, de l’UBO et de l’OFB ainsi que d’autres soutiens et partenaires du projet étaient présents à la conférence.

L’engagement de SARGADOM

“Contribuer à une gouvernance hybride pour protéger et gérer des aires remarquables en haute mer : Dôme thermal et mer des Sargasses” tel est l’objectif du projet et l’engagement pris auprès des Nations Unies (voir site de l’UN DESA).

Lors de la conférence, l ‘équipe du projet a soumis deux propositions au dialogue interactif 7 “Renforcer la conservation et l’utilisation durable des océans et de leurs ressources en appliquant le droit international, tel que reflété dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer”. Elles sont à retrouver ci-dessous (en anglais) :

Thermal Dome

“Respectfully, we offer our support to the governments to collaborate with the High Ambition Coalition on BBNJ launched at the One Ocean Summit on the establishment of a technical group dedicated to study and develop management proposals for the Thermal Dome. We understand the complexity of its management and we would like to support the process to create the possible scenarios for a sustainable governance of this important site in the High Seas. In doing so, we pursue to contribute to the discussions about the elements of the UN negotiations on BBNJ and inform on possible implementation models for regional and global coordination.”

Sargasso Sea

“The Sargasso Sea Commission has been described as a new paradigm for high seas governance. In this Ocean Decade, we invite more governments to become stewards of this iconic high seas area, and to become pioneers of high seas conservation in general by becoming signatories to the Hamilton Declaration. As the high seas are the concern of everyone, we encourage participation from around the world – not just from governments adjacent to the Sargasso Sea.”

Si certaines idées ont été reprises dans le résultat officiel de la conférence (la déclaration politique adoptée par les représentants des États), des orientations essentielles pour un changement transformateur ont émergé des échanges entre la société civile, les représentants des jeunes, les chercheurs et les partenaires des Nations Unies en marge de la conférence.

Pour en savoir plus sur le projet découvrez le site Internet (plus de ressources à venir bientôt).

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Fae Sapsford

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Joëlle Richard / UBO

Transport maritime : ralentissons un peu

Les 12 au 13 décembre 2019, un colloque sur le  « Le Transport maritime et la protection de la biodiversité » rassemblant plusieurs laboratoires bretons s’est tenu à l’IUEM. Au cours de cet événement, les intervenants ont remarqué des similitudes au niveau de leurs recherches qui ont déclenché une collaboration inter-laboratoire et interdisciplinaire sur le sujet du transport maritime et de l’impact sociétal et environnemental de la réduction de vitesse des navires. Cette association a engendré la publication d’un article “Maritime transportation:Let’s slow down a bitdans Science of the Total Environment. Le 1er auteur de cet article est Maxime Sèbe. 3 scientifiques de l’IUEM ont également participé à cette publication : Pierre Scemama, Anne Choquet et Valérie Stiger-Pouvreau.

Le transport maritime est un contributeur majeur à l’économie mondiale, mais a un impact social et environnemental significatif. Chaque impact appelle des solutions techniques ou opérationnelles différentes. Dans leur publication, les intervenants du colloque ont constaté que les mesures de réduction de vitesse semblent atténuer plusieurs problèmes : (1) collision avec la faune ; (2) collision avec des objets non vivants ; (3) bruit sous-marin ; (4) espèces envahissantes ; et (5) émission de gaz.

Les auteurs ne prétendent pas que la réduction de la vitesse est la meilleure solution pour chaque problème individuel mentionné ci-dessus, mais soutiennent que cela pourrait être une solution clé pour réduire considérablement toutes ces menaces simultanément. Les auteurs préconisent le développement de recherches interdisciplinaires pour évaluer les coûts économiques privés des mesures de réduction de la vitesse et les mettre en perspectives avec les avantages environnementaux et sociaux découlant de tous les problèmes atténués par de telles mesures.

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Andréa Sèbe

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Maxime Sèbe

GLAZ, le projet CPER 2021-2027 sur l’environnement continental et littoral en Bretagne

Objectif : Construire une infrastructure de recherche pour anticiper et accompagner les transitions socio-environnementales

Un consortium de recherche associant 20 laboratoires de recherche de l’INRAE-Bretagne, de l’IUEM, de la Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne (MSHB) et de l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Rennes (OSUR) propose un méta-projet Contrat de plan Etat-Région (CPER), coordonné sur l’ensemble de la région Bretagne (en coordination avec la région Pays de Loire puisque l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Nantes Atlantique (OSUNA) y est associé), pour construire une infrastructure de recherche de niveau mondial capable de détecter, d’anticiper et d’accompagner les transitions socio-environnementales que les écosystèmes terrestres et côtiers vont connaître dans les décennies à venir. Ce projet est fondé sur la mise en réseau d’observatoires de recherche existants et déjà labellisés. Il mobilise l’ensemble des sciences de l’environnement et des géosciences, des sciences sociales et des sciences de la donnée pour doter les deux régions de moyens de recherche et d’observation ayant une forte visibilité internationale et répondant aux enjeux liés au changement climatique et à la pression anthropique sur l’environnement.
Les sites porteurs sont l’UniR et l’AUB (Alliance universitaire de Bretagne qui regroupe l’UBO, l’UBS et le directeur de l’ENIB) ; le CNRS et l’INRAE pour les organismes de recherche au niveau national. Les établissements gestionnaires sont l’Université de Rennes 1 (y compris pour l’Université de Rennes 2), l’UBO, l’UBS et l’INRAE-Bretagne.

Demandes budgétaires :
Demande principale : 10 644 000 €
Demandes reliées : immobilier (1 570 000 €) et numérique (855 000 €)

 

Glaz désigne en breton les nuances de couleur du bleu gris au turquoise en passant par le vert. Glaz est emblématique des dynamiques et complexités de cette continuité entre le continent et le littoral, entre les différents compartiments et trames de l’environnement que nous proposons d’aborder quels que soit la région et le temps passé, présent et futur.

Défis et objectifs : Comprendre et prévoir les évolutions du continuum terre-mer, une spécificité régionale

Le projet cible l’évaluation des trajectoires du continuum terre-mer (incluant les espaces urbanisés) en y intégrant l’ensemble des déterminismes naturels incluant l’Homme. Le continuum terre-mer est l’échelle territoriale cohérente qui intègre les paysages continentaux, littoraux et marins, leurs évolutions, leurs fonctions dans leurs dimensions écologiques, hydrologiques, géologiques et sociétales. Les questions clés concernent :
– La santé des écosystèmes sous contrainte : l’influence des activités humaines et des modes actuels d’occupation du sol sur les flux de matières au sein du continent et jusqu’à l’océan (i.e. nutriments, matière organique, sédiments, métaux, pesticides, plastiques, perturbateurs endocriniens, bactéries antibio-résistantes). Ces questions incluent la solidarité amont-aval, mais aussi les liens “ville-campagne” et “terre-mer” et la gestion sociopolitique des activités humaines créant des dommages à la santé humaine et à la santé des écosystèmes aval et littoraux.
– La résilience des territoires et leur adaptation au changement : les relations qui lient structure des paysages, influence des sociétés actuelles et passées (occupation des sols, gestion des territoires et de leurs usages, perception), dynamique de l’environnement et des ressources (par ex. biodiversité, quantité et qualité des eaux continentales et littorales et des sols, climat urbain, valorisation des bio-ressources et économie circulaire), et ce que cela nous apprend des services rendus par les écosystèmes et des capacités de résilience de l’environnement.
– L’évaluation des risques et des scénarios prospectifs : ces approches intègrent aléas, enjeux et risques en considérant aussi les représentations sociales qui permettent d’appréhender, aux diverses échelles spatiales et temporelles, la complexité des dynamiques continentales et côtières, naturelles et anthropiques en tenant compte de leurs évolutions respectives.

Pour en savoir plus

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Panoramic Bretagne / BMO

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Dominique Simon / CNRS

Adélie Pomade, Enseignant-chercheur en droit à AMURE

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai soutenu ma thèse à l’Université d’Orléans en 2009 sur la société civile et le droit de l’environnement. Dans cette recherche, j’ai apprécié de quelle manière la société civile participe en pratique à l’élaboration et à l’application du droit de l’environnement, et j’ai tiré les conséquences théoriques de cette analyse en proposant de revisiter les théories des sources du droit et de la validité des normes juridiques. Après ma thèse, j’ai continué à approfondir le rôle de la société civile et les jeux d’acteurs qu’elle implique, toujours en droit de l’environnement, mais au prisme de thématiques différentes : agriculture, forêt, biotechnologies, climat…

Pour cela, j’ai fait 2 post-docs en France : à l’Université de Lyon 3 et à l’Université de Rennes 1 (agriculture, activités minières), et 2 en Belgique à l’Université Catholique de Louvain et à l’Université Saint Louis de Bruxelles (forêt, instruments basés sur le marché de la biodiversité). Je suis ensuite partie 2 ans au Brésil à l’université Fédérale de Rio Grande Do Sul (FURG) en qualité de professeur invité, où j’ai exploré la relation entre les peuples autochtones, la biodiversité et le droit de l’environnement.

 

Mission d’observation de la biodiversité pendant la saison sèche, dans une réserve protégée du Pantanal (Centre-ouest du Brésil)

J’ai aussi coordonné des projets de recherche consacrés aux biotechnologies, nanotechnologies, ou encore à la pêche.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Parmi les différentes thématiques que je n’avais pas encore réellement explorées, il y avait le milieu marin.  Il constituait pour moi un nouveau laboratoire d’observation des relations Humains-environnement au prisme du droit. C’est aussi l’interdisciplinarité en termes de potentiel de travail qui m’a fait venir à l’IUEM en septembre 2018, car depuis quelques années je m’intéresse au « savoir travailler ensemble ». Cela rejoint très bien mes champs d’expertise en tant que juriste environnementaliste : spécialiste des jeux d’acteurs et de normes en droit de l’environnement d’une part, et méthodologie de l’interdisciplinarité d’autre part.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Côté enseignement, j’interviens dans le Master 1 du Master SML. Je fais les TD inter-SML en droit de l’environnement. L’objectif est de permettre aux étudiants qui ne sont pas juristes de s’approprier la manière dont réfléchit un juriste. J’ai construis la pédagogie de ce cours autour de jeux de rôles et de travail en équipe. C’est très stimulant. A la rentrée prochaine, j’enseignerai également le droit de l’environnement aux étudiants de M2 du Master Droit des activités maritimes.

Par ailleurs, je suis responsable scientifique de l’unité d’enseignement Sciences et société. Avec Riwalenn Ruault, qui s’occupe plus particulièrement du volet pédagogique, nous nous attelons actuellement à développer une plus grande visibilité du remarquable travail accompli par les étudiants de M2 et les doctorants qui les encadrent. A suivre !

Concernant la recherche, elle se construit autour de 3 dynamiques : juridique, méthodologique et interdisciplinaire.

Pour la partie juridique, je travaille sur l’introduction de la notion de scénario en droit. L’objectif est de déterminer quelles normes seront les plus effectives et efficaces à l’issue d’un processus décisionnel ; cela invite à envisager un degré de prospective en droit. Par exemple, nous sommes au sein d’une Aire marine protégée (AMP) avec énormément de fréquentations touristiques nautiques. Des décisions sont prises pour réguler cette fréquentation et sont concrétisées par une norme juridique dont le contenu et la forme feront qu’elle sera appliquée ou non. Pour être sûr que la norme soit appliquée, il faut arriver à anticiper la réception et le bénéfice de cette norme par les destinataires ; une sorte de logique gagnant-gagnant.

En méthodologie, je travaille sur le « comment travailler ensemble » pour mettre sous tension sciences humaines et sociales et sciences du vivant. En effet, nous parlons beaucoup du travail en interdisciplinarité, mais en pratique cela est souvent chaotique. J’essaie donc d’accompagner cette dynamique en dégageant des moyens de faciliter les échanges. Dans ce cadre, je suis intervenue dans le séminaire du LEMAR indisciplinés, et un ouvrage a été publié aux Presses universitaires de Rennes (PUR). Dans la continuité, une journée d’études a été organisée à l’Institut de l’ouest : Droit et Europe (IODE) à Rennes 1. Le fascicule de restitution de l’atelier va être édité par AMURE à l’automne.

Du point de vue de la recherche interdisciplinaire, j’explore la manière et les voies mobilisées ou mobilisables par les sciences humaines et sociales pour saisir la science participative qui est principalement explorée par les sciences de la nature. Il s’agit vraiment d’établir une tension positive entre les unes et les autres. Dans ce contexte, j’ai déposé un projet H2020 SWAFs qui questionne les leviers de l’engagement citoyen à participer aux activités de science participative, au regard de différentes disciplines. Une journée d’étude sera organisée à l’IUEM à l’automne sur le sujet.

 

Préparations réalisées par des femmes d’une communauté autochtone de l’Etat du Pará (Nord du Brésil), lors d’entretiens relatifs aux usages traditionnels des plantes amazoniennes

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Oui ! Une belle aventure culturelle (de mon point de vue). C’est lorsque je donnais des cours à la FURG. Dans l’Etat du Rio grande do Sul, les hivers sont très froids et humides. A la FURG, les cours sont souvent dispensés le soir, à partir de 19h et jusqu’à 23h, pour permettre aux étudiants de travailler dans la journée. Les salles de cours ne sont pas chauffées en hiver. Lors de mon 1er cours j’avais une vingtaine d’étudiants dans la salle, installés sur deux rangées d’arc de cercle, emmitouflés dans leurs manteaux et pour la plupart dans leurs ponchos (en référence à la culture gaúcho du sud du Brésil). Quatre ou cinq étudiants avaient avec eux un thermos d’eau chaude et deux d’entre eux une cuia (calebasse) où ils y avaient préparé du chimarrão (qu’on connait sous le terme maté).  Pendant le cours, les étudiants pratiquent la « Roda de chimarrão », c’est-à-dire qu’ils boivent tour à tour à la cuia pour se réchauffer et alimentent le chimarrão en eau chaude. Il serait impensable de leur demander de mettre un terme à cette tradition !

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Quand j’ai reçu la médaille Vermeil de l’Académie d’Agriculture de France en 2018 ! C’était très symbolique pour moi, car il s’agissait de la reconnaissance, par des non-juristes, de la valeur ajoutée et de l’intérêt de mes travaux en droit pour leur communauté scientifique (écologie, géographie, biologie, anthropologie…).

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Faire du bateau ! Je pratique le catamaran de sport depuis plus de dix ans. Au début c’était du loisir, et aujourd’hui, c’est en compétition, aussi bien en France qu’à l’international.

As-tu une devise ?

Ne jamais remettre à demain ce que je peux faire le jour même.

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Sylvain Chanteloup

Adélie Pomade / UBO

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Adélie Pomade

L’impact du changement climatique sur la biodiversité et sur les écosystèmes marins

Le changement climatique affecte les organismes marins. Les poissons, les mollusques ou même les communautés microbiennes subissent les modifications de la température de l’eau, du pH et de la teneur en d’oxygène, et ce, à différents stades de leur cycle de vie. A ces contraintes s’ajoutent d’autres facteurs comme la surpêche ou la pollution des océans. Parmi les espèces, certaines peuvent réussir à s’adapter, d’autres migreront ou ont déjà commencé, et enfin certaines risquent de disparaître, perturbant les interactions que les espèces entretiennent entre elles et l’écosystème dans lequel elles évoluaient.

Le flet, poisson estuarien en première ligne

Dans les estuaires, là où les eaux douces des fleuves rencontrent les eaux salées de la mer, de nombreuses espèces trouvent refuge. Certaines s’y abritent la quasi-totalité de leur cycle de vie, d’autres viennent s’y nourrir ou s’y reproduire. Dans ces mêmes zones, les activités humaines sont très présentes (aménagements portuaires, industries, pêche…) et les polluants issus des bassins versants composés des effluents domestiques, industriels et agricoles s’accumulent. C’est également un milieu où le réchauffement climatique se fait davantage ressentir puisque les eaux, peu profondes, sont plus susceptibles de voir leur température augmenter.

Des scientifiques du Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR) tentent de comprendre les impacts de ces pressions sur le cycle de vie des espèces estuariennes. Ils étudient notamment l’effet de ces conditions environnementales particulières sur le flet, poisson plat qui vit l’intégralité de son cycle biologique en estuaire. On le retrouve sur toute la façade atlantique, de la Finlande au Portugal. Il y a 30 ans, les populations de flet étaient présentes jusqu’à la pointe ibérique, mais la limite sud de leur aire de répartition s’est déplacée et se trouve désormais à 150 km au nord de Lisbonne. C’est un des effets du réchauffement climatique.

Les chercheurs étudient les réponses du flet à ce qu’ils appellent des stress multiples : contamination de leur milieu par des polluants et réchauffement climatique. Ils ont pu démontrer que les populations de flet qui vivent dans des estuaires particulièrement pollués, comme c’est le cas de l’estuaire de la Seine, ont d’autant plus de mal à faire face à une augmentation de la température. Ce résultat a été obtenu en 2015 en étudiant des populations de jeunes poissons. Ils poursuivent aujourd’hui leurs travaux afin de d’étudier l’impact du réchauffement sur les différents stades du cycle de vie de ce poisson en fonction du niveau de contamination du milieu. Lancé en 2018, le projet POPEST va comparer différents estuaires, qu’ils soient très pollués, comme l’estuaire de la Seine ou beaucoup moins, comme le Belon (Sud-Finistère).

Contact au Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR) : jean.laroche@univ-brest.fr

Quand la coquille Saint Jacques délivre ses secrets

Il y a plus de 20 ans, des chercheurs de l’IUEM ont découvert que la coquille Saint Jacques renfermait une mine d’informations. Tout commence en 1995, quand à l’occasion d’une thèse, des bandes blanches sont constatées sur le bord de toutes les coquilles récoltées en rade de Brest. En les observant à la loupe binoculaire, les scientifiques comptent presque toujours le même nombre de petites stries. Ils mettent en évidence la concomitance de l’apparition de ces stries avec un bloom d’algues toxiques ayant eu lieu au mois de juillet. Les chercheurs parviennent alors à démontrer que les coquilles forment une microstrie par jour.

La coquille devient un précieux instrument permettant de décrypter les variations de l’environnement comme la température ou la teneur en oxygène. Lorsqu’il y a plus d’espace entre les stries, c’est que la croissance s’est accélérée car la coquille a eu accès à plus de lumière et plus de phytoplancton. Une manière d’étudier le réchauffement climatique, en rade de Brest, ou encore en Terre Adélie, où des coquillages similaires fournissent des informations sur la période d’ouverture des glaces pendant l’été. Une manière également de remonter dans le temps puisque certains de ces animaux vivent 400 à 500 ans et permettent d’étudier les environnements passés.

Contact au Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR) : yves-marie.paulet@univ-brest.fr

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Thématiques

Thématiques de recherche

Le projet des unités de recherche de l’IUEM peut être présenté très schématiquement en quatre grands thèmes, déclinés en objets et processus que les chercheurs souhaitent mieux comprendre.

L’océan, acteur majeur des cycles biogéochimiques et du climat de notre planète


  • Le réchauffement et la circulation de l’océan dans le passé, le présent, le futur
  • La composition chimique de l’océan (particulièrement les métaux traces) et les grands cycles : acidification de l’océan, désoxygénation, cycle du carbone, la pollution (par exemple, métaux lourds)
  • Les cycles énergétiques, les interactions d’échelles et le couplage physique-biologie : de la turbulence océanique < 1 km, aux grands tourbillons > 100 km et l’océan global
  • Les enjeux économiques et juridiques du changement global de l’océan (réchauffement, acidification)

Les écosystèmes marins et la biodiversité


  • Processus physiologiques et d’adaptation des organismes marins
  • Propriétés des molécules marines, par exemple biofilms
  • Fonctionnement des écosystèmes et des réseaux trophiques
  • Impacts cumulés des pressions d’exploitation et des facteurs biologiques et physico-chimiques sur la dynamique des espèces et des communautés exploitées
  • Déterminants écologiques, économiques, sociaux et juridiques du développement des activités humaines telles que la pêche ou l’aquaculture

Le domaine profond encore inexploré


  • Dynamique des grands fonds et des marges océaniques, risques sismiques associés, et formation des ressources minérales
  • Dynamique du manteau terrestre et croissance des continents
  • Enjeux économiques et juridiques liés aux domaines océaniques
  • Micro-organismes des environnements extrêmes des grands fonds et des sources hydrothermales

Le littoral, interface complexe et fragile


    • Processus physiques dans le domaine côtier et à l’interface terre-mer, y compris les interactions avec l’atmosphère
    • Territoires littoraux, leurs dynamiques et leurs vulnérabilités, tant physiques (approches télédétection, géomatiques) qu’humaines (évolution des sociétés, usages)
    • Analyse et évaluation des politiques publiques et élaboration d’outils et de scénarios d’aide aux choix collectifs d’aménagement du littoral