Laboratoire LEMAR – 2018
Carole Di Poi, Ika Paul-Pont et Arnaud Huvet
National
Début du projet
01/02/2022
Fin du projet
31/01/2024
Les activités humaines contribuent à l’augmentation exponentielle des concentrations de CO2 dans l’atmosphère qui est la cause du réchauffement et de l’acidification des océans. Ces changements globaux s’ajoutent à d’autres pressions anthropiques plus locales dont notamment celle de la pollution plastique. Indépendamment, ces pressions provoquent des changements déjà observables sur la diversité et l’abondance des espèces côtières et marines. Toutefois, leurs effets cumulatifs sont largement méconnus. Des études récentes suggèrent que le changement climatique pourrait exacerber les impacts des microplastiques sur les organismes marins en augmentant notamment leur biodisponibilité et leur écotoxicité. Au final, on peut s’attendre à ce que les changements de température et de pH de l’eau et les microplastiques agissent en tandem et augmentent les impacts sur la physiologie des organismes marins tout en réduisant la santé de l’écosystème côtier dans son ensemble. Il est notamment urgent d’évaluer les effets de ces forçages sur les espèces natives et emblématiques de nos côtes. Parmi ces espèces figure l’huître plate Ostrea edulis, espèce ingénieur, capable de former des récifs biogéniques et aujourd’hui menacés d’extinction. Cette espèce était très présente en rade de Brest par le passé où elle créait, sur de larges étendues, des récifs calcaires biogènes subtidaux luxuriants, riches de biodiversité et pourvoyeurs de nombreux services écosystémiques. Dans le cadre de la décennie 2021-2030 sur la restauration des écosystèmes lancés par l’ONU, une initiative de restauration de cet habitat menacé est en cours à l’échelle de l’Europe et la rade de Brest constitue l’un des sites atelier.
.av-horizontal-gallery.av-av_horizontal_gallery-82d699131448ed0dd5460b59360009d5{ padding:3.75% 0px;; } .av-horizontal-gallery.av-av_horizontal_gallery-82d699131448ed0dd5460b59360009d5 .av-horizontal-gallery-inner{ padding-bottom:25%; }Photographies de Mathias HUBER | Ifremer
Dans ce contexte, MicroCO2sme a pour but d’évaluer la vulnérabilité des récifs formés par Ostrea edulis et sa biocénose à la contamination par les microplastiques dans le contexte du changement climatique, en mettant l’accent sur le réchauffement et de l’acidification des océans afin de mieux orienter les projets de restauration en cours et à venir.
Spécifiquement, le projet vise à :
- évaluer les impacts du réchauffement et de l’acidification de l’eau de mer sur l’écotoxicité des microplastiques en effectuant des expositions aux facteurs seuls et combinés.
- étudier les effets à long terme du changement climatique et des microplastiques sur les capacités d’acclimatation aux niveaux de l’individu, de la population et des communautés benthiques associées à O. edulis.
- sensibiliser la société et les parties prenantes sur les principaux facteurs environnementaux qui menacent les espèces marines natives et sur les conséquences socio-écologiques potentielles.
Grâce à un partenariat avec Océanopolis dans le cadre du dispositif Océanolab, nous recréerons un écosystème tempéré, composé d’huîtres O. edulis et de ses espèces épibenthiques associées, dans un environnement contrôlé sur le long terme (≥ 1 an) et exposé à des scénarios réalistes de changement global à l’horizon 2100. Des outils à haut débit seront utilisés pour l’évaluation des impacts sur la physiologique des organismes (omiques, imagerie de cellules vivantes), combinés à des techniques de suivis des changements de la biodiversité (metabarcoding) et du comportement des microplastiques sous l’effet du changement climatique (imagerie Raman/FTIR). La combinaison des activités de recherche et de médiation fournira des informations utiles à la société, notamment aux parties prenantes et aux décideurs, pour orienter les politiques futures, et répondra aux principaux objectifs régionaux et mondiaux visant à prévenir, arrêter et inverser la dégradation et engager la restauration des écosystèmes marins pour le bien de tous.
Collaborateurs
- Océanopolis
- Labo. Génétique et Pathologie des Mollusques Marins (I. Arzul, C. Lecadet)
- LER-Bretagne Nord (N. Desroy)
- LER-Provence Azur Corse (J.-L. Gonzalez)
- UMR BOREA, Université de Caen (C. Détrée, G. Zardi)
- Dept. of Comparative Biomedicine and Food Science, Univ. of Padova, Italy (M. Milan)