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L’École d’Hiver du RZA 2025 : Dynamiques entre terre & mer

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Dynamiques entre terre & mer : une Breizh histoire de temps

Comment penser les socio-écosystèmes à travers le prisme des temporalités ? C’est la question centrale qui a animé l’édition 2025 de l’École d’Hiver du Réseau des Zones Ateliers (RZA), organisée cette année dans le cadre unique de la rade de Brest, à Logonna-Daoulas, du 3 au 7 mars 2025.
Durant trois jours, 25 jeunes chercheurs et chercheuses (doctorant·e·s et post-doctorant·e·s, ATER) ont plongé au cœur des dynamiques du continuum terre-mer, en explorant comment les échelles de temps influencent la recherche scientifique, la gestion des territoires et les politiques publiques.

Un programme interdisciplinaire et immersif

Au programme de cette semaine intense, sous un soleil radieux :
L’école d’hiver s’est ouverte avec trois conférences et interventions inspirantes :

  • Le cycle du Carbone à l’échelle des temps géologiques par Stefan Lalonde,
  • Les troubles du temps long de Rémi Beau
  • Le temps de l’accroit-sens par Olivier Ragueneau

Quatre ateliers thématiques pour expérimenter

Les participants ont été répartis en quatre groupes, pour leurs permettre de suivre quatre ateliers chacun explorant un axe clé du continum terre mer :

  • La qualité de l’eau et le transfert des contaminants dans le continuum terre-mer.
    Cet atelier se concentrait sur les problématiques liées à la qualité de l’eau dans le fond de la rade de Brest, notamment les micro-algues toxiques (Alexandrium minutum) et la résistance aux antibiotiques. Des prélèvements et mesures ont réalisés en mer (avec le navire Hésione) et dans les rivières environnantes afin d’évaluer les paramètres physico-chimiques et bactériologiques dans le continuum terre-mer. Les échantillons ont été analysés dans un laboratoire nomade à Moulin Mer.
  • Trajectoire socio-écosystémique d’un système agro-marin : Temps écologique et temps des sociétés, complexité d’une gouvernance renouvelée
    Cet atelier a exploré la trajectoire socio-écosystémique du continuum Terre-Mer en rade de Brest, à travers une approche pluridisciplinaire mêlant biologie, écologie, histoire, archéologie, sociologie et gouvernance. Quatre sous-ateliers ont proposés proposent des temps d’observation de terrain, des rencontres avec des acteurs locaux (producteurs d’huitres et de coquilles st jacques, pêcheurs, agriculteurs, élus de Brest Métropole, TerraRade) des réflexions collectives sur les dynamiques écologiques, sociales et politiques à l’œuvre dans ce territoire agro-marin. L’objectif était de faire émerger une compréhension renouvelée de ce continuum et d’envisager des formes de gouvernance plus cohérentes et durables
  • Méthodologie en arts et sciences – Penser continuum et temporalités : L’apport des arts et des sciences pour renouveler notre regard sur les socio-écosystèmes.
    Cet atelier proposait une exploration transdisciplinaire des liens entre arts, sciences et société pour renouveler notre rapport aux socio-écosystèmes littoraux et aux bassins versants. À partir d’exemples concrets (Molène, Aulne Maritime, fleuve Piave), les participants et participantes ont découvert des démarches de recherche-création et de recherche-action intégrant le temps long, la trace et les représentations sensibles du vivant. L’objectif était de développer des méthodes innovantes de co-construction de la recherche et de favoriser une culture commune entre disciplines à travers les pratiques artistiques.
  • La gestion des risques côtiers à travers une mise en situation par le jeu sérieux.
    Cet atelier proposait une mise en situation sous forme de jeu sérieux pour explorer les enjeux de la gestion des risques côtiers dans un contexte fictif mais réaliste avec le jeu sérieux développé par AMURE ; Risques côtiers à Plonevez-les-Flots . Les participant·es, dans la peau d’agents de différents services municipaux, ont arbitrés entre contraintes budgétaires, attentes des habitants et réduction de la vulnérabilité au changement climatique. L’objectif est de favoriser une approche systémique et interdisciplinaire des problématiques complexes à l’interface Homme-Nature, tout en interrogeant les pratiques de collaboration.

Deux soirées ont été organisées : une sur la médiation scientifique de la Zone Atelier Brest Iroise, avec : le stand du Projet ISblue SEALEX-PACTE (Clara Valero et Lucas Bosseboeuf), le poster interactif Evol’Iroise” (Sébastien Hervé) et le stand Réalité Virtuelle (Maxime Kernec et Charlotte Gasneville) et un atelier participatif sur l’engagement des chercheurs et chercheuses organisé par Mélanie Raimonet et Olivier Ragueneau.

Une restitution originale et créative

Tout au long de la semaine, les échanges ont été enrichis par la Troupe PIBA, qui a accompagné les participants dans une restitution innovante mêlant sciences, narration radiophonique et mise en scène. Une belle manière d’explorer comment transmettre autrement la complexité des socio-écosystèmes !

Un espace de dialogue et d’engagement

Loin d’être un simple séminaire académique, cette école d’hiver a été un véritable espace de co-construction, favorisant les échanges entre disciplines et acteurs du territoire. Comment intégrer les enjeux de temporalité dans nos recherches et nos actions ? Cette question a traversé toutes les discussions, et a fait émerger de nouvelles perspectives pour penser les socio-écosystèmes.

 

Retour sur le Transformation Lab SEA-EU : Faire travailler le monde universitaire avec et pour la société

Dans le cadre des activités de l’université européenne SEA-EU en partenariat avec la Zone Atelier Brest Iroise, l’UBO a accueilli du 26 au 28 avril 2022, plusieurs chercheurs et chercheuses des six universités partenaires. Ce workshop avait pour objectif de comprendre comment les scientifiques travaillant pour l’université européenne des mers collaborent et s’engagent avec les acteurs locaux pour améliorer la résilience des zones côtières et la durabilité des socio-écosystèmes côtiers.

La première journée du Transformation Lab était consacrée à une série de présentations et discussions autour de divers projets qui fédèrent acteurs et chercheurs pour un avenir durable de leurs socio-écosystèmes.

Le deuxième jour, les participants ont pu découvrir les activités de co-recherches menées sur le territoire de la Zone Atelier Brest Iroise lors de différentes visites de terrain. Situé à l’interface terre-mer, ce territoire est particulièrement exposé au changement climatique et aux activités anthropiques côtières.

La première excursion a eu lieu à la Pointe de Dinan, à la rencontre de Sophie Coat, la conservatrice de la Réserve Géologique de Crozon.

Ils ont échangé sur le travail entre la Réserve et les scientifiques pour étudier l’érosion de la côte, notamment grâce à l’installation de capteurs qui permettent de mieux comprendre l’érosion des falaises rocheuses.  Les relevés réalisés par la Réserve sont régulièrement transmis aux chercheurs et chercheuses qui analysent alors les données recueillies. Cet échange de données aide la Réserve à adapter la gestion de ses sites.

Le groupe a ensuite visité la ferme du Parc Naturel Régional d’Armorique (PNRA) à Rosnoën, localisée en bordure de la rivière du Faou. En collaboration avec des scientifiques, l’Etablissement Public d’Aménagement et de Gestion du bassin versant de l’Aulne (EPAGA) et la ferme ont travaillé sur un projet visant à préserver la qualité de l’eau de la rivière. Ils ont identifié les sources de pollution de la ferme et ont mis en place de nouvelles mesures de filtration des eaux polluées afin qu’elles ne viennent pas contaminer les eaux côtières et les exploitations ostréicoles voisines.

La troisième étape a amené les participants à l’écloserie du Tinduff pour échanger avec Florian Breton. Depuis 40 ans, cette écloserie élève des naissains de coquilles Saint-Jacques, une espèce devenue rare en baie de Brest. Leur activité vise à maintenir le stock de coquilles Saint-Jacques de manière durable, en contribuant notamment à la reproduction de l’ensemble du gisement de la rade de Brest. L’écloserie du Tinduff travaille en étroite collaboration avec des scientifiques et les professionnels de la pêche en rade de Brest, mais aussi avec les autres comités des pêches, de Granville à la Rochelle.

Cette première journée de visite s’est achevée par une présentation des activités du PNRA en Rade de Brest par Agathe Larzillière. Leurs missions visent à préserver et restaurer la faune et la flore, tout en interagissant avec les professionnels et les habitants de ce territoire. L’un des exemples présenté concernait la Spartine (Spartina alterniflora), une plante invasive d’origine exotique qui engendre un envasement important des fonds de rias et des petits chenaux, menaçant ainsi la biodiversité en Rade de Brest (benthos, poissons et oiseaux notamment), et impacte les activités des professionnels de la pêche. Le PNRA et l’IUEM travaillent ensemble afin de mieux comprendre les invasions biologiques, et pouvoir ainsi adapter les interventions sur le territoire.

La matinée du troisième jour a été consacrée à la découverte du Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI), commentée par le responsable du parc, Philippe Le Niliot. Il a expliqué les enjeux de la conservation de cet espace naturel tout en conciliant la protection de ce milieu ainsi que des espèces qu’il abrite et le développement des activités humaines sur les îles.

Après la visite du Musée de l’environnement insulaire, les participants ont partagé leurs expériences de transdisciplinarité en travaillant sur un questionnaire.

Ce workshop a permis de présenter plusieurs projets où scientifiques et acteurs locaux travaillent ensemble pour un même objectif : construire un avenir durable des zones côtières. Le partage de connaissances, de données, de bonnes pratiques et de méthodes de gestion sont indispensables pour atteindre cet objectif. Grâce au Transformation Lab, l’Université européenne de la Mer SEA-EU a fait un pas en avant pour engager et renforcer les liens avec les nombreux acteurs sociétaux qui les entourent.

Pour plus d’informations : drive.sea-eu@univ-brest.fr

Ce workshop a été financé par l’Union européenne, via le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 (accord de subvention n°101017454).

Crédit photos

Tiffen Riou /UBO

Agathe Larzillière

Contacts

Pierre Stephan – coordinateur ZABrI

Olivia Lahens – project officer (reSEArch-EU & BIENVENÜE)

 

 

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Portail de données

Portail de données : INDIGEO


L’INfrastructure scientifique de Données et d’Informations GEOspatialisées sur l’environnement : INDIGEO, permet de porter à connaissance et de visualiser les données produites au sein de l’observatoire de l’IUEM et de la Zone-Atelier Brest Iroise, conformément à la directive européenne INSPIRE.

Son caractère interopérable permet également de les superposer aux données des producteurs de référentiels (IGN, SHOM) et d’autres institutions scientifiques (IFREMER, BRGM, MNHN…)