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Des isoscapes du δ15N sur des bivalves fournissent une base de référence pour l’empreinte de l’azote urbain au bord d’un récif corallien classé au patrimoine mondial

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Résumé

L’eutrophisation est une menace majeure pour les récifs coralliens du monde entier. Dans cette étude, nous avons cartographié l’empreinte de l’azote anthropique autour de Nouméa, une ville côtière entourée de 15 743 km2 de récifs classés par l’UNESCO. Nous avons mesuré la signature en δ15N de 348 bivalves benthiques à longue durée de vie provenant de 12 espèces sur 27 sites et nous les avons interpolés pour générer des isoscapes du δ15N. Nous avons évalué l’influence des temps de séjour de l’eau sur l’enrichissement en azote et prédi un risque d’eutrophisation dans la zone. Les isoscapes d’azote ont mis en évidence un fort gradient spatial (4,3 à 11.7‰) entre la lagune extérieure et trois baies très exposées de Nouméa. Plusieurs récifs protégés bénéficieraient d’une meilleure gestion des rejets d’eaux usées, tandis qu’une baie de la zone centrale classée par l’UNESCO pourrait souffrir d’un risque élevé d’eutrophisation à l’avenir. Notre étude renforce l’utilité de l’utilisation des animaux benthiques pour caractériser l’empreinte azotée anthropique et fournir une base de référence nécessaire aux écologistes et aux décideurs politiques.

 

Fig. 3. Isoscapes du δ15N en 2012, estimé dans 27 stations dans le lagon sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie à partir d’échantillons de muscles de 12 espèces de bivalves.

 

Points forts

– Les communautés de bivalves se nourrissant de filtres benthiques sont de bons bio-moniteurs des variations spatiales de l’eutrophisation d’origine anthropique.

– La valeur de référence δ15N trouvée chez les bivalves du lagon extérieur de la Nouvelle-Calédonie était de 4,7 ± 0,4‰.

– La signature δ15N des bivalves benthiques a atteint 11,7‰ dans la station la plus exposée.

– Les isoscapes peuvent être utilisés à la fois pour la surveillance à long terme et pour prévoir les risques de pollution anthropique en mer.

 

Reference

Thibault M., Duprey N., Gillikin D.P., Thébault J., Douillet P., Chauvaud L., Amice E., Munaron J.M., Lorrain A. 2020. Bivalve δ15N isoscapes provide a baseline for urban nitrogen footprint at the edge of a World Heritage coral reef. Marine Pollution Bulletin vol. 152. https://doi.org/10.1016/j.marpolbul.2019.110870

Approche intégrative hôtes-microorganismes-environnement

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Dans un contexte de changement climatique, l’émergence de maladies modifie notablement la dynamique des populations hôtes et pathogènes, mais aussi les réseaux d’interactions plus complexes à différentes échelles dans l’écosystème

Les écosystèmes marins sont formés de réseaux d’interactions complexes intégrant différents niveaux d’échelles temporelles et spatiales. Or, les changements globaux peuvent modifier ces réseaux en augmentant notamment l’intensité et la virulence des maladies infectieuses. Il est aujourd’hui fondamental d’avoir une compréhension fine des systèmes hôtes-microorganismes-environnement, qui demande des approches intégratives incluant l’étude de tous les organismes symbiotiques (virus, procaryotes ou eucaryotes) et plus largement des microbiotes associés à l’hôte, ainsi que de la physiologie des organismes hôtes ou vecteurs (e.g. système immunitaire et inflammation, métabolisme et nutrition), le tout, dans une approche environnementale globale. Cette approche intégrative, qui est une force en pleine expansion au sein du LEMAR, s’attachera à comprendre ces associations en faisant appel à de multiples compétences (« omics », génétique, épigénétique, analyses fonctionnelles cellulaires) permettant d’intégrer à nos recherches de nouveaux concepts d’écologie évolutive et de la santé (“One Health”) qui vont bouleverser nos paradigmes sur les systèmes hôtes-microorganismes-environnement.

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Gauche : Argopecten purpuratus. Droite : La baie de Paracas au Pérou. Ne vous fiez pas aux apparences : ce jour là la température de l’eau est proche de 15°C, la saturation en oxygène proche de 0% et cette belle couleur turquoise est due à la présence d’hydrogène sulfuré, toxique, précipitant sous forme soufre élémentaire

Gauche : Argopecten purpuratus. Droite : La baie de Paracas au Pérou. Ne vous fiez pas aux apparences : ce jour là la température de l'eau est proche de 15°C, la saturation en oxygène proche de 0% et cette belle couleur turquoise est due à la présence d'hydrogène sulfuré, toxique, précipitant sous forme soufre élémentaire