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Bruno Blanke, Océanographe physicien au LOPS

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Je suis un ancien élève de l’École polytechnique. En dernière année, je me suis tourné vers l’environnement et ai choisi le corps de la météorologie. J’ai donc étudié 3 ans à Toulouse à l’École nationale de la météorologie. Puis, dans le cadre d’une formation par la recherche, j’ai fait une thèse en océanographie physique, au LODYC à Jussieu (Sorbonne Université), de 1989 à 1992, sous la direction de Pascale Delecluse. Ma thèse portait sur la modélisation de la couche de mélange, dans l’Océan atlantique tropical. Il s’agissait de mieux représenter la couche de surface de l’océan et plus généralement la dynamique océanique, en réponse aux interactions air-mer. J’ai ainsi participé à l’amélioration du modèle communautaire OPA Nemo. Vu que Météo-France ne me destinait pas à un métier d’océanographe, je me suis présenté au concours de chargé de recherche du CNRS en 1992, que j’ai réussi. Je suis donc passé du statut d’ingénieur de la météorologie à celui de chargé de recherche, d’abord en détachement, puis par intégration définitive au CNRS. J’ai été recruté au LODYC, qui plus tard est devenu le LOCEAN (laboratoire d’océanographie et du climat : Expérimentations et approches numériques). En même temps, je négociais un postdoctorat aux USA à l’Université de Californie à Los Angeles. J’y ai travaillé 2 ans avec J. David Neelin sur la modélisation d’El Niño. En septembre 1994, je suis revenu au LODYC pour une prise de fonction effective au CNRS. En septembre 1995, avec mon épouse et notre petite fille, nous sommes arrivés à Brest, et j’ai été affecté au LOPS (anciennement LPO) sur le site de la Faculté de sciences et techniques au Bouguen jusqu’en 2016.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

En fait, c’est l’IUEM qui est venu à moi puisque j’étais déjà à Brest quand le LPO a intégré l’IUEM ! Sabrina et moi avions choisi le LPO pour des raisons familiales, et aussi pour la qualité des recherches menées au sein de ce laboratoire.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je suis un chercheur et mon activité s’organise autour de la description lagrangienne de la circulation océanique. L’idée est d’utiliser les sorties des modèles d’océan, plus particulièrement les courants, et d’y faire voyager des particules numériques. J’ai conçu un outil, Ariane, qui se retrouve à la base d’environ 80% de ma recherche et de mes publications. L’outil est particulièrement adapté pour suivre les masses d’eau dans l’océan, étudier d’où elles viennent et comment elles se transforment. Les applications les plus récentes concernent les déplacements des microplastiques dans l’océan. Sous l’impulsion de Nicolas Grima, l’ingénieur qui développe Ariane avec moi, nous avons récemment achevé une formation vidéo avec le SIAME, et le résultat sera disponible prochainement sur le site d’ISblue.

De 2008 à 2013, j’ai été Directeur adjoint du LPO auprès de Claude Roy. De 2016 (l’année ou le LPO a rejoint physiquement l’IUEM) à 2020, j’ai été Directeur adjoint scientifique (DAS) du domaine Océan-Atmosphère de l’INSU. Cette dernière responsabilité ne m’a pas permis d’être trop en contact avec mon labo, mais l’outil Ariane est resté le fil conducteur de ma recherche. Cette période fut très enrichissante : j’ai appris énormément sur l’organisation du CNRS, le fonctionnement des labos, les recrutements…

À ma demande, en 2021, j’ai conservé des missions au service du collectif sur Paris, avec la mise en œuvre de la politique de site du CNRS avec Sorbonne Université. L’idée est pour le CNRS de créer de la confiance et de coconstruire une stratégie de recherche avec ses partenaires universitaires, par exemple autour des grands appels à projets du PIA, surtout quand ceux-ci ne sont ouverts qu’aux universités. Je suis ainsi Adjoint au directeur scientifique référent (ADSR) pour Sorbonne Université, plus particulièrement pour sa Faculté des sciences et ingénierie (ex-Paris 6). Dans le cadre de mes fonctions, je me rends donc souvent à Jussieu, pour consolider les liens entre le CNRS et l’université.

Depuis l’été dernier, je suis membre du Conseil scientifique interne de l’IUEM, et la direction de l’Institut m’a proposé d’en prendre la présidence en septembre 2022. Une de mes premières actions a été de rencontrer chaque membre du CS, pour mieux comprendre et m’approprier les différentes facettes scientifiques de l’IUEM. Les missions du CS sont de répondre aux demandes que nous transmet la direction, de préparer et d’instruire plusieurs appels à projets, d’impulser des actions d’animation et de travailler sur la prospective de l’IUEM.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

J’ai participé au documentaire Voyage au centre de la mer sur Arte réalisé par Marc Jampolsky et coproduit avec Radio Canada. Sa trame était le voyage d’une particule à travers les océans, avec des interviews de scientifiques aux points clefs de sa trajectoire, par exemple les systèmes d’upwelling de bord Est, la glace de mer en Arctique, la circulation de l’Océan austral, les tourbillons océaniques… Mes interventions constituaient le fil rouge du documentaire, et l’équipe du tournage voulait me filmer dans mon bureau. Mais le site du Bouguen ne les satisfaisait pas : ils souhaitaient une vue sur mer… Nous sommes donc allés sur la partie Ifremer du laboratoire. Mais, comme le LPO occupait le rez-de-chaussée du bâtiment Freycinet, il n’y avait pas non plus la vue souhaitée… Finalement, Pierre-Marie Sarradin m’a gentiment prêté son bureau (situé à l’étage d’un autre laboratoire Ifremer) le temps du tournage. Nous avons donc vraiment fait du cinéma, et j’ai tenu un rôle d’acteur dans un décor monté de toutes pièces…

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

J’ai eu la chance, en tant que DAS, de faire des visites de labos à Takuvik au Québec, sur l’île de la Réunion ou encore à Buenos Aires en Argentine. Lors de ces visites, j’ai pu apprécier l’implication de tous les agents qui, malgré les distances géographiques qui les séparent de la métropole, avaient toujours à cœur de présenter le meilleur de leurs activités et de souligner l’intérêt du partenariat avec le CNRS.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La randonnée ; c’est ce qui me passionne ici dans le Finistère et occupe une grande partie de mon temps libre.

As-tu une devise ?

Et vogue la galère !

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Sabrina Speich

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Bruno Blanke / CNRS

Éric Machu, Chercheur IRD au LOPS sur les liens Environnement et ressources marines

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai fait des études de physique et ai obtenu ma thèse en 2000 à l’Université Paul Sabatier à Toulouse avant de m’orienter vers la thématique couplée physique-biologie. J’ai travaillé sur les premières données issues du capteur de couleur de l’eau (chrophylle a) SeaWiFS dans la région du Courant des Aiguilles, qui se situe au niveau de l’océan Indien et qui tire son nom du cap sud-africain des Aiguilles. J’ai étudié le couplage physique-biogéochimie, le lien entre la dynamique et la production de phytoplancton en Afrique du Sud. J’ai aussi analysé les processus physiques responsables de l’enrichissement des eaux de surface à partir de la télédétection et de la modélisation.

Après la thèse, j’ai fait un postdoc au Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS) à Toulouse pendant 2 ans. J’ai travaillé sur l’assimilation de données dans un cadre de prévision climatique saisonnière, l’assimilation permettant de contraindre la trajectoire des simulations numériques à rester proche des observations. Ensuite, je suis parti faire un postdoc en Afrique du Sud dans l’équipe Éco-Up, unité de recherche IRD qui avait pour thématique de recherche les écosystèmes d’upwelling. En 2004, j’ai intégré cette unité basée à Sète en tant que chargé de recherche IRD après avoir réussi le concours externe. Mon projet était d’étudier la variabilité de l’environnement sur les stocks de petits poissons pélagiques (sardine, anchois notamment). Cette unité avait un projet d’étude comparée des principaux systèmes d’upwelling et j’ai été affecté à l’Institut National de Recherche Halieutique au Maroc.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

En 2008, l’unité a été restructurée en raison de la création des Unités mixtes de recherche (UMR). J’ai été affecté au LPO, ancien LOPS, car les physiciens avaient choisi de venir à Brest. Vu que mon amie était en Norvège, je suis parti en disponibilité à l’Université d’Oslo pendant 2 ans.  Après, j’ai acheté un bateau puis ai navigué pendant 8 mois. J’ai même vécu sur mon bateau pendant 2 ans à Brest. Je suis arrivé à l’IUEM en 2010 et n’avais pas pleinement conscience de l’importance de l’Institut quant à la qualité des recherches qui y sont menées.

Que fais-tu à l’IUEM ?

En 2010, je suis venu donner un 1er cours de physique à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal. Je travaillais dans le cadre du laboratoire mixte international ÉCLAIRS 1 sur l’Étude du climat en Afrique de l’Ouest » créé en 2012 en partenariat entre des laboratoires français et sénégalais. Je passais environ 6 mois de l’année entre le Maroc, le Sénégal et l’Afrique du Sud.

En 2014, je suis parti pendant 6 ans au Sénégal. J’étais le seul océanographe affecté sur place et j’ai donc animé la thématique océan du LMI ECLAIRS, formé des étudiants de niveau Master, des thésards et j’ai monté des projets de recherche. L’objectif de nos implications au Sénégal est notamment de pérenniser les capacités d’observation de leur environnement marin. Il y a aussi une forte demande de formations professionnalisantes. Ainsi, je réserve mon énergie aux étudiants du Sud. Il est très gratifiant d’amener des étudiants jusqu’à la thèse.

Ma thématique de recherche est toujours la même, à savoir comment l’environnement impacte la ressource, mais c’est l’outil qui a changé puisque l’observation est venue remplacer la modélisation. Au début, faute de financement, les premières mesures ont été réalisées en instrumentant mon voilier avec lequel j’ai fait la traversée Brest-Dakar. Je coordonne afin de donner un nouvel éclairage sur la zone et de dynamiser la recherche de partenariat.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Lors d’un vol, j’ai voulu faire passer une malle avec de l’instrumentation pour une valeur de plus de 50 000 euros et suis resté bloqué 3 heures à l’aéroport.

Sur le terrain, accompagné de Yoann Thomas, nous avons demandé de cuisiner une partie des arches (coques) collectées. En mangeant mon assiette, je suis tombé sur une perle parfaitement ronde que j’ai fait monter sur une bague pour un cadeau …

Le laboratoire dans lequel je suis à Dakar est contributeur du prix Nobel du GIEC. Le directeur a souhaité venir en France pour une soutenance mais son visa lui a été refusé. Furieux, j’ai publié un article de blog sur Mediapart et l’ambassade de France l’a contacté pour lui demander qui avait écrit cet article qui était remonté au travers de média sénégalais. Il n’a rien dit et m’a couvert.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Probablement des instants fugaces lors de missions d’observation en mer. Je suis resté marqué par ma première campagne vers les îles du Prince Edouard au Sud de l’Afrique du Sud. La région du Siné Saloum au Sénégal est également source de grandes contemplations. J’avoue aussi que les soutenances des étudiants sont vraiment des moments très émouvants pour moi.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La mer sous toutes ses formes, la confrontation des cultures.

As-tu une devise ?

Petit à petit l’oiseau fait son nid en wolof ?

Danke danke moy niakh golo ci niaye ?

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IRD

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Éric Machu / IRD

Participation du LOPS à #CNRSInsolite

Le vendredi 2 octobre 2020, le LOPS a participé à une opération mise en place au niveau national par le CNRS dans le cadre de la fête de la science : #CNRSInsolite. Le principe consistait à réaliser un questionnaire sur les thématiques du laboratoire destiné au grand public. 10 personnes étaient ensuite sélectionnées parmi celles ayant bien répondu à l’enquête et étaient invitées à venir visiter l’unité de recherche pendant 3 heures à une date déterminée. La thématique retenue par Pascale Lherminier qui a organisé et animé la visite était « Observer l’océan : le défi de la la prochaine décennie ».

7 personnes, pour la plupart passionnées de sciences, étaient au rendez-vous.

Après une présentation du laboratoire et de ses 4 thématiques de recherche, Pascale a proposé une manip sur la circulation thermohaline (système chauffant, colorants et glaçons) qui montre que tout ce qui est refroidi va au fonds et permet d’expliquer la circulation océanique mondiale. C’est l’océan qui assure la répartition de la chaleur sur la Terre.

Le premier objet mystère était une bouteille Niskin. Elle est utilisée pour faire des prélèvements d’eau dont les données sont exploitées pendant deux ans. Il s’agit d’un cylindre, ouvert aux deux extrémités et muni de systèmes de fermeture, qui est descendu à la profondeur désirée et fermé par un moteur de rosette contrôlé à distance.

Thierry Reynaud a ensuite évoqué la salinité. Il a précisé que la quantité de sel dans l’eau de mer est en moyenne de 34 à 35 g/l et est principalement constituée de chlore et de sodium. L’eau est moins salée près des pôles et s’allège quand la salinité diminue. il a aussi cité les instruments installés sur des bateaux, tels que des voiliers, notamment pour le Vendée globe.

Puis Jade Burdallet a proposé une manip à base de lait, de colorants et de liquide vaisselle pour illustrer la turbulence océanique.

Elle a aussi suggéré la fabrication d’un ludion pour illustrer le principe d’Archimède : c’est le poids relatif de l’objet dans l’eau qui détermine sa flottabilité. Le ludion était construit avec une paille, du scotch, des trombones et une bouteille d’eau très remplie. Un ludion est une figurine creuse, ouverte à sa partie inférieure et lestée de façon à couler ou à émerger dans un liquide où elle est plongée lorsque la pression à la surface libre du liquide varie. Les variations de pression sont généralement produites en appuyant sur une membrane fermant le récipient.

Le 2ème objet mystère était un flotteur Argo qui mesure la salinité, la température et l’oxygène. Il y en a 4000 dans l’océan, environ tous les 200 kms. Une application sur téléphone permet même de suivre un flotteur.

Ensuite était proposée une manip sur les sons pour savoir comment communiquer dans l’océan. Seules les ondes acoustiques se propagent loin dans l’océan.

Le dernier objet mystère était l’ADCP (Acoustic doppler current profiler) que l’on trouve sous les mouillages, les bateaux, sur les rosettes… Un profileur de courant par effet Doppler est similaire à un sonar ; il est utilisé pour mesurer les vitesses du courant d’eau sur une plage de profondeur en utilisant l’effet Doppler d’ondes sonores réfléchies par les particules de la colonne d’eau.

Ensuite, une discussion à bâtons rompus a eu lieu entre les participants et Pascale Lherminier.

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Cécile Nassalang / CNRS

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Pascale Lherminier / Ifremer

Noé LAHAYE
, Physicien-Océanographe post-doctorant CNES au LOPS

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai obtenu ma thèse au laboratoire de météorologie dynamique à Paris. Je travaillais globalement sur la dynamique des tourbillons dans l’océan et dans l’atmosphère. Ensuite, j’ai fait un premier post-doctorat aux USA à San Diego. Il portait sur les ondes internes, qui sont des perturbations en courants et densités qui se propagent dans l’océan. Nous nous intéressons à ces ondes internes parce qu’elles jouent un rôle important dans la circulation océanique et notamment dans le mélange de masses d’eau de densité différentes.

Après mon 1er post-doc, je suis rentré en France et je suis arrivé à Brest — à l’IUEM, donc ! —, pour faire un second post-doc avec Jonathan Gula et Guillaume Roullet au LOPS. Je me suis intéressé à la génération de ces ondes internes par les fonds marins et à leur impact sur les courants profonds. Dans le cadre de ce post-doc, j’ai eu l’occasion de participer à une mission de collaboration pluridisciplinaire au niveau d’un site hydrothermal profond, « Lucky Strike », au large des Açores sur la dorsale nord atlantique, pour essayer de comprendre l’impact des courants sur les écosystèmes.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

C’est l’IUEM qui m’a choisi !

J’ai découvert et compris ce qu’était l’IUEM au cours de mes deux années de post-doc. Mais je ne connaissais pas l’IUEM avant de venir à Brest, je savais juste que je venais au LOPS. Je suis stimulé par les aspects pluridisciplinaires qui sont renforcés à l’Institut et les interactions potentielles avec les biogéochimistes notamment.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je suis en post-doc, employé par le CNES pour travailler sur les ondes internes générées par la marée au sein du LOPS côté IFREMER, avec Aurélien Ponte qui est chercheur à Ifremer. Je travaille sur la modélisation de ces ondes et leur caractérisation à l’aide d’altimétrie par satellite. C’est un projet qui s’inscrit dans le contexte de la future mission spatiale SWOT (Surface Water and Ocean Topography), qui permettra de mesurer la signature dynamique des courants océaniques sur la déviation du niveau de la mer avec une couverture spatiale inédite. Nous parlons de révolution dans la communauté d’océanographie physique, et il y a beaucoup d’enjeux autour de la caractérisation de la signature des ondes de marée interne. Le but de mon travail est de mettre en place un modèle qui permette de reconstruire le champ d’ondes de marée interne à partir de ces données (entres autres) et de mieux caractériser leur cycle de vie : où sont elles générées, comment se propagent-elles, ou sont-elles dissipées, comment affectent-elles la circulation générale…

 

As-tu des anecdotes professionnelles ?

Je me suis déjà retrouvé dans une réunion où l’un des protagonistes n’a pas pu résister à la tentation d’une petite sieste. Nous étions trois…

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

C’est mon post-doc à San Diego. La plage était en bas du laboratoire. J’allais surfer le matin avant d’aller travailler ou le soir au coucher du soleil.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Le surf, la plongée et, surtout, la musique. Je joue de la batterie.

Et je m’intéresse un peu aux questions politiques et environnementales. Je viens au travail à vélo, je fais partie d’une AMAP…

 

 

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Noé Lahaye

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Suzanne Lutfalla

Colloque Sea State Climate Change Initiative (CCI)

Cet événement organisé par le LOPS se tiendra du mardi 8 au mercredi 9 octobre 2019 à l’IUEM (Amphi A). Cette manifestation s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux états de mer, notamment ceux qui travaillent dans la recherche et l’industrie sur les observations, la modélisation et les applications en lien avec les états de mer. Ce colloque comprendra des exposés, des présentations et des discussions sur l’importance des états de mer dans les sciences du système Terre, sur les applications scientifiques et industrielles des bases de données d’états de mer et sur les exigences scientifiques associées à la Variable Climatique Essentielle (Essential Climate Variable, ECV) « états de mer ».

Qu’est-ce que le Climate Change Initiative ?

Depuis 2010, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et ses États membres se sont engagés à retraiter les archives à long terme d’observations spatiales de la Terre afin de fournir aux spécialistes du climat les bases de données les plus complètes, précises et cohérentes possibles sur les variables climatiques essentielles, comme l’exige la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce programme international s’appelle le Climate Change Initiative.

Pourquoi avons-nous besoin d’informations précises sur les états de mer ?

Les états de mer dépendent des vagues de surface (mer de vent et houle) qui sont omniprésentes dans les océans et les mers. Ils ont un impact sur les flux d’énergie air-mer, le mélange des océans, l’étendue des glaces de mer et les évolutions morphologiques du littoral. Comprendre les états de mer et leurs variabilités est crucial non seulement pour l’étude du climat, mais aussi pour un grand nombre de questions sociales, économiques et écologiques, telles que la protection des côtes, la sécurité maritime, l’ingénierie offshore, la conception des navires, la planification spatiale marine et le développement des énergies marines renouvelables. Les modifications de la circulation atmosphérique causées par l’augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont susceptibles d’impacter la distribution mondiale des caractéristiques moyennes et extrêmes des états de mer. Pourtant, nos connaissances actuelles sur les conditions futures des états de mer (moyennes et extrêmes) sont encore très limitées par un manque d’observations cohérentes à long terme.

Depuis 2018, la variable « État de mer » a rejoint la liste des ECV établie par le Système Mondial d’Observation du Climat (SMOC). Le projet Sea State CCI s’appuie sur les résultats du projet GlobWave (2010-2014) et travaille actuellement au retraitement de 20 ans d’observations satellitaires, acquises par altimétrie radar et radars à synthèse d’ouverture (SAR), afin de générer la base de données globale la plus précise et cohérente possible des paramètres des états de mer. La génération des bases de données CCI, se base sur les exigences du SMOC et les besoins de la communauté d’utilisateurs de données climatiques. A ce titre, les “User Consultation Meetings” permettent de consulter régulièrement des utilisateurs de données climatiques afin d’intégrer leurs exigences dans les systèmes d’observation du climat.

La version 1.1 de la base de données Sea State CCI est disponible ici.

Pour en savoir plus

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Isak Combrinck

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Sébastien Hervé / UBO

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Guillaume Dodet /Ifremer

Fabrice Ardhuin / CNRS

 

Pascale Lherminier, chercheure en océanographie physique au LOPS

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai commencé à faire de la mécanique des fluides à l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie Industrielle de Paris dans le cadre de mon cursus d’ingénieur, suivi d’un DEA en océanographie. Dans la foulée, j’ai effectué ma thèse à l’Université Pierre et Marie Curie de 1994 à 1998 sur la convection profonde en mer du Groenland avec Jean Claude Gascard. C’est suite à cette expérience que je suis partie trois ans à Monterey en Californie pour un contrat post doctoral au sein du département d’Océanographie de la Naval postgraduate School. Alors que ma thèse était focalisée sur l’étude de données, mon contrat post-doc quant à lui s’appuyait sur des modèles qui m’ont permis d’expliquer la réponse des flotteurs isobares à la convection profonde. C’est plus tard, en 2001, que j’ai été embauchée à l’Ifremer en tant qu’océanographe physicienne et expérimentaliste.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

J’ai choisi d’intégrer le laboratoire d’océanographie physique et spatiale (LOPS) parce qu’il disposait d’une équipe technique ainsi que de moyens à la mer vraiment exceptionnels, avec des programmes qui m’intéressaient beaucoup. Je souhaitais également exercer mon activité hors de Paris. Ainsi, l’idée de travailler à Brest m’a beaucoup plu.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Dès mon arrivée j’ai travaillé avec Herlé Mercier sur le projet OVIDE qui dure depuis 2002 et qui porte sur la variabilité décennale de la circulation océanique en Atlantique Nord en s’appuyant sur des observations. D’ailleurs, tous les deux ans, nous partons en mer pour faire des mesures le long d’une section Portugal – Groenland. Notre partenariat avec d’autres laboratoires au sein de l’IUEM, notamment les équipes du LEMAR nous a permis de mener la mission GEOVIDE qui a combiné les objectifs d’OVIDE et ceux de GEOTRACES. Nous avons à cet effet collaboré avec Géraldine Sarthou sur ce projet en tant que co-chefs de cette mission.

Au quotidien, j’alterne entre les publications de GEOVIDE 2014, l’interprétation des données d’OVIDE 2016 et le traitement des données d’OVIDE 2018. A cela s’ajoutent les commissions, les expertises, la communication, les sollicitations des étudiants. Je suis d’ailleurs correspondante communication au niveau de l’IUEM pour le laboratoire (LOPS) au sein d’un réseau qui réunit une quinzaine de personnes 2 à 3 fois par an.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Depuis 2012, les campagnes OVIDE sont organisées une fois sur deux sur le bateau de nos partenaires de l’Institut en recherches marines de Vigo, en Espagne. En 2012, nous avions travaillé une danse galicienne traditionnelle que nous avons présentée sur le pont un Dimanche après déjeuner (j’y jouais de l’accordéon et le commandant la gaïta). Nous nous étions déguisés de façon insolite et avons passé un très bon moment.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Du point de vu professionnel, mes plus beaux souvenirs sont les différentes campagnes en mer auxquelles j’ai participé. C’est l’occasion d’être sur le terrain en contact avec nos sujets d’études. Il s’agit en plus de belles aventures humaines.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La musique sous toutes ses formes. Je fais partie de deux chœurs. Je joue également du violon et de l’accordéon à mes heures perdues. J’aime aussi beaucoup passer du temps avec mes enfants.

As-tu une devise?

Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !

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Sébastien Hervé / UBO

Simon Barbot/Ifremer/OVIDE2018

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Pascale Lherminier

Anne Marie Tréguier médaillée de l’EGU 2019

Anne Marie Tréguier, directrice de recherche CNRS au Laboratoire d’océanographie physique et spatiale (LOPS) de l’IUEM a reçu la médaille Fridtjof Nansen de la division Sciences marines de l’European geosciences union (EGU) lors de son assemblée générale qui s’est déroulée du 7 au 12 avril 2019 à Vienne en Autriche. Elle est honorée pour son importante contribution dans les sciences marines.

Parcours d’Anne Marie Tréguier

Elle a été coordinatrice du LabexMER, directrice de l’IUEM de 2014 à 2018 et est actuellement directrice de l’Ecole universitaire de recherche (EUR) ISblue.

Les thèmes de recherche d’Anne Marie Tréguier sont les suivants :  Modélisation numérique de l’océan à l’échelle mondiale et régionale ; Influence des tourbillons mésoéchelle sur la circulation océanique et sur les transports de chaleur et d’eau douce à grande échelle ; Influence de la topographie du fond sur la circulation océanique.

Elle s’intéresse aux régions suivantes : Atlantique nord et Atlantique tropical, Atlantique sud et courant circumpolaire Antarctique mais aussi océan Arctique et participe à de nombreux projets de recherche.
Elle est aussi éditrice du journal « Ocean Modelling » (Elsevier) depuis 2007.

Les distinctions et médailles de l’EGU

Chaque année, l’EGU récompense d’éminents scientifiques pour leur contribution exceptionnelle à la recherche en sciences de la Terre, planétaires et spatiales.

Le programme de prix et médailles de l’EGU comprend des médailles de l’Union, les prix les plus prestigieux, pour des réalisations de toute une vie ou des contributions exceptionnelles à la science, ainsi que des prix de l’Union, comme le prix Arne Richter pour des scientifiques en début de carrière exceptionnels. Au niveau de la division, l’EGU décerne diverses médailles aux scientifiques actifs, ainsi que le Prix des scientifiques en début de carrière exceptionnels de la division.

Dans le cadre de ses Assemblées générales, l’Union décerne un certain nombre de prix spéciaux, tels que le Prix de l’affiche étudiante exceptionnelle et le Prix PICO (OSPP), afin d’améliorer encore la qualité globale des présentations par affiches et PICO. Plus important encore, ces prix visent à susciter l’enthousiasme des chercheurs en début de carrière à l’idée de présenter leurs travaux sous la forme d’une affiche ou d’un PICO.

Les gagnants de médailles ou de prix de l’EGU peuvent être nommés ambassadeurs de l’EGU. Dans ce rôle, ils sont délégués pour assister à des réunions organisées par d’autres organisations, et pour offrir des présentations et des conférences spéciales étiquetées comme contributions de l’EGU.

Le Comité des prix de l’EGU a reçu 177 nominations pour les prix 2019, dont 31,1% de femmes scientifiques (environ 35,6% des lauréats de cette année sont des femmes). Ces chiffres représentent une augmentation significative par rapport à l’an dernier, alors que 21,1 % des nominations et 18,4 % des prix EGU étaient attribués à des femmes scientifiques.

Qui est Fridtjof Nansen ?

Il dirige la première traversée de l’intérieur du Groenland en 1888 et acquiert une renommée internationale après avoir atteint un record de latitude nord de 86°13′ lors de son expédition au au pôle nord de 1893 à 1896. Bien qu’il prenne sa retraite de l’exploration après son retour en Norvège, ses techniques et ses innovations dans la locomotion, l’équipement et les vêtements adaptés au milieu polaire ont influencé toute une série d’explorations ultérieures de l’Arctique et de l’Antarctique.

Nansen étudie la zoologie à l’université de Christiana d’Oslo et travaille ensuite en tant que conservateur au musée de Bergen où ses travaux sur le système nerveux des animaux marins lui valent un doctorat. Après 1896, son principal sujet d’étude devient l’océanographie et dans le cadre de ses recherches, il fait de nombreuses expéditions scientifiques, principalement dans l’océan atlantique nord, et contribue au développement d’équipements océanographiques modernes. En 1922, il reçoit le prix nobel de la paix pour son travail au nom des victimes déplacées de la première guerre mondiale et des conflits liés. Il est à l’initiative du « passeport Nansen » pour les apatrides, un certificat reconnu par plus de cinquante pays. Il travaille pour le compte des réfugiés jusqu’à sa mort soudaine en 1930. Nansen est honoré par de nombreuses nations et par de nombreux toponymes, en particulier dans les régions polaires.

Crédit photos : EGU/Foto Pfluegl

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Anne Marie Tréguier