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Motion adoptée par les personnels du LEMAR

Les personnels CNRS/Ifremer/IRD/UBO du Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR) soutiennent les initiatives qui se mettent en place au niveau mondial comme en France pour faire face à l’urgence planétaire (climat, biodiversité, environnement).

Nous demandons aux dirigeants politiques de tous bords d’unir leurs efforts pour mettre en œuvre des actions visant à abandonner la primauté des intérêts à court terme qui prévalent dans nos sociétés thermo-industrielles et qui conduisent à l’épuisement de nos ressources naturelles.

En particulier :

  • Nous soutenons les initiatives de la jeunesse mondiale pour faire de la journée du 15 mars 2019 une mobilisation d’envergure.
  • Nous appelons à participer à la marche mondiale pour le climat le 16 mars 2019.
  • Nous souscrivons aux différents appels des scientifiques (Appel de 300 chercheurs européens dans le quotidien Le Soir, Scientists warning de l’Alliance of World Scientists, tribune de 700 scientifiques français dans Libération, rapport du GIEC, etc.)* exigeant de la part des dirigeants politiques des actions concrètes et immédiates pour la protection de l’environnement.
  • Nous nous engageons à agir au quotidien pour réduire l’impact climatique et environnemental lié à nos activités de recherche.
  • Nous demandons instamment à nos institutions de tutelle (CNRS, Ifremer, IRD et UBO) de favoriser et d’accompagner nos démarches écoresponsables, et de s’engager publiquement et officiellement à prendre des mesures concrètes à la hauteur de l’urgence planétaire.

Faisons de 2019 l’année de la transition écologique !

Plouzané, le 12 mars 2019


*Appel de 300 chercheurs belges, français et suisses le 20 février 2019 : https://plus.lesoir.be/207972/article/2019-02-20/

Scientists warning de l’Alliance of World Scientists : http://www.scientistswarning.org/scientists-warning-news/

Appel de 700 scientifiques français le 8 septembre 2018 : https://www.liberation.fr/planete/2018/09/07/rechauffement-climatique-nous-en-appelons-aux-decideurs-politiques_1677176

Rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) publié le 8 octobre 2018 : https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/07/le-giec-appelle-a-des-transformations-sans-precedent-pour-limiter-le-rechauffement-climatique_a_23553769/

 

 

 

Modeling reproductive traits of an invasive bivalve species under contrasting climate scenarios from 1960 to 2100

Mélaine Gourault, Sébastien Petton,Yoann Thomas, Laure Pecquerie, Gonçalo M. Marques, Christophe Cassou, Élodie Fleury,Yves-Marie Paulet et Stéphane Pouvreau

FAITS SAILLANTS

  • Le modèle DEB disponible pour l’huître du Pacifique a été appliqué dans un nouvel environnement côtier : la baie de Brest (France).
  • Cette version a été étalonnée avec succès à l’aide d’un nouvel ensemble de données couvrant 6 ans (de 2009 à 2014) de surveillance sur le terrain.
  • Le modèle a prédit avec succès en détail les processus de reproduction complexes de C. gigas, en particulier son comportement de frai.
  • Des simulations rétrospectives et prévisionnelles de la phénologie reproductive de C. gigas ont été effectuées à l’aide de scénarios du GIEC.

RÉSUMÉ

L’identification des facteurs qui contrôlent le succès de reproduction d’une population est essentielle pour prévoir les conséquences du changement climatique en termes de changement de distribution et de dynamique démographique. Dans la présente étude, nous avons cherché à mieux comprendre les conditions environnementales qui ont permis la colonisation de l’huître du Pacifique, Crassostrea gigas, dans la baie de Brest depuis son introduction dans les années 1960. Nous voulions également évaluer les conséquences potentielles du changement climatique futur sur son succès de reproduction et sur son expansion future.

Trois caractères reproductifs ont été définis pour étudier le succès de la reproduction : l’occurrence des pontes, la synchronicité entre individus et la fécondité individuelle. Nous avons simulé ces caractéristiques en appliquant une approche de modélisation individuelle à l’aide d’un modèle Dynamic Energy Budget (DEB). Tout d’abord, le modèle a été étalonné pour C. gigas dans la baie de Brest à l’aide d’un ensemble de données de surveillance sur 6 ans (2009-2014). Deuxièmement, nous avons reconstitué les conditions de température passées depuis 1960 afin d’exécuter le modèle à rebours (analyse rétrospective) et identifié l’émergence de conditions favorisant un succès croissant de la reproduction. Troisièmement, nous avons exploré les conséquences régionales de deux scénarios climatiques contrastés du GIEC (RCP2.6 et RCP8.5) sur le succès de reproduction de cette espèce dans la baie à l’horizon 2100 (analyse prévisionnelle). Dans les deux analyses, les variations des concentrations de phytoplancton étant alors inconnues dans le passé et imprévisibles dans l’avenir, nous avons fait l’hypothèse initiale que nos six années d’observation des concentrations de phytoplancton étaient suffisamment instructives pour représenter les “possibilités passées et futures” de la dynamique du phytoplancton dans la Baie de Brest. Par conséquent, la température est la variable que nous avons modifiée sous chaque cycle de prévision et de prévision a posteriori.

Les simulations rétrospectives ont montré que les épisodes de frai ont augmenté après 1995, ce qui concorde avec les observations faites sur la colonisation par C. gigas. Les simulations de prévision ont montré que dans le scénario le plus chaud (RCP8.5), le succès de reproduction serait amélioré par deux mécanismes complémentaires : une fraie plus régulière chaque année et une fraie potentiellement précoce, ce qui donnerait une phase larvaire synchronisée avec la période estivale la plus favorable. Nos résultats ont démontré que les dates de frai et la synchronicité entre les individus dépendaient principalement de la dynamique saisonnière du phytoplancton, et non de la température comme prévu. Des recherches futures axées sur la dynamique du phytoplancton dans différents scénarios de changement climatique amélioreraient grandement notre capacité à prévoir le succès de reproduction et la dynamique des populations de cette espèce et d’autres invertébrés semblables.

Figure 4 : Simulations de croissance et de frai d’huîtres obtenues par le modèle DEB par rapport aux données observées de 2009 à 2014 (DFM = Dry Flesh Mass). Le DFM observé est représenté par des points noirs avec des barres d’écart-type (n = 30). Les lignes grises représentent les trajectoires de croissance individuelles simulées par le modèle. La ligne rouge foncé en gras représente la moyenne des 30 trajectoires.

RÉFÉRENCE

Gourault, M., Petton, S., Thomas, Y., Pecquerie, L., Marques, G.M., Cassou, C., Fleury, E., Paulet, Y.-M., & Pouvreau, S. 2019. Modeling reproductive traits of an invasive bivalve species under contrasting climate scenarios from 1960 to 2100. Journal of Sea Research 143: 128–139. doi:10.1016/j.seares.2018.05.005.

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