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Projet scientifique

Il est maintenant communément admis que l'océan Arctique est la région la plus sensible aux changements climatique, hydrographique et écologique, liés au réchauffement global. Classiquement, dans ce contexte, un basculement du flux de carbone global est attendu dans l'importance relative des différents compartiments : glace de mer, pélagique et benthique ; d’un couplage « algues de glace – benthos » à un couplage « phytoplancton – zooplancton ». Il est également supposé que dans les zones peu profondes, la production microphytobenthique sera renforcée. La façon dont les principaux organismes pélagiques et benthiques répondront à ces changements en termes de ressources trophiques et de conditions environnementales reste à éclaircir.

En période de changement climatique en Arctique, il est essentiel de comprendre, non seulement la composition des communautés benthiques, mais aussi la façon dont elles sont liées aux processus environnementaux, si nous espérons être en mesure d'anticiper les réactions possibles de ces systèmes. Décrypter les signaux environnementaux inscrits dans les structures calcaires de bivalves au cours de leur croissance fournit un enregistrement des conditions environnementales sur des échelles allant de la décennie au siècle.

Dans ce projet, nous proposons d’utiliser les bivalves marins comme archives biologiques des variations environnementales de l’océan arctique. Ces outils biologiques vont être utilisés  afin de reconstruire les paramètres de l’environnement arctique à différentes échelles de temps (journalière à décennale) et d’espace (du fjord au pan-arctique) en utilisant deux espèces de bivalves, Chlamys islandica et Astarte spp.

Objectif N°1: Calibration de proxies et validation sur Chlamys islandica dans deux fjords du Spitsberg

Cette première étape consiste à laisser croître des animaux dans un environnement naturel dont les dynamiques environnementales sont décrites. Ainsi, nous instrumentons deux sites à Kongsfjorden non loin des populations de pétoncles (tombant de Kongsfjordneset) et d’Astarte (près du port de Ny-Ålesund). Nous étudierons a posteriori la croissance et la composition chimiques des coquilles (élémentaire et isotopique) sur des individus marqués à l’aide de calcéine à la fin de l’année 2013.

 

Objectif N°2: Description environnementale à long-terme sur Astarte spp.

 

Objectif N°3 : Description environnementale pan-arctique

La calibration environnement/croissance/ chimie étant faite, il est possible d’utiliser ces outils en changeant d’échelles spatiale et temporelle. Il nous sera possible de remonter dans le temps par l’étude d’espèces longévives et un effort concerté d’échantillonnages entre Norvège, Canada et Groenland nous permettra d’appliquer ces mêmes outils dans une approche pan-Arctique.

 

 

Pour plus d'informations, voici le projet.