Événement à venir : Conférence WGFAST, du 9 au 12 avril à l’IUEM

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Le groupe d’experts de ICES/CIEM sur l’acoustique, la science et la technologie des pêches (WGFAST) possède une expertise de pointe dans tous les aspects de l’évaluation des stocks de poissons et de l’estimation d’indicateurs essentiels à la gestion des pélagiques. Il développe également des approches essentielles pour l’approche écosystémique de la connaissance et de la gestion de l’environnement, grâce à : la diversité des plateformes sur lesquelles l’acoustique peut être déployée ; la gamme des organismes qui peuvent être détectés et reconnus (zooplancton, micronecton, poissons, mammifères marins, …) ; la haute résolution de l’information, permettant d’analyser les interactions avec les paramètres environnementaux ; la qualité non-destructive de l’approche applicable aux zones protégées.

Il sera structuré par trois sessions :

  • Méthodes acoustiques pour caractériser les populations, les écosystèmes, l’habitat et le comportement
  • Caractérisation acoustique des organismes marins
  • Technologies, méthodologies et protocoles émergents

Les approches de suivi des zones d’industrialisation de la mer, telles que les parcs éoliens offshore, sont les bienvenues.

 

Informations complètes et inscriptions sur le site de l’IUEM

 

L’événement qui doit réunir environ 80 personnes chaque jour est organisé par nos collègues de la plateforme acoustique.

Suivi temporel des concentrations de mercure dans les thons, les travaux d’Anaïs Médieu dans la presse

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Les travaux d’Anaïs Medieu sur le suivi temporel des concentrations de mercure dans les thons ont fait ces derniers temps l’objet de nombreux articles dans la presse nationale et internationale :

Ces publication n’étant pas toutes en accès libre, voici un résumé des résulats d’Anaïs.

 

La stabilité des concentrations de mercure dans le thon depuis 1971 reflète l’inertie des océans et appelle à des réductions massives des émissions pour atteindre les objectifs de la Convention de Minamata.

Les humains sont exposés au méthylmercure toxique principalement en consommant des poissons marins qui bioaccumulent le méthylmercure dans les océans. La Convention de Minamata sur le mercure de l’ONU vise à réduire l’exposition humaine au mercure à travers la réduction des émissions anthropiques. Mais est-ce que cet effort de réduction a permis de réduire les concentrations de méthylmercure dans les océans et les poissons marins ? Une équipe internationale de chercheurs, coordonnée par l’IRD, s’est intéressée à cette question en compilant près de 3000 données de mercure mesurées dans des échantillons de thons capturés entre 1971 et 2022 dans les océans Pacifique, Indien et Atlantique.

L’étude révèle que les concentrations de mercure dans les thons sont restées globalement stables depuis 1971, sauf dans le nord-ouest Pacifique où elles ont significativement augmenté à la fin des années 1990s, probablement en lien avec l’augmentation massive des émissions anthropiques associées à l’usage intensif des combustions fossiles pour la production d’électricité en Asie. Ailleurs, la stabilité des niveaux de mercure dans les thons ne reflète pas la baisse mondiale des niveaux de mercure dans l’atmosphère résultant des politiques de réduction d’émissions. Les chercheurs relient cette stabilité dans les thons à l’inertie des océans et au stock de mercure historiquement émis qui continue d’alimenter les eaux de surface ou subsurface où vivent les thons. Ce mercure a été émis des décennies, voire des siècles auparavant, et ne reflète pas encore les effets des réductions d’émissions dans l’atmosphère.

Les chercheurs ont également simulé l’impact de différentes politiques de réduction des émissions sur les niveaux de mercure dans les océans. Même la politique d’émission la plus stricte mettrait 10 à 25 ans pour initier une baisse des concentrations de mercure dans les océans. Ces résultats soulignent la nécessité d’un effort mondial pour atteindre les objectifs de la Convention de Minamata de réduction des émissions et appellent à une surveillance mondiale continue et à long-terme des niveaux de mercure dans la vie marine.

 

Projet NAWRAS : journées d’échanges sur le développement d’indicateurs juridiques

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Développer des indicateurs juridiques en droit de l’environnement

La réunion de travail sur les indicateurs juridiques dans le cadre du projet Nawras s’est tenue les 18 et 19 mars 2024, dans la Salle de réunion du Centre Jabir / Département informatique de la Faculté des sciences Semlalia (Université Cadi Ayyad- Marrakech).

Les 20 participants ont pu assister à une présentation du Professeur Michel Prieur sur l’importance de développer des indicateurs juridiques en droit de l’environnement. Christophe Bastin a ensuite présenté la méthode développée par le Centre international de droit comparé de l’environnement (CIDCE). Les avancées du projet Nawras ont ensuite été présentées par Marie Bonnin, Jihad Zahir et Youssef Al Mouatamid. Au cours des deux demi-journées suivantes, les participants ont débattu avec les chercheurs invités (Thais Nunnez-Rocha- économiste de l’environnement- Université d’Orléans, Adrien Comte- IRD LEMAR en visio et Sophie Lanco- IRD Marbec en visio) sur les variables et métriques retenus dans le cadre du projet et sur les possibilités de publications communes.

Do you NAWRAS ?

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Le projet NAWRAS, coordonné par l’IRD (Marie BONNIN) et l’Univ. Cadi Ayyad de Marrakech (Jihad ZAHIR), est un projet de recherche qui propose d’utiliser l’intelligence artificielle pour analyser « où, quand et comment le droit protège les océans ». L’objectif est d’utiliser des modèles de langage (type Chat GPT) et de les entrainer sur des textes de droit de l’environnement marin, afin d’obtenir des indicateurs permettant d’évaluer le niveau de protection législatif de l’Océan.

Les 28 et 29 novembre dernier s’est tenu, à Marrakech, le second séminaire du projet. A cette occasion, deux films ont été réalisés afin des vous faire découvrir ce projet innovant et les méthodes qu’il explore.

 

Vidéo de présentation du projet

Séminaire 2023 à Marrakech

Mercure hydrothermal : l’histoire naturelle d’un contaminant

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Notre collègue Hélène Planquette a participé à une étude internationale coordonnée par le CNRS visant à estimer la contribution des sources hydrothermales au stock de mercure présent dans les océans.

Cette étude vient d’être publiée dans la revue Nature Geoscience et fait l’objet d’un communiqué du CNRS :

Une équipe internationale de chercheurs, coordonnée par le CNRS (voir encadré), a établi la première estimation mondiale des émissions hydrothermales de mercure (Hg) provenant des dorsales médio-océaniques. La Convention de Minamata sur le mercure de l’ONU vise à réduire l’exposition humaine au mercure toxique à travers la réduction des émissions anthropiques. Nous sommes principalement exposés via la consommation de poissons qui bioaccumulent le Hg de l’océan. Le paradigme actuel est que les émissions anthropiques de mercure (actuellement 3 100 t an-1) sont à l’origine de l’augmentation du réservoir océanique mondial de mercure de 21 %. Cette estimation est erronée car nous ne savons pas quelle quantité de mercure naturel résidait dans l’océan avant le début des émissions anthropiques.

Nous ne sommes également pas en mesure de quantifier l’impact des émissions anthropiques sur les niveaux de Hg chez des poissons. L’hydrothermalisme est la seule source directe de Hg naturel vers l’océan. Des études antérieures, basées uniquement sur les mesures des fluides hydrothermaux, suggéraient que les apports du Hg hydrothermal pourraient se situer entre 20 et 2 000 t an-1. Cette nouvelle étude a utilisé, en plus des mesures de fluides, des mesures de panaches hydrothermaux, d’eaux de mer et de carottes de roches provenant de la source hydrothermale Trans-Atlantic Geotraverse (TAG) sur la dorsale médio-atlantique.

La combinaison des observations suggère que la majorité du Hg enrichi dans les fluides, serait diluée dans l’eau de mer et qu’une petite fraction précipiterait localement. Une extrapolation des résultats indique que le flux hydrothermal global de Hg provenant des dorsales médio-océaniques est faible (1,5 à 65 t an-1) par rapport aux missions anthropiques de Hg. Bien que cela suggère que la majeure partie du Hg, présent dans l’océan, est d’origine anthropique, cela laisse également espérer que la mise en œuvre stricte des réductions d’émissions, dans le cadre de la Convention de Minamata, réduira les niveaux de mercure des poissons et l’exposition des humains.

 

Référence de l’article :

Torres-Rodriguez, N., Yuan, J., Petersen, S. et al. Mercury fluxes from hydrothermal venting at mid-ocean ridges constrained by measurementsNat. Geosci. (2023).