Archive d’étiquettes pour : AMURE

Annie Cudennec, Professeure de droit public à AMURE

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai préparé ma thèse de doctorat en droit sur la politique européenne des pêches à l’UBO au Centre de droit et d’économie de la mer (CEDEM), l’ancêtre d’AMURE. Nous étions aux prémisses de cette politique, ce qui était vraiment enthousiasmant. Plus précisément,  mes recherches portaient sur l’organisation des marchés au niveau européen. Les décisions prises à Bruxelles formaient alors un nouveau mode de gouvernance et j’ai pu analyser dans la cadre de ma thèse les difficultés de la France à s’adapter aux décisions prises par l’Union européenne. J’ai travaillé avec des pêcheurs locaux qui, à l’époque, avaient parfois du mal à comprendre ce mode de fonctionnement. Faire des recherches sur la gouvernance européenne des pêches était d’autant plus stimulant que  par la suite, la politique commune de la pêche a dû intégrer les exigences de la protection de l’environnement : il a été  passionnant d’analyser cette évolution. Après ma thèse, j’ai été recrutée à l’UBO et j’ai pu continuer mes recherches au CEDEM, recherches qui se sont notamment concrétisées par la chaire européenne Jean Monnet en droit européen de la mer.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

J’ai rejoint l’IUEM naturellement quand le CEDEM a intégré l’IUEM dès sa création en 1997.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je travaille toujours sur l’Union européenne et sur son droit. Ce qui m’intéresse, c’est la gouvernance de l’UE, tout particulièrement son rôle joué au niveau international. Je publie plus particulièrement sur cette thématique. J’analyse dans quelle mesure l’UE constitue un levier pour mieux préserver l’environnement marin mais aussi quels sont les freins à son action. La chaire Jean Monnet a été un bon moyen pour développer des recherches, mettre en place des actions (organisation d’un grand colloque sur la mer…) et renforcer la visibilité des travaux menés par les juristes d’AMURE. Cette visibilité se concrétise aussi aujourd’hui avec la publication – depuis maintenant une dizaine d’années – par les juristes d’AMURE, d’une chronique maritime dans la Revue de l’Union européenne.

Côté pédagogie, j‘enseigne quasiment à tous les niveaux, qu’il s’agisse de donner aux étudiants les bases du droit de l’UE (en L2, à Brest et à Quimper) ou de les initier au droit européen de la mer dans le cadre du Master Droit des activités maritimes. J’enseigne aussi le droit international de la mer en M1 comme en M2.

Je donne également des cours à l’extérieur, pour des organismes français (cette année l’Office français de la biodiversité (OFB)) ou internationaux (depuis près d’une dizaine d’années pour le Tribunal international du droit de la mer à Hambourg).

De plus, j’encadre des doctorants sur des sujets liés au droit européen de la mer comme la politique européenne arctique, la politique maritime européenne intégrée, la sécurité maritime, ou encore le label européen des produits de la mer (thèse co-encadrée avec Betty Queffelec).

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Souvenirs de colloques internationaux, des cultures différentes rencontrées lors des cours assurés à l’étranger…

En France, lorsque le cours est programmé à une certaine heure, les étudiants s’inquiètent (ou se réjouissent…) si l’on tarde à arriver. Je me souviens qu’à Fortaleza, une collègue devait venir me chercher à mon hôtel à 9h30 car j’avais un cours programmé à 10h. Elle est finalement arrivée à 9h55… L’accueil à l’université a été des plus chaleureux, j’ai été accueillie par le président qui m’a offert un délicieux café brésilien, suivi d’un jus d’açai ; avant que le doyen ne me fasse visiter la faculté. J’étais un peu inquiète tout de même en consultant ma montre et craignais de trouver un amphi vide, lorsque j’y suis enfin entrée… aux alentours de 11 heures 30. Mais non, les étudiants étaient tous là et m’attendaient tranquillement en sirotant, eux aussi, café et jus de fruit. La conférence de 2h s’est transformée en une discussion passionnante qui s’est prolongée jusqu’à 15h.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Peut-être la soutenance de la première thèse que j’ai dirigée, celle de Betty Queffelec, ma première doctorante, sur le thème de la diversité biologique marine, outil de recomposition du droit international de la nature. L’on se dit alors que la relève est assurée.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La mer bien sûr, autrement qu’à travers les textes !  J’aime naviguer depuis que je suis toute petite. Plus récemment, j’ai aussi découvert la montagne. Il y a beaucoup de points communs entre ces natures à priori si éloignées, en premier lieu la beauté de milieux souvent encore préservés mais si fragiles.

Crédit photos

B. Cudennec

Contact

Annie Cudennec / UBO

Jules Danto, ingénieur halieute Ifremer au laboratoire AMURE

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

J’ai obtenu un bac S et ai intégré la faculté de biologie à l’université de Nantes. Je me suis spécialisé en biologie-biochimie en 1ère année, puis j’ai suivi un parcours intitulé Advanced Biology Training (cursus en anglais). J’ai ensuite intégré Bordeaux Sciences agro, équivalent L3 et suis rentré en M1 à Agrocampus Ouest à Rennes pour effectuer une spécialisation en halieutique. J’ai fait une année de césure au cours de laquelle j’ai expérimenté plusieurs stages, toujours dans le domaine marin. J’ai notamment passé 3 mois à Saint-Pierre et Miquelon pour le compte d’Apolimer. J’y ai mené des enquêtes ethnographiques pour étudier la durabilité des écosystèmes marins et comprendre comment s’inscrit la gouvernance de Saint-Pierre et Miquelon au niveau marin. J’ai aussi fait un stage en Norvège à l’Institute of Marine research.

J’ai analysé des données sur la population de lompes en mer de Barents. J’estimais l’âge des poissons par rapport à leurs otolithes (pièces calcifiées à l’intérieur de l’oreille dont les stries déterminent l’âge), pour établir le modèle de croissance de la population.  J’ai également travaillé en Allemagne dans une ferme expérimentale en aquaponie pour un projet européen : Innovative Aquaponics for Professional Application (INAPRO). J’ai fini cette année-là par un stage à la Commission Centrale pour la Navigation du Rhin. Je devais développer des indicateurs pour étudier la durabilité de la navigation rhénane.

Je me suis spécialisé dans les ressources et écosystèmes aquatiques lors de ma dernière année d’école avec beaucoup d’écologie quantitative orientée vers la recherche. Je suis parti à Copenhague à DTU Aqua, Institut National des Ressources Aquatiques du Danemark pour effectuer mon stage de fin d’études, afin de m’intéresser aux mesures de réduction d’impact des pêcheries sur les fonds marins en Mer Baltique à travers une évaluation bioéconomique qui a donné lieu à un article.

J’ai obtenu mon diplôme en septembre 2019, ai eu une expérience au CEREMA à la direction Eau, Mer et Fleuves et en mars 2020, je suis rentré à l’IUEM pour un contrat de 12 mois avec Ifremer, à AMURE.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Mon premier critère de choix était le travail en lui-même. J’avais aussi eu l’occasion de venir à Brest plusieurs fois, mon frère y habite. C’est pour moi une transition avant de repartir à l’international. L’IUEM est aussi une grande place pour les sciences de la mer.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Je travaille sur un projet qui s’appelle SCEDUR et qui vise à l’identification des indicateurs de durabilité pour la pêche française. Ce projet est financé à 100% par la direction scientifique d’Ifremer. L’objectif est de produire un guide d’indicateurs qui repose sur les 3 dimensions de la durabilité, d’éclairer les débats en cours sur la durabilité des méthodes de pêche et de réaliser un état de l’art sur les indicateurs économiques, sociaux et environnementaux déjà existants.

L’un des points forts est aussi d’explorer des aspects plus novateurs liés à des notions de bien-être animal, de qualité nutritionnelle ou encore de qualité organoleptique, de plus en plus saisies par la société civile. Lorsque ce rapport sera terminé, l’objectif sera d’appliquer les indicateurs, dans un 2nd temps, en ayant recours à l’aide multi-critères à la décision (AMCD). L’AMCD étudie les performances relatives des méthodes de pêche en établissant des classements préférentiels entre les différentes méthodes en prenant en compte les parties prenantes (professionnels, chercheurs, ONG…).

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

A Miquelon, j’étais à une réunion sur le plan de prévention des risques littoraux. Une tempête s’est levée et nous ne pouvions pas reprendre l’avion pour aller à Saint Pierre ; il n’y avait pas non plus de liaison maritime. J’étais avec le préfet et le directeur de la Direction des territoires, de l’alimentation et de la mer de Saint-Pierre et Miquelon (DTAM). Ils devaient rentrer et ont demandé à la gendarmerie maritime de les amener à Saint-Pierre, qui n’acceptait pas de sortir vu le temps. C’est donc la SNSM qui nous a ramené avec une mer plus qu’agitée !

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

En Norvège, il m’arrivait de prendre le bateau quand j’allais travailler sur les cages à saumon dans les fjords et de voir les montagnes enneigées. C’était magnifique même s’il faisait froid.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

Les activités nautiques (chasse sous-marine et surf), la lecture (littérature russe), l’œnologie.

Je suis à l’origine d’European Marine Information (EMI) dont l’objectif est de faire de la communication autour des sciences de la mer en général. Nous proposons notamment des offres de stages et d’emplois. Nous développons aussi un axe qui s’appelle Diving Into Sea Art (DISA) pour promouvoir le Sci-Art, les rencontres entre les sciences et l’art. Nous devions faire une exposition au PNBI mais elle est pour l’instant reportée jusqu’à nouvel ordre.

Crédit photos

Sarah Felmy

Contact

Jules Danto

Colloque sur le transport maritime et la protection de la biodiversité

Les 12 et 13 décembre 2019 s’est déroulé à l’IUEM un colloque international sur un sujet
encore peu traité dans le domaine des sciences de la mer et du littoral portant sur le transport
maritime et la biodiversité.

Objectifs du colloque

En effet, activité économique majeure de la mondialisation, le transport maritime porte
des atteintes à la biodiversité et lui fait subir des risques. Alors que les écosystèmes se
dégradent de manière critique, il est urgent d’approfondir l’étude des conséquences du
transport maritime sur la biodiversité et de rechercher comment contribuer à leur limitation.

Le droit de la mer, le droit maritime et le droit de l’environnement définissent le cadre
des activités maritimes de transport et les conditions de la protection du milieu marin.
La pertinence de ce système, incluant la prévention et la réparation des atteintes à
l’environnement, doit être interrogée et évaluée au regard des enjeux de protection de la biodiversité.
Ce colloque a contribué à l’étude du droit encadrant les rapports entre le transport maritime et la biodiversité, en enrichissant la réflexion par le dialogue avec les sciences économiques et la
biologie.

Cet événement était organisé par le laboratoire de recherche AMURE. Ce colloque était parrainé par la
Société Française pour le Droit de l’Environnement (SFDE) et bénéficie du soutien de l’UBO, de la Faculté de droit économie gestion & AES, de l’IUEM, d’ISblue, du département du Finistère ainsi que de Brest Métropole. Le colloque a rempli les conditions pour être pris en compte au titre de l’obligation de formation continue des avocats.

Outre les différents experts français invités à s’exprimer sur la question, deux invités internationaux ont été reçus : le professeur Aldo Chircop de l’Université de Dalhousie, Halifax, de la Marine & Environmental Law Institute, et le professeur Khalifa Ababacar Kane de l’Université de Ziguinchor au Sénégal.

Crédit photo

Séverine Julien / UBO

Contact

Séverine Julien

 

Evenement GLOSS (Global Ocean Social Sciences) à Brest les 5 et 6 novembre 2019

Ocean University Initiative (OUI) pilotée par le laboratoire AMURE prend les devants et propose un événement original les 5 et 6 novembre 2019. OUI propose aux chercheurs en sciences sociales de partager leurs points de vue sur les priorités de recherche à mener dans la conception de la prochaine décennie de l’océan pour le développement durable, telle qu’elle est proclamée par la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. La manifestation est labellisée “Décennie des océans” par la COI-UNESCO.

A qui s’adresse l’événement ?

Tous les chercheurs en sciences sociales, y compris les doctorants, souhaitant contribuer à la préparation de la Décennie de l’océan.

Comment va-t-il se dérouler ?

Les deux journées seront organisées en sessions plénières sur différentes thématiques. Elles seront introduites par des témoignages de personnalités et les participants pourront ensuite présenter ou assister à des présentations de recherches en 3 minutes chrono. Les sessions se poursuivront par des temps de réflexion collectifs (par groupe, sur le mur dédié…). Chaque participant sera invité à participer à ces ateliers de discussion, animés par un modérateur et un secrétaire, sur différentes questions préalablement définies par le comité scientifique. L’objectif de la conférence est de valoriser ces discussions entre chercheurs en sciences sociales en action pour un océan plus durable d’ici 2030.

Pour consulter le programme provisoire c’est par ici ! Restez connectés, nous actualisons les informations !

Où aura-t-il lieu ?

Il se déroulera au centre des congrès du Quartz à Brest.

Pssst ! Nous prévoyons une surprise aux participants à la soirée réseau le mardi soir !

Le nombre de places est limité. Inscrivez-vous maintenant ! La clôture des inscriptions est fixée au 30 septembre.

Pour en savoir plus

#OnePlanetOneocean

#GLOSS

Crédit photo

Erwan Amice / CNRS

Crédit illustration

Charline Guillou / UBO

Contact

Charline Guillou / UBO

Mourad Kertous, Maître de conférences en économie de l’environnement au laboratoire AMURE

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Après l’obtention de mon baccalauréat scientifique à Béjaïa en Algérie, je souhaitais poursuivre des études en médecine mais j’ai finalement préféré m’orienter vers l’économie et la finance pour différentes raisons et contraintes. C’est dans cette perspective que j’ai réussi le concours d’accès au magistère en économie de développement de l’Université de Béjaïa suite à l’obtention de ma licence. C’est là que j’ai découvert les problématiques liées à l’environnement, notamment la valorisation et la gestion de l’eau plus particulièrement  dans les pays en développement. Cette passion, m’a poussé à vouloir me spécialiser beaucoup plus dans ce domaine. Ainsi, je me suis renseigné sur le Master en économie des ressources marines et environnement littoral (ARMEL) dispensé à l’époque à l’UBO que j’ai finalement intégré en 2005. Ensuite, j’ai fait un doctorat à l’Université de  Rouen. Mon thème de recherche s’articulait autour de l’analyse de demande en eau potable dans les pays en développement.

Dans la foulée, j’ai travaillé de 2012 à 2015 à l’Université du Havre, avant d’intégrer l’IUT de Rouen où je donnais des cours en économie et statistique.  C’est plus tard en 2017 que je suis arrivé à Brest.

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

J’ai toujours eu un attachement pour la ville de Brest. Cela est sûrement dû au fait que c’est un territoire auquel je m’identifie. Ayant toujours vécu près de la mer, vivre ici me permet de ne pas être dépaysé et de garder un rapport étroit avec l’océan. Voilà pourquoi, en 2017, dès que j’ai eu vent de l’ouverture de trois postes à l’Université de Bretagne Occidentale, dont un en économétrie qui m’a beaucoup intéressé (car il s’agit de mon cœur de métier), je n’ai pas hésité à postuler. Les thématiques diverses et variées liées aux sciences de la mer et du littoral qui sont abordées au sein de l’Institut ont également beaucoup motivé mon choix d’intégrer l’IUEM. Je suis en effet très intéressé par tout ce qui est en lien avec l’érosion côtière, les migrations climatiques dans les pays en développement.

Que fais-tu à l’IUEM ?

A l’IUEM, mes activités s’articulent autour de deux principaux  volets ; d’abord l’enseignement puis la recherche.

J’interviens au niveau du master SML sur la mention  E2AME (Economie Appliquée Agriculture, Mer et Environnement) et suis d’ailleurs chargé des relations internationales de cette mention. A cela, s’ajoutent mes interventions en Licences Economie et AES à l’UBO. Les principaux cours que je donne sont sur les disciplines suivantes :

  • Bases de données
  • Economie de l’environnement
  • Statistique
  • Mathématiques
  • Microéconomie

Concernant la partie recherche, je collabore avec Denis Bailly sur le projet INTERREG ALICE qui traite de l’aide à l’aménagement et à la gestion des paysages côtiers. Dans ce cadre, ma mission est d’effectuer des enquêtes sur la perception que se font les résidents du Couesnon des options d’aménagement identifiées par les gestionnaires et à une évaluation des consentements à payer par le biais des résultats de cette enquête.

Je travaille aussi avec des collègues d’Amure et de l’ENIB sur un projet d’adaptation de  la technologie de l’intelligence artificielle (SVM) à des problématiques économiques autour de la thématique de l’Eau.

Par ailleurs, nous organisons en 2021 un colloque sur la mondialisation, le développement et la vulnérabilité des espaces maritimes côtiers. L’objectif est de faire connaître aux chercheurs des pays en développement les problématiques de nos laboratoires mais également de trouver des partenaires afin de développer des projets de coopération avec les pays du sud.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Lors d’un cours de statistique à l’Université du Havre, je vois un étudiant arriver à dix minutes de la fin du cours. Je le laisse s’installer et quelques minutes plus tard, il commence à prendre des notes et à un moment donné il me pose la question de savoir, s’il s’agissait bien d’un cours de civilisation romaine…

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Mon recrutement à Brest, reste mon meilleur souvenir professionnel jusqu’ici.

Quels sont tes centres d’intérêt ?

La lutte contre la pauvreté, l’environnement et le sport.

As-tu une devise?

« I have a dream! » Martin Luther King Jr.

Crédit photos

Abdelhhak Nassiri / UBO

Séverine Julien / UBO

Contact

Mourad Kertous / UBO

Archive d’étiquettes pour : AMURE