Brésil

Le Nord-Est du Brésil est l’une des régions les plus densément peuplées du littoral Brésilien, avec des ressources marines intensivement exploitées par une pêcherie artisanale multi-engins et multispécifique. C’est une région de faible productivité, mais de forte biodiversité dont l’habitat côtier est composé d’une mosaïque interconnectée de récifs coralliens, mangroves et herbiers, qui est sous l’influence de deux principaux courants superficiels formés par la bifurcation du Courant Sud Equatorial à environ 5º-6ºS: vers le Sud, le Courant du Brésil (BC) et vers le Nord, le Courant Côtier du Nord Brésil (NCBC). La santé de ces écosystèmes est menacée par la pollution et la dégradation de l’habitat et par un effort de pêche grandissant.

Les activités du laboratoire au Brésil font écho aux observations récentes de « l’agence fédérale chargée de l’évaluation de la recherche brésilienne et des programmes d’études supérieures » (CAPES) soulignant 1/ une volonté de plus grande internationalisation des centres locaux, 2/ de développer des domaines océanographiques jusque-là inexplorés voire inexistants dans les universités de la région ou même au Brésil. Nos activités s’inscrivent dans une recherche largement pluridisciplinaire, alliant les sciences naturelles (de la physique à la biologie) aux sciences humaines et sociales.

A l’échelle de la région Nord-Est, il s’agit d’apporter des observations nouvelles afin en particulier, de fournir des informations qualitatives et quantitatives sur les espèces exploitées et non exploitées et d’améliorer la compréhension des dynamiques spatiotemporelles des processus physiques, biogéochimiques et écologiques. Le LEMAR intervient plus spécifiquement sur l’approche par acoustique écosystémique pour observer la structure de l’océan et ses dynamiques à diverses échelles, de ses structures physiques à ses composants biotiques, ainsi que sur l’étude des réseaux trophiques par l’analyse des compositions en isotopes stables et la modélisation écosystémique.

Les recherches au LEMAR se situent aussi à l’échelle de l’Atlantique tropical et visent à favoriser les échanges entre les scientifiques de ses deux rives sur des questions qui soient pertinentes de part et d’autre, telles les questions de l’aménagement de l’espace marin et de la planification spatiale marine. L’approche met en parallèle les informations fournies par les sciences naturelles pour connaître les écosystèmes, les textes du droit de l’environnement ainsi que les usages, afin de développer des outils de planification visant à concilier les utilisations humaines et la conservation.

La formation via des encadrements, mais aussi des écoles d’été, des mentions supplémentaires ajoutés aux cursus des masters et doctorants des universités brésiliennes, est également un volet essentiel du chantier Brésil du LEMAR.

Nos recherches se déroulent en partie dans le cadre du Laboratoire Mixte International TAPIOCA. Et particulièrement de son axe 1 dont Anne Lebourges-Dhaussy du LEMAR est co-PI avec Alex Costa Da Silva (UFPE) et Fabrice Hernandez (IRD/LEGOS)