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Site de Dumont d'Urville

Le site

La station Dumont d’Urville (66°40'S - 140°01'E) est située sur l’Ile des Pétrels, dans l’Archipel Pointe Géologie, en Terre Adélie, Antarctique. Elle est la seule et unique station française sur la zone de l’Antarctique revendiquée par la France avant le Traité sur l’Antarctique (Traité de Washington, 1959).

Jules-Sébastien Dumont d’Urville (1790-1842), alors capitaine de vaisseau, atteignit l’Antarctique le 20 janvier 1840, à bord de l’Astrolabe et la Zélée, lors de son troisième grand voyage dans l’Océan Austral, le second vers l’Antarctique. Il devançait ainsi de cinq jours l’expédition américaine de Charles Wilkes (du fait de ce court délai, les Etats-Unis n’ont jamais reconnu la souveraineté française sur cette zone de l’Antarctique). Cette terre, que Dumont d’Urville s’était juré d’atteindre, fut baptisée "Terre Adélie", du prénom de son épouse, Adèle. Il débarqua le 22 janvier 1840 sur un îlot nommé à cette occasion "Rocher du Débarquement" et devint ainsi le premier homme à mettre pied à terre en Antarctique.

L’actuelle station Dumont d’Urville (DDU) est implantée à quelques encablures du Rocher du Débarquement. Le premier hivernage y réunit sept hommes au cours de l’année 1952, après l’incendie de la première base, Port Martin, 80 km plus à l’ouest. Elle resta inoccupée jusqu’en 1956 où elle devint station permanente, à l’occasion de l’Année Géophysique Internationale. Dumont d’Urville fut administrée et gérée par les Expéditions Françaises Polaires – Missions Paul-Emile Victor des années 1950 jusqu’en 1992. Cette année-là, le relai fut pris par la collectivité territoriale des Terres Australes et Antarctique Françaises (TAAF) pour l’administration et les missions de service public, tandis que la gestion de la base était déléguée à l’Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaire – Expéditions Paul-Emile Victor (IFRTP), créé cette même année 1992, et qui devint Institut Polaire Français Paul-Emile Victor (IPEV) en 2002. L’IPEV assure également sur la station sa mission de mise en œuvre des opérations scientifiques en régions polaires.

La station Dumont d’Urville, prise dans la glace de mer l’hiver, n’est accessible que de début novembre à fin février. Durant cette période, elle est ravitaillée en cinq voyages, à partir de Hobart en Tasmanie, par l’Astrolabe, navire de classe polaire, armé par P&O Maritime et affrété par les TAAF et l’IPEV. Comme l’ensemble du continent Antarctique, la station Dumont d’Urville est dédiée à la science. Sur la quinzaine de bâtiments, trois abritent des laboratoires (géophysique, biologie-écologie, glaciologie) et un autre les locaux de Météo-France. En été, avec les trajets de l’Astrolabe, mais aussi les transferts par avion via McMurdo et Mario Zuchelli Station, la fréquentation augmente jusqu’à 90 personnes. Parmi eux, entre 25 et 30 scientifiques répartissent leur séjour sur la période estivale. Ils réalisent des projets de recherche dans toutes les disciplines des Sciences de l’Univers et de la Vie, dont certains, notamment les projets observatoires, se poursuivent durant l’hiver. Après le départ de la dernière rotation de l’Astrolabe, environ 26 hivernants, dont 9 sont dédiés à la mise en œuvre des projets de recherche.

Suivi du niveau de la mer et des paramètres biologiques :

Parmi ces projets scientifiques (environ 25 en moyenne par an), le projet NIVMER s’intéresse au suivi du niveau de la mer à l’aide de stations marégraphiques. NIVMER est la composante antarctique et sub-antarctique du réseau de marégraphes ROSAME, Service d’Observation de l’INSU depuis 1997, porté par le LEGOS au sein de l’OSU Observatoire Midi-Pyrénées (OMP). Depuis de nombreuses années maintenant, l’équipe ROSAME a acquis une compétence forte, reconnue internationalement, dans l’installation et le maintien de stations marégraphiques, en particulier en zone polaire.

NIVMER est mis place à Dumont d’Urville et à Commonwealth Bay, en Antarctique et dans les îles subantarctiques françaises, Crozet, Kerguelen et Saint-Paul. Le responsable scientifique du projet NIVMER et du réseau ROSAME est Laurent Testut, au LEGOS-OMP. La coordination technique et opérationnelle est assurée par la DT INSU à Brest, tandis que l’IPEV fournit le soutien financier et logistique pour les opérations terrain.

Le marégraphe de Dumont d’Urville :

Le marégraphe de Dumont d’Urville a été installé en février 1997. Le site, envahi par la banquise pendant l’hiver, n’est accessible que quelques mois durant l’été austral. Du fait des conditions difficiles inhérentes au lieu, cette station a connu de nombreux déboires. En janvier 2008, l’installation a donc été complètement refaite et déplacée sur un emplacement plus propice. Elle accueille dorénavant un marégraphe de nouvelle génération qui permet des acquisitions des données à la minute. Des campagnes de sessions à la bouée GPS, en 2008 et 2009, et des mesures de nivellement ont permis de rattacher cette station dans un repère absolu. La station de Dumont d’Urville répond aux normes de qualité du réseau mondial de surveillance de niveau de la mer GLOSS des stations marégraphiques autonomes, temps réel répondant aux normes, dont elle fait partie.

L’Antarctique est de loin le continent le moins instrumenté en termes d’observation in situ du niveau de la mer. A ceci s’ajoute qu’il est presque entièrement situé en dehors des limites d’observation des missions altimétriques satellitales précises. Enfin, l’océan qui l’entoure est gelé une partie de l’année compliquant l’utilisation des quelques observations altimétriques disponibles. Ainsi, chaque installation pérenne de stations d’observation dans cette région du globe apporte, de fait, une information importante à l’étude des processus océanique de la région.

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