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Les années 2018 à 2022 devraient être anormalement chaudes

Avec la vague de chaleur mondiale de cet été, 2018 sera une année particulièrement chaude. Les années suivantes le seront aussi, si l’on en croit une étude dirigée par Florian Sévellec, chercheur CNRS au LOPS et à l’Université de Southampton, publiée le 14 août 2018 dans Nature Communications. Grâce à une nouvelle méthode, il montre qu’à l’échelle du globe la période 2018-2022 risque d’être encore plus chaude que ce que laissait présager le réchauffement climatique en cours.

Pour en savoir plus

Atténuer les effets et s’adapter aux conséquences

Le changement climatique est souvent vu comme un problème lointain avec des impacts qui auront lieu dans le futur ou à l’autre bout de la planète. Pourtant, l’effet des rejets de CO2 dans l’atmosphère dus à la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz) est déjà constaté. Il est donc nécessaire de mettre en place des stratégies afin d’atténuer les effets du changement climatique et de s’adapter à ses impacts.

Il s’agit par exemple de développer les énergies marines renouvelables qui permettront de limiter l’utilisation des énergies fossiles. Le littoral peut aussi être un laboratoire pour mettre en place des solutions collaboratives d’adaptation afin de mieux se préparer aux conséquences et d’accompagner les changements de pratiques des acteurs économiques, des citoyens et des décideurs.

Atténuation : les opportunités offertes par les énergies marines renouvelables

L’océan peut être une source de solution pour limiter l’utilisation des énergies fossiles et réduire les émissions de CO2 puisqu’il est possible de produire de l’électricité à partir des énergies marines renouvelables : éoliennes en mer, hydroliennes alimentées par les courants, houlomotrices fonctionnant grâce à l’énergie des vagues. La production de carburant à partir de micro-algues est également une autre opportunité. Malgré le potentiel de réduction des gaz à effet de serre de ce type d’énergie, elles rencontrent encore actuellement des résistances liées aux incertitudes sur leurs impacts potentiels sur l’environnement et à leur coût qui reste élevé.

À l’IUEM la question des énergies marines renouvelables est traitée sous plusieurs dimensions, que ce soit au niveau de la modélisation des courants, des conséquences environnementales ou biologiques, de la définition d’un cadre juridique ou des impacts socio-économiques.

L’impact en termes d’emploi pour la région est un des aspects étudié. Le projet du parc éolien en mer de Saint-Brieuc pourrait par exemple avoir des retombées positives au niveau local. Il apparait néanmoins nécessaire de réviser les cadres économiques, technologiques, juridiques, réglementaires et sociaux dans lesquels s’inscrit l’industrie éolienne offshore en France.

Sondès Kahouli, enseignant-chercheur en économie (AMURE), « L’énergie éolienne offshore peut-elle être un levier pour la création d’emplois en France ? Quelques aperçus d’une étude de cas locale. » Revue Environmental Modeling & Assessment. Juin 2018.
Contact : sondes.kalouli@univ-brest.fr

Cactus : collaborer avec les acteurs locaux pour s’adapter au changement climatique sur le long terme

Le projet européen Imcore auquel le laboratoire Amure a participé de 2007 à 2012 est un exemple de collaboration avec les acteurs locaux sur la question du changement climatique. Il a notamment abouti à la réalisation de l’outil CACTUS (Climat, Adaptation, Changements, Territoires, Usages) qui a été réalisé sur la base des résultats obtenus dans le golfe du Morbihan. Il permet aux acteurs de terrain d’établir des diagnostics et de mettre en place des mesures d’adaptation pour différents types d’espaces (ex. marais, forêt, zone urbaine dense) ou d’activités (ex. pêche, plaisance, urbanisation) susceptibles d’être exposés à la montée du niveau des mers ou à des catastrophes naturelles (inondations, submersions, tempêtes). En prenant l’exemple des infrastructures portuaires, il peut s’agir par exemple de se demander quels risques peuvent les impacter (destruction, pollution en cas de tempête) et quelles solutions peuvent être mises en place (rehaussement des quais, construction de quais flottants, construction de digues…).

Depuis 2014, la collaboration entre Amure et les gestionnaires du Parc naturel régional du Golfe du Morbihan se poursuit sous la forme d’une convention de collaboration scientifique afin d’entretenir la discussion et de faire émerger des projets communs. L’avantage de ce type de collaboration est qu’il s’agit d’un travail co-construit entre acteurs de la recherche et acteurs locaux. L’objectif est que les acteurs du territoire puissent se saisir de la question de l’adaptation au changement climatique qui est un véritable enjeu de société. Elle permet également d’encourager une vision à long terme et de favoriser une planification du territoire (routes, constructions) qui prend en compte les conséquences du changement climatique.

Contact : Manuelle Philippe (Laboratoire Amure), manuelle.philippe@univ-brest.fr

Ecoflux : vers un réseau d’observation sur l’eau et la biodiversité en Bretagne dans le contexte du changement climatique

Créé en 1998, Ecoflux était à la base un réseau de suivi de la qualité de l’eau. Son objectif : mesurer les concentrations de nitrates, phosphates et silicates dues aux rejets de l’agriculture dans des rivières du Finistère. Sa particularité : la participation des lycéens agricoles et des bénévoles. Il a notamment permis de mieux appréhender les processus d’eutrophisation et de sensibiliser la population à ces problématiques.

Ecoflux évolue aujourd’hui vers la mise en place d’un observatoire participatif des relations entre qualité de l’eau et biodiversité sur le territoire de la Bretagne, dans le contexte du changement climatique. Travailler sur le réchauffement climatique est en effet un besoin exprimé par beaucoup d’acteurs et permettra d’avoir une vision sur le long terme. Ce nouveau réseau élargi se veut structurant, à l’interface entre science, formation, gestion et action. L’observatoire développera un travail en co-construction avec les acteurs de terrain (pêcheurs, aquacultureurs, agriculteurs, gestionnaires) en poursuivant également le travail participatif avec les écoles dans un objectif d’apprentissage et d’éducation. Il s’agira également d’utiliser les connaissances obtenues pour qu’elles soient utiles à la prise de décision politique. Pour Ecoflux, il s’agit de rapprocher sciences et société afin d’accompagner les acteurs dans un changement de pratique et d’encourager la transformation des territoires vers la soutenabilité.

Repère : L’eutrophisation