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Lisa Maillard, Future Post doc CNES en interactions air-mer au LOPS

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Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai suivi le master en océanographie Water Air Pollution and Energy, entre l’Université Paris Saclay et Sorbonne Université. C’est grâce à cette formation que j’ai pu participer à la campagne en mer Méditerranée MOOSE-Grande Échelle (MOOSE-GE) qui a lieu tous les ans et qui assure un suivi des masses d’eau et de leur température, salinité… J’ai réalisé mon stage de Master à Ifremer au LOPS, pendant lequel je m’intéressais à la génération des vagues par les cyclones tropicaux. J’ai ensuite fait ma thèse à Toulouse, au laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS). Pendant ma thèse, j’étudiais des ondes qui se propagent dans l’océan Pacifique, appelées ondes tropicales d’instabilité. À partir de simulations numériques, j’évaluais leur impact sur la circulation océanique et atmosphérique au niveau de la bande tropicale.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Je souhaitais reprendre mes recherches autour des vagues et de leur génération sous les vents extrêmes. Être dans l’équipe SIAM du LOPS me permet de pouvoir travailler au sein d’une équipe spécialisée dans l’étude des vagues, que ce soit par observation satellite ou par modélisation numérique.  Je suis aussi venue à l’IUEM pour le cadre de vie et pour pouvoir travailler proche de mon sujet d’étude : la mer.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je travaille sur plusieurs projets en tant qu’ingénieure Calcul scientifique Ifremer et je consacre la plupart de mon activité à une nouvelle technique d’observation des vagues par satellite, qui permettrait de mesurer à la fois la hauteur des vagues, leur fréquence et leur direction. Ma mission consiste à valider cette nouvelle technique en la comparant avec d’autres formes d’observation déjà existantes (bouée ou altimètre par exemple).

L’un des autres projets auquel je participe est la mise en place d’une librairie informatique (Python) qui regroupe des outils d’étude des vagues et qui mutualise les codes faits par les chercheurs du laboratoire. Elle sera disponible en Open Source afin d’être accessible à toutes et à tous.

À partir du 1er avril, j’entame un post doc financé par le CNES, toujours au LOPS. Je vais continuer à travailler sur l’étude des vagues mais cette fois-ci je m’intéresserai aux interactions entre les cyclones tropicaux et les vagues qu’ils génèrent.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Durant ma thèse, je suis partie en mission à Hawaii pendant un mois. Le 1er weekend, j’ai décidé d’aller visiter l’île. J’étais sur la côte Nord d’Oahu, quand je suis tombée sur une compétition de surf. Je me suis arrêtée pour regarder car c’était sympa, l’ambiance était bonne. Plus tard, je me suis rendue compte que je venais d’assister à une compétition mondiale de surf avec Kelly Slater, considéré comme le meilleur surfeur de tous les temps.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Pendant ma campagne en mer en Master, nous nous sommes faits encercler par un groupe de globicéphales. C’était très impressionnant et on entendait leur chant dans la coque du bateau, c’était magnifique.

J’aime aussi beaucoup les moments de partage et d’échanges dans le cadre du travail en équipe. Je trouve ça super important et stimulant de travailler à plusieurs et de s’échanger les connaissances.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

L’escalade, c’est mon principal centre d’intérêt. Depuis que je suis en Bretagne, j’ai aussi commencé à pratiquer les sports nautiques tels que le surf et la plongée.

Crédit photos

Quentin Guillaumin

Campagne MOOSE-GE

Emma Bent

Contact

Lisa Maillard / Ifremer

Voyage dans le passé grâce aux bassins sédimentaires

La crise de salinité messinienne (datant du Messinien, période allant de -7 à -5 millions d’années) est un des évènements sur lequel se penchent les scientifiques. Celle-ci a eu lieu il y a 6 millions d’années et a conduit à l’asséchement presque complet de la Méditerranée, avec un impact important sur le climat et la végétation de la région.

Pour étudier cet événement, les chercheurs travaillent à partir d’images sismiques obtenues par l’émission d’ondes dans le sol. En Méditerranée, ils ont retrouvé des dépôts de sel dans les sédiments et ont alors cherché à expliquer leur provenance. Il se trouve qu’à cette époque, la tectonique des plaques modèle le visage de la Terre. Elle provoque notamment la fermeture d’un passage au nord du Maroc correspondant à l’actuel détroit de Gibraltar. Les échanges d’eau entre l’Atlantique et la Méditerranée se réduisent. Cette dernière s’évapore alors petit à petit, jusqu’à se transformer en vastes bassins d’eau très salée. Ce sont ces dépôts de sel que les scientifiques ont retrouvé dans les sédiments marins.

Mais comment la Méditerranée est-elle redevenue telle qu’on la connaît ? En continuant d’étudier les dépôts sédimentaires, les scientifiques ont pu montrer qu’une gigantesque inondation a permis à la Méditerranée de se remplir à nouveau. Vers 5,3 millions d’années, la formation du détroit de Gibraltar a permis l’invasion des eaux atlantiques, entraînant la formation d’une cascade d’un kilomètre de haut au niveau de la Sicile. On estime que l’ouest de la Méditerranée s’est rempli en seulement deux ans !

Contact : Marina Rabineau et Marc André Gutscher du Laboratoire géosciences océan (LGO): marina.rabineau@univ-brest.fr