Laboratoire LEMAR – 2018
David Point (UMR Geosciences Environnement Toulouse - GET / PI); Anne Lorrain (WP1 leader)
National
ANR
Début du projet
01/10/2018
Fin du projet
31/12/2021
Le mercure (Hg) est un contaminant mondial très préoccupant pour la santé humaine et les écosystèmes. Il a tendance à se transformer naturellement en toxine organométallique méthylmercure (MeHg, CH3Hg) qui se caractérise par une neurotoxicité, une persistance et des propriétés de bioamplification élevées dans les réseaux alimentaires. La consommation de poissons marins représente la principale voie d’exposition humaine au méthylmercure neurotoxique. Les coûts sanitaires et socio-économiques du MeHg sont estimés à des milliards d’euros par an dans le monde entier. Malgré d’importants progrès dans la science du mercure dans l’environnement, il nous manque encore des réponses à certaines des questions les plus fondamentales sur le lieu, la manière et le moment de la formation du méthylmercure dans l’océan mondial. Les outils d’analyse actuels du mercure n’offrent qu’une résolution à l’échelle moléculaire limitée pour capturer, caractériser et quantifier des processus biogéochimiques complexes in situ opérant à des niveaux ultratraces.
L’objectif du projet MERTOX est de s’attaquer à la question primordiale, mais sans réponse, de savoir ce qui contrôle exactement la formation, le devenir et l’accumulation du méthylmercure marin dans les poissons pélagiques.
Le développement et l’application d’outils organométalliques isotopiques stables et innovateurs sont au cœur de la proposition. Ces nouveaux outils visent à relever les signatures des sources de métaux et de matières organiques – les mécanismes d’interaction, comme c’est le cas ici avec la toxine MeHg. Nous sommes convaincus que les signatures isotopiques stables combinées des atomes de carbone (C) (ΔC) et de mercure (ΔδHg) incorporés dans le MeHg contiennent des informations clés sur son origine et son devenir dans le milieu marin. Des expériences en laboratoire pour explorer les mécanismes fondamentaux des variations isotopiques organométalliques du MeHg, des observations in situ sur le terrain pour saisir la source et le devenir du MeHg dans les interfaces biogéochimiques marines organiques et redox, et des analyses isotopiques stables du MeHg des collections de tissus des prédateurs marins supérieurs de l’océan mondial seront menées. Une attention particulière sera accordée à l’aspect isotopique encore inexploré du carbone du MeHg, une nouvelle approche originale et prometteuse pour capturer l’origine de cette toxine à l’échelle de l’océan mondial et utilisant les données isotopiques de la base des réseaux trophiques marins (isoscapes).