Climclam et Transborder : arts, sciences et transdisciplinarité

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TranSborder est une plateforme collaborative art-science de recherche-action et de médiation animée par Isabelle Elizeon (chercheuse en art-science, science de l’art et transdisciplinarité, artiste visuelle et dramaturge). La plateforme est portée par la Cie LASKO, et soutenue par la Fondation de France et la Mairie de Brest.

L’objectif de toutes les actions menées par TranSborder en création art-science, médiation, concertation et formation est de faire émerger de nouvelles façons de construire des liens entre humains et non-humains, de penser et d’imaginer nos mondes “vivants” à partir des différentes pratiques, imaginaires et visions inhérentes à chaque univers. TranSborder vise ainsi à apporter sa contribution à la valorisation de la recherche en sciences de la mer, de la création inter- et transdisciplinaire, en créant de nouveaux types de relations et de connaissances hybrides pour répondre aux enjeux climatiques et écologiques. Cette plateforme est ainsi un espace de pratiques et de recherche permettant différents types de collaboration art-science-société afin de réfléchir à des pratiques et des méthodologies adaptatives art-science, développer des formations adaptées aux enjeux de demain pour les étudiant(e)s, en sciences de la mer, en arts, en sciences de l’éducation etc.

Pour ce faire, TranSborder mène une collaboration étroite avec le laboratoire LEMAR et Christine Paillard (Chercheuse CNRS – LEMAR) sur le projet international de recherche, IRP Climclam – CNRS , développé jusqu’en 2027, sous la direction de Christine Paillard et Luca Bargelloni (BCA – Université de Padoue, Italie). Au sein de l’IRP, Isabelle Elizeon est coordinatrice de l’AR4 – art-science et transdisciplinarité – et mène différentes collaborations dans l’objectif de créer des connections entre les 4 axes de recherche, d’une part et d’autre part, d’étudier les dynamiques de collaborations inter- et transdisciplinaires entre artistes et scientifiques. Dans ce cadre, elle collabore avec le collectif d’artistes Life (Anne Le Mée, Quentin Jourdan et Jérémy Segard), Philippe Arson, vidéaste au CNRS, et différents chercheur(se)s de ClimClam.

C’est aussi par ce biais, qu’Isabelle cherche à développer des liens avec l’ensemble de la société via des actions de médiation et de concertation, afin d’analyser les dynamiques et les freins entre les différents acteurs en présence. En 2023 et 2024, les projets phares de TranSborder sont ainsi: Chroniques intimes de la science, NacrE et L’art du lien – l’art de la réconciliation, projets développés avec des acteurs de la science, de l’art et de la culture, et plus généralement avec l’ensemble de la société.

Arctic Blues s’expose à Rennes

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Les Brestois s’en souviennent sûrement. A l’été 2019, aux Ateliers des Capucins et au centre d’art Passerelle, s’exposait un objet singulier et protéiforme, une rencontre  des sciences et des arts pour le moins ambitieuse et franchement réussie. L’exposition Arctic Blues proposait ainsi de faire dialoguer les scientifiques du laboratoire Bebest avec des artistes de différentes disciplines (plasticiens, auteurs, photographes, vidéastes, musiciens…). L’objectif : apporter un regard sensible sur les bouleversements climatiques que traverse l’arctique.

C’est à présent aux Rennais de découvrir cette exposition aux Champs Libres, du 19 décembre au 24 avril, en accès libre et gratuit.

 

De retour de missions en Antarctique, des biologistes brestois se posaient la question : comment parvenir à raconter ses émotions devant la beauté des pôles et la certitude de la catastrophe, dans un contexte de recherche scientifique ?

Ils proposent en 2013 d’associer des artistes de tous horizons à leurs expéditions polaires. Durant sept années, artistes et scientifiques ont partagé des missions en milieux arctiques et subarctiques. Ce groupe hétéroclite a donc vécu sur le même terrain entre recherches, hésitations, échecs et découvertes.

L’exposition Arctic Blues restitue la richesse de ce dialogue.

Photographie, vidéo, installation, écriture, création sonore, musique et fresque scientifique se répondent ou se heurtent pour créer un objet singulier : quelque chose comme une tentative d’amalgame de l’art et de la science où les deux se révèlent, avec des couleurs nouvelles, complémentaires et imprévisibles. L’exposition met en avant les doutes partagés et la richesse des expériences vécues lors d’allers-retours entre la rade de Brest et les pôles. Le passant découvrira une petite partie de l’Océan ainsi que l’une des facettes de l’océanographie actuelle développée à Brest depuis cinquante ans. Arctic Blues témoigne qu’à la pointe de la Bretagne, des rencontres improbables et des curiosités affirmées permettent l’émergence d’idées et de regards neufs.

Ce parcours d’exposition restitue au public sept années de recherche et de résidences entre artistes et scientifiques au sein du Laboratoire international associé BeBEST qui s’appuie sur la collaboration entre le laboratoire LEMAR (CNRS/Ifremer/IRD/UBO) et l’Ismer en collaboration avec le Museum national d’Histoire naturelle.

 

Plus d’informations sur le site web des Champs Libres

« Sonars Tapes » de Francois Joncour

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Francois Joncour a sorti fin novembre 2021 l’album « Sonar Tapes », fruit de recherches sonores et sous-marines menées avec le LIA BeBest du LEMAR, en collaboration avec La Carène.

François Joncour est un musicien dont la production musicale s’étire de la pop aux expérimentations modulaires. Durant des semaines, il a observé et interrogé les scientifiques sur leurs pratiques professionnelles, leurs pensées et leurs goûts musicaux. De ces rencontres sont nés des « portraits sonores ». Chaque morceau est une porte ouverte sur une personnalité, une esthétique, associées à des sons capturés par des hydrophones, de l’océan Arctique à la rade de Brest.
Sonars Tapes est riche sur le fond comme sur la forme, passant avec aisance de la pop à l’électro, de l’anglais au français, des chansons aux instrumentaux.

Le premier single « pilling Underwater » est accompagné d’un clip dont les décors seront familiers pour les brestois.

 

L’album est disponible aux formats numérique et CD ou vynile sur bandcamp.

Voir la revue de presse

Exposition Rhizaria

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Dans l’océan, des êtres vivants utilisent le silicium, deuxième élément chimique le plus abondant dans la croute terrestre, pour construire leur squelette. L’évolution de ces organismes a façonné le cycle du silicium au cours des temps géologiques. Parmi eux, les Rhizaria, des organismes marins microscopiques unicellulaires répartis dans le monde entier, demeurant de la surface jusqu’aux plus grandes profondeurs, ont été parmi les premiers protistes à peupler l’océan. Relativement méconnus, les évolutions technologiques mêlées à la curiosité des scientifiques ont permis de nouvelles découvertes, révélant par exemple que les Rhizaria constituent jusqu’à 30% de la biomasse du plancton océanique. Ils font partie ainsi des rouages indispensables au fonctionnement global de notre planète, assurant une part importante de la production de silice biogénique et contribuant à l’export de carbone jusqu’au fond des océans. Les Rhizaria sont donc un acteur principal des variations biologiques, biochimiques et climatiques.

Le projet « Rhizaria, à la découverte des radiolaires silicifiés » a été présenté à l’occasion du 30ème anniversaire de la Fête de la Science au cœur des Ateliers des Capucins, à Brest.

Ce projet est né de la collaboration entre Natalia Llopis Monferrer, qui a effectué sa thèse au LEMAR (Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin), Valentin Foulon, ingénieur spécialisé en imagerie scientifique (aujourd’hui à l’ENIB), Philippe Eliès, ingénieur responsable de la plateforme de microscopie électronique à l’UBO (Université de Bretagne Occidentale) et Sébastien Hervé, infographiste au LEMAR et à l’IUEM.

Lors de sa thèse sur le rôle des Rhizaria silicifiés dans le cycle océanique du silicium, Natalia a participé à diverses campagnes océanographiques, permettant la récolte d’échantillons provenant de l’océan Atlantique (Atlantic Meridional Transect – AMT28) et de la mer de Ross (The Ross Sea Environment and Ecosystem Voyage – TAN1901). Après avoir estimé le contenu en silice de ces individus, Natalia a voulu partager la beauté de ces organismes microscopiques.

Fascinés par la diversité, la complexité morphologique et la délicatesse de ces organismes, Natalia Valentin et Philippe ont ainsi entrepris de photographier ces organismes en microscopie électronique. Cette technique, habituellement utilisée comme outil de mesure et d’observation scientifique, a ici été utilisée comme outil photographique, dans le but principal de mettre en valeur les formes des squelettes de silice des Rhizaria. Pour cela, les Rhizaria ont pris la pose sous une « lumière d’électrons ». Ils ont été photographiés sur des supports spécifiques et selon des méthodes originales, permettant de recréer un studio photographique micrométrique. Les techniques novatrices mises en œuvre ont permis de générer en haute résolution des images époustouflantes. Le résultat, à l’interface de la science et de l’art, dévoile une beauté invisible à l’œil nu et des formes spectaculaires.

Ils ont donc décidé de réaliser une exposition photographique, consistant en 11 tirages d’art, et issue d’une sélection des réalisations photographiques les plus intéressantes du projet. Sébastien a permis  de compléter cette exposition grâce à un dispositif de posters interactifs innovant conçu à l’IUEM – The Ocean Touch – utilisant un écran tactile grand format (55 pouces). Ce « poster scientifique numérique », complémentaires des images, apporte une information scientifique vulgarisée sur les Rhizaria, présentant les différentes familles, leur rôle écologique et les techniques d’observation de manière interactive. Ce scénario de médiation scientifique a été rendu possible par une collaboration  entre le LEMAR, la Station Biologique de Roscoff et des collègues étrangers.

Modulable et déplaçable, l’exposition Rhizaria fera l’objet d’autres présentations au public.

« Myctophydae, voyage en eau profonde » exposition au Festival « Les Aventuriers de la Mer »

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Le Festival « Les Aventuriers de la Mer » tiendra sa 6eme édition à la Cité de la Voile Eric Tabarly à Lorient, du 5 au 10 Octobre, pour mettre à l’honneur les aventurier.e.s maritimes du XXIe siècle.

Au programme : Rencontres, visites de bateaux, films et animations sur un thème central « comment sauver les Océans ».

Pour l’occasion, l’exposition « Myctophydae, voyage en eau profonde« , inaugurée lors du dernier Festival Ressac, retrouvera le chemin des cimaises, et sera présentée :

  • Du lundi 27 septembre au jeudi 7 octobre à la Fac de Sciences de Lorient
  • Du vendredi 8 au dimanche 10 octobre dans le hall d’accueil de la Cité de la voile

Cette exposition, conçue au LEMAR et réalisée à partir des travaux de lycéens en arts plastiques de Brest, est à la croisée des arts, de la science et de la médiation scientifique :

« Les océans ? Une immensité, une richesse et une des clés du fonctionnement de la vie sur notre planète. Et pourtant les mystères sont encore nombreux. Dans ce monde océanique très partiellement connu, les poissons lanternes ou myctophidae, sont très abondants  de la surface jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur, dans tous les océans, depuis l’équateur jusqu’aux zones les plus froides. Qui sont-ils, que font-ils, à quoi ressemblent-ils, qu’en sait-on ? Pour ce milieu profond impossible à observer avec nos yeux, la confrontation d’une approche scientifique rationnelle et d’une représentation artistique sensible permet de lever une partie du mystère. La connaissance nourrit ainsi la création et la vision artistique vient compléter la vision rationnelle des chercheurs et faciliter la diffusion des connaissances »

 

L’alléchant programme de ce beau festival est à télécharger ici