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Transformer l’océanographie pour un monde meilleur par Linwood Pendleton d’AMURE

Dans un nouvel article publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), Karen Evans, Martin Visbeck et Linwood Pendleton d’AMURE soutiennent que nous avons dix ans pour transformer de manière significative l’océanographie si nous voulons un jour avoir l’océan que nous voulons – un océan sain, productif et sûr pour les hommes et la nature.

 

Aujourd’hui, avec la pandémie qui nous menace, le besoin de transformation est encore plus urgent que lorsque ce papier a été présenté il y a quelques mois à peine. Les risques sanitaires de la recherche océanographique ont été mis en évidence par l’épidémie du COVID-19.

À l’avenir, de plus en plus de recherches océanographiques nécessiteront des plateformes autonomes pouvant fonctionner sans intervention humaine directe – les planeurs, les drones, les ROV, les hydrophones et les satellites devront supporter une plus grande part du fardeau de la recherche.  Heureusement, nous sommes prêts pour cette transformation.  Des plateformes de recherche autonomes télécommandées sont testées et déployées dans le monde entier.  De même, il existe déjà des moyens autonomes de surveillance, de régulation de la pêche et de l’utilisation des océans, mais ils n’ont jamais été financés au niveau nécessaire pour réaliser leur plein potentiel.

 

La 4ème révolution industrielle est entièrement consacrée à la recherche et à la gestion des océans.  Comme pour la 3ème révolution industrielle, si les scientifiques sont prêts à s’adapter à ces changements, nous pourrions assister à une augmentation sans précédent de la productivité et du progrès scientifiques – avec plus de temps consacré à l’analyse et à la découverte et moins de temps à la collecte et au traitement des données brutes.

Les scientifiques marins, notamment les océanographes, les économistes, les anthropologues, les écologues, les météorologues et une myriade d’autres personnes travaillent sans relâche pour trouver de meilleurs moyens pour créer la science nécessaire pour lutter contre la perte de biodiversité et le changement climatique. Les perturbations causées par la pandémie du COVID-19 seront sans aucun doute importantes pour l’océanographie, mais elles pourraient bien être le catalyseur dont nous avons besoin pour sortir de la routine et créer un changement de paradigme unique qui pourrait conduire à une nouvelle révolution en sciences marines.  Une révolution dont nous avons grandement besoin si nous voulons que l’océan redevienne ce qu’il est et tel que nous en avons besoin.

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Elva Escobar

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Linwood Pendleton

Marion Jaud, Ingénieur de recherche CNRS en télédétection au Pôle image et instrumentation (P2I)

Que faisais-tu avant de venir à l’IUEM ?

Quand j’étais élève-ingénieur en 3ème année à l’ENSTA-Bretagne, j’ai pu m’inscrire en parallèle en Master 2 en géophysique marine à l’IUEM. J’ai ensuite poursuivi sur une thèse en géosciences marines à l’Institut concernant les méthodes de télédétection à haute résolution pour le suivi des transferts sédimentaires à l’interface Terre-Mer. Après mon doctorat, j’ai travaillé 3 ans à l’Institut de Recherche scientifique et technique pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) à Clermont-Ferrand. Je travaillais sur des méthodes de cartographie radar pour le suivi de parcelles agricoles ou de berges de rivières. Je suis revenue à l’IUEM en 2015 en CDD et ai obtenu un concours d’ingénieur de recherche CNRS en 2018, qui m’a permis d’intégrer le P2I de l’unité mixte de services (UMS).

Pourquoi as-tu choisi l’IUEM ?

Etant donné mon parcours, j’ai tissé beaucoup de liens avec l’IUEM, que ce soit avec le lieu ou avec toutes les personnes que j’ai pu rencontrer. Je trouve extrêmement stimulant et enrichissant de travailler dans un environnement pluridisciplinaire.

Que fais-tu à l’IUEM ?

Actuellement, je suis responsable du P2I, plateforme de l’IUEM pour favoriser la mutualisation d’équipements et de services, plutôt destinés au domaine littoral et côtier (plateformes drones, GPS, sondeur multi-faisceaux, capteurs de pression, sondes multi-paramètre…). Dans ce cadre-là, j’aiguille les personnes faisant appel au P2I et, selon leurs besoins, je les forme à l’utilisation des instruments ou au traitement des données ou les oriente vers la personne adéquate.

Je travaille plus particulièrement sur les méthodes d’imagerie, que ce soit l’imagerie satellite, drone ou terrestre.

Ma spécialité est la stéréo-photogrammétrie qui consiste à reconstruire des modèles topographiques en 3D à partir de photographies. J’essaie de faire évoluer les protocoles d’acquisition ou les méthodes de traitement pour améliorer la qualité des résultats ou faciliter le travail sur le terrain. Cela est utile, entre autres, pour les acquisitions récurrentes dans le cadre du Service National d’Observation DYNALIT pour l’étude du trait de côte.

J’interviens également pour les enseignements, notamment en Systèmes d’informations géographiques (SIG), dans le cadre du Master Géosciences Océans et du Mastère spécialisé Energies Marines Renouvelables basé à l’ENSTA-Bretagne ou lors de formations au Centre de Météorologie Spatiale à Lannion.

As-tu des anecdotes professionnelles à nous raconter ?

Je pense que, comme pour beaucoup de collègues, les anecdotes sont souvent associées à des missions sur le terrain. Une de mes belles anecdotes remonte à une mission en Guyane l’année dernière avec des collègues du LEMAR et du LGO.

Après une journée de terrain un peu calamiteuse, on arpentait la plage à la recherche d’échantillons qui étaient tombés à l’eau et, par hasard, en soulevant un filet échoué, nous avons découvert un nid de tortues luth et avons donc passé la soirée à assister à l’éclosion et à les voir regagner la mer à la lumière de la Lune. C’était un moment particulièrement émouvant.

Quel est ton plus beau souvenir de boulot ?

Lors d’une mission à La Réunion, pour reconstituer un modèle 3D d’un glissement de terrain le long d’une paroi verticale de 1000 m de haut au fin fond de l’île, je me suis retrouvée à prendre des photos depuis la porte d’un hélicoptère. On avait travaillé sur le plan de vol et la méthode de prise de vue jusqu’à 2h du matin la veille et j’avais un peu la pression. Mais une fois l’acquisition terminée, j’ai relevé la tête de mon appareil photo et j’ai vu le paysage fabuleux autour de l’hélicoptère. En plus, le pilote nous a ramené à la base « en mode sportif » à travers le Bras des Roches Noires, c’était incroyable !

Quels sont tes centres d’intérêt ?

J’adore partir en rando sur plusieurs jours avec mon sac à dos ! Et quand la météo devient hivernale, je consacre mon temps libre à la peinture, la lecture et le cinéma…

As-tu une devise ?

Une citation d’Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la Lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ! »

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Françoise Collin

Anne Duperret / Université Le Havre Normandie

Véronique Cuq / UBO

Philippe Grandjean / UCBL

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Marion Jaud / CNRS