Laboratoire LEMAR – 2018
Les pays d’Afrique Centrale connaissent une croissance démographique rapide et misent sur un développement économique important pour figurer dans la liste des « pays émergents » ou à « revenus intermédiaires ». Au-delà de considérations humaines (~70% de la population vit à moins de 50 km des côtes) et géostratégiques importantes (le Golfe de Guinée assure ~50% de la production pétrolière du continent africain et ~8% de la production mondiale), l’Afrique Centrale est une région clé assurant de nombreuses fonctions et services écosystémiques. Par exemple, les nombreuses zones estuariennes et lagunaires, essentiellement composées de mangroves, en particulier au Cameroun et au Gabon, sont le siège d’une importante richesse naturelle qui en fait de hauts lieux de la biodiversité et constituent des habitats halieutiques essentiels. Cependant une grande diversité de pressions anthropiques menace ces écosystèmes côtiers (extension urbaine, rejets de contaminants, surexploitations minérales, végétales et animales), auxquels s’ajoutent les incertitudes climatiques (pertes de diversité, diminution de la productivité, érosion littorale,…). Les nombreux défis à relever pour un développement durable dans cette région, prenant en compte l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets et la conservation de la biodiversité, soulèvent de nombreuses questions, la principale étant : comment concilier développement et préservation d’écosystèmes majeurs à très riche biodiversité en contexte de réchauffement climatique, de forte croissance démographique et d’occupation accrue des terres?
Face à ces interrogations, l’Afrique Centrale demeure l’une des régions les moins étudiées au monde. Les lacunes importantes en données hydrologiques, climatiques, biogéochimiques et écologiques perdurent et font que les observations restent fragmentaires, mal réparties sur le territoire, et rarement assises dans la durée. C’est dans ce contexte que le LEMAR en collaboration avec ses partenaires développe depuis plusieurs années des projets de recherche visant à comprendre le fonctionnement d’écosystèmes côtiers au Gabon. L’objectif de ces recherches est soutenir la mise en œuvre de mesures de gestion, dans le contexte de l’approche écosystémique pour la conservation et l’exploitation durable des ressources marines.