Laboratoire LEMAR – 2018
Lou MARY
Hégaret Hélène
Le Gac Mickael
50 % ARED IFREMER | 50 % IFREMER
Les dinoflagellés sont responsables d’efflorescences phytoplanctoniques massives ayant d’importantes répercussions écologiques mais également sanitaires et économiques, en particulier lorsque celles-ci impliquent des espèces synthétisant des toxines (Anderson et al. 2012). Ils possèdent des caractéristiques génomiques remarquables, incluant des génomes gigantesques et une régulation de l’expression des gènes s’effectuant via l’épissage d’ARN pré-messagers polycistroniques (Wisecaver et Hackett 2011). Les dinoflagellés du genre Alexandrium constituent l’une des principales sources d’efflorescences nuisibles et sont responsables du syndrome de toxicité paralysante (PSP ; Anderson et al. 2012). En France, les derniers épisodes majeurs ont eu lieu en Rade de Brest, lors de l’été 2012 (jusqu’à plus de 40 millions de cellules par litre), associés à des toxicités PSP (plus de 8000 eqSTX.kg-1 de chair de moule), phénomène nouveau à cet endroit mais se répétant en 2013, 2014 et 2015. Malgré une croissance principalement clonale au cours des efflorescences, les populations d’A. minutum sont composées d’individus extrêmement variés d’un point de vue génétique (Dia et al. 2014, Le Gac et al. 2016), mais aussi du point de vue de la toxicité (Franco et al. 1994 ; Chou et al. 2004 ; Touzet et al. ; 2006), de la morphologie (Hansen et al., 2003) et de la production de composés extracellulaires ayant des effets cytotoxiques, allélopathiques, ichtyotoxiques et hémolytiques sur les organismes marins (Borcier et al. 2017 ; Castrec et al. ; 2018 ; Long et al. 2018). Une façon de mieux appréhender le déterminisme de cette diversité intraspécifique ayant des répercussions écologiques, sanitaires et économiques est d’utiliser une approche de génétique permettant d’associer une région génomique à un caractère phénotypique (discret ou quantitatif). Dans le cadre de ce projet, nous nous proposons de travailler sur une famille de souches d’A. minutum constituée de quatre souches parentes divergentes du point de vue génétique, morphologique et de la production de toxines et de 79 souches clonales descendantes issues de la reproduction sexuée des quatre souches parentales. Ces souches seront dans un premier temps génotypées à l’aide de plusieurs dizaines de milliers de marqueurs génétiques de façon à obtenir une carte de liaison des marqueurs génétiques. Dans un deuxième temps, il s’agira de mieux comprendre les spécificités moléculaires des dinoflagellés en analysant la transmission de l’information moléculaire du génome au transcriptome, puis au protéome et enfin au métabolome. Dans un troisième temps, l’analyse se portera sur la ségrégation des différents phénotypes moléculaires, avec un intérêt particulier porté aux toxines, dans la descendance.
PANORAMA
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