Laboratoire LEMAR – 2018
Sabine Roussel
Régional
Bourse de thèse ARED, Région Bretagne et Ecole doctorale EDSML
Début du projet
01/11/2018
Fin du projet
31/10/2021
L’ormeau est un mollusque marin appartenant à la classe des gastéropodes. En Europe, l’ormeau est essentiellement pêché pour être vendu pour une restauration haut de gamme, ou pour une consommation traditionnelle en Bretagne. La demande mondiale étant supérieure à la production, une surpêche a été observée, accentuée par le braconnage, l’émergence de maladies et la destruction des habitats.
Le ranching qui consiste à implanter des juvéniles issus d’élevage pour les pêcher à l’âge adulte, ou le repeuplement qui consiste à réimplanter des juvéniles d’origine sauvage afin qu’ils puissent se reproduire et ainsi augmenter les stocks naturels pourraient être des opportunités afin de développer l’activité autour de cette espèce emblématique du territoire breton. Ces deux pratiques sont déjà mises en place depuis plusieurs décennies dans des pays comme le Japon et l’Australie, et se développent rapidement dans des pays comme l’Afrique du Sud, en parallèle de la production aquacole. Pour l’instant, le ranching et le repeuplement de l’ormeau ne sont pas pratiqués en France, même si de nombreux verrous techniques ont été levés pour la production de juvéniles.
Ce projet de thèse consistera donc à étudier la réponse d’ormeaux H. tuberculata produits en écloserie dans une situation d’implantation afin de comprendre le mécanisme d’acclimatation et d’adaptation de cette espèce à son environnement. La finalité sera de mieux cerner les verrous scientifiques et techniques avant de mettre en place une opération de repeuplement de plus grande envergure. Pour y répondre, une double approche sera mise en place : une approche centrée sur l’animal, en intégrant plus particulièrement le comportement de l’animal et la diversité génétique, et une approche centrée sur le milieu naturel (milieux contrastés en terme de couverture algale, de type d’abris, caractérisés par des populations de prédateurs). Les animaux seront implantés notamment dans la rade de Brest et en mer d’Iroise, milieux dont l’environnement est bien connu. Afin de pouvoir répondre à cet objectif, le doctorant s’appuiera sur une approche multidisciplinaire : l’étude du comportement et de la physiologie, de la diversité et la structure génétique des populations, et l’étude des conditions environnementales.