Laboratoire LEMAR – 2018
Sabine Roussel (UBO), Stéphanie Auzoux-Bordenave (Sorbonne Université, Station Marine de Concarneau)
Sophie Martin (CNRS, Station Biologique de Roscoff)
UBO 50%, Isblue 50%
Le réchauffement et l’acidification des océans sont des menaces majeures pour les organismes marins. Selon les prévisions des experts, la température de surface pourrait s’élever de 1 à 3°C et le pH océanique pourrait diminuer de 0,2 à 0,4 unité d’ici à 2100. Les mollusques tels que l’ormeau européen Haliotis tuberculata, qui élaborent une coquille en CaCO3, sont particulièrement vulnérables à ces changements. Ce gastéropode présente un intérêt écologique et économique, naturellement présent sur le littoral breton, dont l’élevage est en plein essor. De récents travaux ont pu mettre en évidence des effets négatifs de l’acidification sur la croissance, la physiologie et la biominéralisation de l’animal. En milieu naturel, les effets de l’acidification se conjuguent avec d’autres facteurs, notamment l’élévation de la température qui peut conduire à une exacerbation ou au contraire à une atténuation des effets du pH. Les effets combinés de l’acidification et du réchauffement sur H. tuberculata sont encore mal connus et pourraient compromettre le renouvellement des populations et la valeur économique de la ressource. Les macroalgues, naturellement présentes dans l’environnement des ormeaux, pourraient cependant atténuer les effets du changement global (en élevant le pH de l’eau de mer) et offrir aux ormeaux la possibilité de s’y adapter.
L’objectif du projet ORMALG est de mieux comprendre les processus d’adaptation/acclimatation des ormeaux à leur environnement dans un contexte de changement global. Il propose de prendre en considération les facteurs environnementaux abiotiques (pH/température) et biotiques (interaction avec les macroalgues) auxquels les ormeaux sont soumis dans les milieux naturels et aquacoles. Dans un contexte plus large, ce projet pourrait permettre d’identifier des solutions de bio-remédiation innovantes susceptibles d’être mises en œuvre pour protéger les espèces de mollusques calcifiants qui montrent une forte vulnérabilité au changement global.
2025
Panorama