ZA Armorique

Suivi du projet de Zone Atelier Armorique

Site web: https://osur.univ-rennes.fr/za-armorique

Laboratoires/Partenaire

ECOBIO UMR6553
LETG UMR6554
BAGAP UMR980
CReaAH UMR6566
IODE UMR6262
SAS UMR1069
IGEPP UMR1349
Géosciences UMR6118

Résumé

Les recherches s’intéresseront à la contribution du paysage à la durabilité des systèmes socio-écologiques agricole et urbain. En effet, la ZAAr est représentative des enjeux liés aux systèmes de polyculture-élevage intensifs et à la ville durable. Sur le volet agricole, la pression sur la ressource en eau (qualité, quantité) et la biodiversité dans un contexte démographique défavorable (baisse de 30% du nombre d’agriculteur d’ici 10 ans, agrandissement des exploitations) au maintien de pratiques durables (hausse des temps de travail engendrant des pratiques intensives préventives et sécuritaires) et un contexte de changement climatique prévoyant un changement dans le régime hydrologique (hivers plus humides et étés plus secs). Ainsi, si la concentration moyenne en nitrates de l’eau peut diminuer, la variabilité interannuelle avec des pics de concentrations en été (effet sirop) pourra avoir des répercussions non négligeables et représentatives des enjeux bretons liés aux marées vertes. Par ailleurs, la hausse probable des surfaces en cultures pourra également avoir des conséquences sur les problématiques pesticides et phosphore, ainsi qu’un risque de simplification des paysages dont une perte de connectivités écologiques supportant la biodiversité (Houet et al. 2022). Sur le volet urbain, le territoire métropolitain rennais devrait accueillir d’ici 2040 près de 150 à 200000 nouveaux habitants. Cette attractivité renforcera la pression sur la disponibilité en eau et questionnera le modèle de développement urbain en Ville Archipel, avec des répercussions possibles sur les ilôts de chaleur urbain. La place du végétal en ville est ainsi renforcée (atténuation, impacts et bienfaits sanitaires et écologiques…) et sa résilience questionnée. Enfin, l’acceptation sociale d’un nécessaire changement de pratiques, de normes de référence, autant dans l’espace agricole qu’urbain, est un préalable indispensable à toute transition. Pleinement ancré dans le paradigme des systèmes socio-écologiques (Bretagnolle et al. 2019), le projet scientifique proposé se structure autour de deux axes pouvant présenter une certaine perméabilité.


Objectifs

Le premier axe vise la production de connaissances scientifiques sur les liens entre paysage, environnement (incluant la biodiversité) et usages. Par exemple, cela pourra concerner les liens entre organisations paysagères et les interactions trophiques (biotiques ou abiotiques) qui s’y déroulent, avec les patrons de distribution de la faune et/ou de la flore, ou encore avec le climat. Cela pourra concerner également le développement de méthodes pour observer et caractériser les changements paysagers, les processus écologiques ou les services écosystémiques.

Le second axe porte sur l’usage et l’influence de ces connaissances (et les boucles de rétroactions entre transfert et co-production produisant de nouvelles connaissances) sur la durabilité du système socio-écologique considéré. Par exemple, cela pourra concerner la définition et/ou l’évaluation de politiques publiques influençant les usages du sol et leurs impacts sur le territoire, l’élaboration d’indicateurs d’aide à la décision qu’ils concernent un état à un instant t ou bien des trajectoires d’évolution passées ou futures. La réalisation de cet axe repose en grande partie sur la co-production de savoirs issus de / grâce à la recherche-action et donc l’implication d’acteurs locaux. En résumé, l’axe 1 « Paysage » du nouveau projet regroupe les axes 2 et 3 du précédent contrat, et l’axe 2 « Transitions » vise à développer l’ancien axe 1 suivant une approche plus orientée et intégrée vers les acteurs.

En termes de positionnement par rapport au schéma des systèmes socio-écologiques (Bretagnolle et al. 2019), l’axe 1 “Paysage” porte principalement sur l’impact d’une situation  paysagère/territoriale donnée sur l’environnement et la biodiversité, et les fonctionnalités associées (flèches jaune sur le schéma de gauche). L’axe 2 “Transitions” renvoie à l’usage de connaissances, par la recherche et les acteurs locaux,pour définir des leviers d’actions et contribuer à l’aide à la décision ambitionnant une plus grande durabilité des territoires concernés (flèche rouge sur le schéma).

Méthodologie

Axe 1 – PAYSAGE : Caractérisation, interactions et fonctionnalités.
Concepts associés : Hétérogénéité du paysage, Théorie de la hiérarchie, Résilience/résistance/stabilité des écosystèmes, Adaptation/Plasticité, Théorie de la niche, Biodiversité, Multifonctionnalité, Trajectoires, etc.
Objectif: Produire de nouvelles connaissances scientifiques sur les liens entre paysage, environnement (dont la biodiversité) et processus écosystémiques
Question de recherche: Comprendre les processus et mécanismes associés des interactions dans le temps et l’espace entre le paysage, vu comme une résultante de modes de gestion, et le climat, la biodiversité et les fonctions associées, et/ou les ressources environnementales (eau, sol, air, etc.).
Thèmes: Caractérisation des hétérogénéités paysagères et/ou de leurs dynamiques, Approches méthodologiques (captation, suivi, modélisation) associées, Interactions biotiques / abiotiques et impacts au sein du triptyque « Paysage / Environnement / Usages”

 

Axe 2 – TRANSITIONS : Co-production, Transfert et Aide à la décision
Concepts associés : Résilience, Approche systémique, Modélisation d’accompagnement, Complexité, etc.
Objectif: Co-produire et/ou transférer des connaissances pour aider les acteurs à mettre en oeuvre des politiques de gestion plus durables des territoires
Question de recherche: Comment la recherche accompagne les transitions des territoires vers une plus grande durabilité ?
Thèmes: Approches participatives, intégrée, systémique, multifonctionnalité, Géo-ingénierie écologique, gouvernance, évaluation de politiques publiques, Trajectoires sociales et écologiques, socio-écosystème, résilience des territoires, Transition socio-écologique, gestion adaptative, perception et acceptabilité du changement, justice sociale et environnementale

 

Commentaire Général

Synthèse

En résumé, ce projet 2023-27 de la ZAAr évolue à travers:

- Une nouvelle gouvernance plus adaptée à la représentation de la ZAAr auprès des partenaires locaux et à la centralisation des informations; et à l’augmentation des tâches liée à la visibilité croissante de l’observatoire à l’échelle nationale et internationale;

- Un élargissement des thématiques vers les sciences de la durabilité, présentant un déséquilibre fort entre les forces en présence mais permettant l’émergence d’ici 5 ans des recherches dites “transformatives”. Si la prise de risque est évidente, elle est assumée grâce à l’évolution du contexte institutionnel et local (projets structurant, collaborations avec la MSHB, - cf. partie suivante);

- Un renforcement de l’Appel à Projets (AAP) annuels , au travers d’une recherche de nouvelles collaborations - supports de financement, pour favoriser l’émergence et l’innovation d’un côté, et une orientation des demandes de moyens vers le monitoring (instrumentation…) visant à répondre aux besoins d’intégration dans eLTER d’un autre côté;

- Une volonté de poursuivre l’effort de mise à disposition des données dans un contexte en tension mais pour lequel des solutions sont d’ores et déjà envisagées.