Workshop HOPOPoP – Les Aires Marines Protégées comme Living Labs ?

Les Aires Marines Protégées comme Living Labs ? Retours d’expériences et Perspectives

Worshop de Novembre 2023

On reconnaît de plus en plus l’importance de la participation des acteurs à la conception, à la réalisation et à la diffusion de la recherche à l’appui de la gestion écosystémique des systèmes socio-écologiques marins. La complexité d’un tel engagement des parties prenantes augmente avec la diversification des filières concernées et des juridictions qui doivent être prises en compte, à mesure que le développement de l’économie bleue s’accélère, en particulier dans les zones côtières. Les aires marines protégées (AMP lato sensu, y compris par exemple les parcs marins, les zones de gestion à usages multiples, les zones de gestion spéciales pour certaines activités maritimes, …) constituent des opportunités d’établir les modalités d’une gouvernance intégrée qui rassemblent de multiples parties prenantes, dans des domaines qui peuvent soutenir la co-construction à long terme de programmes de recherche pertinents pour les politiques. Ils semblent offrir un parfait test du concept de « living lab » qui a le vent en poupe.

Un atelier international s’est tenu à Brest du 14 au 16 novembre avec comme objectif d’examiner et de confronter les expériences passées (succès et échecs) de co-conception des recherches en appui à la gestion des socio-écosystèmes marins dans les AMP, et d’identifier les besoins et les opportunités futurs pour le développement de ces recherches.

L’atelier a réuni 27 participants, 19 scientifiques issus de diverses disciplines des sciences naturelles et sociales, ainsi que 8 gestionnaires d’AMP issus de plusieurs régions géographiques en France (Réserve des 7 îles, Parc Marin d’Iroise, Parc Marin d’Arcachon, Parc marin de la Côte Bleue), au Royaume-Uni (réserve de Biosphère du Devon), en Espagne (Réserve Marine d’ Os Miñarzos) ainsi qu’en Amérique du Nord (Parc Marin du Saguenay et Sanctuaire marin national de Stellwagen Bank) et en Australie (Grande Barrière et Parc Marin de Ningaloo).

© Séverine JULIEN | UBO

Les travaux ont conduit à explorer trois questions :

  1. Quelles sont les données scientifiques pertinentes pour soutenir la gestion des AMP ? Perspectives disciplinaires, méthodes d’observation, données, modèles, savoirs locaux, etc.
  2. Quelles sont les approches de collaboration efficaces pour intégrer la recherche et la gestion dans les activités quotidiennes des AMP ? Comment pouvons-nous faire face au mieux aux attentes divergentes ?
  3. Comment pouvons-nous suivre les impacts des approches collaboratives et leurs résultats ?

L’atelier a confirmé que les AMP fonctionnent depuis longtemps comme des Living Labs à bien des égards, ce qui a permis de tirer de nombreuses leçons de l’expérience pratique. Les participants ont également noté que, dans de nombreux cas, les AMP peuvent ne représenter qu’une fraction des systèmes socio-écologiques qui pourraient être inclus dans les expériences de Living Labs avec des questions d’échelles d’expérimentations et de gestion qui se posent. L’atelier a également souligné l’intérêt de poursuivre le développement d’approches réflexives telles que celle menée au cours de l’atelier, en s’appuyant sur des comparaisons d’études croisées pour identifier des approches et des résultats de recherche dans les living labs exploitables pour la gestion et l’action.

 

Tout au long du Workshop, Manuelle Philippe a produit des restitutions graphiques que voici :