L’IA pour le milieu marin, séminaire interdisciplinaire jeunes chercheurs à Marrakech

, , ,

Les 26, 27 et 28 novembre 2024 à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, a eu lieu le Séminaire international et Interdisciplinaire « l’IA et science marine ».

Ce séminaire s’inscrit dans le cadre du Projet Nawras qui vise à évaluer la protection juridique de l’environnement marin grâce à l’Intelligence Artificielle. Co-organisé par l’Université Cadi Ayyad et l’Institut de Recherche pour le Développement, il a rassemblé des chercheur.euses en sciences de la mer, en droit et en intelligence artificielle travaillant sur des sujets transverses.

Ce séminaire a permis de se réunir autour de problématiques communes traitées par des approches diverses et novatrices, et ainsi stimuler l’interdisciplinarité et les collaborations entre jeunes chercheur.euses. Les présentations ont mêlé thématiques globales, questionnements éthiques et applications précises. Les sujets de thèse présentés sous forme de posters ont également été affichés durant le séminaire.

Les jeunes chercheur.euses valoriseront les travaux de ce séminaire interdisciplinaire et interculturel par une conférence grand public qui aura lieu le jeudi 5 décembre 2024 à l’Université Cadi Ayyad pour présenter la variété d’enjeux de protection des océans et les perspectives émergentes.

Programme-seminaire-IASM-Marrakech-2024

Workshop HOPOPoP – Les Aires Marines Protégées comme Living Labs ?

Les Aires Marines Protégées comme Living Labs ? Retours d’expériences et Perspectives

Worshop de Novembre 2023

On reconnaît de plus en plus l’importance de la participation des acteurs à la conception, à la réalisation et à la diffusion de la recherche à l’appui de la gestion écosystémique des systèmes socio-écologiques marins. La complexité d’un tel engagement des parties prenantes augmente avec la diversification des filières concernées et des juridictions qui doivent être prises en compte, à mesure que le développement de l’économie bleue s’accélère, en particulier dans les zones côtières. Les aires marines protégées (AMP lato sensu, y compris par exemple les parcs marins, les zones de gestion à usages multiples, les zones de gestion spéciales pour certaines activités maritimes, …) constituent des opportunités d’établir les modalités d’une gouvernance intégrée qui rassemblent de multiples parties prenantes, dans des domaines qui peuvent soutenir la co-construction à long terme de programmes de recherche pertinents pour les politiques. Ils semblent offrir un parfait test du concept de « living lab » qui a le vent en poupe.

Un atelier international s’est tenu à Brest du 14 au 16 novembre avec comme objectif d’examiner et de confronter les expériences passées (succès et échecs) de co-conception des recherches en appui à la gestion des socio-écosystèmes marins dans les AMP, et d’identifier les besoins et les opportunités futurs pour le développement de ces recherches.

L’atelier a réuni 27 participants, 19 scientifiques issus de diverses disciplines des sciences naturelles et sociales, ainsi que 8 gestionnaires d’AMP issus de plusieurs régions géographiques en France (Réserve des 7 îles, Parc Marin d’Iroise, Parc Marin d’Arcachon, Parc marin de la Côte Bleue), au Royaume-Uni (réserve de Biosphère du Devon), en Espagne (Réserve Marine d’ Os Miñarzos) ainsi qu’en Amérique du Nord (Parc Marin du Saguenay et Sanctuaire marin national de Stellwagen Bank) et en Australie (Grande Barrière et Parc Marin de Ningaloo).

© Séverine JULIEN | UBO

Les travaux ont conduit à explorer trois questions :

  1. Quelles sont les données scientifiques pertinentes pour soutenir la gestion des AMP ? Perspectives disciplinaires, méthodes d’observation, données, modèles, savoirs locaux, etc.
  2. Quelles sont les approches de collaboration efficaces pour intégrer la recherche et la gestion dans les activités quotidiennes des AMP ? Comment pouvons-nous faire face au mieux aux attentes divergentes ?
  3. Comment pouvons-nous suivre les impacts des approches collaboratives et leurs résultats ?

L’atelier a confirmé que les AMP fonctionnent depuis longtemps comme des Living Labs à bien des égards, ce qui a permis de tirer de nombreuses leçons de l’expérience pratique. Les participants ont également noté que, dans de nombreux cas, les AMP peuvent ne représenter qu’une fraction des systèmes socio-écologiques qui pourraient être inclus dans les expériences de Living Labs avec des questions d’échelles d’expérimentations et de gestion qui se posent. L’atelier a également souligné l’intérêt de poursuivre le développement d’approches réflexives telles que celle menée au cours de l’atelier, en s’appuyant sur des comparaisons d’études croisées pour identifier des approches et des résultats de recherche dans les living labs exploitables pour la gestion et l’action.

 

Tout au long du Workshop, Manuelle Philippe a produit des restitutions graphiques que voici :

Actualité du projet HOPOPoP : questionnaire à destination des pêcheurs de loisir en mer d’Iroise

, , ,

Dans le cadre du projet inter-trans-disciplinaire HOPOPoP portant sur l’avenir des populations humaines et des poissons en mer d’Iroise, un questionnaire destiné aux pratiquants de la pêche récréative en mer d’Iroise a été réalisé dans le cadre du stage de M2 de Mia Reynaud. Les informations obtenues via ce questionnaire seront très importantes pour la suite des travaux menés dans le cadre d’HOPOPoP.

N’hésitez pas à diffuser dans vos réseaux !

Le questionnaire est à retrouver ici : https://link.infini.fr/peche-loisir-iroise-3

 

Projet NAWRAS : journées d’échanges sur le développement d’indicateurs juridiques

, , , ,

Développer des indicateurs juridiques en droit de l’environnement

La réunion de travail sur les indicateurs juridiques dans le cadre du projet Nawras s’est tenue les 18 et 19 mars 2024, dans la Salle de réunion du Centre Jabir / Département informatique de la Faculté des sciences Semlalia (Université Cadi Ayyad- Marrakech).

Les 20 participants ont pu assister à une présentation du Professeur Michel Prieur sur l’importance de développer des indicateurs juridiques en droit de l’environnement. Christophe Bastin a ensuite présenté la méthode développée par le Centre international de droit comparé de l’environnement (CIDCE). Les avancées du projet Nawras ont ensuite été présentées par Marie Bonnin, Jihad Zahir et Youssef Al Mouatamid. Au cours des deux demi-journées suivantes, les participants ont débattu avec les chercheurs invités (Thais Nunnez-Rocha- économiste de l’environnement- Université d’Orléans, Adrien Comte- IRD LEMAR en visio et Sophie Lanco- IRD Marbec en visio) sur les variables et métriques retenus dans le cadre du projet et sur les possibilités de publications communes.

PPP, point d’étape septembre 2022

,

1/ Suivi de la contamination en zones côtières

Les campagnes d’échantillonnage des débris flottants se poursuivent dans la baie de Douarnenez et la rade de Brest, 2 des 7 zones pilotes du projet PPP. Cinq campagnes ont d’ores et déjà été réalisées et quatre campagnes ont été entièrement traitées et analysées au laboratoire et ont alimenté une base de données commune aux 7 sites pilotes. Tom Rainbow a été recruté en tant qu’assistant ingénieur pour 6 mois afin de réaliser les analyses des campagnes restantes conjointement avec Clémentine Labbé. Le LEMAR a également accueilli en juin et septembre 2022, Hippolyte Leroux en poste à la station Ifremer de Port-en-Bessin pour l’analyse des campagnes d’échantillonnage réalisées dans la zone pilote de la baie des Veys.

Enfin, le LEMAR soutient également les journées de science participative « Objectif Plancton ». Cette journée organisée par Océanopolis en rade de Brest 3 fois par an permet la collecte d’échantillons de plancton et microplastiques sur plusieurs points simultanés de la rade de Brest, constituant un jeu de données unique, tout en sensibilisant les plaisanciers aux enjeux de la pollution plastique et du réchauffement climatique. Cinq campagnes ont été réalisées entre juin 2021 et septembre 2022 : deux d’entre elles ont été analysées lors du stage de master 2 de Léopold Verdier. Les résultats seront présentés lors d’une soirée de restitution à Océanopolis le 25 novembre en présence des plaisanciers participants.

2/ Étude des impacts écologiques

Un article scientifique publié dans le Journal Marine Pollution Bulletin est disponible ici. Ce travail a consisté à évaluer les impacts écophysiologiques des molécules chimiques relarguées par des pneumatiques neufs et usagés sur de jeunes huîtres. Les résultats montrent que ces composés ont modifié le comportement écophysiologique de l’huître : une réduction de leur prise alimentaire de moitié et de leur respiration de 16 %. Le calcul d’un indice nommé « potentiel de croissance » qui renseigne sur l’état énergétique de l’animal, suggère une perturbation de plus de moitié de l’équilibre énergétique de l’animal par rapport à des huîtres témoins non exposées. De cet équilibre dépend l’énergie que l’animal peut investir dans ses fonctions de croissance et de reproduction ce qui demande des études des effets à long terme des produits chimiques libérés par les pneumatiques sur les huîtres, et en particulier sur leurs performances de croissance et de reproduction.

3/ Sobriété, tri et recyclage de plastiques

Après la mise en place d’îlots de tri multi-flux, du recyclage des mégots de cigarette et l’installation de fontaines à eau, les actions déployées par le CNRS au sein de l’IUEM et par l’Ifremer se portent à présent sur les déchets plastiques non-souillés générés par les activités de recherche des laboratoires (e.g. tubes à centrifuger, cônes, flacons…).

Fruit de la collaboration entre le CNRS et l’UBO Open Factory, le projet « Lab’Oucle : La seconde vie des plastiques de laboratoires » est testé depuis janvier 2022 au sein de l’IUEM. Cette expérimentation vise à créer et pérenniser une filière locale de recyclage des plastiques de laboratoire non-souillés et d’utiliser ces déchets plastiques afin de créer des objets utiles et durables pour le laboratoire. Ainsi, en 8 mois, plus de 110 kg de plastiques rigides non-contaminés ont été collectés au sein du BEEP, du Géo-Ocean et du LEMAR puis broyés et transformés grâce aux machines de l’UBO Open Factory en nouveaux objets utiles au laboratoire (e.g. portoirs pour tubes, mobilier). A terme, ce processus permettra de limiter l’achat d’items plastiques neufs dans les laboratoires et démontre une liberté d’actions dans la création. Prochaines étapes ? Consolider, simplifier et structurer le tri des plastiques au sein de laboratoire pour automatiser davantage la collecte.

De son coté l’Ifremer a entrepris une démarche similaire avec l’entreprise Rehab basée à Concarneau, qui réalise le broyage de nos plastiques collectés pour concevoir des plaques et en faire du mobilier. Durant le premier semestre 2022, 54 kg ont été ainsi traités via la collecte de deux laboratoires tests. Ceci devrait maintenant pouvoir être déployé à l’ensemble des laboratoires du centre Ifremer.

A l’occasion de la journée mondiale de l’océan, le 8 juin 2022, l’équipe du projet PPP a soutenu l’association étudiante Sea Ti Zen dans l’organisation d’un ramassage de déchets sur le Technopôle. L’appel lancé par Sea Ti Zen a mobilisé 26 personnes, étudiants et personnels du Technopôle. Après une heure de ramassage, ce sont 31 kg de déchets qui ont été collectés par les volontaires. Du plastique, du verre, une vingtaine de masques et près de 500 mégots de cigarette ont notamment été ramassés et catégorisés suivant le protocole européen OSPAR dans le but de contribuer à l’un des objectifs du projet PPP qui est de retirer 200 tonnes de plastiques du milieu naturel.

 

4/ Sciences et société

Deux évènements d’envergure nationale ont été organisés sur Brest en juin 2022 en lien notamment avec PPP.

La conférence scientifique Polymères et Océans s’est tenue à la salle de spectacle Brest-Arena les 27, 28 et 29 juin 2022, dont Ifremer et CNRS avaient la responsabilité de l’organisation. Elle a été un réel succès. Elle a rassemblé 169 participant.e.s. Même si l’évènement est national et les communications majoritairement en français, 5 pays autres que la France, étaient représentés, le Royaume-Uni, la Belgique, la Côte d’Ivoire, le Portugal, et la Nouvelle-Zélande. Au total, 64 communications orales et 45 communications affichées ont été dispensées autour de cinq thèmes principaux. Ces rencontres ont permis de réunir une très large part de la communauté scientifique française travaillant sur la thématique des plastiques en mer et le long du continuum terre-mer, afin de partager les nouvelles connaissances sur les enjeux et les impacts liés à cette pollution. Les communautés des environnements sol et air commencent également à nous rejoindre, indispensables pour la réalisation de bilans complets de la contamination environnementale. De très belles présentations ont été données, montrant des avancées scientifiques et méthodologiques significatives, par exemple autour de la mesure des nanoplastiques dans l’environnement, de caractérisations de flux de déchets plastiques de l’eau douce vers l’Océan, ou des études éco-toxicologiques comme l’impact des particules de pneus ou de fibres textiles sur les coquillages. Ces journées démontrent que la communauté nationale a atteint une maturité et que l’interdisciplinarité devient le fondement de nos approches.

Les journées opérationnelles « Plastiques, changement de cap ! » pour lesquelles le LEMAR était dans le comité de programmation (https://www.rencontres-plastiques.com/) qui ont rassemblées près de 550 personnes sur deux jours. avec pour objectif de se tourner vers l’avenir et les solutions pour endiguer ou limiter ce problème de surconsommation de plastiques et de mauvaise gestion de fin de vie qui contaminent les environnements.