Laboratoire LEMAR – 2018
L’huître plate, Ostrea edulis, était autrefois une espèce très importante en France et notamment sur nos côtes bretonnes, où elle faisait vivre de nombreuses familles de pêcheurs. Pendant plusieurs siècles, différentes flottilles ont ainsi exploité ces stocks sans réelles mesures de gestion. Les nombreux bancs florissants du passé ont disparu à partir du 19ème siècle et l’aquaculture du 20ème siècle n’a pas réussi à redresser la production, même si elle a ralenti le déclin de l’espèce en France. Désormais l’huître plate, vieille de 200 millions d’années, est sur la liste européenne des espèces et habitats à protéger de l’OSPAR. Elle a totalement disparu de nombreux milieux en Europe. En France, nous avons encore “la chance” d’avoir de petites populations cryptiques d’huîtres plates, principalement en Bretagne et notamment en Rade de Brest. Mais pour combien de temps ? Ces populations sont extrêmement fragiles et ne font l’objet d’aucune mesure de conservation ou de gestion.
Mais le problème qui se cache derrière cette espèce et sa surexploitation est encore plus épineux : il est lié à l’habitat qu’elle est capable de créer. C’est une espèce ingénieur, qui construit (par sa production de coquille) des mini-récifs sous marins qui servent de supports et d’abris à de nombreuses autres espèces (presque une centaine). Garant de biodiversité, ces oasis peuvent aussi abriter des espèces d’intérêt pour la pêche : pétoncles, seiches et même ormeaux. Lors du pillage des bancs du 19ème siècle, un éminent scientifique (Moebius, père de l’écologie moderne), avait comparé l’habitat de l’huître plate à des forêts sous marines pour faire prendre conscience à l’Etat de la richesse de ces milieux et des dégâts irréparables en cours : le terme ”biocénose” vient d’ailleurs de son étude sur les bancs d’huîtres plates…
Dans ce contexte, le projet FOREVER (projet FEAMP) s’est donc intéressé, de 2017 à 2020, à l’état écologique et la santé des dernières populations présentes en Bretagne et a abordé les premiers aspects de la restauration écologique de l’espèce. Ce projet pionnier en France a montré qu’il était possible de restaurer l’espèce de façon significative en mettant au point de premières méthodes adaptées aux milieux où l’espèce est encore présente. Il a fait écho à d’autres projets de restauration ailleurs chez nos partenaires européens dans le cadre de l’Alliance NORA. Le rapport final du projet FOREVER est disponible depuis 2021 et un nouveau projet, REEFOREST, a pris son relais en 2022.
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Membres du Laboratoire
Collaborateurs
Laboratoires Ifremer LER MPL
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Cochet Environnement
ESITC Caen
