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Dites au revoir aux baleines – Le changement climatique fait bouger la mégafaune marine

Les scientifiques du WWF se sont associés à d’autres chercheurs et aux anciens des tribus pour révéler comment le changement climatique va redistribuer la mégafaune de l’océan mondial. Dans un nouvel article intitulé « Climate Change Will Re-draw the Map for Marine Megafauna and the People Who Depend on Them », qui spublié dans Frontiers in Marine Science, ils donnent un aperçu des gagnants et des perdants, parmi les espèces elles-mêmes et les personnes qui dépendent d’elles.

En s’appuyant sur les données présentées dans le très récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’océan et la cryosphère, les chercheurs Susan Grose, Linwood Pendleton et leurs collègues illustrent les effets du changement climatique par trois parcours et fournissent six études de cas mettant en évidence la manière dont cela se produit aujourd’hui.

Le changement climatique fera en sorte que certains de leurs lieux de vie ne seront plus hospitaliers, ce qui obligera la mégafaune à trouver de nouveaux endroits où vivre. L’augmentation des températures de l’eau et de l’air va modifier la démographie : moins de descendants survivront, le rapport des sexes sera faussé et les épidémies de maladies réduiront la durée de vie. Enfin, à mesure que les espèces prédatrices s’adapteront au changement climatique et se déplaceront vers de nouvelles zones, la mégafaune qui s’en nourrit s’adaptera elle aussi… si elle le peut.

De nombreux obstacles limitent les déplacements des géants de l’océan. Certains sont d’origine humaine, tels que les voies de navigation, les moulins à marée et les filets dans les zones de pêche. D’autres sont naturels, comme les courants océaniques et la température de l’eau. Les rivages propices à la reproduction et à la nidification peuvent également être peu nombreux et éloignés. Amanda Leathers nous rappelle que pour les espèces tempérées de l’hémisphère sud, « il n’y a pas de nouvelles aires d’alimentation au sud… seulement une vaste étendue d’océan jusqu’à l’Antarctique ». Une chose est sûre, comme la mégafaune se déplaçe sur la Terre, les personnes qui en dépendent vont souffrir. Les gens dépendent de la mégafaune marine pour leur nutrition, leurs revenus et leur bien-être spirituel. Au fur et à mesure que les espèces s’éloignent ou disparaissent, l’accès à la viande qu’elles fournissent et les dollars des touristes qu’elles rapportent augmenteront.

Le peuple Ngāti Kuri d’Aotearoa-Nouvelle-Zélande en est un exemple notable. Ils dépendent des migrations annuelles des baleines à bosses par les îles Kermadec comme faisant partie de leur identité spirituelle. Un aspect de leur histoire est présenté dans l’article ; si les baleines disparaissent ou se déplacent, Sheridan Waitai, un ancien de Ngāti Kuri déclare sans ambages que « [ce] sera une tragédie collective » pour eux et « un signe que… tous ceux qui vivent sur terre… ont dépassé le point de non-retour… signalant [une] crise à l’échelle mondiale ».

Il y a de l’espoir. Les auteurs concluent en suggérant des moyens pour les gestionnaires et les décideurs de travailler ensemble à tous les niveaux administratifs, depuis la base jusqu’aux accords internationaux, afin d’aider à prévenir certains déplacements de populations, de créer des solutions pour empêcher l’extinction et, dans les cas où les déplacements de populations sont inévitables, de travailler avec les acteurs locaux pour faciliter la transition.

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Gregory O’Brien

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Susan Grose

Linwood Pendleton