Offre de stage / Internship offer
Le crabe de mangrove Scylla serrata est l’une des principales ressources halieutiques côtières à Madagascar ; elle est exploitée par plusieurs milliers de petits pêcheurs de manière informelle (Kasprzyk 2012). Tournées vers l’exportation de produits vivants et congelés, ces pêcheries se sont largement intensifiées depuis 2014 en réponse au marché chinois, générant l’inquiétude des acteurs économiques sur le risque de surexploitation à court terme et des modifications successives de la règlementation (Long et al. 2017). Madagascar étant un pays parmi les plus pauvres du monde et où les institutions publiques de gestion sont faibles, la distribution de durabilité de la rente est un enjeu important compte tenu de la forte concentration des droits à l’exportation de crabes, à l’instar de ce qui a été observé dans la pêcherie crevettière du pays (Wilson et Boncoeur 2008). Le contexte pauvre en données est aussi une limitation à la bonne gouvernance (Gardner et al. 2017). L’objectif de ce stage est d’utiliser un modèle bioéconomique empirique des pêcheries de crabes de mangrove (Anderson & Seijo 2011), adapté à un contexte pauvre en données, pour analyser l’effet des mesures de gestion (taille minimale, fermeture nationale, licences d’exportation) sur la dynamique du stock et des retombées socioéconomiques. Spécifiquement, il s’agira d’identifier si les mesures actuelles permettent une exploitation durable et de faire des recommandations d’ajustement dans le cas contraire. Le stage s’inscrit dans une recherche-action visant à appuyer la gestion et la gouvernance de la filière (Larkin et al. 2011). Si les résultats le permettent, le stage donnera lieu à une publication scientifique.
• Paramétrer le modèle bioéconomique disponible structuré en tailles (développement effectué sous VENSIM cf. Chaboud 2020) à l’aide des données (captures, effort de pêche, revue de littérature) collectées dans 4 pêcheries régionales de crabe en 2019-2021 ;
• Analyser l’effet des règles de gestion actuelles ou modifiées (respect de la taille minimale de capture, durée et période de la fermeture annuelle, prix de première vente) sur la dynamique des ressources (niveau de biomasse), des pêcheurs et des revenus des acteurs (pêcheurs, exportateurs, Etat) ; vérifier si ces effets concordent avec la baisse de la taille des individus constatée dans les suivis au débarquement et les perceptions des acteurs ; définir des stratégies permettant le maintien ou l’augmentation des ressources vs des retombées socioéconomiques locales ;
• Analyser les différences géographiques des résultats du modèle et la pertinence d’une
approche spatialisée de la gestion des ressources (par bassin de production), compte tenu des
différences de contexte écologique, social et économique ;
• Analyser les sources d’incertitude du modèle et leurs effets sur les résultats des prédictions
(analyse de sensibilité).
• Master 2 en halieutique ou économie (connaissances en écologie marine, dynamique de population, économie ou bioéconomie des pêches)
• Compétences et autonomie pour l’utilisation du langage de modélisation (appropriation du modèle VENSIM existant et nouveaux développements), pour la manipulation de tableaux de données et la réalisation d’analyses statistiques sous R
• Rigueur et goût pour l’approche scientifique
• Capacités rédactionnelles en français et en anglais
6 mois
IUEM - AMURE -Technopôle Brest-Iroise - rue Dumont d'Urville - PLOUZANÉ
Candidatures : CV et lettre de motivation à adresser à :
Olivier Thébaud et Marc Léopold
Date limite de candidature : 13 février 2022.