Résumé des interventions
- Intervention de Paul Tréguer :
« Les fluctuations météorologiques à l'échelle de l'Atlantique nord impactent t-elles les caractéristiques des eaux fluviales et côtières de Bretagne occidentale? »
Résumé: La variabilité des caractéristiques d'eaux fluviales (Aulne, Elorn, Penzé) et côtières ( rade de Brest, large de Roscoff) est examinée à partir des données des réseaux ECOFLUX et SOMLIT (1998-2013) pour distinguer la part due aux processus intervenant à l'échelle locale de celle due aux phénomènes à grande échelle (circulation météorologique sur l'Atlantique nord).
- Intervention de Olivier Gauthier :
« Analyse multi-échelle des variations en nitrates et silicates des cours d'eau suivis par le réseau Ecoflux »
Résumé: Les variations temporelles (1998-2012) des concentrations des Nitrates et des Silicates de 6 rivières suivies dans le cadre du réseau ECOFLUX ont été modélisées à l’aide de méthodes de vecteur propres. Les modèles globaux résultants permettent d’expliquer de 40 à 80 % des variations. Ils ont été décomposés en sous-modèles exprimant les variations à des échelles de temps différentes : plus de 6 ans, de 6 à 1 ans, de 1 an à 6 mois, de 6 mois à 3 mois, et de 3 à 1 mois. De manière générale, il semble plus difficile d’expliquer les variations dans les petits bassins versants, qui pourraient potentiellement être soumis à des phénomènes cycliques à plus haute fréquence que ce qui peut être détecté ici. Par exemple, les variations en Nitrates sont principalement attribuables à des phénomènes à l’échelle de la saison dans l’Aulne et l’Elorn, mais des phénomènes à l’échelle du mois sont importants dans les plus petits bassins versants. De plus, les variations dans l’Aulne qui, avec son grand bassin versant, compte pour environ 80% des apports en eau douce en Rade de Brest sont plus aisément modélisées par cette approche que pour les autres bassins versants, ce qui implique que ces rivières réagissent soit à des facteurs non cycliques soit à des phénomènes cycliques à plus haute fréquence.
- Intervention de Pierre Aurousseau :
« Des clefs d'interprétation de l'évolution de la qualité des eaux en nitrate »
Résumé: Le raisonnement de l'évolution de la qualité des eaux en nitrate est complexe pour plusieurs raisons : en premier lieu la qualité des eaux en nitrate subit une variabilité à haute fréquence sous l'influence de la pluviométrie. C'est la raison pour laquelle on ne peut interpréter l'évolution de la qualité des eaux indépendamment de l'analyse de la variabilité climatique. La première clef d'interprétation est donc la prise en compte des cycles hydrologiques pluriannuels. En deuxième lieu on est souvent perplexe devant des évolutions des valeurs moyennes beaucoup plus lentes et modérées que l'évolution des maximas de concentration.
Ensuite on distingue plusieurs types de bassins versants selon leur profil d'évolution à haute fréquence de la concentration : c'est la notion de profil normal et de profil inversé. Les bassins se distinguent aussi les uns des autres en fonction de leurs temps de réponse.
Enfin pour interpréter l'évolution de la qualité des eaux en nitrate surtout dans l'objectif d'analyser les conséquences de ces évolutions sur les impacts environnementaux, il faut procéder à un double raisonnement en concentration et en flux.
- Intervention de Alain Menesguen :
« Influence en mer des apports nutritifs des fleuves : domaines d'influence et effets eutrophisants »
Résumé: Le littoral européen est soumis depuis cinq décennies à d'importants apports en nutriments (azote, phosphore,...) par ses différents bassins versants. Ces apports enrichissent les eaux côtières et provoquent chaque année des proliférations algales excessives. La réduction des apports en nitrate (et/ou phosphate) peut avoir au delà d'un certain seuil un impact non négligeable sur les proliférations algales. Les scientifiques tentent donc de déterminer de combien il faudrait diminuer les teneurs des fleuves en nitrate et phosphate pour limiter efficacement ces proliférations nuisibles.
Une approche explicative peut être obtenue par modélisation mathématique déterministe des principaux processus biogéochimiques affectant les cycles de l'azote et du phosphore en mer côtière. La modélisation de l'eutrophisation marine est appliquée aux besoins locaux de réduction des marées vertes d'ulves (France, Danemark, Italie...) comme aux besoins européens de gestion de la zone Manche-Mer du Nord. Non seulement, les modèles fournissent des évaluations des effets quantitatifs de réduction d'apports sur les proliférations phytoplanctoniques et leurs conséquences néfastes sur l'oxygénation des eaux de fond, mais permettent aussi des estimations des responsabilités trans-frontières des apports de chaque fleuve (problématique OSPAR). La simulation en temps réel des apports des grands fleuves et de leurs impacts sur la flore marine du plateau continental européen est en développement et donne lieu à des prévisions opérationnelles sur Internet (Royaume-Uni, France, Danemark).