Mission SWINGS, deux mois dans l’Austral !

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C’est la première grande campagne océanographique de l’année pour plusieurs de nos collègues. Après des mois de préparatifs et de logistique, et dans un contexte sanitaire draconien, la mission SWINGS coordonnée par Hélène Planquette (LEMAR) et Catherine Jeandel (LEGOS) commencera demain 13  janvier 2021 au départ de la Réunion et durera jusqu’au 8 mars. Près de deux mois  à bord du Marion Dufresne, dans les eaux superbes mais agitées de l’Ocean Austral, pour 48 scientifiques français et internationaux!

Cette mission s’inscrit dans le programme international GEOTRACES et doit contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement de l’océan Indien Sud-Ouest austral et de son rôle dans la pompe à carbone. Au programme, échantillonnage, filtration de milliers de litres d’eau, et recherche d’une source hydrothermale sur la dorsale océanique, au long d’un parcours qui les mènera des côtes de l’Afrique du Sud aux îles Kerguelen.

 

Pour plus d’informations, nous vous invitons à la lecture de nombreux articles sur les sites de l’IUEM , du Journal du CNRS et du programme GEOTRACES ou un blog consignera l’essentiel de leur périple.

Le média de culture scientifique Exploreur y consacre également un dossier et publiera régulièrement des articles en profondeur sur le déroulement de la campagne et la science qu’elle met en œuvre.

Enfin, pour suivre l’aventure au jour le jour, ne manquez pas leur fil Twitter.

Recyclage des déchets de l’aquaculture par la méthanisation :

énergie doublement verte et fort potentiel pour la fertilisation des sols, dans une idée d’économie circulaire

Le secteur de la pêche et de l’aquaculture, est une source fondamentale de nutrition pour l’homme, en particulier dans de nombreux pays en développement. Le développement moderne de la pisciculture nécessite de l’énergie pour le fonctionnement et l’optimisation de leurs systèmes de production. Notre étude examine le potentiel d’utilisation des déchets organiques issus de l’engraissement du poisson pour produire de l’énergie sur le site de production (ndlr: directement à la ferme aquacole) par le processus dit de méthanisation. Le potentiel méthanogène des excréments (fèces) de poisson tilapia (Oreochromis niloticus, ndlr: un des poissons d’élevage le plus produit dans le monde) a été déterminé avec l’utilisation d’un inoculum microbien méthaniseur et sans. À la fin des essais de méthanisation, les digestats (ndlr: reste issue du processus de methanisation) résultants du processus ont été testés en tant qu’engrais organiques pour l’agriculture. Les tests ont montré que la production cinétique de biogaz était plus rapide dans les matières fécales de poisson inoculées que dans les fèces de poisson non inoculées. Dans les deux cas, le biogaz produit contenait plus de 60% de méthane (CH4) à partir de la deuxième semaine d’incubation, ce qui indique qu’il était de bonne qualité. De plus, le volume total de CH4 produit était deux fois plus important avec la présence d’inoculum microbien que sans. Les tests de biofertilisants n’ont montré aucune différence significative pour la plupart des paramètres de croissance de l’oignon et de la tomate par rapport au témoin non fertilisé, sauf dans un cas pour les plants de tomate, qui ont considérablement augmenté leur biomasse aérienne. Nos résultats montrent que les excréments de poisson sont de bons substrats méthanogènes, favorisant la récupération d’énergie, susceptibles de faciliter l’autonomie des exploitations aquacole. Cependant, la valorisation des digestats en tant que biofertilisant nécessite encore d’autres tests agronomiques. Sur la base de nos résultats, nous estimons que l’équivalent des besoins énergétiques de près de dix millions de personnes pourrait être couvert grâce au potentiel aquacole du biogaz fécal de poisson d’eau douce dans le monde ou qu’a minima l’autosuffisance énergétique des exploitations aquacoles pourrait être encouragée.

Production de biogaz  par les fèces de poissons

La production de biogaz à partir des fèces de poissons a été suivie à l’aide du test BMP standard. Après 9 semaines, les fèces de poissons produisaient plus de biogaz avec l’inoculum (IFF = 1100 mL) que les fèces de poissons sans l’inoculum (UIFF = 900 mL) (voir figure). La production de biogaz à partir du substrat seulement (UIFF) a suivi un taux presque constant (entraînant une accumulation linéaire) pendant les neuf semaines d’incubation.

 

References

Ndiaye, N.A., Maiguizo-Diagne, H., Diadhiou, H.D., Ndiaye, W.N., Diedhiou, F., Cournac, L., Gaye, M.L., Fall, S., and Brehmer, P. (n.d.). Methanogenic and fertilizing potential of aquaculture waste: towards freshwater farms energy self-sufficiency in the framework of blue growth. Reviews in Aquaculture (Early view). doi:10.1111/raq.12390.

Lien vers la publication

Séminaire de Fabrice Jaine (IMOS, Australie) le 9 juillet à 9h30

Nous accueillerons prochainement au LEMAR Fabrice Jaine du Integrated Marine Observing System (IMOS) en Australie qui viendra nous présenter ses activités de recherche sur le suivi acoustique d’espèces mobile :

Tracking movements and habitat use of marine animals: lessons learned from managing a national acoustic telemetry network in Australia

Le séminaire se déroulera le Mardi 9 juillet à 9h30 en amphi D

Séminaire de Simon Ussher (University of Plymouth) le 11 juillet à 11h

Nous accueillerons prochainement au LEMAR Simon Ussher de l’université de Plymouth qui viendra nous présenter ses travaux de recherche portant sur:

The Impact of Atmospheric Trace Metal and Nutrient Deposition on Shelf Sea Biogeochemistry

Le séminaire se déroulera le jeudi 11 juillet à 11h en amphi D.

Séminaire de Justin Dodd (Northern Illinois University, USA) le 24 juin à 9h45

Le 24 juin prochain à 9h45 en salle A215 (IUEM) nous accueillerons Justin Dodd (Northern Illinois University, USA) qui viendra nous présenter ses travaux portant sur le thème suivant:

Oxygen isotope values of biogenic silica: Diagenesis and utility as a paleoceanographic proxy.