Etude de la distribution du micronecton autour des îles Marquises en lien avec leur environnement abiotique à partir des données acoustiques acquises durant les campagnes Moana Maty
Encadrement :
Jérémie Habasque (IRD/LEMAR), Elodie Martinez (IRD/LOPS), Christophe Maes, (IRD/LOPS), Anne Lebourges-Dhaussy (IRD/LEMAR), Gildas Roudaut (IRD/LEMAR)
L’archipel des Marquises se situe au N-E de la Polynésie française, au centre du Pacifique Sud (218°-222°E/8°-11°S). Ces îles se caractérisent par la présence d'un enrichissement biolo-gique remarquable (appelé effet d’île) comparé aux eaux environnantes, et sont à l’origine d’un des plus grands panaches de phytoplancton observés dans le Pacifique (Signorini et al., 1999). Cette région est également riche en grands pélagiques (thons, dorades coryphènes), source majeure de l’alimentation des polynésiens, mais également en raies manta, requins mar-teaux. La richesse en thon obèse de la zone est en lien avec la présence de fortes abondances de micronecton, l’une des plus élevées en Polynésie française (Bertrand et al., 1999). Le micronecton regroupe une grande variété d’espèces mesurant de 2 à 20 cm de longueur (poissons, crustacés, calamars, organismes gélatineux). C’est une part essentielle de l’environnement biotique en milieu hauturier, dans tous les océans, car c’est la source d’alimentation des grands prédateurs tels les thons, les oiseaux marins, les mammifères marins. Une partie d’entre eux réalise chaque jour des migrations verticales depuis les grandes profondeurs où ils résident le jour pour échapper aux prédateurs, jusqu’à la surface où ils viennent la nuit pour se nourrir de zooplancton.
Deux campagnes en mer (MOANA-MATY) ont eu lieu à bord du N/O Alis en septembre-octobre 2018 et février-mars 2019. L’objectif de ces deux campagnes est d'étudier et comprendre la nature des enrichissements biologiques et leur impact sur les échelons trophiques supérieurs (thonidés) ainsi que les processus physiques et biogéochimiques à l'origine de cet effet d'île, à deux périodes contrastées. Au cours de ces 2 campagnes, s’ajoutent aux mesures physiques et biogéochimiques, des prélèvements de zooplancton au filet ainsi que des mesures acoustiques effectuées par les sondeurs halieutiques EK60. Il est alors possible d’étudier les densités et la dis-tribution verticale des organismes micronectoniques en lien avec les paramètres d’environnement, comme cela a été fait précédemment dans la ZEE Calédonienne (Menkes et al., 2015) ou encore en océan indien sur d’autres monts sous-marins par A. P. Annasawmy dans le cadre de sa thèse (2019).
Traiter les données acoustiques des deux campagnes (à partir des outils Ifremer/IRD) afin de déterminer densités et distribution spatiale des organismes pour les deux campagnes
- Synthétiser les résultats des campagnes pour déterminer l’évolution d’indicateurs comme la densité, l’extension spatiale, les limites verticales des couches, les proportions d’organismes migrants/non-migrants
- Explorer les interactions entre les distributions des organismes de la production primaire (satellite, fluorimètre) et paramètres hydrologiques (CTD, S-ADCP)
- Etudier la variabilité spatio-temporelle de la densité acoustique (effet saisonnier, gradient latitudinal, gradient côte/large).
Connaissances requises: acoustique, écologie ou océanographie physique et biogéochimique, bio-statistiques, programmation (R, MATLAB ou Python).
5 mois, dates exactes du stage à préciser avec le candidat
LEMAR/Plateforme acoustique1, DR Ouest IRD, BP70, 29280 Plouzané
conforme à la réglementation en vigueur.
Personnes à contacter : jeremie.habasque, elodie.martinez
Déposer sa candidature avant le 15/11/2019