Laboratoire LEMAR – 2018
Bien que la côte péruvienne se situe dans la zone inter-tropicale, il s’agit d’une zone désertique bordée par des eaux généralement fraîches (14 à 18°C). En effet la côte pacifique sud-américaine se caractérise par la présence d’un upwelling très intense, connu sous le nom de courant de Humboldt. Il induit la remontée d’eaux fraîches, riches en nutriments, qui permettent une production primaire intense à l’origine des pêcheries les plus productives au monde. Toutefois, du fait de la dégradation de la matière organique qui sédimente, ces zones se caractérisent également, à mi-profondeur, par une zone de minimum d’oxygène extrêmement prononcée. Episodiquement, la région est le théâtre d’événements El Niño : l’upwelling ralentit et la côte est alors envahie par des masses d’eaux chaudes tropicales (> 23°C) modifiant profondément le fonctionnement des écosystèmes côtiers et littoraux. Ces derniers sont donc sujets à des niveaux élevés de variabilité des conditions environnementales.
Le LEMAR s’intéresse à l’étude de l’écologie des baies côtières péruviennes, et des organismes qui y vivent (petits pélagiques, espèces benthiques) au travers d’approches couplant observations et expérimentations de terrain, expérimentations en laboratoire et modélisation. Les travaux de terrain visent à caractériser le niveau de variabilité des paramètres environnementaux des eaux littorales (température, oxygène, disponibilité trophique…) et à comprendre comment cette variabilité est liée à la dynamique de l’upwelling adjacent. Les travaux expérimentaux visent à évaluer d’une part les seuils de résistance des espèces présentes dans les baies côtières, en particulier les espèces exploitées (petits pélagiques, pétoncle), et d’autre part à comprendre comment cette variabilité environnementale affecte la physiologie de ces espèces. En se basant sur les observations de terrain et les travaux expérimentaux, la modélisation vise à prédire et à quantifier comment cette variabilité affecte les traits de vie des espèces considérées tout au long de leur cycle de vie.
D’autre part, le LEMAR s’investit dans la compréhension du cycle du mercure dans cette zone de minimum d’oxygène particulièrement propice à la formation du méthylmercure (forme organique toxique qui s’accumule dans les organismes marins). Les variations des teneurs en méthylmercure dans les organismes, du phytoplancton aux grands prédateurs que sont les oiseaux marins, sont étudiées en lien avec leur écologie trophique mais aussi avec les conditions environnementales très variables dans cette zone. Ces projets sont en collaboration forte avec l’IMARPE (Instituto del Mar del Pérou).
Le LEMAR contribue à la formation d’étudiants péruviens au niveau Licence, Master et Doctorat au travers de co-encadrement d’étudiants en stage ou en doctorat, mais aussi de cours de niveau Master dispensés à l’Instituto del Mar del Pérou et de l’Universidad Peruana Cayetano Heredia (Lima).
LMI DISCOH2 (Dynamique du système du courant de Humbolt), 2015-2019. (http://www.discoh.ird.fr/)
WP2 « Écologie des baies côtières péruviennes »
Porteur du WP2 : J Flye-Sainte-Marie