Laboratoire LEMAR – 2018
Retrouvez ci-dessous les principaux ouvrages écrits ou dirigés par les chercheurs et chercheuses du LEMAR.
L’océan est-il le maître du climat ?
Par Paul Tréguer, préface de Jean Jouzel
Située dans la galaxie de la Voie lactée, au sein du système solaire, notre planète n’est qu’un minuscule point dans l’univers. Mais, dans le paysage cosmique, sa signature spatiale est unique : c’est la planète bleue, la planète Océan. Une énorme masse liquide, l’océan, couvre en effet plus de 70% de sa surface quasi sphérique. Cet océan n’est pas immobile. Grâce à des courants verticaux, de plongée ou de remontée, et à des courants horizontaux en surface et au fond de l’océan, elle parcourt l’ensemble des bassins qui l’accueillent en deux milliers d’années environ. Cette circulation dite « thermohaline » est activée par des plongées d’eau dans l’Atlantique nord et dans l’océan Antarctique. Elle transporte donc la chaleur des eaux de surface, au contact de l’atmosphère et de l’énergie solaire, vers le fond des océans. Le système thermique de la planète Terre est normalement à l’équilibre à l’échelle annuelle, et la température moyenne de la Terre et de l’océan global correspondant à cet équilibre stationnaire est de 15°C. Cependant, depuis la moitié du dix-neuvième siècle, le système Terre-Océan est progressivement et profondément perturbé. En effet, la mobilisation des énergies fossiles et le développement intensif des activités anthropiques engendrent de massives émissions de dioxyde de carbone, de méthane et d’autres gaz capables de capter le rayonnement infra-rouge émis vers l’espace, accroissant l’effet de serre naturel et donc provoquant un changement climatique global.
Cet ouvrage montre comment l’océan régule le climat, en absorbant la grande majorité de la chaleur générée par l’excès d’effet de serre, et une bonne part des émissions de gaz carbonique engendrées par les activités humaines. Pour parvenir à la neutralité carbone (équilibre entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone de l’atmosphère par les puits de carbone), il nous faut changer de cap et mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles. Nous pouvons bénéficier du fort potentiel de l’océan en matière d’énergies renouvelables. Des «géoingénieurs », inspirés par Prométhée, rêvent également de soumettre Neptune. Faut-il manipuler l’océan pour qu’il absorbe davantage de gaz à effet de serre?
Éditions Apogée, collection Espace des sciences, ISBN : 9782843988578.
Effets des sons anthropiques sur la faune marine
Cas des projets éoliens offshore
Julien Bonnel (coordination éditoriale), Sylvain Chauvaud (coordination éditoriale), Laurent Chauvaud (coordination éditoriale), Jérôme Mars (coordination éditoriale), Delphine Mathias (coordination éditoriale), Frédéric Olivier (coordination éditoriale)
Le développement de l’éolien en mer fait aujourd’hui débat. Les effets possiblement préjudiciables des pollutions sonores sur la vie marine font partie des préoccupations légitimes de la société civile, de l’industrie et des instances politiques. Ce livre, qui réunit des experts de diverses disciplines, fait le point sur les connaissances scientifiques relatives à l’impact acoustique des projets éoliens offshore sur la faune marine et aux méthodes permettant de les réduire. Il s’inscrit dans le contexte d’un développement attendu des projets d’énergies marines renouvelables (EMR) et met l’accent sur l’impact du bruit des travaux en mer utiles à la construction, au fonctionnement et au démantèlement des éoliennes offshore sur divers compartiments de la faune marine (mammifères marins, poissons, invertébrés, oiseaux et tortues).
Cet ouvrage est destiné aux professionnels des études d’impacts, chercheurs, étudiants, industriels des EMR, ainsi qu’aux responsables territoriaux et membres d’association de protection de la nature.
L’ouvrage est disponible gratuitement en pdf sur le site des éeditions Quae après avoir créé un compte utilisateur.
Patrimoine naturel des fonds marins de Saint-Pierre-et-Miquelon
Cet atlas de la faune et de la flore marine de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon convie le lecteur à découvrir l’incroyable diversité de la vie dans les eaux de ce territoire d’outre-mer coincé entre la belle province et Terre-neuve. Fruit des prospections océanographiques et des plongées sous-marines réalisées par les écologistes d’un groupe franco-québécois BeBEST (LEMAR/ISMER) et du Club nautique saint-pierrais, cet ouvrage propose un premier inventaire de la biodiversité des habitats et des espèces emblématiques de cette frange côtière. Plus de 280 photographies témoignent des curiosités et beautés des espèces subarctiques et polaires qui colonisent habitats sableux et rocheux. Les photographies des paysages terrestres réalisées par l’artiste Benjamin Deroche ponctuent l’ouvrage.
Centré sur les organismes vivant sur le fond de la mer, cet atlas accompagnera donc l’exercice de reconnaissance et de découverte des algues communes et de la faune benthique, en y associant quelques anecdotes et en répondant à quelques questions associées à certaines espèces. Sous forme de fiches descriptives, les informations de chacune des espèces permettent leur identification, renseignent sur leur biologie, sur leur écologie et sur leur biogéographie.
La coquille Saint-Jacques, sentinelle de l’océan
Depuis son apparition il y a 25 millions d’années en Europe sur la côte Atlantique, la coquille n’a cessé de fasciner les hommes. Dans l’Antiquité, on l’utilisait comme une parure, puis la coquille devint un symbole religieux (sur le chemin de Compostelle) et artistique (associée à Vénus, à la féminité et à la maternité). Ce n’est qu’au début du XXème siècle que des Bretons ont commencé à la pêcher et à la manger. Et grâce aux recherches les plus récentes, menées notamment par Laurent Chauvaud, cet animal est devenu un outil scientifique, un modèle mathématique, un calendrier, un thermomètre, un témoin des contaminations, une archive environnementale, un sentinelle des évolutions passées et présentes du milieu marin et plus largement du réchauffement climatique (fonte des glaciers, évolution des températures, variations de luminosité), et même un instrument de musique dont on écoute le chant, le claquement des valves qui est encore un son porteur de message : il nous dit comment va la mer.
Impacts des sons anthropiques sur la faune marine
Loin du monde du silence, le milieu marin doit se concevoir comme un environnement sonore. L’océan est porteur de bruits d’origine physique (vagues, pluie, glace, séismes) et biologiques (chant des baleines, clics des dauphins, claquements de crevettes ou d’oursins). Ce paysage acoustique est essentiel pour la faune marine. Il participe, entre autres, à l’orientation des larves, à la communication des animaux entre eux, à la détection de prédateurs. Toutefois, depuis un peu plus d’un siècle, les activités humaines modifient grandement ce paysage acoustique. Les bruits d’origine anthropique proviennent des navires, des installations posées en mer, des sonars et plus récemment de l’utilisation des énergies marines renouvelables. La faune marine perçoit-elle ces nouveaux sons ?
La question de l’impact des sons anthropiques sur la faune marine se révèle un enjeu écologique et économique majeur pour les années à venir. Les auteurs montrent la diversité de leurs effets sur la faune grâce à une approche multidisciplinaire associant la physique, la réglementation, la biologie et l’étude d’impact ; une place particulière est donnée aux premiers retours d’expérience de production d’énergies marines renouvelables (EMR) en Europe.
Cet ouvrage se veut un premier état des lieux d’un champ de recherche qui ne fait que commencer.
Mangrove. Une forêt dans la mer
La mangrove, cette forêt entre terre et mer qui borde les littoraux tropicaux, a longtemps été perçue comme un milieu hostile ou inutile… Elle renvoie aussi à un puissant imaginaire des tropiques qui a inspiré bon nombre de nos plus grands écrivains. Cet écosystème, complexe, abrite les palétuviers capables de vivre les pieds dans l’eau salée, des poissons pouvant respirer hors de l’eau, des crabes ingénieurs et une multitude de bactéries indispensables au recyclage de la matière organique. Aujourd’hui, confrontée à la crevetticulture, aux coupes de bois, à la pollution mais aussi sous l’emprise directe des changements climatiques, cette mangrove, grignotée de toute part, est en danger.
Droit de l’environnement marin et côtier au Sénégal
La zone côtière est un espace indéfini où l’on ne sait jamais vraiment quand s’arrête la terre et jusqu’où va la mer ; un espace de transition entre deux mondes, un espace aux frontières incertaines, y compris sur le plan du droit et des usages. En même temps le littoral est un espace très convoité par l’homme comme le montre l’emplacement des capitales, des infrastructures, du tourisme, de la pêche, et où se sont épanouies des cultures riches et originales. Cette zone de contact entre terre et mer est aussi un espace privilégié pour la biodiversité, un lieu fragile de plages et de mangroves où viennent se reproduire poissons et crustacés, où séjournent des millions d’oiseaux migrateurs, un espace sensible à la pollution et aux changements climatiques.
BONNIN, M., LY, I., QUEFFELEC, B., et NGAIDO, M., (eds), 2016. Droit de l’environnement marin et côtier au Sénégal, IRD, PRCM, Dakar, Sénégal, 532 p.
Aires marines protégées ouest-africaines. Défis scientifiques et enjeux sociétaux.
Les écosystèmes côtiers, qui concentrent actuellement 70 % de la population mondiale, sont particulièrement impactés par le changement climatique et les activités anthropiques. D’où les espoirs placés dans la création d’aires marines protégées (AMP), qui favorisent la résilience des systèmes vivants et la conservation des espèces. Au cours des dernières années, un véritable consensus international s’est progressivement imposé quant à l’intérêt de les multiplier.
Cependant, de nombreuses incertitudes demeurent sur leur efficacité réelle et sur les modalités de leur mise en oeuvre. Les enjeux sociétaux qui sont associés à la multiplication des AMP interrogent les scientifiques, notamment en termes d’acceptation sociale, de régulation juridique et de pérennité des dispositifs mis en place. Ainsi, entre soutien au développement des AMP et analyse des controverses dont elles font parfois l’objet, cet ouvrage apporte un éclairage interdisciplinaire sur le développement de ces nouveaux espaces de conservation. Les études présentées ici sont centrées sur l’Afrique du Nord-Ouest (Algérie, Maroc et Sénégal).
À travers le regard de juristes, d’écologues, de géographes, d’économistes, elles illustrent le potentiel associé à ce mode de conservation des zones marines et côtières. Elles questionnent par ailleurs l’efficience des AMP, tout en soulignant leur intérêt, bien au-delà des territoires où elles se situent.
Droit de l’environnement marin et côtier en Mauritanie
Alors que l’environnement marin est de plus en plus menacé, les règles relatives à la conservation des espaces côtiers s’étoffent. Au-delà de l’exploitation halieutique, les différentes formes de pressions liées au développement urbain et aux activités économiques s’intensifient. Toutes ces activités font l’objet de réglementations qui s’entremêlent les unes aux autres ne facilitant pas leur accessibilité et leur lisibilité. La Mauritanie est au cœur de ces problématiques. L’environnement marin et côtier y est à la fois protégé par de multiples textes novateurs et en même temps les impacts des activités anthropiques qui s’y exercent sont de plus en plus menaçants.
Cet ouvrage permet à tous ceux qui sont intéressés par l’exploitation, l’utilisation ou la protection du milieu marin et côtier de Mauritanie de disposer du droit applicable sur ce territoire. Afin de faciliter l’appréhension de ces normes, les auteurs ont utilisé des cartes pour spatialiser et illustrer, de manière novatrice, les réglementations relatives à l’espace marin et côtier.
La vie sous la glace
Une oasis au pôle Sud
Le littoral, le passé futur de la Bretagne
du XVe au XXIe siècle
Le littoral est un point de contact entre deux univers souvent opposés, le monde maritime et le monde terrestre, et il est aussi un monde en lui-même. Dans cet ouvrage, le littoral breton est approché par sa dimension temporelle avec l’absolue volonté de penser le futur en s’appuyant sur une compréhension du présent en tant qu’aboutissement momentané d’une longue trajectoire. Ainsi, les diverses déclinaisons du passé, le passé en devenir, le passé inachevé, le passé figé et le passé futur permettent de renouveler notre compréhension des six derniers siècles de l’évolution de la Bretagne.
En présentant l’évolution de l’exploitation des ressources naturelles, le rôle des « petits » ports, celui des usagers et de l’État, l’ouvrage interroge les enjeux actuels et à venir de la Bretagne. En faisant sauter les verrous entre passé, présent et futur de l’enchaînement des maillons de la trajectoire littorale bretonne, les auteurs proposent de mettre en avant les dynamiques, les innovations, les formes de résiliences et donc la capacité des acteurs à s’adapter aux changements. Ils proposent ici une approche décloisonnée et interdisciplinaire appuyée sur une très riche cartographie.
Cet ouvrage initie la nouvelle collection Océan(s) des Éditions du CRBC qui souhaite accueillir des écrits scientifiques consacrés aux littoraux, aux mers et à l’océan.
Gérard Le Bouëdec, Yves-Marie Paulet et Olivier Corre (2023). Le littoral, le passé futur de la Bretagne du XVe au XXIe siècle. Ed. du CRBC